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848

194

1820

V.45

CORRESPONDANCE

GÉNÉRALE.

CORRESPONDANCE CÉNÉR. TOME I.

I

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J

McCreery

9-23-43

AVERTISSEMENT

DES ÉDITEURS DE L'ÉDITION DE KEHL.

Ces lettres embrassent un espace de plus de soixante années et M. de Voltaire, jeune et peu connu, dans la force de l'âge et au milieu des persécutions, vieux et au comble de la gloire, y paraît toujours le même. On le voit s'occuper de ses ouvrages avec une activité infatigable, en riant le premier de l'importance qu'il y attache; plaisantant sur leurs défauts, mais sérieusement passionné pour les progrès et les intérêts de l'humanité; prodiguant les railleries à ses critiques, ou se livrant contre eux à sa colère, mais haïssant les oppresseurs et les fanatiques bien plus que ses ennemis; cherchant à ménager lamour-p -propre des gens de lettres, fesant à la paix des sacrifices qu'on n'eût osé lui proposer; saisissant avec avidité l'occasion d'encourager le talent, de soulager la misère, de défendre l'opprimé; violent et bon, sensible et gai; unissant enfin une philosophie profonde à quelques petitesses que les gens du monde lui chaient avec amertume, et qu'il avait prises en vivant

avec eux.

repro

Ces lettres où il paraît tout entier, où il montre à ses amis ses faiblesses, ses mouvements d'humeur, ses projets de vengeance comme sa bienfesance et sa sensibilité, ses terreurs comme son courage; ces lettres sont la meilleure réponse qu'on puisse opposer à ses nombreux ennemis. Ce n'est pas une confession faite avec ostentation, écrite pour le public, où l'auteur se présente comme il veut être vu; c'est l'homme même que l'on trouve ici tel qu'il a été dans tous les moments de sa vie, et qui se laisse voir sans chercher à se montrer ou à se cacher.

Ces lettres prouvent que, si la philosophie de ses ou vrages a suivi, dans sa hardiesse, les progrès de la liberte

de penser, celle de son esprit fut toujours la même; que la crainte de se compromettre lui fit commettre quelques fautes, mais ne suspendit jamais la guerre qu'il avait déclarée à la superstition. C'était son grand objet, celui vers lequel il dirigeait tous ses travaux, auquel il fesait servir le succès des ouvrages qui y paraissaient les plus étrangers. Souvent il paraît occupé d'une tragédie nouvelle, de la faire jouer, 'd'en assurer la réussite; mais d'autres lettres apprennent que cette réussite lui semble nécessaire pour échapper à la persécution dont le menace un ouvrage utile qu'il va faire paraître.

On n'a pas imprimé toutes les lettres qu'on a pu recueilfir; on a supprimé celles qui, n'apprenant rien ni sur l'auteur ni sur ses onvrages, qui, ne renfermant aucun jugement sur les hommes, sur les affaires ou sur les livres, n'auraient pu avoir d'intérêt.

Nous serons contents si les lecteurs trouvent que, de tous les hommes célèbres dont on a imprimé les lettres après leur mort, il est le premier qui n'ait pas ennuyé, et qui ait pu êtrelu pour le scul plaisir de lire.

AVIS DES NOUVEAUX ÉDITEURS.

Nous avons réuni à cette collection un grand nombre de lettres de M. de Voltaire qui n'avaient pu entrer dans l'édition de Kehl. Une partie a déjà été publiée isolément dans divers recueils; le reste est absolument inédit. Les pièces ajoutées à la présente édition sont précédées d'un astérique (*). Parmi les anciennes, il en est plusieurs dont le texte avait été altéré, ou dont les dates étaient inexactes: nous avons rétabli les unes dans leur pureté, d'après les originaux qui nous ont été communiqués, et placé les autres aux véritables époques auxquelles elles appartiennent. Ces changements sont indiqués par des notes particulières placées au bas des pièces.

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