par la nouveauté du spectacle, des cantons de l'Helvétie les plus voisins; Touraine encore plein du ressentiment de Perpignan, de Castelnaudary et de ses cravates ravies, aux prises avec Mirabeau; Ferrières et Xaintrailles opposant aux émigrés les débris du régiment du Roi; New-Brisach fortifié; la ligne du Rhin hérissée de canons; Schélestadt à l'abri d'un coup de main; Kehl, Strasbourg, inexpugnables; Salis-Samad désarmé à Saint-Louis, à la vue des avant-postes suisses; Landau réparé par Custine; Spire, Worms, Mayence, Mons, Tournay, Bruxelles, Nice, Oneille, Anvers, Namur, Bréda, Gertruydenberg, Menin, Marchiennes, Ypres, Charleroi, Louvain, Malines, Nieuport, Saint-Sébastien, Tolosa, Trèves, le Quesnoy, le Fort-de-l'Écluse, Valenciennes, Juliers, Condé, Crévecœur, Bois-le-Duc, Co L'armée se composait des régimens du Roi (105), de Touraine (33), de Nassau (96), de Roussillon, chasseurs à pied (12), d'un détachement du 2o d'artillerie ( Metz), des premiers bataillons de la Haute-Saône, du Doubs et du Jura, de Piémont, cavalerie (10), du 7o de chasseurs à cheval (Picardie), et du 11o de dragons (Larochefoucault). Tous les grenadiers de la ligne et des volontaires couvrirent le quartier-général, ceux de Nassau exceptés, qui restèrent constamment avec leurs compagnies du centre, ce qui amena des mots et des coups de sabre qu'il eût été facile de prévoir, et partant d'éviter. blentz, Venloo, Rheinfeld, Maestricht, Nimègue, Figuières, Utrecht, Gorcum, Amsterdam, Dordrecht, Roterdam, la Haye, Roses, etc., ou prises et reprises, ou rendues, ou emportées de force; un bataillon de Saintonge atrocement égorgé dans Francfort; La Fayette franchissant la frontière pour se soustraire aux suites de la calomnie; Longwy livré par son commandant; Verdun illustré par le dévoûment de Beaurepaire; Lille, Thionville, méritant par leur noble défense le titre de Cités sacrées; le camp de la Lune, Valmi, Grandpré, doublement fameux et par la fuite des Prussiens et par la complaisance de Dumouriez; la Savoie envahie; le triomphe de Jemmapes; la valeur personnelle du duc actuel d'Orléans; la noblesse proscrite; les Bourbons exilés; Louis xv donnant au monde indigné, et à un siècle seulement d'intervalle, le second et déplorable exemple d'un roi portant en Europe sa tête sur un échafaud; Arlon préludant à la prise de Luxembourg; les plaines de Fleurus produisant et le lin destiné à la confection du ballon fatal, et des lauriers pour Jourdan; la Belgique nous tendant les bras; Liége, Ostende, tourmentés d'une agitation secrète; le Nord appelant Pichegru (*); la cavalerie Et voilà l'homme dont on veut réhabiliter la mémoire! et l'on feint d'ignorer, ou plutôt on ose méconnaître cette française s'emparant sur la glace des vaisseaux de guerre hollandais; la Zélande réduite à capituler, et la Hollande elle-même entièrement conquise; l'Escaut étonné de recevoir d'avance l'ordre de courber ses officieuses ondes sous la nef rapide dont l'agile rameur arrachera le duc d'Yorck à éternelle maxime du simple bon sens, que quels que soient le nombre et l'éclat des services rendus à la patrie, celuilà se déshonore qui dirige le conseil de ses ennemis ou qui porte les armes contre elle. On a vu, de nos jours, un vil histrion, pour venger son amour-propre blessé, proposer sérieusement aux députés de la France, l'entière destruction de la seconde ville de l'antique Gaule, Lyon, dont il avait juridiquement assassiné la population; c'est encore ainsi que des hommes, qui justifieraient difficilement qu'ils ont le cœur français, méconnaissant ces paroles augustes de leur roi: UNION et OUBLI, osent, au dix-neuvième siècle, rêver des monumens qui perpétuent le souvenir de nos discordes civiles. Dans tout état de choses, Pichegru est d'autant plus blåmable, que le désir de détruire la république ne déterminait pas uniquement son astucieuse conduite. Les lauriers de Fleurus, antérieurs à ceux de la Hollande, l'empêchaient de dormir, et la lâche jalousie qu'il portait à Jourdan, se joignit d'une manière trop visible à l'amour que lui inspiraient les Bourbons, pour que les royalistes puissent, aujourd'hui surtout que l'histoire a prononcé son irrévocable arrêt, lui savoir quelque gré de ses efforts. Une statue à Pichegru! Quel ciseau français pourrait seu la poursuite de Brune; une marine forte, confiée en grande partie à la longue expérience d'anciens officiers de la compagnie des Indes; Lyon insurgé; la Vendée en feu; le premier contrôle des chouans tracé dans une bicoque, entre Laval et Vitré; Toulon (*) au pouvoir des Anglais et des Espagnols; l'indépendante et républicaine Con lement en ébaucher le marbre? Canova seul aurait été digne de sculpter ce chef-d'œuvre. Mais où le placer? au Panthéon. Ce monument n'existe plus que dans le souvenir des braves. On a effacé l'inscription vraiment nationale qui en décorait le fronton : << AUX GRANDS HOMMES LA PATRIE RECONNAISSANTE. » Aux Invalides? ceux qui furent ses frères d'armes auraient trop de reproches à lui faire. A Mayence? le MontTonnerre indigné le frapperait de la foudre. Sur le Rhin? furieux, on verrait ce fleuve le rouler dans ses ondes, comme autrefois on vit le Tibre entraîner les monumens du successeur de Romulus et le temple de Vesta. A Arbois? la Franche-Comté l'a, depuis long-temps, rayé de la liste de ses compatriotes. Bouvet de CressÉ, Précis des Victoires et Conquêtes, pages 102, 103 et 104. (*) Toi, qui renfermais nos flottes dans ton sein, Sous les lois d'Uranie unissaient leur puissance, Réponds-moi : « Qu'as-tu fait des vaisseaux de la France? vention aux pieds d'un Robespierre; Charlotte Corday s'abaissant à poignarder Marat; des factions détruites par d'autres factions; la hache Où sont ces vieux marins qui défendaient le port? Cependant, & douleur ! dans nos rades guerrières Du génie et des rois, des siècles et des arts, Appelé dans ses murs, les embrase...... et s'enfuit. |