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avantageux à la compagnie, dont les intérêts avaient pu être sacrifiés à ceux du général, il eut l'impudeur de dénoncer au gouvernement, comme traître, un guerrier plein de zèle et de lumières, qui, au lieu des honneurs et des gråces qu'il semblait devoir attendre à son retour dans sa patrie, n'y trouva que des fers (*).

Pendant que ces choses se passaient dans l'Inde, les Hollandais, qui, sous la qualité de simples auxiliaires des ennemis de la France, espéraient toujours, de leur apparente neutralité, que leur territoire continuerait à être affranchi des calamités de la guerre, en étaient d'autant moins ardens à voir finir des démêlés qui tournaient à l'avantage de leur commerce (**).

Désabusé de l'espoir de faire, de la Hollande, la médiatrice d'un accommodement, Louis xv changea de politique à son égard, et forma la

(*) Ce ne fut qu'après trois ans de souffrances à la Bastille, que l'innocence de Labourdonnaie fut reconnue, et il ne sortit de son cachot, que pour succomber aux infirmités qu'il y . avait contractées. ANQUETIL.

(**) Si Labourdonnaie eût été à la tête de la marine francaise pendant ces trois années de captivité, il est vraisemblable que les Anglais n'auraient pas été vainqueurs, quelque temps après, en Europe et Amérique.

GUDIN.

résolution de l'amener, par la seule considération de ses propres périls, à des dispositions sincèrement pacifiques. Toutefois, sans lui déclarer la guerre, il lui fit signifier que vingt mille Hollandais ayant pris poste, près de Lille, sans prétendre avoir l'intention de commettre des hostilités sur le territoire français, de même il comptait franchir la frontière, sans aucun dessein autre que celui de priver l'Autriche et l'Angleterre des ressources que ces puissances retiraient des Pays - Bas.

L'alarme, à cette notification de la France, se répand dans les Provinces-Unies; le peuple, peuple partout, se croit reporté aux circonstances où l'avait placé antérieurement l'invasion de Louis XIV, veut recourir aux mêmes moyens de salut, et force ses magistrats à proclamer Stathouder, et Stathouder héréditaire, le prince d'Orange, Guillaume-Charles-Henri - Frison, de la branche de Nassau-Diest, fils de celui qui s'est distingué à Malplaquet, et arrière-petit-fils d'Albertine de Nassau - Dillembourg, seconde sœur du fameux Guillaume I, et son héritière, par

testament.

Sur ces entrefaites, le duc de Cumberland, généralissime des alliés en Flandre, qui, au grand détriment de la santé de ses soldats, avait levé

ses quartiers de bonne heure, était repassé sur la gauche de la Meuse, dans l'intention de couvrir Maestricht, par où le maréchal de Saxe semblait s'obstiner à commencer les opérations contre la Hollande.

On combat à Lawfelt, point principal sur lequel se dirigent les efforts qui doivent décider de la victoire. Le champ de bataille reste aux Français; les vaincus repassent le fleuve, mais, cantonnés dans le duché du Limbourg, ils sont toujours à portée de défendre Maëstricht. Convaincu de l'impossibilité de les chasser de leurs positions, Maurice avise aux moyens de les y tenir, et de faciliter ainsi la conquête du Brabant hollandais.

re

Le fort de Lécluse, à la faveur de ce plan, ceux du Sas de Gand, de la Perle, de Liefshenhoek, de Zantberg, les villes d'Axel et de Terneuse, passent, en peu temps, sous la main des Français, qui prétendent ne les garder qu'à titre de dépôt.

de

Ces diverses conquêtes furent suivies de la prise de Berg-op-Zoom, ville qui passait pour imprenable; qui avait résisté, dans le temps, au duc de Parme et à Spinola; où, depuis, Cohorn avait épuisé toutes les ressources de son art; que ses marais défendaient d'une circonvallation en

tière; à qui ses communications avec la mer offraient la ressource des ravitaillemens de toute espèce, et qui était protégée enfin par une armée campée au milieu des inondations qui les couvraient l'une et l'autre. Emportée d'assaut, cette place ajouta un nouveau rayon à la gloire de Lowendal (*).

Cependant tout tremblait dans Amsterdam et, quoique les Anglais obtinssent, sur mer, d'immenses avantages, et achevassent de détruire les restes de la marine française, qui, depuis le commencement des hostilités, luttait, avec quarante vaisseaux, contre cent vingt, que comptait alors l'Angleterre, Londres était loin d'être sans inquiétude.

Des combats partiels se livrent sur mer. Chargé

était

(*) Du service de Russie, qu'il avait quitté à l'avénement d'Élisabeth, Lowendal, né à Hambourg, du petit-fils d'un bâtard du fameux Frédéric III, roi de Danemarck, passé au service de France, en qualité de lieutenant-général. Malgré ses talens, deux mois de travaux opiniâtres, un feu non interrompu et des pertes considérables, avaient permis à peine de faire une brèche médiocre au corps de la place; mais la valeur française y trouva un accès suffisant pour prendre d'assaut, le 16 septembre 1747, au moment où la mauvaise saison allait rendre impossible la prolongation du siége. Cet exploit important valut à Lowendal le bâton de maréchal de France.

ANQUETIL.

la

d'escorter un convoi, destiné pour les Indes orientales, Lajonquière tombe, à la hauteur du cap Finistère, dans une escadre anglaise, dont les forces sont triples des siennes, et ne peut sauver que l'honneur, après s'être vaillamment défendu contre les amiraux Warren et Anson.

Quatre mois étaient à peine écoulés, lorsque huit vaisseaux, derniers débris de la marine française, se trouvèrent également interceptés, sur la côte de Belle-Ile, par l'amiral Hawke, fort de quatorze bâtimens de guerre. On se battit avec le même courage qu'à Finistère, et, à peu de chose près, avec la même fortune. Cependant, un convoi de deux cent cinquante voiles fut sauvé; mais, des vaisseaux, deux seulement, le Tonnant, monté par l'Etanduère, et l'Intrépide, par le comte de Vaudreuil, purent rentrer à Brest, et formèrent toute la marine de la France.

Ce combat tient une place honorable dans les annales de la marine, en ce que, attaqué, quelque temps, par la ligne entière des Anglais, le Tonnant, opposa à leur feu la résistance la , plus opiniâtre. Fatigué de la lutte, l'ennemi, considérant ce vaisseau comme une proie assurée, le laissa respirer un moment; mais, trompé dans son attente, il recommença un combat aussi inutile que le premier, car le bâtiment parvint

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