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Et sous le poids d'Ossa haussé sur Pélion,
Il écrasa l'orgueil de leur rebellion.

Du sang de ses enfans la terre au loin fumante
Craignit de voir sa race avec eux expirante;
Elle anima ce sang dans ses flancs renfermé.
Ainsi d'hommes nouveaux un peuple fut formé,
Peuple impie, altéré de meurtre et de rapine,
Et ne démentant point sa sanglante origine.

XII. Assemblée des Dieux.

QUAND Jupiter eut vu les crimes des Humains, Songeant, ô Lycaon, à tes mets inhumains, Il gémit; il conçoit une fureur extrême, Digne de tant d'horreurs, et digne de lui-même. Il convoque les dieux, et soudain à sa voix Tous les dieux au conseil se rendent à-la-fois.

Une voie en tout tems par les dieux fréquentée Blanchit l'azur des cieux; on la nomme Lactée. Elle sert d'avenue à l'auguste séjour

Où Jupiter réside au milieu de sa cour.

On voit aux deux côtés, sous de vastes portiques,
S'ouvrir à deux battans des portes magnifiques,
Vestibules pompeux des dieux patriciens.
Ailleurs sont confondus les toits des plébéïens.
Au milieu du parvis la façade présente

Des dieux du premier rang la demeure imposante.

Hic locus est; quem, si verbis audacia detur,
Haud timeam magni dixisse Palatia coeli.

Ergo ubi marmoreo Superi sedêre recessu,
Celsior ipse loco, sceptroque innixus eburno,
Terrificam capitis concussit terque quaterque
Cæsariem: cum qua terram, mare, sidera, movit :
Talibus inde modis ora indignantia solvit.

Non ego pro

mundi regno magis anxius illâ
Tempestate fui, quâ centum quisque parabant
Injicere Anguipedum ' captivo brachia cœlo.
Nam, quamquam ferus hostis erat, tamen illud ab uno
Corpore, et ex una pendebat origine bellum.
Nunc mihi, quâ totum Nereus circumsonat orbem,
Perdendum mortale genus: per flumina juro
Infera, sub terras Stygio labentia luco.

Cuncta priùs tentanda: sed immedicabile vulnus
Ense recidendum, ne pars sincera trahatur.
Sunt mihi Semidei, sunt, rustica numina, Nymphæ,
Faunique, Satyrique, et monticola Silvani :
Quos quoniam coeli nondum dignamur honore,
Quas dedimus, certè terras habitare sinamus.
An satis, ô! Superi, tutos fore creditis illos,
Cùm mihi, qui fulmen, qui vos habeoque regoque,
Struxerit insidias, notus feritate, Lycaon?

'Les poètes donnent aux Géans des piés de serpens.
• Corpore, c'est-à-dire, ab uno gigantum populo.

C'est là, s'il faut le dire en langage mortel,
La cour de Jupiter, et le palais du ciel.

Le dieu, le sceptre en main, se place sur son trône; L'immortelle assemblée en cercle l'environne.

De son auguste front le calme s'est troublé;
Et la terre, et les mers, et les cieux ont tremblé.
Non, lorsque des Géans la fureur conjurée
Vint avec leurs cent bras assiéger l'empirée,
Dit-il, en ce danger dont j'étais menacé,
D'un trouble aussi cruel je ne fus point pressé.
Leur force plus qu'humaine étayait leur audace;
Mais je n'avais en eux à punir qu'une race.
Aussi loin que Nérée embrasse l'univers,
Je ne vois aujourd'hui que des hommes pervers.
Il faut les perdre tous; il le faut : et j'en jure
Par ce fleuve terrible, ennemi du parjure,

Qui roule aux sombres bords dans les bois infernaux.
On cherche en leur principe à pallier les maux :
Mais il faut que du fer la rigueur secourable
Sans pitié déracine un ulcère incurable.

Il est des demi-dieux, des Nymphes, des Sylvains:
S'ils ne sont point admis à vos honneurs divins,
Qu'en sûreté du moins ils habitent la terre:
Et qui respectera leur sacré caractère,
Quand sur moi Lycaon osa porter ses coups,
Moi qui régis la foudre, et l'univers, et vous?

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