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SUR LA VIE PRIVÉE

DE MARIE-ANTOINETTE,

REINE DE FRANCE ET DE NAVARRE;

SUIVIS

DE SOUVENIRS ET ANECDOTES HISTORIQUES

SUR

LES RÈGNES DE LOUIS XIV, DE LOUIS XV ET DE LOUIS XVI;

PAR MADAME CAMPAN,

PREMIERE FEMME DE CHAMBRE DE LA REINE;

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138672

DE

MADAME CAMPAN.

CHAPITRE XII.

Affaire du collier.

Détails sur le joaillier Boehmer.

de diamans qu'il avait réunie à grands frais.

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Le roi veut

En

en faire présent à la reine qui la refuse. - Boehmer se jette aux pieds de la reine qui le renvoie sans vouloir acheter le collier. Il annonce qu'il a placé cette parure à Constantinople. Billet énigmatique qu'il écrit à la reine. tretien de Boehmer avec madame Campan : il est dupe d'une intrigue. Madame Campan l'apprend à la reine. -Surprise, indignation de cette princesse. Conseils du baron de Breteuil et de l'abbé de Vermond. Le cardinal

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de Rohan interrogé dans le cabinet du roi. - On l'arrête.

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Détails sur madame de Lamotte et sa famille. - Démar

ches que font les parens du cardinal.

- La reine, ni per

sonne de son service n'avaient jamais eu de relations avec la femme de Lamotte. Détails relatifs au procès.

clergé fait des représentations. Arrêt du parlement. Douleur de la reine. - Paroles de Louis XVI.

· Le

'PEU de temps après le mouvement donné à l'esprit public, par la représentation du Mariage de Figaro, une intrigue sourde, combinée par des es

TOM. II

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crocs, et qui se préparait dans l'ombre d'une société corrompue, devait essentiellement attaquer le caractère de la reine, et porter l'atteinte la plus directe à la majesté du trône et au respect qui lui est dû.

Je vais parler de cette fameuse intrigue du collier acheté, disait-on, pour la reine par le cardinal de Rohan. Je n'omettrai pas une seule des circonstances qui ont été à ma connaissance : les moindres détails prouveront à quel point la reine devait être éloignée de craindre le coup qui la menaçait, et qu'on doit attribuer à une fatalité que la prudence humaine ne pouvait prévoir, mais dont, à la vérité, elle pouvait se dégager avec plus d'habileté 1.

J'ai dit qu'en 1774 la reine avait acheté, du joaillier Boehmer, des girandoles de trois cent soixante mille francs, les avait payées sur les propres fonds de sa cassette, et avait mis plusieurs

'Pour bien comprendre le récit ne va tracer l'auteur de ces Mémoires, pour sentir de quelle importance est son témoignage historique dans cette malheureuse intrigue, il faut en savoir les principaux faits. Il existe un grand nombre de circonstances remarquables qui se lient au récit de madame Campan, sans en faire partie, parce qu'elle n'a parlé que de ce qu'elle savait bien. Une foule de personnages ont joué un rôle vil ou coupable dans cette scène honteuse on a besoin d'en connaître les acteurs. Nul n'a été mieux instruit que l'abbé Georgel; mais en même temps nul ne fut plus dévoué au cardinal de Rohan, ne se montra plus ingénieux à lui trouver des moyens de défense; plus habile, quoiqu'avec des ménagemens affectés, à présenter sous un faux jour la conduite irréprocha

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années à effectuer ce paiement. Depuis ce temps, le roi lui avait fait présent d'une parure de rubis et de diamans blancs, puis d'une paire de bracelets de deux cent mille francs. La reine, après avoir fait changer la forme de ses parures de diamans blancs, avait dit à Boehmer qu'elle trouvait son écrin assez riche, et ne voulait plus y rien ajouter; cependant ce joaillier s'occupait depuis plusieurs années de réunir un assortiment des plus beaux diamans en circulation dans le commerce, pour en composer un collier à plusieurs rangs, qu'il se proposait de faire acheter à Sa Majesté; il l'apporta chez M. Campan, le priant d'en parler à la reine pour lui donner le désir de le voir et d'en faire l'acquisition. M. Campan refusa de lui rendre ce service, et lui dit qu'il sortirait des bornes de son devoir, s'il se permettait de proposer à la reine une

ble d'une princesse que l'aveugle crédulité ou la corruption d'un prince de l'Église livrait à des soupçons outrageans. L'abbé Georgel laisse percer, dans cette partie de ses Mémoires, si l'on peut s'exprimer ainsi, une haine respectueuse contre Marie-Antoinette. Il suppose la reine instruite, quand elle est encore dans la sécurité d'une femme dont l'imagination ne pourrait même concevoir l'idée d'une pareille intrigue. On trouvera sous la lettre (A), un extrait étendu de ces Mémoires. Le lecteur, qui veut s'éclairer et juger, fera bien de jeter d'abord un coup d'œil sur cet extrait, pour voir en quoi les assertions qu'il contient sont affaiblies ou tout-à-fait détruites par le témoignage de madame Campan.

(Note de l'édit.)

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