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ture pendant vingt-quatre heures, pour le tirer ensuite, l'étendre et le faire sécher, ce filet aura pris alors une couleur minime.

De la teinture jaune. Pour la bien faire, on se sert d'une certaine herbe assez connue, appelée éclaire on chelidvine; on en prend à grosses poignées, et on en frotte le filet partout, comme si on vouloit le savoner; après cela on le laisse sécher; étant sec il paroît d'un jaune sale.

De la teinture verte. Elle se fait avec du blé vert qu'on hache et qu'on pile en bouillie, puis on en frotte par tout le filet qu'on laisse tremper dedans, entassé l'un sur l'autre.

La teinture verte dont se servent les teinturiers pour le fil ou la soie, est bien meilleure, et dure davantage; ainsi, si on peut teindre ainsi les filets, ils en vaudront mieux, et c'est un conseil même qu'on donne à ceux qui en voudront faire la dépense.

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Sur chaque livre de fil, on met une once de bois d'Inde coupé par morceau dans de l'eau qu'on fait bouillir un quart d'heure: ensuite on la retire de dessus le feu, et on y mêle un gros de vert de gris, on laisse refroidir l'eau jusqu'à ce qu'on y puisse souffrir la main, et on met tremper le fil dedans jusqu'à ce qu'il ait pris la couleur d'un beau bleu, puis on le retire de ladite eau, et on fait une lessive de bonne cendre qu'on tire au clair, on met dedans un quarteron de gaude, ou bien une livre de genetrolle, et on la fait bouillir un quart d'heure, on l'ôte du feu, et on y met tremper le fil jusqu'à ce qu'il soit d'un beau vert, ensuite on le retire de ladite lessive, on le tord, et on le met sécher, on peut se régler sur cette dose, suivant la quantité de fil que l'on a à teindre.

Cette couleur convient le mieux aux oiseaux que pas une autre, étant accoutumés à de pareils objets, telle qu'est l'herbe sur laquelle ils marchent tous les jours, sans s'épouvanter.

Les filets tel qu'ils puissent être, ne seroient pas de longue durée, si on n'apportoit certaines précautions nécessaires à les conserver; la teinture dont on vient de parler, y contribue beaucoup il est vrai: mais malgré cela, ils ne laisseroient pas de pourrir, si on n'y prenoit des soins.

Lorsque les filets sont mouillés, il faut être exact de les étendre à l'air afin qu'ils sèchent promptement: si c'est en été qu'on s'en sert, il ne faut pas pendant les grandes chaleurs les laisser dans l'eau plus d'une nuit, puis les faire sécher incontinent après car si on les y laisse davantage, c'est les exposer à la pourriture, ce qui leur cause un grand préjudice: pour les saisons où règnent les fraicheurs, on peut les laisser deux nuits et un jour entier dans l'eau, sans crainte qu'ils se corrompent.

Toutes les fois qu'on pêche avec des filets, et aussitôt qu'on les tire de l'eau, il ne faut jamais manquer de les laver, et surtout ceux qui y ont resté du temps, parce que ces filets sont sujets à amasser une certaine crasse, qui lorsqu'elle sèche avec eux, les mine peu à peu, et les détruit en peu de temps.

Il faut toujours soigner à garantir les filets des rats et des souris, comme étant leurs ennemis mortels; et pour cela il faut choisir un lieu qui en soit exempt: on les suspend en l'air, et non point proche du mur, qui pourroit donner prise à

ces animaux,

Quand on s'aperçoit qu'un filet a quelque maille de rompue, il fant aussitôt la rhabiller, autrement ce seroit exposer ce filet à être bientôt détruit entièrement,

au lieu que quand on est exact là dessus, on a le plaisir de s'en servir très-long, emps.

Ces dernières instructions sur les filets, regardent ceux dont on se sert pour le poisson, et ceux qu'on emploie pour surprendre les animaux qui sont sur terre; ils ne sont pas moins sujets à se rompre que les précédens, par les inconvéniens auxquels ils sont exposés; c'est pourquoi ils exigent par conséquent les mêmes soins,

Fin du premier Livre de la quatrième Partie,

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La Chasse et autres Amusemens champêtres.

L'EXERCICE de la chasse ne peut être comme tout autre, que favorable à la santé, c'est l exercice le plus sain pour le corps, et le repos le plus agréable pour l'esprit. On ne parlera d'abord ici que de la chasse au fusil.

CHAPITRE PREMIE R.

Des différentes sortes de Chasses, et principalement de la Chasse

au Fusil.

ON chasse à force de chevaux et de chiens, au vol des oiseaux, avec les armes

et enfin aux filets et aux piéges.

I. Les courses de chevaux et de chiens, et le vol des oiseaux, sont les chasses qu'on a regardées comme les plus agréables.

Quand la chasse se fait avec équipage et meute de chiens courans chasse à bruit. Tous les propriétaires peuvent chasser sur leurs terres courans et lévriers, comme bon leur semble.

on l'appelle avec chiens

II. La chasse avec les armes tient le second rang dans cet exercice. Avant l'usage de la poudre à tirer, on se servoit dans les chasses, de dards. d'épieux, d'arcs, de flèches et d'arbalètes.

L'usage de l'arc cessa peu de temps après l'usage de la poudre à tirer; l'arbalète qui pousse les balles de plomb fort droit, fort vite et fort loin, fut seule conservée avec l'arquebuse et l'escopette, espèce de carabine de trois pieds et demi de canon.

Mais enfin l'usage des armes à feu a prévalu; et depuis deux cents ans environ, on ne s'est plus servi que du fusil, qui est bien plus commode et plus léger que l'arquebuse, et qui porte beaucoup plus loin que l'escopette.

ne le

En Allemagne et dans les autres pays du nord, on chasse encore, ou plutôt on combat les bêtes féroces, de force et d'adresse, avec l'épieu ou le couteau: on y fait de ces chasses meurtrières où l'on abat quantité de gibier, parce qu on force point à la course, mais on l'enferme dans des toiles, des filets ou des palis. En Perse, on va à la chasse des gazelles, espèce de chèvres, avec l'once, orix; qui est une bête fort douce et fort privée, qui a la peau tachetée comme un tigre : on la porte en trousse à cheval: quand la gazelle paroît, on la descend, et elle est si légère qu'en trois sauts elle l'attrape et l'étrangle.

Dans toute l'Asie, on dresse des oiseaux de proie à la chasse de toutes sortes d'oiseaux, et même de quadrupèdes, comme on le dira ci-après.

III. Une dernière espèce de chasse, est celle où l'on emploie la ruse et l'artifice; il suffit de savoir creuser des fosses, les couvrir de feuillages, ou de tendre des lacs, des filets ou des piéges, avec des appâts, pour y attirer et prendre du gibier.

On y emploie les collets, tirasses, tonnelles, lacs, traînaux, bricoles de cordes et de fil d'archal, pièces et pans de rets, colliers, halliers de fil ou de soie, des toiles à grosses bêtes, des poches et panneaux pour prendre le lapin, des halliers à Tome III. * Sss 4

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cailles, des nappes et filets pour les allouettes, grives, merles, ramiers, pluviers; bécasses, sarcelles et autres oiseaux de passage.

De la Chasse au Fusil.

Les accidens sans nombre occasionnés par les armes à feu, exigent beaucoup de prudence; il faut 1°. éviter la rouille qui mange le fer et fait crever les canons; 2°. visiter la noix souvent, afin que le fusil ne parte jamais au repos; 3°. tenir le canon propre, ne pas tirer avec un fusil gras et anciennement chargé; 4°. se défier quand un fusil a raté, tenir le bout du canon en haut, craindre pour soi et pour tout ce qui entoure le chasseur, hommes et animaux; car si c'est un long feu, le coup part un instant après; 5o. avoir le plus souvent possible l'arme au repos, et le bout du canon en haut quand on l'y met; tenir le canon de même quand on court les bois et la campagne, et que l'on escalade des haies, buissons, murs et fossés ; le fusil bandé part par des secousses quand on saute, et dans les bois et haies, la gachette s'accroche à des branches, ce qui fait partir l'arme, même au repós, si la noix est usée. Trop charger, trop bourrer, et du vide entre la poudre et la bourre, fait crever les canons, surtout quand ils sont sales.

Un canon de fusil est suffisant à l'égard de la portée, quand il a vingt-huit pouces de longueur. Un canon de trente-trois à trente-quatre pouces est moins dangereux à charger, à cause de sa hauteur. Un canon doit peser trois livres et demie, pour n'ètre point en danger de crever, comme feroit un plus léger. Un gros, ou au plus, un gros et un quart de bonne poudre suffit pour la charge d'un fusil de chasse la plus estimée est celle de l'arsenal de Paris. On doit préférer celle qui se fait en été, et la garder dans un baril de bois de chène bien cerclé, en lieu sec, et hors de tout danger de l'humidité et du feu,

:

Pour bien tirer, il faut connoître la force de son fusil, et savoir s'il porte loin, s'il écarte et ce qu'il lui faut de charge, ne tirer que d'une sorte de poudre, pour être réglé dans ses charges, et connoître le plomb dont on doit se servir suivant la saison et le gibier qu'on veut tirer.

On se sert pour le plomb à perdreaux du n°. 5, ainsi que pour les lièvres et lévrauts qui partent de près dans la primeur. Ce n'. est bon aussi pour les cailles et bécassines, même le n°. 6 ou 7 pour les grives.

A la mi-septembre (à la fin de fructidor), le n°. 4 pour les perdreaux plus forts les lièvres et lapins et un renard même. Quelques personnes se servent de ce n°. toute l'année, et du n°. 3 les canards sauvages.

pour

Deux balles de calibre et jamais trois qui seroient trop lourdes pour la dose de poudre, et porteroient moins loin. Jamais de chevrotine qui s'écarte trop, et par là dangereuse.

Le papier brouillard dont on fait des papillotes, fait de meilleures bourres, plus rondes, plus unies que tous les autres papiers. La mousse grise et verdâtre des pommiers, et les étoupes font encore de bonnes bourres. Appuyer la bourre ferme sur la poudre, la battre peu, et le plomb encore moins.

Après avoir tiré, recharger tout de suite, pendant que le canon est chaud et sec; devenu ensuite humide, la poudre s'y attacheroit. Passer auparavant une plume de perdrix du côté de la barbe dans la lumière.

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gras,

en faisant entrer

Amorcer avant de charger, à moins que le fusil ne soit quelques grains de poudre dans la lumière, en frappant doucement avec le talon de la main gauche du côté opposé au bassinet.

La

La main qui porte le fusil doit être posée près du dernier porte-baguette.

La couche du fusil courbée et non trop droite, longue suivant la longueur du con et des bras du tireur.

Viser en tirant le gibier en tête à trente ou trente-cinq pas, et demi-pied en avant à quarante ou quarante-cinq pas. Pour un lièvre qui file, viser entre les deux oreilles, une perdrix plutôt au dessous qu'au dessus.

MANIÈRE DE FAIRE LA POUDRE Α TIRER.

ARTICLE PREMIER. Matières.

Il entre dans la composition de la poudre trois matières principales; le nitre ou salpêtre, qui donne la force; le soufre, qui sert à lui faire prendre feu promptement; et le charbon pilé, qui lie cette composition, soutient le soufre, et modère la force de la poudre.

1o. Le salpêtre est un sel qu'on retire des terres, des plâtres et des pierres, même des vieilles masures, des cavernes, des étables, des colombiers et des lieux empreints des urines de plusieurs animaux, surtout quand ces matières ont été long-temps abandonnées et exposées à l'air.

Manière de tirer le salpêtre. Après avoir pilé et broyé grossièrement ces terres ou plâtras, on en remplit des tonneaux ouverts par le haut, et dont le fond est percé de plusieurs petits trous: on jette dessus, à diverses reprises, de l'eau qui dissout le salpêtre et l'entraîne avec elle dans des vaisseaux qu'on a mis au-dessous des tonneaux pour la recevoir. On verse plusieurs fois cette infusion sur de la cendre commune , pour en faire une lessive et la dégraisser. Quand cette eau est claire, on la fait évaporer sur un feu modéré, continuel et égal, jusqu'à ce qu'elle soit réduite environ au quart, puis on la laisse reposer: quelques jours après, on trouve au fond des cristaux que l'on met sècher. On fait évaporer tout le reste de la liqueur, on la laisse refroidir, et on en retire un salpêtre semblable au sel marin. Ces premiers cristaux sont le nitre, ou salpêtre ordinaire, qu'on purifie, comme on le dira. Lorsqu'on ne veut qu'une petite quantité de salpêtre, il suffit de ramasser du salpêtre de houssage, qui paroit sur de vieilles masures, comme une gelée blanche ; on le met dans un cuvier, dont le fond est percé d'un trou que l'on bouche avec la paille pliée et retenue au dedans du cuvier par un bâton ou un os qu'on met dans le pli, en sorte que la paille sort au-dessous du cuvier. On y fait plusieurs lits; le premier de cendre mêlée avec une égale quantité de chaux vive; ensuite un lit de salpêtre de houssage de la hauteur d'un pied; puis un troisième lit de cendres mêlées de chaux à la hauteur de deux ou trois doigts, et on emplit le reste de salpêtre; on verse dessus de la lessive faite avec de la chaux vive; quand cette lessive est coulée, on la fait bouillir jusqu'à ce qu'elle soit réduite à un tiers, et on l'écume avec grand soin pendant qu'elle bout.

Pour connoître si le salpêtre est formé, on laisse tomber une goutte ou deux de cette eau bouillante sur une assiette, ou sur un morceau de fer; si elle se congèle comme une goutte de suif, c'est une marque que le salpêtre est formé. Alors on verse de cette eau dans un vaisseau de terre qu'on couvre, et on la laisse reposer jusqu'à ce que la partie la plus terrestre soit tombée au fond du vaisseau.

Quand on juge que cette eau est assez reposée, on la verse dans la chaudière, en inclinant doucement le vaisseau, afin qu'il n'y ait que l'eau la plus pure qui y tombe; puis on la fait bouillir une seconde fois jusqu'à ce qu'elle soit réduite à moitié, ou Tome III. Ttt

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