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elle n'a pas pu la révoquer, quand elle a jugé qu'il en abufoit. Car fi elle a pu lui donner une miffion légitime, elle étoit l'églife de Jéfus-Chrift, & par conféquent juge de la doctrine de Luther; cet héréfiarque n'a donc pas pu s'ériger en juge de la doctrine de l'églife romaine ni s'arroger le droit de l'excommunier ellemême.

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Je dis de plus, que le fyftême de Dumoulin eft infuffifant; car quand même Luther auroit eu une miffion ordinaire " il n'auroit pas pu la tranfmettre à fes difciples, puifqu'il n'étoit pas évêque, & que la miffion ordinaire n'a jamais été conférée dans l'églife, que par les apôtres & les évêques leurs fucceffeurs. Outre cela il faut remarquer que plufieurs pafteurs des églifes réformées ont été créés par des laïques, qui fans doute n'ont pas pu conférer une miffion divine qu'ils n'avoient pas.

Beze rapporte dans fes portraits, que de fimples artifans difperfés çà &, là, fonderent les églifes proteftantes de Metz, d'Orléans, de Senlis, d'Aubigny. Il raconte dans fon hiftoire, que Pierre Le Clerc, cardeur, fut fait miniftre de Meaux, par une troupe de cardeurs & de foulons, & que le premier miniftre de Paris fut Maffon la Riviere, établi par des laïques. Dans

ce

ce cas, dirent alors les principaux miniftres de la fecte, cette élection, faite par des laïques, tient lieu de miffion ordinaire : quel amas de contradictions!

Il est donc démontré que les fondateurs & les pasteurs des églifes prétendues réformées, n'ont eu aucune miffion, & pour reprendre tout l'objet de notre conférence, il eft certain que l'églife romaine a été fondée par Jéfus-Chrift même, & qu'elle eft la feule fociété chrétienne dont les pafteurs tiennent leur miffion de lui.

LE PROTESTANT.

Je ne puis vous diffimuler, Monfieur, combien ces preuves me paroiffent frappantes, & combien elles augmentent mon empreffement pour ce que vous aurez à me dire dans les entretiens fuivans.

TROISIEME ENTRETIEN.

Seconde preuve que l'église catholique romaine eft l'églife de Jésus-Chrift, & que les fociétés de la prétendue réforme ne le font pas. Elle eft tirée de ce que l'églife romaine a les quatre caracteres diftinctifs que les fymboles de la foi chrétienne attribuent à l'église de Jésus-Chrift, qui font, L'UNITÉ, LA CATHOLICITÉ, L'APOSTOLICITÉ, & que les fociétés de la prétendue réforme n'ont pas ces carac

LA SAINTETÉ

teres.

On réserve pour l'entretien fuivant ce qui concerne la fainteté.

LE DOCTEUR.

Il faut fe réunir à l'église de JésusChrist c'est une vérité que j'ai établie dans le précédent entretien, & vous êtes convenu qu'on ne pouvoit en douter.

Or, ai-je ajouté, l'églife romaine est l'églife de Jéfus-Chrift, & les fociétés de la prétendue réforme ne peuvent fe flatter de l'être. Je vous en ai donné une preuve tirée de ce que l'églife catholique romaine a été fondée par Jésus-Christ, & qu'elle

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eft la feule fociété dont les pafteurs aient une miffion divine. Vous avez paru fatiffait de cette premiere preuve. Je vous en ai annoncé d'autres également décifives. Voici donc la feconde preuve.

L'églife de Jéfus-Chrift a des caracteres qui la diftinguent de toute autre fociété, des propriétés qui ne peuvent convenir qu'à elle feule.

Or, c'eft l'église romaine qui a ces caracteres & ces propriétés : les fociétés de la prétendue réforme ne les ont pas.

L'églife romaine eft donc l'églife de Jéfus-Chrift, & les fociétés de la prétendue réforme ne peuvent l'être. C'est ce qui doit nous occuper aujourd'hui.

Dieu ayant ouvert la voie du falut aux hommes, dans fon église & par fon église, il falloit, fans doute, qu'elle eût des marques diftinctives qui la fiffent connoître & refpecter.

LE PROTESTANT.

Oui, Monfieur, je conçois bien qu'il faut que l'église de Jéfus-Chrift ait des caracteres & des marques qui puiffent la faire connoître. Mais quelles feront ces marques? C'eft un premier point qu'il me femble bien important de déterminer : car fe méprendre ici fur ces marques, ce feroit cous rir grand risque de fe méprendre' fur la

chofe même. Pour aller au plus fûr, ne devrions - nous pas nous en rapporter principalement aux apôtres. Vous m'avez fait remarquer qu'ils avoient inféré dans le fymbole de foi qu'ils ont dreffé, ce qu'on doit croire touchant l'églife; je trouve qu'ils lui ont donné deux caracteres particuliers; ils l'ont appellée fainte & catholique. Ne feroient-ce pas là deux des caracteres dont vous voulez parler ?

LE DOCTEUR.

Vous raisonnez très-jufte, Monfieur, Voilà déja deux caracteres distinctifs de l'églife de Jéfus-Chrift: mais il y en a encore deux autres formellement ajoutés au fymbole de la foi chrétienne par le concile de Conftantinople.

Ce fut dans ce fecond concile œcuménique, tenu l'an 381, vers le commencement de l'empire du grand Théodose, que l'églife de Jéfus-Chrift fut appellée une, fainte, catholique & apoftolique. Les peres du concile ajouterent donc l'unité & l'apoftolicité. L'unité qui étoit déja en quelque façon renfermée dans le fymbole des apôtres, puifqu'il n'y eft parlé que. d'une églife » Je crois en l'églife, in » ecclefiam», mais qu'il étoit convenable d'énoncer expreffément, parce que depuis

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