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13,

On lit dans les actes des apôtres, ch. N. 2: tandis qu'ils facrifioient au Seigneur. Et le terme grec dont fe fert ici S. Luc, fignifie, dans tous les endroits de l'écriture où il eft employé, offrir le facrifice.

LE PROTESTANT.

Vous avez coutume, Monfieur, d'ajouter fur les divers points de doctrine, le témoignage de la tradition aux textes de l'écriture: trouve-t-on dans les conciles

& lés écrits des peres, des preuves conftantes de la vérité de la croyance de l'églife romaine fur le facrifice euchariftique?

LE DOCTEUR.

Oui, Monfieur, la tradition de l'église l'enfeigne fi conftamment qu'on ne peut plus en douter.

Le premier concile général tenu à Nicée l'an 325, appelle l'euchariftie une oblation Sacrée. Il enfeigne que le pouvoir de l'offrir eft réfervé aux prêtres: il fuppofe donc qu'elle eft un facrifice.

Le concile général tenu à Ephese l'an 431, appelle l'eucharistie un facrifice faint, vivifiant & non fanglant.... qui contient le corps & le fang du fils de Dieu.

Dans le concile général de Chalcédoine, l'an 450, l'euchariftie fut appellée facri

Un concile de Tolede tenu l'an 681, ordonne que le prêtre participe au grand facrifice toutes les fois qu'il immole le corps & le fang de Jésus-Chrift, c'eft-à-dire qu'il communie toutes les fois qu'il a confacré,

Je pourrois vous citer des témoignages des peres & des docteurs de tous les fiecles. Mais à quoi bon rapporter une foule de paffages, puifque les proteftans nous en difpenfent?

LE PROTESTANT.

Comment cela?

LE DOCTEUR.

Parce que Luther, Calvin, & leurs principaux difciples ont avoué que les catholiques ont pour eux fur ce point toute la

tradition.

Luther voyant que tous les peres parlent du facrifice de la nouvelle loi, du facrifice non fanglant du corps & du fang de Jésus-Chrift, dit d'abord qu'ils parloient du facrifice de louanges que les chrétiens offrent à Dieu, ajoutant que fi l'on ne trouve point autre chofe à répondre, il vaut mieux abandonner tous ces peres, que de reconnoître que la meffe eft un facrifice (a).

(a) Lib. de capt. Bab. ch. 1.

Il alla plus loin dans fon livre de abrogandâ missá. Henri VIII, roi d'Angleterre, lui ayant prouvé par la tradition la néceffité de reconnoître la meffe pour un facrifice, voici ce qu'il répondit: Le roi m'apporte, pour prouver le facrifice de la meffe, les textes des peres, & il avance que je ne puis, fans extravagance, prétendre en favoir moi feul plus qu'eux tous. C'est ainsi que tous ces ânes thomiftiques n'ont à produire qu'une multitude d'hommes & les ufages de l'antiquité..... Quand j'aurois contre moi mille Cypriens & mille Auguftins, je m'en moque.

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Enfin dans fon livre de miffâ privatá, il s'exprime ainfi : Que les papiftes crient tant qu'ils voudront, l'églife, l'églife, les peres, les peres; les difcours & les actions des hommes ne font rien pour nous dans ces grandes caufes: nous favons que les prophetes Je font trompés & les apôtres auffi, par la parole de Dieu nous jugeons l'églife, les apôtres & les anges même.

Calvin favoit auffi-bien que Luther, que le facrifice de la meffe a toujours été regardé comme un des principaux dogmes de la religion chrétienne; mais il parloit de la tradition de toute l'églife fur cet article dans des termes plus modérés, du moins en apparence. Il voulut qu'on donnât à la confécration de l'euchariftie le nom de cene, quoiqu'il reconnût que dans tous les

fiecles on l'avoit appellée facrifice; mais ajoute-t-il, comme il s'agit ici de la cene du Seigneur & non pas de celle des hommes, aucune autorité des hommes, aucune prefcription d'années ne pourra nous engager nous écarter du nom de cene (a).

Kemnitius, célebre calvinifte, avoue que quand les anciens parloient de la confécration de l'eucharistie, ils ne se servoient que des termes d'immolation, de facrifice, d'oblation, de victime, de facrifier, d'immoler, &c. (b)

*Il est donc inconteftable que toute l'antiquité a tenu conftamment fur ce point le même langage que tient aujourd'hui l'églife romaine, & par conféquent que la foi a toujours été la même.

Qu'il me fuffife de vous rappeller ici les belles paroles de S. Irenée, que je vous ai déja citées, Entretien IX, page 279, parce qu'elles renferment tout: JésusChrift, dit-il, en prononçant fur le pain, ceci eft mon corps, & en affurant que le vin eft fon fang, nous a montré la nouvelle oblation de la nouvelle alliance, & l'églife la recevant des apôtres, l'offre par tout l'u

nivers.

Calv. Inftitut. tom. 4, ch. 18, n. 10.
Exam, conc, Trid. pag. 782.

LE PROTESTANT.

LE PROTESTANT.

Quels font donc les textes de l'écriture fur lefquels les proteftans fe croient fondés à mépriser ainfi l'enseignement de toute l'églife catholique & des docteurs de tous les hecles?

LE DOCTEUR.

Voici les principaux; ils font tirés de différens endroits de l'épître de S. Paul aux Hébreux, où l'apôtre dit, ch. 7, v. 27, Jésus-Chrift n'eut pas befoin, comme les autres pontifes, d'offrir tous les jours des victimes... l'ayant fait une fois... lorfqu'il s'eft offert lui-même fur la croix.

Et ch. 9, v. 12, il (Jésus-Chrift), est entré une fois dans le vrai fanctuaire non point avec le fang des boucs & des taureaux, mais avec fon propre fang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

Et dans le même chapitre v. 26: il n'a paru qu'une fois à la fin des fiecles, pour détruire le péché, s'offrant lui-même pour vic

time.

Dans le ch. 10, v. 10, il nous a fanctifiés par l'offrande qu'il a faite une fois de fon

corps.

Dans le même chapitre 10, v. 14, par une feule oblation il a confommé la fanctification des hommes.

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