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moi (a), c'est-à-dire qu'ils foient toujours dans une parfaite union.

Ils auroient pu difputer toujours ainsi fans jamais s'accorder, & fans avoir ni l'un ni l'autre de certitude, fi le concile œcuménique de Nicée, tenu en 325, n'avoit pas décidé la question.

Pour nous rapprocher davantage de notre tems, faifons entrer en lice un luthérien qui croit la préfence réelle de Jésus-Chrift au facrement de l'euchariftie, & un facramentaire qui la nie.

Le luthérien la prouve par ces paroles de l'institution de ce facrement, Ceci eft mon corps, ceci eft mon fang.

Le facramentaire lui répond que comme la chofe eft impoffible, il faut entendre ces paroles dans un fens figuré, comme celles de ces autres textes, où Jésus-Chrift dit de lui-même, Je fuis la porte, je fuis le fep de vigne.

Après avoir long-tems difputé fans avoir rien éclairci, ils fe quitteront avec des doutes. « Je crois, » fe dira en luimême le luthérien, « que les termes de » l'institution doivent être pris dans le » fens littéral c'étoit l'opinion de Lu>ther; mais je fais que Zuingle a été » d'avis contraire, & que cet avis domine

(c) Joan. 17. 11.

> aujourd'hui dans les églifes proteftantes; » au fond aucun d'eux n'étoit infaillible; » je ne le fuis pas non-plus; il me reste » fur ce point du doute; je penche pour » cette opinion, mais je n'en fuis pas » fûr. »

Le facramentaire dira de même : « J'en » fuis pour le fens figuré : cependant je >> fais que Luther notre fondateur n'a » jamais pû le goûter, que les luthériens » font encore en très-grand nombre, que » les catholiques n'ont jamais varié fur ce » point, & qu'ils prétendent démontrer » qu'il n'y a jamais eu à cet égard d'autre » croyance parmi les chrétiens, depuis » les apôtres, jufqu'aux facramentaires. » Tout cela me frappe, me laiffe du doute; » je reste dans le fentiment qu'on m'a » enfeigné, mais au fond je n'en fais rien. »

Voulez-vous avoir de la certitude? en voici le feul moyen: oppofez au facramentaire un catholique. « Croyez-vous,» lui demande le facramentaire, « que le » corps de Notre Seigneur Jésus-Chrift » foit véritablement préfent au facrement » de l'euchariftie? - Oui je le crois, répond le catholique. Pourquoi le » croyez-vous? Parce que je le trouve » dans l'écriture: Ceci eft mon corps.

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Et

» comment favez-vous que ces termes » doivent-être pris dans un fens de réalité,

» & non dans un fens de figure? - Je » le fais parce que l'églife l'enfeigne, & » qu'elle l'a même expreffément décidé » dans le concile cecuménique de Trente.

» Sur ce point, » reprendra-t-il, « il » ne me reste aucune incertitude, aucune

crainte de me tromper, parce que je » me fonde fur la parole de Dieu inter» prétée par l'églife qu'il a chargée d'en » fixer le fens, & à qui il a promis pour » cela fon affiftance perpétuelle jufqu'à » la fin du monde.

» Je fuis prêt à donner pour cette » croyance mon fang & ma vie. Vous >> ne les donneriez affurément pas pour » foutenir votre fyftême du fens figuré, >> ni votre confrere le luthérien pour fou» tenir la préfence réelle, & au fond vous » ne devriez pas le faire, parce que de » votre part ce ne font que des opinions » douteufes qui ne peuvent donner une » foi certaine, ni par conféquent la foi » que Dieu a établie pour être le principe » de la juftification & du falut.

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» Mais fi fur cet article vous n'avez » pas une foi certaine, vous ne l'avez fur » aucun autre, puifque ne reconnoiffant » plus l'autorité de l'églife pour détermi»ner le vrai fens de l'écriture, vous n'a» vez fur tous les articles de la religion

» que cette même écriture interprétée par » vos propres lumieres.

» Or fi vous n'avez pas la foi ou plu> tôt puifque vous ne l'avez pas, com» ment vous fauverez-vous, fi vous ne » venez la chercher en vous réuniffant à l'église catholique romaine? »

Eh bien, Monfieur, ce catholique raifonne-t-il jufte, & que trouverez-vous à lui répondre ?

LE PROTESTANT.

Rien, Monfieur, je fuis convaincu de vos raisons, je ne puis plus m'en défendre: ce n'eft que par l'autorité de l'églife qu'on peut s'affurer du vrai fens de l'écriture fur une grande multitude de fes textes fur lefquels on difpute, & par conféquent ce n'eft que par cette autorité qu'on peut avoir une foi certaine : cependant cette foi certaine eft néceffaire pour être fauvé, & puifqu'elle ne peut fe trouver que dans l'églife romaine, il faut rentrer dans fon fein.

Mais pour établir de plus en plus cette néceffité de l'autorité de l'églife, pour déterminer le vrai fens de l'écriture, ne pour riez-vous pas me rapporter quelques textes de l'écriture même; il me femble que ce feroit là une preuve péremptoire contre les proteftans, qui reconnoiffent

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tous hautement que c'eft cette écriture qui doit déterminer & fixer la croyance.

LE DOCTEUR.

Ah! Monfieur, fur ce point les textes abondent dans les livres de l'un & de l'autre teftament.

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Les anciens prophetes ont tous annonen parlant de l'églife de Jéfus-Christ, qui devoit fuccéder à la loi de Moïfe, qu'elle fubfifteroit toujours, pour conduire les fideles au ciel par la foi, & par conféquent qu'elle auroit les moyens de rendre cette foi certaine.

« Quand le rédempteur de Sion sera » arrivé» dit Ifaïe » voici l'alliance que »je ferai avec eux, dit le Seigneur ; » mon efprit qui eft en vous, & mes pa» roles que j'ai mifes dans votre bouche »ne fortiront point de votre bouche, » ni de la bouche de vos enfans » de la bouche des enfans de vos enfans, »jufques dans l'éternité (a).

ni

Dans tout fon chapitre 54, il avoit déja parlé de l'églife de Jéfus-Chrift, & après lui avoir promis de l'édifier en ces termes, « J'arrangerai moi-même toutes » les pierres pour vous rebâtir, & vos » fondemens feront des faphirs. » Vous ferez fondée dans la justice, &

(a) Ifaïe, 59. 20.

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