Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[ocr errors]

Ces trois propriétés font renfermées implicitement dans les fymboles de la foi chrétienne, car ces fymboles ont été faits pour être récités par tous les fideles, & dans tous les tems. Pour que dans tous les tems on puiffe dire, je crois en l'églife, il faut que cette église foit indéfectible; pour faire profeffion de croire en cette églife, & l'appeller catholique, il faut qu'on fache comment la reconnoître, qu'on puiffe recourir à elle, & qu'elle foit répandue de toutes parts: elle est donc vifible. Enfin fi on doit l'appeller fainte & croire ce qu'elle enfeigne, il faut qu'elle foit infaillible.

Il ne me refte plus qu'à vous prouver que ces propriétés conviennent à l'églife romaine, & non aux fociétés de la préten · due réforme.

Je vous ai fait voir dans nos entretiens précédens que l'églife romaine avoit fubfifté fans interruption depuis les apôtres jufqu'à nous. Je vous ai prouvé dans notre fecond entretien qu'elle étoit celle que Jéfus-Chrift a fondée. Or l'églife que JéfusChrist a fondée doit, fuivant fes promef fes, fubfifter jufqu'à la fin du monde : donc l'églife romaine eft indéfectible.

Elle a toujours été vifible, puisqu'elle a toujours formé un corps, qu'elle a toujours eu un chef connu, des évêques &

des pafteurs fubordonnés, & qui correspondent avec lui, des loix publiques, culte, des cérémonies, & tout ce qui peut rendre une fociéte vifible. Je vous ai prouvé, en parlant de la catholicité, que cette églife étoit plus nombreuse & plus étendue que les autres fociétés féparées d'elle. Enfin elle fera toujours vifible, car puifqu'elle eft l'églife que Jésus-Chrift a fondée, c'est dans fon fein que les hommes doivent fe fanctifier, & il faut pour cela qu'ils puiffent toujours la connoître.

L'infaillibilité eft affurée à l'églife romaine par les promeffes du Sauveur que je vous ai déja fi fouvent rappellées, & j'acheverai de mettre cette vérité dans le plus grand jour, en vous prouvant dans l'un de nos premiers entretiens, qu'on ne peut avoir une foi certaine que dans fon fein.

Quant aux fociétés proteftantes, il est évident qu'elles ne peuvent s'attribuer aucune de ces propriétés. De qui tiendroient-elles l'indéfectibilité, puifque ce n'eft pas Jésus-Chrift qui les a fondées ? où étoient-elles avant Luther & Calvin ? & puifqu'elles n'exiftoient pas il y a trois fiecles, qui ofera pour l'avenir répondre de leur durée ? elles deviendront ce que font devenues toutes les fectes que l'églife romaine a retranchées de fon fein depuis

fa naiffance. Où font aujourd'hui, & depuis fi long-tems, les manichéens, les valentiniens, les gnoftiques, les bafilidiens, les carpocratiens, les ariens, les macédoniens, les monothélites, &c. &c.? Où font-ils ? dans le néant, où retomberont toujours ceux qui abandonnent leur véritable mere, la fainte épouse de Jéfus

Christ.

Pendant plus de quinze fiecles les fociétés proteftantes étoient bien invisibles, puifqu'elles n'exiftoient pas, & aujour d'hui même elles ne forment point un corps, elles n'ont ni centre de commu nion, ni chef vifible, ni tribunal fubfif

tant.

Quelques-uns de vos miniftres ont ofé avancer que leurs fociétés fubfiftoient avant Luther & Calvin, dans un certain nombre de juftes, qui fans prendre part à l'extérieur, difent-ils, aux erreurs de l'églife romaine, profeffoient intérieurement la doctrine qui eft aujourd'hui celle des prétendus réformés.

Mais cette fuppofition eft un pur fruit de leur imagination : quelles preuves en ont-ils données ? Ils n'en ont pu trouver de veftige dans aucun des monumens de l'hiftoire eccléfiaftique. D'ailleurs fi ces prétendus juftes ne profeffoient pas extérieurement leur doctrine, comment les

proteftans ont-ils pu la connoître? comment ont-ils fu que c'étoit celle de Luther & de Calvin? Tout vrai fidele doit faire hautement profeffion de la foi qu'il a embraffée. Ces hommes dont la conduite extérieure auroit été en contradiction avec leur vraie croyance, n'auroient donc pas été des juftes. De plus il faudroit dire qu'alors l'églife étoit invifible, qu'elle n'avoit point de pasteurs, qu'elle ne formoit pas un corps, & ce n'étoit donc plus une églife.

Quant à l'infaillibilité, les fociétés proteftantes ne fauroient y prétendre. Elles pofent pour principe fondamental que l'églife n'eft pas infaillible: ainfi elles avouent qu'elles ne le font pas.

LE PROTESTANT.

Ce que vous venez de m'expliquer, Monfieur, me paroît frappant, & je ne vois pas qu'on puiffe y oppofer de réponse folide.

LE DOCTEUR.

La troifieme preuve qu'il me reste à vous donner pour établir que l'églife romaine eft feule l'églife de Jésus-Christ, achevera de vous convaincre de cette vérité. Elle eft tirée de ce qu'on ne peut avoir une foi véritable que dans fon fein.

107

CINQUIEME ENTRETIEN.

Troifieme preuve que l'église catholique romaine eft feule l'églife de Jésus-Chrift tirée de ce qu'on ne peut avoir la foi que dans fon fein.

La foi doit être entiere & certaine or elle ne peut avoir ces deux caracteres, que dans le fein de l'églife romaine.

Elle ne peut être entiere que dans cette églife, parce qu'elle admet la tradition comme une fource néceffaire pour connoître plufieurs vérités révélées, & que les proteftans la rejettent.

On renvoie à l'entretien fuivant ce qui concerne la certitude de la foi.

LE DOCTEUR.

JE vous ai démontré dans nos précédens entretiens, que l'églife romaine eft feule l'églife de Jésus-Chrift, parce qu'elle eft la feule qui ait été fondée par ce divin Sauveur, & dont les pafteurs tiennent de lui leur miffion.

Je vous ai prouvé qu'elle eft auffi la feule qui ait tous les caracteres & toutes

« ZurückWeiter »