& les sentimens trop bas, pour efti- << mer une résolution heroïque, & fupe- « rieure à la petitesse de leur genie.... En- « fin ne voyoit-il pas le Sceptre tomber « entre les mains d'un fils digne de rem- << placer le pere, & n'avoit-il pas lieu « d'esperer qu'au même temps que l'un « travailleroit au bonheur de fon peuple <<< par ses vœux & ses prieres, l'autre le << procureroit par la sagesse de son gou- « vernement ? ce JUGEMENT. M. d'Ombreval qui presidoit à cette cause, & qui dans un préambule en avoit proposé le sujet, avant de prononcer après les discours entendus, établit certains principes qui devoient servir de regles au jugement. Il fit envisager un fervice public fous trois vûës differentes, en lui-même, par rapport à celui qui le rend, par rapport à ceux aufquels il eft rendu. Le confidere-t'on en luimême, il faut examiner sa nature, fon objet, son étendue, sa continuité, ses fuites. Par rapport à celui qui l'a rendu, on doit avoir égard aux motifs qui l'ont engagé à le rendre, & à ce qu'il lui en a coûté pour l'execution. Par rapport à ceux ausquels on a rendu ce fervice, on doit ८ doit surtout peser les avantages qu'ils en ont retiré. : Le Juge après avoir examiné les divers services suivant ces principes, & balancé toutes les raisons pour & contre, prononce enfin en faveur du Confident vertueux. >> Vous, dit-il au Guerrier, vous nous >> avez formé un Roi conquerant, c'est >> beaucoup, mais est-ce assez? >> Vous, dit-il à l'homme d'Etat, vous >> nous avez formé un sage & prudent >> Souverain, c'est beaucoup, mais ne >> reste-t'il rien à desirer? >> Vous, dit-il au Surintendant des » Finances, vous avez contribué à faire >> acquerir à Charles le nom de Prince >> liberal & magnifique, c'est beaucoup, >> mais ce titre suffit-il? >> Vous, dit-il à l'homme de Mer, > par vos conquêtes dans le nouveau >> monde, vous avez rendu Charles le >> plus puissant Monarque de l'Europe, >> c'est beaucoup, mais n'est-il rien de >> plus ? >> Ofons le dire. Il est quelque chose >> de plus grand, c'est de nous avoir don>> né un bon Roi, ce titre seul renferme >> tous les autres. Un Roi qui aime fon >> devoir & fon peuple, est le plus pré>> cieux de tous les dons. C'est ce que SEPTEMBRE 17.24. nous 1979 nous devons aux lages conseils du Con- <<< fident vertueux, & c'est pour cela mê- « me que nous lui décernons le portrait << du Monarque.... Si quelqu'un s'inscrit e en faux contre ce jugement, qu'il com- < mence par nous montrer quelque cho- « se de plus estimable qu'une fublime << vertu, &c. « ENIGME. J nom, Aussi je suis toûjours la même ; Nul ne peut ajoûter à ma perfection; Je ne suis pas fi belle, Et cependant dans cet état, Sans me couper on me met par quartiers; Ami lecteur, crains-en l'experience. G AU L AUTRE ENIGME. Es Princes & les Grands viennent souvent me voir, Et fans manquer à mon devoir, Je ne rends visite à personne. Il ne faut pas qu'on s'en étonne, A des peuples entiers je dispense mes loix, A personne pourtant je ne ferme la porte, Je vois également les gens de toute forte, A Il est vrai que l'on paye en me rendant visite, Autrement, point de grace, on demeure dehors, Suis-je mâler femelle? ou bien Hermaphro dite? * Les deux sexes forment mon corps. Pour me faire mouvoir il faut un Maître habile; Mais sans un certain point son sçavoir seroit vain; A ses loix je ne suis docile, Que lorsque je lui vois un bâton à la main. 1 Ceux qui ont expliqué les deux Enigmes du dernier Mercure, par la Clef & la Perruque ont rencontré juste. de EUVRES-MESLE'Es de Madame Gomez, contenant ses Tragedies, & differens ouvrages en Vers & en Profe. A Paris, chez. G. Saugrain, au Palais 1724. p. 399. l'Epître Dedicatoire eft adressée à Mile Desmares, La forme de ce Livre a paru un peu finguliere; ce n'est proprement qu'une longue Lettre de Madame de Gomez, à une Dame de ses amies, à qui elle envoye tous ses differens ouvrages, tant en Vers qu'en Profe, & rend compte des raisons qu'elles a euës de les composer. Elle s'explique ainsi elle-même dès le commencement de sa Lettre. Il faut que vous soyez bien afsurée, Madame, du pouvoir que vous avez sur moi, puisque vous dites que vous ne doutez point qu' aussi-tôt vậtre Lettre reçûë, je ne fubisse la loi que. VOUS 1 |