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Consuescet numerare pecus, consuescet

amantis

Garrulus in dominæ ludere verna sinu. Illa Deo sciet Agricolæ pro vitibus uvam, Pro segete spicas, pro grege ferre dapem. Illa regat cunctos, illi sint omnia curæ, Et juvet in tota me nihil esse domo. Huc veniet Messala meus, cui dulcia poma Delia selectis detrahet arboribus :

comptera mes troupeaux; tantôt elle s'amusera des caresses de l'enfant babillard (*) qui viendra jouer dans ses bras: Délie consacrera au Dieu des campagnes, (2) des grappes pour la vigne, des épís pour la moisson et des mets exquis pour la prospérité du troupeau : Délie gouvernera tout, ordonnera tout, et mon plaisir sera de n'être rien dans ma maison. Mon cher Messala viendra jouir de mon bonheur, et les fruits choisis de mes meilleurs arbres, lui seront apportés par Délie,

(*) M. Delongchamps traduit : elle donnera à la revue du troupeau les instans accordés aux folâtres agaceries du Berger chéri de la Bergère : et dit dans sa note, que prendre verna pour un enfant d'esclave, c'est faire un contre-sens`, en ce que Délie ne fut jamais l'esclave de TIBULLE. Or, ajoute M. Delongchamps, si c'eût été l'enfant d'une autre Maîtresse, il n'en eût point parlé. J'ajoute que cela me semble très-peu convaincant, que cet enfant m'a paru pouvoir être celui de la Fermière, de la ménagère où de telle autre esclave de TIBULLE que l'on voudra, et je n'ai pas cru que Garrulus pût convenir à un Berger, ni le sinu ludere s'entendre d'un homme; au reste je ne prétends pas noter tous les passages où je ne suis pas de l'avis de M. Delongchamps : cette attention assez inutile, m'entraînerait trop loin; et je crois avoir quelquefois évidemment raison contre lui.

Et tantum venerata virum, hunc sedula

curet:

Huic paret, atque epulas ipsa ministra

gerat.

Hæc mihi fingebam, quæ nunc Eurusque, Notusque

Jactat odoratos vota per Armenios.

Num Veneris magnæ violavi numina verbo? Et mea nunc poenas impia lingua luit? Num feror insestus sedes adiisse Deorum, Sertaque de sanctis deripuisse focis? Non ego, si marui, dubitem procumbere templis,

Et dare sacratis oscula liminibus;

Non ego tellurem genibus perrepere supplex, Et miserum sancto tundere poste caput.

quels

quels soins elle aura d'un si grand homme! Que de vénération ne lui témoignera t-elle pas Elle s'empressera de lui obéir et de lui servir elle-même, les mets apprêtés de ses mains... C'était-là mes vœux et mes projets les vents du Nord et de l'Orient les ont emportés comme de vains songes: ils errent sur les rives odorantes de l'Arménie (3).

PAR quel blasphême ai-je donc offensé la puissante Vénus? Ma langue impie a-t-elle mérité tant de tourmens? Ai-je souillé de quelque crime les temples des Dieux (4)? Ai-je arraché les festons et les guirlandes qui paraient leur sanctuaire? Ah! si j'ai irrité les puissances célestes, je ne balancerai point à me prosterner aux pieds de leurs autels (5), à joncher de baisers le seuil sacré de leurs saintes demeures: me voilà prêts à frapper de ma tête sacrilége, leurs portes redoutables, pour mériter mon pardon, et à me traîner sur mes genoux pour offrir mes humbles supplications.

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At tu, qui lætus rides mala nostra, caveto Mox tibi: non unus sæviet usque Deus. Vidi ego qui juvenum miseros lusisset

amores,

Post Veneris vinclis subdere colla senem; Et sibi blanditias tremula componere voce, Et manibus canas fingere velle comas. Stare nec antè fores puduit, caræve puellæ Ancillam medio detinuisse foro.

Hunc puer, hunc juvenis turba circumstetit

arcta:

Despuit in molles et sibi quisque sinus,

At mihi parce, Venus: semper tibi dedita

serviit

Mens mea: quid messes uris acerba tuas?

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