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» que présage Iris aux brillantes couleurs, » parée de sa robe d'azur (10), n'hésite » point, s'il veut fendre les eaux prends » la rame et trouve la légère que les fatigues les plus rudes paraissent ne » te rien coûter : ne rougis point d'en>> durcir tes mains à des travaux inac>> coutumés: désire-t-il de tendre des » piéges aux habitans des forêts? porte >> toi-même le filet dont il faut enceindre » le vallon; veut-il s'exercer aux armes? » oppose lui une main légère, une >> faible défense: lutte, s'il faut lutter, » et laisse lui toujours la victoire. » Alors il sera doux et tendre: alors tu >> raviras sur ses lèvres de délicieux bai»sers, qu'il disputera d'abord; mais il

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pardonnera ceux qui lui auront été » ravis : bientôt après il les offrira à tes désirs, et de lui-même enlacera ton » cou dans les plus vifs embrassemens ». » Hélas! dans ce siècle misérable, la >> beauté méprise ces ruses stériles, et » dans l'âge le plus tendre, déjà l'or seul,

At tibi qui Venerem docuisti vendere

primus,

Quisquis es, infelix urgeat ossa lapis. Pieridas, pueri, doctos et amate Poëtas; Aurea nec superent munera Pieridas. Carmine purpurea est Nisi coma: carmina ni sint,

Ex humero Pelopis non nituisset ebur. Quem referent Muse, vivet, dùm robora tellus,

Dùm cœlum stellas, dùm vehet amnis

aquas.

At quinonaudit Musas, qui vendit amorem, Idææ currus ille sequatur Opis,

Et ter centenas erroribus expleat urbes,

Et secetad phrygios vilia membra modos.

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» tente cet enfant, ô toi! qui le premier

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appris à vendre les plaisirs de l'amour, qui que tu sois, puisse une pierre << fatale peser sur ta cendre impie ! Et vous jeunes amans, chérissez les Muses, (11) » et les Poëtes. Quelles richesses valent >> les faveurs des Muses! Sans les vers >> immortels, le cheveu de pourpre de » Nisus (12) ne serait pas célèbre : sans » l'art enchanteur des vers, qui connaî» trait l'épaule d'ivoire de Pélops ( 13 )? << Ils vivront ceux que les Muses auront » chantés ; ils vivront aussi long-temps >> que la terre sera ornée de forêts; que » le ciel sera peuplé d'étoiles; et que >> les fleuves rouleront des ondes. Mais » que celui qui n'écoute pas leurs chants » harmonieux et qui rend l'amour vénal, » suive le char d'Opis sur les monts » Idéens (14)! Que dans sa démence >> furieuse, il remplisse de terreur la ville >> aux cent portes (15); et qu'à l'exemple » des infames Corybantes, il se dépouille » lui-même de sa virilité (16)! »

Blanditiis vult esse locum Venus ipsa :

querelis

Supplicibus, miseris fletibus illa favet. Hæc mihi, quæ canerem Titio, Deus edidit

ore;

Sed Titium conjux hæc meminisse vetat. O fuge ne tenere puerorum credere turbæ: Nam causam justi semper amoris habent. Hic placet, angustis quod equum compescit habenis:

Hic placidam niveo pectore pellit aquam. Hic, quia fortis adest audacia, cepit: at illi Virgineus teneras stat pudor antè genas.

Pareat ille suæ vos me celebrate magistrum,

» VÉNUS conseille aux Amans les » tendres supplications et les plaintes » non moins douces, et les pleurs atten» drissantes ». Je chantais à Titius (*)

...

ces vers inspirés par le Dieu des Jardins, mais son épouse lui défend de retenir mes leçons. Fuyez, lui dit-elle ; ah ! fuyez cette troupe efféminée de Séducteurs. Toujours ils trouvent des raisons pour justifier leur amour. L'un plaît par son adresse à manéger ce coursier fougueux : quels charmes n'a pas cet autre, lorsque, de ses membres blancs comme la neige, il fend les eaux! Un troisième enchante par son courage et sa vigueur; et celuici, combien cette pudeur de vierge et ce duvet enfantin qui orne ses joues, n'est-il pas séduisant?

QU'UN autre obéisse à sa Maîtresse

(*) Titius-Septimus fut Contemporain de Tibulle et d'Horace. Des vers de ce dernier Poëte (3. Epit. du L. V.) donnent à entendre que Titius cultivat le genre Tragique et Lyrique. Malheureusement tous ses Ouvrages sont perdus.

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