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Séance? Peut-être, mais pas de suite, car la parole est à un médecin. Il est vrai que là du moins le remède est à côté du mal, la consolation à côté de l'affliction. En effet, Messieurs, si dans le nouveau travail que nous présente notre laborieux collègue, M. LECADRE, sous le titre : De l'affinité qui existe entre les différents exanthêmes, il est encore question de nouvelles misères humaines, au moins, cette fois, c'est pour bien les étudier, bien les apprécier et les combattre vigoureusement au nom de l'humanité. Sous tous ces rapports, le nom de l'auteur est un sûr garant de ce que vous devez attendre de lui; il suivra sa tâche avec persévérance, la mènera à bonne fin, et vous en aurez bientôt la preuve par le rapport que doit en faire un homme bien compétent en pareille matière, M. le Docteur MAIRE. Vous comprenez que mon rôle ici est bien secondaire et qu'il ne m'appartient pas, dans le genre de travail dont je suis chargé aujourd'hui, d'anticiper en quoi que ce soit, sur ce que M. MAIRE aura à vous dire et qu'il vous dira bien mieux que moi, je désire seulement vous le faire pressentir.

Cette lecture terminée, M. le Président accorde la parole à M. HERVAL, qui donne lecture de deux Compte-Rendus sur deux publications qu'il a été chargé d'examiner l'une a pour titre Etude de Jetons l'autre Mathieu Kessels. Suivant son habitude, avant d'analyser les travaux qui lui sont confiés, M. HERVAL se livre à des recherches historiques pleines d'intérêt; puis, arrivant au cours des ouvrages, il les apprécie avec impartialité. Le rapport de M. HERVAL peut être considéré comme une œuvre originale.

A M. HERVAL Succède M. le docteur MAIRE qui, chargé de l'examen d'un ouvrage de M. COURNAULT, ayant pour titre : De l'Ame, Essai de Psychologie expérimentale, fait ressortir

les éminentes qualités de M. COURNAULT, comme écrivain, penseur, logicien; mais, critique expérimenté et juge impartial, il ne trouve pas que le corps de l'ouvrage réponde entièrement à son titre; il aurait voulu y voir une autre classification, basée sur les phénomènes de l'âme, au point de vue purement physique. D'après notre savant rapporteur, l'auteur n'aurait dû demander au principe immatériel l'explication que des phénomènes impossibles à classer et à comprendre sans son intervention. Il diffère encore d'opinion avec M. COURNAULT, sur l'ordre des instincts. Suivant M. COURNAULT, le premier qui se manifeste est celui de l'alimentation, suivant M. le Docteur MAIRE, c'est celui de la conservation; celui de l'agression, qui est un instinct particulier pour M. COURNAULT, n'est, pour M. MAIRE, qu'une conséquence de celui de la conservation. Le soin pris par M. le Docteur MAIRE à étudier le travail de M. COURNAULT, prouve toute l'importance qu'il lui reconnaît.

Ce travail devait nécessairement fournir à M. MARIE l'occasion de nous faire part de ses études sur la matière, aussi n'y a-t-il pas manqué; après quelques judicieuses observations, il se plaint amèrement de la stérilité du langage métaphysique, qui force à employer le même mot pour expriprimer des pensées bien opposées. Quant à l'instinct de l'agression, il n'est pas de l'avis de M. MAIRE, mais bien de celui de M. COURNAULT qui, vous vous le rappelez, en fait un instinct particulier.

Cette séance, si bien remplie, se termine par un Rapport verbal de M. le Docteur LECADRE, sur un numéro du Bulletin des Sociétés Savantes.

La Onzième Séance, vous devez vous la rappeler avec émotion, a été presque entièrement remplie par la lecture de la

production de M. DOUSSEAU, sous le titre de Mont-Blanc, Souvenirs et Regrets. Ai-je besoin de vous dire avec quelle verdeur de style poétique l'auteur retrace la majesté du MontBlanc, avec quelle fidélité amicale il dit un tendre adieu aux lieux qu'il a visités, avec quel bonheur franc et loyal il a retourné près des siens! Mais hélas! Ils ne sont plus tous chez lui! Dieu a passé par là, et trouvant un ange échappé du Ciel, il a repris son bien!! Oh! alors, le poëte a fait place au pauvre père. Le cœur s'est brisé, la voix s'est éteinte sous les sanglots! malgré toute l'énergie que l'on connaît à l'intrépide voyageur qui a affronté mille et mille dangers, l'homme a succombé. Heureusement que d'une voix, bien émue aussi, il est vrai, M. MILLET-ST-PIERRE a continué la lecture de ces beaux vers.

Cette séance se termine par plusieurs rapports: l'un écrit par M. HERVAL sur un ouvrage de M. A. PERREAU, intitulé: Tongres et ses Monuments. Le rapporteur trouve encore moyen de nous retracer dans son analyse, avec concision et clarté, l'histoire attrayante de la ville de Tongres; l'autre, écrit par M. BENARD, sur un volume des Mémoires de l'Académie de Nancy, rempli de sujets de nature différente, ce qui n'empêche pas le rapporteur de les analyser avec bonheur et par contre de faire preuve de connaissances variées et sérieuses.

Trois autres rapports oraux sont présentés par MM. MILLET SAINT-PIERRE, DEROME et GALLET M. MILLET sur un ouvrage de M. GARCIN DE TASSY ayant pour titre : La Poésie philosophique et religieuse chez les Persans. Le Langage des Oiseaux ; M. DEROME sur une Brochure de M. POUCHET, professeur à Rouen, et ayant pour titre : Les Bancs d'Anguilles exploités à Commachio; M. GALLET sur un volume de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Meaux.

Enfin, Messieurs, je puis prendre haleine. La Douzième Séance me le permet : elle brille par de nombreuses absences et me fournit l'occasion d'adresser à M. BORELY de sincères remerciments, car sans lui mon ordre Chronologique était interrompu et nous aurions été privés de lui entendre dire de fort bonnes choses sur plusieurs numéros de la revue des Sociétés Savantes.

Passons vite, Messieurs, passons: Ne laissons pas aux autres le temps de s'apercevoir que si: Quandoque bonus dormitat Homerus, une fois aussi les Membres de la Société Havraise d'Études Diverses se sont reposés.

Arrivons à la Treizième Séance et donnons à M. MilletSAINT-PIERRE la parole pour nous communiquer une Notice sur une Comédie du temps de Louis XIII et quelques considérations sur l'état de l'art à cette époque. Inutile de vous dire que M. MILLET a fait preuve d'un esprit cultivé et riche en bons souvenirs. Ses considérations sur la comédie Le Railleur sont empreintes d'une grande vérité. Malgré quelques rares beautés que l'on trouve dans les auteurs qui les ont précédés, on peut dire que MOLIÈRE et CORNEILLE ont élevé, en France, d'un seul bond, le goût du beau à la hauteur de leur immense génie.

M. PONCE de LEON nous dit ce qu'il pense sur un morceau de musique, un Bolero offert à la société par M. le Comte Hyppolite LOUEL, membre correspondant. Le titre du morceau fait penser à son origine tout Espagnole. Personne plus que M. DE LEON n'était apte à reconnaître un compatriote. Personne mieux que lui, parmi nous, pouvait apprécier l'originalité et la grâce de la musique de M. LOUEL, puisque nous savons tous que ces deux qualités se font remarquer dans les productions de M. DE LEON lui même. Aussi est-ce avec bonheur qu'il rend grandement justice au compositeur.

Un sujet moins brillant sans doute, mais d'une utilité générale, va maintenant être traité par M. le Docteur LECADRE. C'est l'analyse verbal d'un volume des Mémoires de l'Académie de Rouen 1854-1855.*

Entre autres morceaux saillants, M. le Docteur LECADRE Signale le Discours de Réception de M. NION, avocat à Rouen, dont le sujet est un parallèle entre l'avocat d'aujourd'hui et l'avocat d'autrefois; l'analyse du marron d'Inde; les moyens d'obtenir des Eaux potables; l'utilité de l'allaitement par la femme; le certificat d'aptitude à exiger des architectes et des ingénieurs civils. M. le Docteur LECADRE VOUS l'a dit, tous ces sujets ont été traités par leurs auteurs avec cette supériorité qu'on est en droit d'attendre des honorables Membres d'une Académie si bien placée dans l'estime publique.

Imitons-les, Messieurs, produisons le plus possible, cherchons en avant, et voyons ce que nous offrira notre Quatorzième Séance.

En première ligne, M. l'Abbé HERVAL nous présente un travail nouveau: Le Médailler du Havre, je crois que nous pourrions ajouter au titre choisi par l'auteur, ces quelques mots : l'Enfant chéri de M. Herval. N'est-ce pas en effet au père de surveiller son enfant, de diriger ses pas chancelants, de le fortifier, de le doter enfin? qu'a fait M. HERVAL depuis la création du Médailler du Havre, si ce n'est tout cela? C'est donc encore avec raison que pour compléter son œuvre, notre collègue vient signaler au monde savant, l'existence de ce médailler qui a grandi vigoureusement en peu de temps, et qui aujourd'hui, possède une précieuse et riche collection. Ce sujet offre à M. HERVAL l'occasion de montrer combien il est familiarisé avec l'étude des Médailles; combien il a d'aptitude à les apprécier et quelle est leur utilité, qu'il résume lui même en ces quelques mots : « Les Médailles

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