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livres, & ils font leurs calculs fur ce

approchant de 74 livres

pied.

Nous lui avons fuppofé ce même poids dans le huitiéme Chapitre; mais comme la différence qui fe rencontre entre le résultat des expériences de Mr. Bouguer, & celles de Mr. Ollivier eft affez confidérable pour rendre les calculs fort défectueux, j'ai cru qu'il convenoit de vérifier par de nouvelles expériences le poids d'un pied cube d'eau de mer.

Comme je n'étois pas à portée d'avoir de cette eau, je fus obligé de me borner à connoître la péfanteur relative de l'eau de mer & de l'eau douce, pour en conclure enfuite le poids effectif de l'eau qui m'intéressoit, ainsi je priai M. Choquet, Commiffaire-Controlleur de la Marine à Breft, dont le zele & l'exactitude font connus, de fe charger de l'expérience que je vais rapporter.

4

Il prit une grande bouteille de verre qui pefoit vuide livres 8 onces.

Il la remplit d'eau de Mer prife à trois lieues de l'embouchure de la Riviere de Landernau, à deux lieues & demie de celle de Landevenec dans le grand chenal de la rade, quelques minutes après le coup de la pleine mer le 6 Septembre 1751 entre quatre heures & demi & cinq heures du foir; c'étoit le fecond jour de la vive eau ou de la grande marée.

gros,

La bouteille remplie de cette eau pefoit 56 livres 6 & fi on fait la fouftraction du poids de la bouteille, la pefanteur effective de cette eau de mer étoit de 51 livres 8 onces 6 gros.

Après avoir lavé la bouteille avec de l'eau douce, il la remplit avec de cette eau prife à la fontaine de Pon

taniou qui eft dans le Port de Breft, dont la fource est beaucoup plus élevée que les plus hautes marées, & dont l'eau eft plus claire & plus vive que celle des fontaines de la Ville.

La bouteille remplie de cette eau parfaitement douce a pelé 54 livres 12 onces 2 gros, & fouftrayant le poids de la bouteille, celui de l'eau douce eft de 50 livres 4 on

ces 2 gros.

Ainfi la pefanteur relative de l'eau de mer & de l'eau douce contenue dans la bouteille, eft comme 51 livre 8 onces 6 gros, eft à 50 livres 4 onces 2 gros, ou comme 3299 est à 3217.

Il eft bon d'être prévenu que quand M. Choquet a fait cette expérience, le mercure du baromettre étoit à 28 pouces 3 lignes, & la liqueur du thermometre de Mr. de Réaumur a 17 degrés au-dessus de zero.

Comme la jauge de la bouteille que Mr. Choquet a employée eft inconnue, j'ai été obligé de chercher directement le poids d'un pied cube d'eau douce pour en pouvoir conclure celui de l'eau de mer.

J'ai donc fait faire par un Ebéniste adroit un pied cube avec une double épaiffeur de fortes planches de noyer. J'épargnerai au Lecteur le détail des précautions que j'ai pris pour que le cube fut exact, je me contenterai de dire que j'avois donné à l'Ebéniste un calibre bien précis que le fieur le Maire m'avoit fourni avec une bonne équerre, de forte que je ne reçûs ce cube qu'après avoir vérifié fon exactitude d'abord avec le calibre & enfuite avec l'équerre.

Pour empêcher que le cube ne s'imbibât de l'eau dans laquelle il devoit être plongé, je le fis couvrir de plusieurs

Voy. PL.

II.

couches très-minces de vernis gras que je fis ufer à la ponce pour diminuer de leur épaiffeur.

Au commencement du mois de Mars 1752, le mercure du baromettre étant à 28 pouces, & la liqueur du thermometre de Mr. de Réaumur à 6 degrés au-deffus de o. Je fis attacher à deux faces oppofées du cube A, 6 verges de cuivre a & b qui se réuniffoient en deux points diamétralement oppofés. Les 3 verges bétoient destinées à fufpendre le cube A au fléau d'une balance B, & les trois verges a devoient foutenir un poids d; mais les 3 verges b étoient marquées à une même hauteur par un trait de lime c, dans un inftant on en appercevra la raison.

Je pefai avec de bonnes balances & des poids très-juftes le pied cube A dans l'air fans les verges de cuivre a & b; fon poids étoit de 33 livres 1 once 3 gros. J'attachai enfuite les 3 verges a au poids d que j'accrochai aux 3 verges b pour les fufpendre à un des bras de la balance B.

Je plongeai dans de l'eau douce le poids d, les verges a & les verges b jufqu'à la hauteur c, le tout étant ainfi difpofé pefoit 43 liv. 12.onces 1 gros. Si on ajoute à ce poids 33 liv. 1 once 3 gros que le cube de bois pefoit dans l'air, on aura 76 liv. 13 onces 4 gros.

J'attachai au moyen des verges a le poids d fous le cube A, & le cube A au fléau de la balance par les verges b, enfuite je plongeai dans l'eau le poids d les verges a, le cube A & les verges b jusqu'aux marques c, & le poids du tout fe trouva de 7 liv. 4 onces. En fouftrayant ces 7 liv. 4 onces des 76 liv. 13 onces 4 gros qui expriment le poids du pied cube dans l'air, & des poids qu'on a ajouté dans l'eau, on trouvera que le poids du pied cube d'eau douce eft de 69 livres 9 onces 4 gros.

Nous

Nous avons enfuite cherché le poids d'un pied cubes 'd'eau de Mer par la proportion fuivante.

Le poids de l'eau douce contenue dans la bouteille = solivres 4 onces 2 gros, est au poids d'un pied cube d'eau douce 69 livres 9 onces 4 gros, comme le poids de l'eau de Mer contenue dans la bouteillest livres 8 onces 6 gros, est au poids du pied cube d'eau de mer qu'on cherche.

L'opération étant faite on a trouvé que le poids d'un pied cube d'eau de mer étoit de 71 livres 5 onces 7 gros quatre grains; ainsi la pesanteur relative d'un pied cube d'eau de Mer avec un pied cube d'eau douce est comme 71 livres 5 onces 7 gros eft à 69 livres 9 onces 4 gros, & la différence du poids de ces deux eaux eft par pied cube de 1 livre 12 onces 3 gros 4 grains; ainsi notre expérience comparée avec celle de M. Bouguer, fait le pied cube d'eau de Mer plus leger feulement de 10 onces I gros, mais elle eft d'environ 2 livres moins pefante que ne le le prétendoit M. Ollivier, ce qui peut faire fur certains Vaiffeaux une erreur de 50 à 60 tonneaux.

d'une

Il est vrai que l'eau de Mer peut n'être pas pareille pefanteur dans tous les parages, & que l'eau douce qui a fervi à Paris pour mon expérience, peut n'être pas de même pefanteur que celle que M. Choquet a employé à Breft; mais ces variétés ne peuvent pas produire d'auffi grandes différences; ainsi je crois qu'on peut compter qu'un pied cube d'eau de Mer pefe au plus 72 livres comme le penfe Mr. Bouguer, & comme l'établit auffi à peu près Mr. Muffchembroeck dans fon Traité de de Phyfique.

D'où on doit conclure que notre Vaisseau de 70 canons

f

qui a été ca1culé sur le pied de 74 liv. n'auroit pas la bat terie auffi élevée que nous l'avons conclu de notre calcul.

CHAPITRE NEUVIE' M E.

C'eft fans contredit une grande qualité à un Vaiffeau que de bien aller de l'avant, ainfi il convient de s'affûrer file Vaiffeau qu'on projette aura cet avantage, c'est encore une affaire de calculs affez fimples; mais pour que les jeunes gens qui auront peu de Théorie n'agiffent point tout à-fait en aveugles, j'ai commencé le neuviéme Chapitre par une petite explication de ce qui doit réfulter du choc des corps folides contre des furfaces qui s'opposent directement ou obliquement à leur cours, je parle enfuite du choc des fluides, de la décompofition des forces, & je fais l'application de tous ces principes pour la résolution du Problême dont il s'agit. Ce Chapitre est terminé par un exemple de l'application de la méthode que M. Bouguer a donné dans fon Traité du Navire.

Il conviendroit encore de s'affurer si le Vaisseau qu'on projette gouvernera bien, s'il tiendra bien la ligne du vent, s il portera bien la voile; mais comine tous ces calculs auroient beaucoup groffi cet Ouvrage fi je les avois traité avec le même détail que les précédens, je renvoye entierement au Traité du Navire: ce que j'ai dit étant fuffifant pour faire comprendre combien l'Ouvrage de M. Bouguer eft utile aux Constructeurs qui feront capable de l'entendre.

J'ai joint à cet Ouvrage une Table des Matieres & une explication des termes d'Art dont j'ai fait usage; enfin j'ai tâché de fimplifier, autant qu'il m'a été possible,

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