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qu'on a vu des Vaiffeaux de largeur affez différente qui étoient auffi bons les uns que les autres: d'ailleurs comme je l'ai remarqué (page 36.) Les Constructeurs fans être gênés par aucun reglement, ont donné des largeurs à peu près pas. reilles aux Vaiffeaux de même rang. J'ai dit dans la même remarque, qu'il convenoit d'établir la largeur des Vaisseaux fur le recul des canons, & l'emplacement qui eft néceffaire pour les fervir commodément; mais comme un Vaiffeau à trois ponts eft plus chargé d'oeuvre-mortes & d'artillerie qu'un Vaiffeau à deux, & comme la rentrée rendroit le troifiéme pont trop étroit, nous croyons qu'il con-vient de faire ici la même reftriction que nous avons déja: faite en parlant de la longueur, & qu'on doit étendre un peu, pour les Vaisseaux du premier rang, la largeur que le recul du canon rend absolument nécessaire.

Ces réfléxions nous font croire que la largeur des Vaifseaux du premier rang, prise au-dehors des membres à la hauteur de la ligne du premier pont vis-à-vis le maître couple, peut être de quarante-huit pieds; celle des Vaiffeaux du fecond rang, quarante-cinq; celle des Vaiffeaux du troisiéme rang, quarante-trois ; les Vaisseaux du quatriéme rang pourroient avoir quarante pieds de largeur; & ceux du cinquiéme rang, trente-fept.

Je pense bien qu'il conviendroit de diminuer quelque chofe de la largeur de ces Vaiffeaux s'il s'agiffoit de Bâtiments deftinés à faire la courfe; mais comme les Vaiffeaux dont il s'agit, fur- tout ceux des premiers · rangs font destinés à être à la tête des Armées & toûjours commandés par des Officiers Généraux, ils doivent. loger un Etat Major fort nombreux; d'ailleurs la vraie deftination de ces Bâtiments n'étant pas de faire de longues

navigations on les peut regarder comme des Fortereffes flotantes où l'avantage de la marche n'eft pas une condition effentielle : il est vrai que cette plus grande largeur rend la manoeuvre fatiguante, mais les Equipages des seaux sont assez nombreux pour fatisfaire à leur service.

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Au refte je fuis très-perfuadé qu'on pourroit faire de fort bons Vaiffeaux en fixant d'autres largeurs; mais il est d'expérience qu'on peut fe conformer à celles que je viens d'indiquer, puifqu'on peut citer des Vaiffeaux qui ayant ces mêmes largeurs, fe font fait une réputation.

Après avoir fixé la longueur & la largeur des Vaiffeaux, il conviendroit de déterminer le creux au maître couple. Nous avons rapporté (pag. 38) plufieurs raifons qui nous font penfer qu'on a eu tort de déduire cette dimension, tantôt de la longueur & tantôt de la largeur, & il nous paroît qu'on fera bien de s'en tenir à un à peu près qu'on rectifiera en plus ou en moins quand on aura connu par le calcul si le plan qu'on a fait a des capacités convenables; ainfi quoique l'Ordonnance de 1689 mette le creux au nombre des principales dimensions qu'il convient de fixer, nous croyons qu'on a très-bien fait de ne point gêner fur cela les Constructeurs qui ont toûjours été les maîtres de l'augmenter ou de le diminuer.

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Nous avons dit qu'il falloit donner de la tonture aux Ponts, elle est néceffaire à l'avant pour élever les fabords de cette partie, afin qu'on les puiffe tenir ouverts lorsqu'il y a de la lame; on doit relever les ponts du côté de l'arriere, pour que leur tonture empêche que l'eau qui féjourneroit vers les extrêmités ne pénetre dans les foutes; mais il faut éviter de porter ce relevement à l'excès, comme on avoit fait aux anciens Vaiffeaux, & comme on le voit en

core aux Flutes Hollandoises; car un Vaiffeau trop gomdolé a mauvaise grace & eft chargé à l'avant & à l'arriere de poids qu'il eft bon de fupprimer: ainfi il n'eft point ici question d'une grande précision, pourvû qu'on évite les excès on fera toûjours bien.

La quête de létambot & l'élancement de l'étrave: ont fait dans la Marine une grande question. Nous avons cru devoir rapporter les principales raifons qui ont été alleguées pour & contre, & nous avons dit que nous n'appercevions aucune raison folide pour donner de la quête à l'étambot. Il n'en feroit peut être que mieux fi au lieu: de le mettre perpendiculaire à la quille on le plaçoit perpendiculairement à la ligne de flotaison, mais nous avons penfé qu'il convenoit de donner de l'élancement à l'étrave; furquoi nous devons avertir que quand nous avons avancé qu'une quille longue pouvoit contribuer à empêcher les Vaiffeaux d'arquer, ce n'eft pas que nous penfions que la quille foit capable par fon plus ou moins grand équarissade résister à l'effort les Vaiffeaux font pour arquer,. que nous la regardons à cet égard comme une verge flexible mais fi on confidere tout le corps d'un Vaiffeau comme un folide, on appercevra que quand cette maffe fait effort pour arquer, toutes les parties d'en bas entrent en contraction, & celles d'en haut en dilatation; c'est par cette con+ fidération qu'il nous paroît que la quille & les bordages de fond forment un point d'appui, pendant que les ferres les illoires, les bauquieres & les bordages de fleurs font: l'office de tirants. Il nous paroît donc que ces puiffances qui agiffent dans des directions contraires contribuent beaucoup à conferver aux Vaiffeaux leur tonture; c'eft: dans ce fens que nous avons dit qu'une quille longue em

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pêche les Vaiffeaux d'arquer, & nous fommes confirmés dans cette pensée par l'observation plufieurs fois répété e de Vaiffeaux qu'on a été obligé de refondre, principalement parce que l'étrave & toute la partie de l'avant quittoient le corps du Vaiffeau; mais dans cette circonftance comme dans prefque toutes les autres, il faut perdre d'un côté pour gagner d'un autre ; ainfi pour que les Vaiffeaux ayent moins de difficulté à arriver, pour être difpenfé de porter le mât de misaine trop en avant, ce qui rend les manœuvres de l'avant difficiles à exécuter, ôte de la solidité au beaupré & diminue trop l'ouverture de l'angle qui est formé par l'étay de mifaine, nous penfons qu'il faut donner de l'élancement à l'étrave; mais il faut éviter les excès oppofés dans lefquels font tombés les anciens & fans vouloir mettre de la précision où elle n'est point nécessaire, il nous paroît qu'on se tiendra dans des limites affez juftes en faisant en forte que le pied du mât de mifaine repofe fur le brion, en commençant l'élancement à un pied en avant du mât de mifaine (placé comme nous l'avons dit Art. 24), & l'élancement pourra se terminer à la ligne du premier pont; car le furplus de la longueur de l'étrave étant recouvert par le taille-mer, & n'étant plus expofé à l'action de l'eau, on peut lui donner telle forme qu'on voudra.

Nous avons dit qu'une grande différence de tirant d'eau étoit nuisible aux Vaiffeaux qui avoient à paffer dans des endroits où il y a peu d'eau, & en général pour tous les Bâtimens qui font fujets à échouer. Les Vaiffeaux de guerre ne doivent point fe trouver dans ces circonftances ainsi nous aurions dû avertir qu'il n'y a point d'inconvénient à leur conferver de la différence de tirant d'eau,

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mais j'éviterois d'en donner beaucoup, car on a des exemples de Vaiffeaux qui ont touché par accident, & qui fe feroient perdu s'ils avoient eu une grande différence de tirant d'eau.

Nous ne nous arrêterons point à difcuter ce que nous avons dit de la hauteur perpendiculaire de l'étrave, ni de la longueur de l'étambot, non plus que de celle de la liffe d'hourdi.

Mais l'acculement de la maîtreffe varangue m'engage à faire une réfléxion. J'ai vû des Conftructeurs qui prétendent qu'il faut faire les Vaiffeaux courts pour qu'ils puiffent virer plus aifément de bord. A ne confidérer que cette manœuvre ils ont raison; mais ces mêmes Constructeurs font les varangues très-acculées dans la vûe d'éviter la dérive, ainfi ils ne font pas attention que le grand acculement de la varangue fait un obstacle pour virer de bord, & que rien n'eft fi propre à rendre un Vaiffeau bon boulinier que d'augmenter un peu fa longueur; néanmoins quoiqu'il foit certain que la qualité d'être bon boulinier & de virer de bord aisément font absolument incompatibles, & qu'on foit contraint de fe refoudre à perdre un peu d'un de ces deux avantages pour pouvoir acquérir l'autre il nous paroît qu'un des meilleurs moyens qu'on puisse employer pour prévenir la dérive fans perdre l'avantage de virer de bord aifément, eft d'augmenter l'acculement de la maîtreffe varangue, ainfi je ne blâme point l'acculement pour les Vaiffeaux qui ne font dans le cas d'échouer, & il eft fur tout néceffaire pour les Frégates, qui fans cela dériveroient beaucoup.

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Noys terminons ce qui regarde la partie fubmergée des Vaiffeaux par dire quelque chofe de la longueur, de la po

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