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K. OZANNE ₤,

CHAPITRE SECOND.

De l'échantillon & des dimenfions des principales pieces qui entrent dans la Conftruction des Vaiffeaux.

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'AI prévenu au commencement du Chapitre précédent, que mon intention n'étoit point de traiter de la charpente du Vaif-feau, de faire l'énumération de toutes les parties qui la composent, de parler de leur affemblage, du rapport qu'elles ont les unes avec les autres, & de la façon dont chacune contribue à la folidité de ces grandes maffes qui doivent résister aux fureurs de la mer, capables de renverfer tous les jours des jettées & d'autres Edifices fondés fur les meilleurs terreins, & bâtis avec toute la folidité poffible. Quoique je ne me fois point propofé de traiter de toutes ces parties qui demanderoient un ouvrage plus étendu, je ne puis cependant me difpenfer de dire quelque chofe des principales pieces, en faveur de ceux qui n'ont aucune connoiffance des Vaiffeaux, afin qu'ayant pris une idée générale de leur pofition & de leur ufage, ils ne foient point arrêtés par des noms qui ne ferdans la Construction; fans ce fecours ils auroient M

vent que

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peine à concevoir ce que nous dirons dans la fuite; mais je reftreindrai ce Chapitre à ce qui me paroîtra le plus effentiel.

I.

De la quille. A.

Si on compare la carcaffe d'un Vaiffeau à un fquelette, les membres en font les côtes, & la quille l'épine du dos; elle eft la premiere piece qu'on mette fur le chantier de Construction; & pour s'en former une idée, il faut fe repréfenter une ou plufieurs groffes poutres qu'on place bout à bout, & qu'on affemble les unes aux autres, par des empatures ou entailles, qui étant faites dans les deux pieces, forment un affemblage à mi-bois, qu'on retient avec de groffes chevilles de fer frappées par deffous la quille, & clavetées ou rivées au-deffus fur des viroles; les empatures ont ordinairement de longueur, cinq fois l'épaiffeur de la quille.

La plupart des Conftructeurs, font que la quille fe courbe dans fon milieu, & releve par les extrêmités, ou en terme d'art, ils lui donnent de la tonture, pour que l'eau fe rende au milieu où eft l'archipompe; mais à caufe de la différence du tirant d'eau, cette raifon ne vaut rien : fi leur intention a été d'empêcher les Vaiffeaux d'arquer, en donnant à la quille une courbure en fens contraire, ils ont eut plus de raifon, quoique cette courbure foit plus propre à faire que les Vaiffeaux ne paroiffent point arqués, qu'à empêcher qu'ils n'arquent réellement.

Comme la virure ou la file de bordage la plus baffe doit être calfatée avec la quille, on fait fur elle une feuillure ou rablure pour recevoir ces bordages.

Voici les regles de dimenfion qui ont été adoptées par différens Conftructeurs.

La hauteur ou la face verticale de la quille eft de fa longueur réduite en pouces, ou ce qui revient au même, la hauteur perpendiculaire de la quille au-deffus des tins

ou chantiers qui la portent, eft de ligne 6 points par pied de fa longueur; la quille a cette même hauteur dans toute fa longueur.

La largeur horisontale de la quille au milieu, eft de 10 lilignes 8 points par pouces de fa hauteur; elle diminue d'un cinquiéme vers fes extrêmités.

On donne à la quille plus de hauteur que de largeur parce que les empatures font prifes dans ce fens, & qu'à quantité égale de matiere, elle en eft plus forte.

La profondeur de la rablure de la quille, eft reglée par l'épaiffeur du bordage le plus bas qu'on nomme gabord.

I I.

Du ringeot ou brion. I.

La piece qui termine la quille du côté de l'avant, s'appelle le ringeot, elle eft affemblée avec les autres pieces de la quille par une empature, mais elle à fon autre extrêmité, un crochet en fauffe équerre, qui fert à l'affembler avec l'étrave.

a,

Le ringeot a la même hauteur que la quille, excepté au collet ou à l'angle que le crochet fait avec la portion du ringeot qui forme la prolongée de la quille; on laiffe en cet endroit plus d'épaiffeur: fa largeur eft la même que celle de la quille par le bout qui lui répond, & la même que l'étrave par le bout qui y aboutit; on ménage fur le crochet du ringeot une dent, ou quelquefois un tenon, pour recevoir la gorgere.

III.

De la contre-quille. u.

La contre-quille eft formée de groffes pieces de bois qu'on met fur la quille pour la fortifier & diminuer l'acculement des varangues de l'avant & de l'arriere.

La contre-quille de l'avant regne depuis la contre

Chap. I. Art. 11.

étraye, avec laquelle elle eft empatée, jufqu'au couple du balancement de l'avant; celle de l'arriere s'étend depuis l'étambot (avec lequel elle eft jointe par une courbe) jufqu'au couple du balancement de l'arriere; la contre-quille eft jointe à la quille par des cloux.

On met quelquefois fous la quille, lorsqu'elle est endommagée, une piece qu'on nomme auffi contre-quille, & qui fert en même-tems à empêcher les Vaisseaux de dériver.

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Les contre-quilles de l'avant & de l'arriere, ont de hauteur les de celle de la quille, & de largeur toute celle que les pieces peuvent porter, pourvû qu'elle n'excede la largeur de la quille.

IV.

De Pétrave. C.

pas

L'étrave eft une ou plufieurs pieces de bois courbes qu'on affemble à la quille, ou plutôt au ringeot, par une empature, comme les pieces de quille le font les unes avec les autres, elle termine le Vaiffeau par l'avant; on la fait ordinairement de deux pieces empatées l'une à l'autre.

Les empatures de l'étrave ont de longueur, au moins quatre fois l'épaiffeur de la quille.

Comme les bordages & les préceintes de l'avant vont fe terminer fur l'étrave, on y fait une rablure M pour les

recevoir.

On a coûtume de piéter l'étrave, c'est-à-dire qu'on la divife en pieds fuivant une ligne perpendiculaire ces divifions font très-commodes dans l'armement, pour connoître le tirant d'eau des Vaiffeaux à l'avant.

La largeur de l'étrave eft égale à la largeur de la quille par le bas, fon épaiffeur en cet endroit eft auffi égale à l'épaiffeur de la quille; mais elle augmente en haut de 4 lignes par pouces de fa largeur.

On a parlé ailleurs de la hauteur perpendiculaire de

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