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X VII I.

De l'élévation des Ponts.

des Conftructeurs qui font la hauteur du premier pont à l'avant, ( à mesurer du deffus de laquille) là même que vis-à-vis le maître gabari, c'est-à-dire qu'ils confervent le même creux: mais ils tiennent le premier pont à l'arriere d'un cinquième plus élevé qu'au milieu, ou bien ils augmentent le creux de l'arriere de toute la différence du tirant d'eau.

La hauteur des entreponts eft arbitraire, elle varie fuivant le rang des Vaiffeaux & fuivant leur destination, mais il eft bon de leur donner un peu plus d'élévation à l'ar riere qu'au milieu à caufe de la barre du gouvernail.

Pour les Vaiffeaux de guerre des trois premiers rangs, on donne ordinairement cinq pieds neuf pouces fous baux, ou fix pieds dix pouces de planche en planche, pour qu'un grand homme puiffe paffer debout fous les baux. Cette hauteur convient auffi affez bien avec celle des canons mis à la ferre, laquelle diminue proportionellement au calibre des canons; ainfi pour les Vaiffeaux de moindre grandeur on diminue un peu de cette hauteur, de forte que les Frégates à deux batteries ont ordinairement deux pieds cinq pouces d'entre-pont fous baux; on diminue encore beaucoup cette hauteur pour les Vaiffeaux de charge qui ne doivent point avoir de canon fur leur premier pont.

Plufieurs Conftructeurs donnent cinq pieds dix pouces d'entre-pont fous baux aux Vaisseaux des trois premiers rangs; cinq pieds fix pouces pour ceux de 64 canons, & cinq pieds trois à quatre pouces pour ceux de 50.

Ils diminuent la hauteur du fecond entre-pont ou des gaillards proportionellement au calibre des canons qu'ils y mettent.

Ils tiennent la hauteur des entre-ponts à l'avant la mê

me qu'au milieu & ils les élevent en arriere de quatre à cinq pouces.

On mesure souvent la hauteur des entre-ponts vis-à-vis la premiere illoire.

XIX.

Des proportions du gouvernail.

La hauteur du gouvernail doit être d'une fois un tiers l'épaiffeur de la quille jointe à la hauteur de l'étambot, à quoi on ajoute un pied & demi ou deux pieds pour placer fa barre.

Sa largeur est différente dans toutes les parties de fa longueur; à l'endroit de la quille il a autant de pouces que le Vaiffeau a de pieds de large; au droit de la flotaison il a les trois quarts de fa plus grande largeur; deux pieds plus haut que la flotaifon il a une moitié de fa plus grande lar geur, & au bout d'enhaut un peu plus du tiers.

REMARQU E.

Les dimensions du gouvernail devroient être reglées plutôt fur la longueur du Vaiffeau que fur fa largeur; la force de la réfiftance devant être proportionnée à la force du mobile je crois que quelques Conftructeurs de Brest ont fuivi cette regle.

:

Plufieurs font que la coupe horisontale de la partie plongée augmente de largeur en s'éloignant du Vaisseau ; ainsi ils la forment en queue d'aronde dans la vûe que fon angle avec la quille foit moins obtus.

Les articles fuivans font peu importans, néanmoins comme il y a des Confructeurs qui en ont établi les dimensions pour chaque rang de Vaiffeau, il eft bon de les connoître ne fût-ce que pour çavoir de combien on s'en écarte leurs ce font des à peu près qui font toûjours utiles.

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X X.

De l'éperon.

Pour avoir la fortie de l'éperon au-dehors de l'étrave, quelques Conftructeurs prennent pour les Vaisseaux la douzieme partie de l'étrave à l'étambot; pour les Frégates la treizieme partie ; & pour les Corvettes, la quatorzieme

EXEMPLE.

Un Vaiffeau de 90 canons, qu'on fuppofe avoir 168 pieds de longueur : la fortie de l'éperon feroit de 14 pieds.

Un Vaisseau de 74 canons, qu'on fuppofe de 151 pieds 3 pouces de longueur la fortie de l'éperon feroit de 12 pieds 7 pouces 3 lignes. e.

Une Frégate de 28 canons, qui auroit 101 pieds de long: la fortie de l'éperon feroit de 7 pieds 9 pouces 2 lignes.

REMARQUE.

Comme l'éperon eft une chofe fort inutile, il eft bon de le racourcir & de diminuer fa péfanteur le plus qu'il eft poffible; les Constructeurs d'aujourd'hui le font beaucoup plus court que les anciens: ils le reftreignent à ce qui eft néceffaire pour affujettir le beau-pré, & pour placer les poulies qui fervent à orienter la mifaine, ainfi que toutes les autres voiles d'avant, qui font de grand usage, fur-tout pour faire arriver les Vaiffeaux; car c'eft l'opération à laquelle la plûpart se refusent le plus.

X X I.

De la fortie de la voute d'arcaffe.

Beaucoup de Conftructeurs font cette voute égale à la quête de l'étambot ; mais il faut entrer dans un plus grand détail.

Pour avoir la fortie de la voute d'arcaffe, ou de la platebande du revers de poupe, au-dehors de la tête de l'étambot, on prendra 2 lignes 8 points par pied de la longueur du Vaiffeau; ainfi pour un Vaiffeau de 110 canons & de 171 pieds, la voute fera de 3 pieds 2 pouces : Cette regle s'obferve pour tous les Vaiffeaux jufqu'à 50 canons inclusi

vement,

Depuis les Corvettes jufqu'aux Vaiffeaux de 50 canons, on prend 3 lignes par pied de la longueur du Vaiffeau.

Pour la contre-voute du montant de revers de poupe, on donne de faillie hors de la voute, entre la moitié & les deux tiers de la faillie de la voute hors l'étambot.

REMARQU E.

cepen

On doit diminuer la voute le plus qu'il eft poffible, à cause du fervice des canons de retraite ou de la fainte barbe; dans plufieurs Vaiffeaux, la voute les rend inutiles : c'eft dant la meilleure défenfe d'un Vaiffeau attaqué par plufieurs; d'ailleurs cette faillie occafionne un poids qu'il eft bon de diminuer.

X XII.

De la rentrée des œuvres-mortes.

Dans la conftruction de la partie du Vaiffeau qui eft hors de l'eau, qu'on nomme l'œuvre-morte, on fait rentrer les membres, ou on les rapproche de l'axe du Vaiffeau.

1°. Pour préfènter à la lame une furface arrondie, fur laquelle elle a moins d'effet, que fi le côté du Vaiffeau étoit plat. 20. Pour rapprocher de l'axe du Vaisseau les poids qui font au-deffus de la ligne de flotaison: ainfi plus l'œuvremorte a de rentrée, moins les canons fatiguent les côtés du Vaiffeau. 3°. Parce que les haubans faifant un angle plus aigu, la grande voile en eft mieux orientée. 4o. Par la rentrée on gagne beaucoup de legéreté; car on ne peut faire rentrer le fecond pont d'un Vaiffeau, par exem

ple, d'un pied plus qu'un autre, fans que les baux de ce fecond pont, ne fe trouvent plus courts d'un pied : ainfi à un Vaiffeau de 74 canons, autant de baux, autant de pieds cubiques de bois de diminution; de plus ces baux plus courts ne doivent point être d'un auffi fort équariffage que ceux qui ont pied de plus de longueur, parce qu'ils ont moins de portée; le pont étant moins large, il faut une moindre quantité de bordages pour le couvrir, & moins de cloux pour les attacher. Il eft évident que de cette fouftraction de poids au fecond pont, il fuit une pareille diminution fur les gaillards, dunettes, &c. ce qui doit abaiffer le centre de gravité, & mieux faire porter la voile; il ne faut cependant pas porter la rentrée à l'excès; on interromproit le fervice des batteries hautes, & la pofition des haubans feroit moins avantageufe pour affermir les mâts; mais il est très-important de ne commencer la rentrée qu'au-deffus de l'endroit, où le Vaiffeau s'incline étant chargé par le vent.

En avant, vis-à-vis le mât de misaine, on donne de la faillie à l'œuvre-morte pour faciliter l'abordage, & pour empêcher que la pate de l'ancre ne prenne fous la quille;

nous en allons parler.

Quelques Conftructeurs prennent pour la rentrée, le quart de la longueur de l'allonge de revers, ou le quart de la diftance qu'il y a de la ligne du fort au plat-bord; d'autres font la rentrée de de toute la largeur.

Enfin fuivant plufieurs Conftructeurs, la rentrée des Vaiffeaux à trois ponts, doit être de 6 pieds.

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Comme il faut donner des exemples, je choisis le Superbe qui a paffé pour avoir peu de rentrée, & le Magnifique qu'on a jugé en avoir beaucoup.

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