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parvenu à diminuer les défauts dont nous venons de parler: & les Capitaines qui ont commandé les Vaiffeaux à étrave droite, ont fçû en tirer un fort bon parti: Néanmoins il refte pour certain. 1°. Que la quantité précife de l'élancement n'est pas auffi importante qu'on le croiroit. 2°. Qu'on a très-bien fait de beaucoup diminuer de l'élancement qu'on donnoit autrefois aux Vaiffeaux. 3°. Qu'il convient de donner un peu d'élancement, ne fur-ce que pour empêcher que la pate de l'ancre ne fe prenne fous la quille lorsqu'on leve l'ancre, & pour que l'aron diffement de l'étrave offre moins de réfiftance au fluide, que ne feroit une étrave tout-à-fait droite.

Il eft bon de remarquer encore qu'il y a principalement de l'avantage à diminuer l'élancement aux petits Bâtimens parce qu'ils font plus fujets à dériver que les gros.

A l'égard de l'étambot, on ne voit aucune raifon de lui donner de la quête; mais on apperçoit qu'en la fupprimant, le gouvernail en doit être plus folidement établi, & par fa fituation perpendiculaire, réfifter mieux au fluide que s'il étoit obliques d'ailleurs la quête de l'étambot, fait que tous les poids de la poupe, tendent à délier le Vaiffeau en cette partie, ou à ouvrir l'angle que l'étambot fait avec la quille.

X.

De la différence du tirant d'eau.

On croiroit volontiers que la quille d'un Vaiffeau qui eft chargé, & en état de naviguer, devroit être paralelle à la ligne de flotaison, ou à la surface de l'eau: cela ne se trouve prefque jamais; car les Conftructeurs font enforte que les Vaiffeaux tirent plus d'eau de l'arriere que de l'avant, c'est-à-dire, qu'il y ait plus de distance à l'arriere, de la quille à la furface de l'eau, qu'il n'y en a à l'avant de la quille à la même furface: C'est ce que l'on appelle la dif férence du tirant d'eau.

Les Conftructeurs ont fait cette différence du tirant

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d'eau, dans l'intention de rendre leurs Vaiffeaux plus fenfibles au gouvernail; mais la quantité de cette différence est restée fort arbitraire, les uns ayant donné plus de 5 pieds de différence de tirant d'eau à un gros Vaisseau, & les autres feulement 2 ou 3 pieds.

Beaucoup de Conftructeurs fe contentent de donner pour la différence du tirant d'eau, 3 lignes par pied de la longueur de la quille; c'eft-à-dire, qu'un Vaiffeau qui auroit 168 pieds de longueur, & dont la quille auroit 143 pieds 7 pouces, auroit de différence de tirant d'eau, 2 pieds 11 pouces 10 lignes 9 points. Il y en a qui prennent pour la différence du tirant d'eau, un douzieme de la longueur du Vaiffeau.

D'autres font le tirant d'eau de l'arriere d'un vingtieme de la longueur du bau, & celui de l'avant de du tirant d'eau de l'arriere, ce qui dépend de la position du maître couple.

REMARQUE.

43 Si le Vaiffeau entre plus dans l'eau à l'arriere qu'à l'avant, fon gouvernail plonge davantage dans le fluide; & par conféquent, il doit produire plus d'effet: il n'eft cependant pas néceffaire, de faire tirer plus d'eau à l'arriere des Vaiffeaux qu'à l'avant, puifqu'on peut produire le même effet en augmentant un peu la largeur du gouvernail: mais ce qui peut être plus favorable au gouvernail, c'est que par cette différence du tirant d'eau, il y a des lignes d'eau, qui fans être détournées par les façons, viennent frapper le gouvernail, à ce qu'il paroît, avec plus de puiffance: il semble donc que la différence du tirant d'eau eft favorable à l'effet du gouvernail; mais cet avantage ne doit pas engager à faire une grande différence de tirant d'eau qui augmenteroit néceffairement la résistance du fluide: car un Vaiffeau qui feroit fans cette différence, n'auroit à déplacer que la quantité d'eau qui répond à fon maître gabary; au lieu que celui qui a beaucoup de différence de

tirant d'eau, a de plus la furface que fa quille préfente au fluide, depuis le maître gabari jufqu'au point du gouver

nail.

Peut-être feroit-on mieux de négliger les petits avantages qui peuvent réfulter du tirant d'eau par rapport au gouvernail, pour fimplifier la conftruction, qui deviendroit plus aifée les Vaiffeaux pourroient auffi gagner quelques avantages fur la marche, ils fouffriroient moins dans les échoüages, & coureroient moins de rifque de toucher dans les endroits où il y a peu d'eau ; d'ailleurs il eft certain qu'on connoît des Vaiffeaux qui font fenfibles à leur gouvernail, quoi qu'ils ayent fort peu de différence de tirant d'eau.

Les Vaiffeaux n'ont pas toûjours, étant armés, la même différence de tirant d'eau que les Constructeurs avoient marqué fur leur plan: c'est ordinairement un défaut; car alors ils naviguent avec d'autres lignes d'eau que celles que les Constructeurs avoient compté leur donner. Et qui fçait fi ces nouvelles lignes d'eau font auffi propres à divifer le fluide, que celles qu'on avoit projettées & calculées? Il n'y a pas lieu de le croire; ainsi je penfe que les Officiers feroient très-bien de conferver la différence de tirant d'eau indiquée par le Constructeur.

Quelques Officiers prétendent qu'il faut conferver dans l'arrimage la différence de tirant d'eau que le Vaisseau prend de lui-même quand on le lance à l'eau, difant que la meilleure affiete d'un Vaiffeau eft celle qu'il choifit lorf qu'il eft entierement vuide. Ce raifonnement n'a pas le moindre fondement; & fi ces Officiers exécutoient leur deffein, les Vaiffeaux armés auroient beaucoup plus de différence de tirant d'eau que ne l'avoit projetté le Conftructeur; car les Vaiffeaux étant plus pincés par le bas du côté de l'arriere que de l'avant, il eft naturel qu'ils plongent beaucoup de l'arriere, jufqu'à ce qu'ils foient parvenus à quelques pieds au-deffous de la ligne de flotaifon, où les gabaris renflent confidérablement. L'Invincible construit à Rochefort par Mr. Morineau, & mis à l'eau le 21 Octobre 1744, tiroit d'eau fans left à l'arriere 14 pieds 4 pouces, &

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à l'avant, 10 pieds 2 pouces ; ainfi la différence étoit de 4 pieds 2 pouces:

Le Magnanime, conftruit par Mr. Gelin, mis à l'eau le 21 Novembre 1744, tiroit d'eau de l'arriere 15 pieds 2 pouces, & de l'avant 11 pieds 8 pouces; ainsi la différence étoit de 3 pieds 6 pouces, quoiqu'il fut fini à l'avant, & que fon château d'arriere, manquât prefque entierement.

Cette différence de tirant d'eau eft bien grande, & ces Vaiffeaux auroient probablement mal navigué, fi on l'avoit confervée dans leur arrimage; mais comme les capacités intérieures augmentent proportionellement à celles du dehors, il en refulte affez fouvent que quoiqu'on fe propose de conferver la différence du tirant d'eau que le Vaiffeau avoit étant lancé à l'eau, il prend néanmoins une affiete assez approchante de celle que le Conftructeur avoit projetté de lui donner. Beaucoup d'Officiers qui penfent fort jufte à cet égard, croyent devoir s'en rapporter au Conftru&teur fur la différence du tirant d'eau, & pour cela ils confervent une certaine quantité de left de fer, qu'ils placent à l'avant ou à l'arriere, afin d'arriver plus exactement au tirant d'eau qui leur a été indiqué.

Quoique je n'aye pû avoir avec précision la vraie différence du tirant d'eau de beaucoup de Vaiffeaux armés la voici pour quelques-uns,qu'on m'a affuré être affez exacte.

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Je crois que Mr. des Lauriers fort habile Conftru&teur, s'étoit propofé de la fupprimer entierement; & alors les gabaris de l'avant auroient été femblables à ceux de l'arriere, jusqu'aux deux couples du balancement.

X I.

De la hauteur de l'étrave réduite à la perpendiculaire.

Plufieurs Constructeurs

pour avoir la hauteur de l'étrave, prennent un quart de la longueur de la quille, ou un peu moins; d'autres & de la longueur totale du Vaif

feau.

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Il vaut mieux établir la hauteur de l'étrave, en additionnant la hauteur du creux, le relevement du premier pont en avant, la distance du premier au fecond pont, de planche en planche, l'épaiffeur du bordage du fecond pont, la diftance du fecond au troifieme pont, l'épaiffeur du bordage du troisieme pont, la tonture du barot du troisieme pont à l'endroit du coltis, & deux fois la hauteur du feuillet des fabords de la troisieme batterie.

La hauteur de l'étrave varie encore felon que le mât de misaine eft plus ou moins porté en avant ou en arriere.

Ainfi pour la trouver avec quelque exactitude, lorfque le mât de misaine eft placé, ou que le lieu où il doit être eft connu, il faut déterminer l'épaiffeur du couffin fur lequel porte le pied du beaupré, & de l'endroit où le deffous du beaupré fe repofe fur le couffin, former un angle de 34 ou 35 degrés fur une ligne paralelle à celle de flotaifon; le prolongement de la ligne qui forme cet angle, donnera la hauteur de l'étrave: mais je reviens à la premiere métho

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