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dans le maître gabari, mais encore parce qu'un maître gabari, qu'on fuppoferoit parfait, feroit un très mauvais Vaiffeau, fi les façons de l'arriere & de l'avant étoient mal conduites; d'ailleurs il eft certain qu'avec deux maitres gabaris très-différents, on peut faire deux très-bons Vaif

feaux.

Concluons donc qu'un Constructeur doit connoître plufieurs façons de tracer un maître gabari pour en former un, tel qu'il conçoit qu'il doit être, mais que ce ne font pas fes méthodes qui doivent décider de la figure qu'on doit donner au maître gabari: ainfi la méthode qui nous paroît préférable à toutes les autres, eft celle qui étant la plus fimple, peut fournir aux Conftructeurs les moyens de varier à volonté la figure qu'il croit devoir donner à fon maître couple, & rien n'eft fi aifé que d'imaginer des méthodes qui feront auffi bonnes que celles que nous venons de rapporter.

Il faut maintenant représenter fur ce même plan, le contour de tous les autres couples de moindre capacité, qui font compris depuis le maître couple jufqu'aux extrêmités : c'est l'objet des articles fuivants.

VIII.

Premiere méthode de réduction pour tracer les couples d'un Vaif feau au moyen au moyen du maître gabari, de la tablette, & du tré

buchet.

Les anciens Conftructeurs ignorans les méthodes dont nous parlerons dans la fuite, avoient imaginé un moyen fort méchanique, mais assez ingénieux, pour (avec le feul maître couple) tracer fur les pieces qu'ils devoient employer pour la conftruction des Vaiffeaux, un certain nom bre de couples de l'avant & de l'arriere, fans faire de plan.

Cette méthode a deux défauts: le premier, qu'elle ne fournit des moyens que pour tracer au plus les fix premiers

couples de l'arriere, & les fix premiers de l'avant; le fecond eft, que ne faifant point de plan, on ne peut pas connoître d'avance les avantages & les défauts du Vaisseau qu'on conftruit.

Néanmoins comme cette méthode eft assez ingénieuse, nous avons crû devoir en donner une idée, & nous commencerons par expliquer comment on doit former le maître gabari, la tablette & le trébuchet, enfuite nous rapporte rons la maniere de fe fervir de ces différens inftrumens.

IX.

Construction du maître gabari. PL. XII. Fig. 1re.

On tracera le maître couple felon une des méthodes que nous avons données : ce fera fur des planches minces, si c'est pour travailler en grand, ou fur du carton fi on veut faire en petit l'application de la pratique dont il s'agit.

Le contour extérieur du maître couple étant ainsi tracé on formera en dedans un contour parallele au premier, qui en foit diftant de l'épaiffeur qu'on veut donner aux membres: c'eft ce qu'on appelle le maître gabari.

Le maître gabari A a étant formé, & les lignes du quart Z &, & du plat a u étant tirées, comme dans la Fig. 1re. ud, marquant le relevement de la varangue, on tirera du point d au point t, qui eft la hauteur des facons de l'arriere, la ligne dt: c'eft la liffe des façons.

On divifera a u, demi longueur horisontale de la varangue en cinq parties égales.

Il y a des Conftructeurs qui pour avoir l'extrémité de la varangue où aboutit la liffe des façons & celle du genou où fe termine la premiere liffe, divifent le maître gabari, depuis le fort A jufqu'à la ligne du milieu a, en trois parties égales; la premiere marque le bout de la varangue, la feconde l'endroit où finit le genou, & la troifiéme indique l'endroit où finit la premiere allonge; mais par cette pratique on augmente beaucoup l'acculement.

Quand on a déterminé la quantité qu'on veut donner d'acculement & de relevement d & à la maîtresse varangue, on la porte fur fon extrêmité de d en H, & auffi fur l'extrémité du genou ou fur le point de la feconde lisse de

e en o.

On divife d H & e 6, chacune en autant de parties égales qu'on veut lever de couples depuis le maître couple jufqu'à celui où commencent les façons de l'arriere, c'està-dire jufqu'au couple du balancement.

Les divifions de la partie d H, fervent à donner les centres du trébuchement, & à marquer le contour de l'acculement des varangues, en renverfant le gabari, comme nous le dirons dans la fuite : les divifions de la partie e 6, donnent la quantité de l'abbaissement de la seconde liffe ou l'augmentation des allonges pour chaque couple de l'arriere depuis le maître couple, jufqu'à celui du balancement du côté de l'arriere.

Il faut obferver que pour les couples de l'avant, on ne donne aux allonges que la moitié de l'augmentation qu'on donne aux allonges des couples de l'arriere; c'est-à-dire qu'on prend feulement e r qu'on divife en 6, & la moitié de d H qu'on divise auffi en 6; à caufe de cette différence il faut avoir deux gabaris, un pour l'avant & l'autre pour l'arriere.

Nous avons dit que la ligne a u du plat de la maîtreffe varangue doit être divifée en cinq parties égales, dont deux prifes du point a déterminent le point S.

On porte cette longueur a S fur le triangle rectangle dont nous allons donner la construction , pour que les fécantes de ce triangle divifent la ligne a S en des parties progreffives qui étant rapportées fur le maître gabari, Y donnent les divifions 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, lefquel les marquent la diminution de la longueur du plat des varangues, comme nous l'enfeignerons après avoir parlé de la conftruction du triangle ABC; mais il eft bon de faire remarquer auparavant que la ligne a S, qui eft les de a u, représente à peu près la différence qu'il y a entre la moitié

moitié de la longueur de la maîtreffe varangue, & la moi-. tié de la longueur de la varangue du couple du balancement; cette différence paroît trop grande dans la figure, c'eft pourquoi on pourroit au lieu des de a u prendre ou telle autre partie de a u qu'on jugera convenable.

Maintenant que le gabari eft tracé, il le faut découper fuivant les lignes a d c A; ce fera ce maître gabari, ainfi gradué, qui fervira à tracer un certain nombre de couples, tant vers l'avant que vers l'arriere : nous obferverons feulement qu'il faut marquer expreffément la feconde liffe des façons e, & la ligne du milieu a ; cette derniere eft indiquée par les bords du gabari.

X.

Conftruction du triangle rectangle. PL. XII. Fig. 2.

I

Tirez à difcrétion la ligne horisontale AC, fur l'extrêmité de laquelle vous éleverez la perpendiculaire indéfinie AB: partant du point A, marquez la diftance A 1 qui eft arbitraire, puis portez le double de A i de 1 en 2, le triple de A 1 de 2 en 3, & ainfi fucceffivement fuivant la même progreffion, pour divifer la ligne AC en autant de parties progrellives qu'on s'eft propofé de placer de couples entre le maître & celui du balancement, ce qui s'étend au plus jusqu'au fixiéme.

Du point B, extrêmité de la perpendiculaire, tirez des fécantes à tous les points de divifion du côté AC.

Remarquez que comme on a coutume de tracer douze couples à l'arriere, nous avons tracé douze lignes fur le triangle, pour avoir la progreffion de l'élévation des façons jufqu'à l'eftain, quoique nous ne puiffions faire usage que des divifions qui font. comprifes depuis A jufqu'à 6; mais on conviendra dans la fuite, que nous avons eu raifon d'en agir ainfi pour expliquer plus clairement la méthode.

Ce triangle étant conftruit, on portera deffus, la ligne S a, Fig. 1. parallelement au côté AC, pour avoir, comme nous l'avons dit, la diminution progreffive des varangues,

Cc

qu'on marquera o, 1, 2, 3, 4, 5, 6, en partant de la ligne du milieu; & pour le maître gabari qui doit fervir pour l'avant, on portera la moitié de a S fur le triangle, pour avoir les divisions comprises entre D & F.

XI.

De la conftruction de la tablette pour les couples de l'arriere. PL. XII. Fig. 3.

La tablette K eft une planche mince de la largeur de la quille, & qui doit être un peu plus longue que a t, Fig. 1. élévation des façons.

Pour la graduer, il faut, 1°. marquer au-deffus de K, l'acculement de la maîtreffe varangue; nous le fuppofons d'un pied, quoique cet acculement foit trop confidérable, mais nous fommes forcés d'augmenter prefque toutes les dimensions, pour éviter de mettre de la confufion dans les figures. On marquera cet acculement de K en o, & on tracera o o parallele à a b.

2o. Il faut marquer l'élévation des façons de l'arriere, prife depuis le plat a de la maîtreffe varangue jufqu'en t, & tracer la ligne L parallele à a b.

3o. On porte l'étendue comprise fur la tablette entre la ligne oo & la ligne L, fur le triangle ABC, faisant en forte que o L foit contenu jufte entre la ligne AB & la ligne BC du triangle: alors on tirera la ligne S E qui doit être parallele à AC, & on transportera fur la tablette, tous les points où cette ligne fera rencontrée par les fécantes du triangle; enfin on tracera les lignes o 0, 1 1, 22, 3 3, 4 4,5 5, 66, &c. ¿ Il fuffifoit de marquer jusqu'au fixiéme couple, puifque par la méthode dont il s'agit, on peut à peine arriver jusqu'à ce fixiéme couple.

L'ufage de cette tablette eft de donner la quantité de l'acculement des varangues de l'arriere, comme nous l'expliquerons dans la fuite, où l'on verra que K o eft l'acculement de la maîtreffe varangue, Ki l'acculement de la premiere varangue de l'arriere, &c.

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