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qu'on puiffe traverfer l'ancre plus aifément. 3°. Comme ces bordages ont beaucoup de courbure, on a coutume de les gabarier, en choififfant des bois tors; mais quand on a 'des étuves, on peut affez attendrir le bois pour courber les bordages droits fans qu'ils éclatent. 4°. On borde ordinairement le haut des oeuvres-mortes avec des planches de Pruffe, pour ménager le chêne, & encore parce que le pin eft plus leger.

XXV.

Des Vaigres. X. Y. Z.

Les vaigres font, à proprement parler, les bordages intérieurs; elles forment le revêtement du Vaiffeau en dedans, & fourniffent une très-bonne liaison.

On vaigre ordinairement tant plein que vuide, c'est-àdire qu'on place les vaigres à une distance les unes des autres égale à leur largeur, pour que l'air puisse passer entre les membres & les deffécher.

Il y en a qui entaillent les vaigres vis-à-vis les membres, & alors on les nomme ferres; mais d'autres les pofent à plat, & ceux-là ferrent les membres les uns contre les autres avec des coins.

Enfin les uns pofent les vaigres parallelement à la quille, d'autres les placent obliquement, de forte qu'elles relevent vers l'étrave & vers l'étambot; leur intention eft d'empêcher les Vaiffeaux d'arquer; mais cette difpofition des vaigres occafionne de grandes dépenfes dans le cas des radoubs.

Quand on vaigre horisontalement, les vaigres les plus près de la quille, fe nomment les vaigres de fond; celles qui font au-deffus fe nomment vaigres d'empature Y, & celles qui font encore plus élevées, s'appellent les vaigres de fleur y.

L'épaiffeur de toutes les vaigres ou ferres d'empature, eft d' de l'épaiffeur de la quille, les autres font un peu plus minces.

On leur laiffe toute la longueur & la largeur que les pieces peuvent porter.

Elles font attachées aux membres par de forts clous à pointe perdue.

XXVI.

Des préceintes. 15.

Les préceintes qu'on nomme quelquefois improprement les liffes, font de forts bordages plus larges, & une fois plus épais que les autres; comme elles font des ceintures tout au tour du Vaiffeau à différentes hauteurs, elles fervent à le lier, & forment des faillies qui lui donnent de la grace.

Les pieces de préceintes font liées les unes aux autres par des empatures, & attachées aux membres par deux clous & deux chevilles qui font clavetées fur virole en dedans.

Il y a ordinairement deux préceintes au-deffous de chaque batterie; nous indiquerons dans la fuite la maniere de les tracer, il fuffira pour le préfent de dire qu'il faut éviter, autant qu'il eft poffible, qu'elles foient coupées par les fabords, & que la premiere préceinte doit être conduite de façon qu'elle paffe par le dernier fabord de l'arriere qui coupe un peu : elle va enfuite tout le long & au-deffous des fabords de la premiere batterie jufqu'à l'avant, où elle fe termine un peu au-deffous du dernier fabord de l'avant; les autres préceintes qu'on pofe au-deffus, suivent la tonture de celle-ci.

la

Je vais entrer dans un petit détail fur la largeur & l'épaiffeur des préceintes, parce qu'il eft néceffaire de connoître leurs dimensions pour bien faire un plan.

Les préceintes de la premiere batterie font prefque auffi larges que la quille, & leur épaiffeur eft des lignes 9 points par pouces de leur largeur.

La troifiéme préceinte a de moins de largeur que la feconde, & fon épaiffeur eft des lignes 9 points par pouces de fa largeur.

Art. 18.

La quatriéme a de moins de largeur que la troifiéme, & fon épaiffeur eft de 5 lignes 8 points par pouces de fa largeur.

La cinquiéme préceinte a de largeur les de la pre433 miere, & fon épaiffeur eft de 5 lignes 8 points par pouces de fa largeur.

Les carreaux ou liffes du plat-bord, ont de largeur entre le & le de la largeur de la premiere préceinte; leur épaiffeur eft des lignes 8 points par pouces de leur largeur.

13

Les liffes de la rabbatue du grand mât & du mât de mifaine, ont de largeur 6 lignes 6 points par pouces de la largeur de la premiere préceinte; leur épaiffeur est de 5 lignes 8 points par pouces de leur largeur.

La liffe de la feconde rabbatue de l'arriere, a de largeur 5 lignes 8 points par pouces de la largeur de la premiere préceinte; fon épaiffeur eft de 5 lignes 6 points par pouces de fa largeur.

La liffe de la troifiéme rabbatue de l'arriere, a de largeur 5 lignes par pouces de la largeur de la premiere préceinte, & fon épaiffeur eft des lignes 6 points par pouces de fa largeur: on décore ordinairement ces liffes de quelques moulures.

XXVII.

Des Ponts. PL. 2.

Chap.. Les ponts font les planchers d'un Navire, qui en forment les différents étages, ils fervent à lier les deux côtés du Vaiffeau l'un avec l'autre, à porter la groffe artillerie, & à loger l'équipage; les Marchands s'en fervent pour placer les marchandifes qui craignent l'humidité.

Comme les Vaiffeaux font plus larges vis-à-vis le premier pont que vis-à-vis le fecond, & comme les canons de la premiere batterie, font plus gros que ceux de la seChap. I. conde, il faut que le premier pont foit plus fort que le fecond; & celui-ci, pour les mêmes raisons, plus fort le troifiéme ou les gaillards.

Art. 2.

que

Les plus gros Vaisseaux ont 3 ponts entiers avec un

pont coupé, qu'on nomme gaillard, d'autres moins grands ont deux ponts & demi; enfin il y a des Frégates qui n'ont qu'un pont, avec un faux pont pour loger l'équipage.

Les ponts font formés par les baux, les bauquieres & ferre-bauquieres, les goutieres & ferre-goutieres, les illoires, les barrots, les barrotins, les entremises, les courbes, &c. Nous allons parcourir ces différentes pieces dans autant d'articles particuliers.

XXVIII.

Des baux & barrots. &.a. X. Y.

Les baux font les poutres qui foutiennent les planchers ou ponts des Vaiffeaux; les barrots font de petits baux on les appelle auffi des lattes.

Les baux font foutenus & affemblés par les bouts à queue d'aronde, fur ce qu'on appelle la ferre-bauquiere.

De plus ils font folidement joints par leurs extrêmités aux membres, au moyen de deux pieces en équerre, ou de courbes qui font tantôt de bois & tantót de fer.

On exige que les baux ayent un peu de tonture ou de courbure verticale, pour faciliter l'écoulement des eaux ; cette tonture fait auffi que les canons reculent moins, & qu'ils fe remettent plus aisément en batterie.

On appelle le maître bau, celui qui est le plus long, & qui eft placé dans le maître couple.

Il y a au premier pont 25 ou 30 baux, plus ou moins, fuivant la grandeur des Bâtimens, & la bonté du bois qu'on employe; on en met deux ou trois de plus au fecond pont, à caufe de la faillie de l'arcaffe: tous ces baux ne font pas efpacés également dans toute la longueur du Vaiffeau, car on en met deux auprès du mât de mifaine, un à l'avant, & l'autre à l'arriere, un pour fortifier les bittes, deux à côté de l'écoutille aux cables, deux à la grande écoutille, un à l'avant, & l'autre à l'arriere du grand mât, un pour fortifier le fep de la grande driffe, un à l'avant, & l'autre à

l'arriere du grand cabeftan, deux à côté de l'écoutille aux poudres; la place des autres n'eft point déterminée, mais quand deux baux fe trouvent fort écartés, on a foin de mettre entr'eux de forts barrots, pour que le pont ait toujours la même folidité.

Souvent n'ayant pas de bois d'affez gros échantillon pour les faire d'une feule piece, on les fait d'affemblage, & ils n'en font pas moins bons.

Les baux feroient beaucoup plus forts fans être plus péfants, fi on retranchoit de leur largeur pour augmenter proportionellement leur hauteur ou leur épaiffeur; mais il faudroit en ce cas augmenter un peu la diftance d'un pont à l'autre, pour qu'on pût paffer fous les baux, fans crain

dre de fe heurter la tête.

Environ aux de l'efpace compris entre la carlingue & le premier pont, on met un rang de baux affez éloigné les uns des autres; ils fortifient les fonds du Navire, & fervent à établir des faux ponts pour les emménagemens de la cale, c'eft pourquoi on les nomme des faux baux; on en met un à chaque côté du grand mât, un vers la grande écoutille, un à l'avant pour foutenir la cloison de Ia foffe aux cables, un à l'arriere où s'appuye la cloifon de la foute au pain.

L'équariffage des faux baux eft d'environ 3 lignes 6 points par pieds de leur longueur.

L'équariffage de tous les baux du premier pont, eft de 4 lignes par pieds de leur longueur, ainfi ils diminuent de groffeur à l'avant & à l'arriere, proportionellement à leur diminution de longueur.

Leur bouge eft ordinairement de 3 ou 4 lignes par pieds de leur longueur.

L'équariffage des baux du fecond pont, eft les de celui du premier pont, c'est-à-dire que le rapport des baux du fecond pont, eft à celui du premier, comme 3 eft à 4, & cette même proportion s'obferve du troifiéme au second pont, &c. leur bouge ou tonture eft de 4 à 5 lignes par pieds de leur longueur.

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