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La mère pour sa fille invoque ta faveur.
La vierge, à ton approche, inquiète et timide,
Écoute d'une oreille avide

Le nom d'époux qui fait battre son cœur.
Tu viens en souriant détacher sa ceinture;
Sans voile, sans autre parure

Que sa modeste nudité,

Tu livres la victime pure,

Sortant des mains de la nature,

A l'époux frémissant d'amour, de volupté.
Salut, hymen, puissance fortunée !
Hymen! hymen! salut, doux hyménée!

Si tu ne te joins à Cypris,
Quels plaisirs Cypris offre-t-elle
Que la honte n'ait point flétris?

Viens; et l'honneur marche auprès d'elle.

Hymen, tout fléchit sous ta loi.

Quel Dieu dans l'univers peut s'égaler à toi?

Tu fuis; les maisons solitaires
S'écroulent sans postérité.
Tu parais; ta fécondité

Signale le bonheur des pères.

Hymen, tout fléchit sous ta loi.

Quel Dieu dans l'univers peut s'égaler à toi?

Un peuple, s'il ne t'est fidèle,
Tombe privé de défenseurs;
Mais à tes dons réparateurs
Il doit sa jeunesse immortelle.
Hymen, tout fléchit sous ta loi.

Quel Dieu dans l'univers peut s'égaler à toi?

Portiques, ouvrez-vous; l'épouse se présente.
Elle vient combler nos souhaits.

Voyez-les, couronnés de flamme étincelante,
Ces flambeaux, secouer leur chevelure ardente.
Sors enfin; le temps fuit : jeune épouse, parais.

Ah! ce départ n'est pas exempt d'alarmes. Le séjour maternel excite tes regrets;

La pudeur fait couler tes larmes;

Et ton effroi te prête encor des charmes. Sors enfin; le temps fuit: jeune épouse, parais. Sèche tes pleurs. Crains-tu que la splendeur nouvelle Du soleil qui viendra redorer nos palais,

N'éclaire une vierge plus belle?

Sors enfin; le temps fuit: jeune épouse, parais.

Tu triomphes des plus jolies,

Comme la rose efface les attraits

Des plus brillantes fleurs qui peuplent les prairies.
Sors enfin, jeune épouse, et comble nos souhaits.
Les vois-tu, couronnés de flamme étincelante,
Ces flambeaux, secouer leur chevelure ardente?
Sors enfin; le temps fuit : jeune épouse, parais.

Tu n'appréhendes pas que ton époux volage,
Pour chercher le plaisir, aille flétrir son nom
Dans un adultère esclavage,
Condamnant ta jeunesse à déplorer l'outrage
D'un indigne abandon.

Comme la tendre vigne étroitement s'enlace
A l'arbre marital que son feuillage embrasse,
Ainsi ton époux désormais,'

Dans tes embrassements se captive et se lie;
Et son ame à ton ame est pour toujours unie.
Sors enfin; le temps fuit: jeune épouse, parais.

Lit nuptial, mystérieux théâtre

De volupté permise et de chastes amours,

Que d'agréables nuits, que d'agréables jours
Tu prépares bientôt à l'époux idolâtre !

Sors enfin; le temps fuit: jeune épouse parais,
Parais enfin, et comble nos souhaits.

Enfants, que des flambeaux dans l'air la flamme vole;
Du voile virginal j'aperçois l'auréole;

Autour d'elle élevez leur cercle radieux.
Que vos concerts harmonieux
Chantent l'hymen, puissance fortunée.
Hymen! hymen! salut, doux hyménée !

Courage! voici le moment,

Où la licence fescennine

Lance les traits légers d'un malin enjoûment.
Esclave aimé jadis, aujourd'hui sans amant,

Cède aux enfants joyeux les fruits qu'on leur destine.

De plaisirs délaissés inutile instrument,

Va, cède-leur ces noix, folâtre amusement,
Bon pour l'innocence enfantine;

Thalassius réclame un auguste serment.
Hier encor le duvet florissait sur ta joue;
Il tombe sous le fer. A l'enfance qui joue,
Va, cède, malheureux, un vain amusement.

Époux, on gémira bientôt de ton absence
Dans ce troupeau voluptueux.

Mais ne crois pas que leur plainte t'offense.
La sagesse est pour toi; le mépris est pour eux.
Salut, hymen, puissance fortunée!

Hymen! hymen! salut, doux hymenée!

Sans crime tu pouvais jouir de leurs appas ;
Mais l'hymen à présent ne te le permet pas.

Salut, hymen, puissance fortunée.
Hymen hymen! salut, doux hyménée !

Toi, jeune épouse, crains le danger d'un refus.
Un époux rebuté se retire infidèle.

Crains qu'à ton tour ta voix ne le rappelle,
Quand déja près d'une autre il ne t'entendrait plus
Salut, hymen, puissance fortunée !
Hymen! hymen! salut, doux hyménée!

Viens posséder ces palais opulents,

Le séjour des héros, que dans Rome on admire.
Ils seront ta demeure, ils seront ton empire.
Quand la vieillesse en cheveux blancs

Sur ton col jaunissant ébranlera ta tête,
Les droits chéris de ta conquête
Ne seront pas encore abolis par le temps.
Salut, hymen! puissance fortunée!

Hymen! hymen ! salut, doux hyménée!

L'augure à tes destins promet des jours sans deuil.
De la porte franchis la barrière sacrée.

Mais de ton pied léger la chaussure dorée
Ne doit point au passage en effleurer le seuil.
Salut, hymen, puissance fortunée!

Hymen! hymen! salut, doux hyménée !

Vois, au lit du festin, sur la pourpre de Tyr,
Ton époux, dont le cœur bondit, vers toi s'élance;
Et qui tremblant d'impatience

Dévore tes appas qu'appelle son désir.

Salut, hymen, puissance fortunée !

Hymen! bymen! salut, doux hyménée !

Couple heureux et charmant, vous brûlez tous les deux
D'un mutuel amour et d'une même flamme;
Mais l'époux indompté laisse hors de son ame
Éclater l'ardeur de ses feux.

Salut, hymen, puissance fortunée !
Hymen! hymen! salut, doux hyménée !

Jeune guide, il suffit; là finit ton devoir;
Et le bras virginal te quitte à cette entrée.
Que la matrone sage et d'honneur décorée,
Conduise la vierge adorée

Dans le lit nuptial qui doit la recevoir.

Salut, hymen, puissance fortunée!

Hymen! hymen ! salut, doux hyménée!

Époux, tu peux venir; et ton triomphe est prêt;
Ton épouse t'attend. Regarde sa figure.

La fleur nouvelle au printemps se revêt D'un moins frais incarnat, d'une blancheur moins pure. Toi, noble époux, aussi, Vénus de sa faveur

Ne t'a point envié le céleste avantage;

Une mâle beauté brille sur ton visage.

Mais le temps fuit; accours, viens håter ton bonheur.
Te voici! Sois heureux; tu mérites de l'être,
Tu mérites les dons du monarque divin,

Toi, dont tous les plaisirs vont naître

D'un amour légitime, et non pas du larcin.

Ah! qui pourrait compter vos caresses brûlantes,
Et vos baisers délicieux?

On compterait plutôt, sur la voûte des cieux,
Les flambeaux de la nuit et leurs clartés errantes;
On compterait plutôt tout le sable des mers,
Et les feuilles d'été dans les bocages verts.

Livrez-vous à ces jeux par qui tout se féconde,
Et propagez ainsi vos illustres maisons.
Une si noble race, ornement de ce monde,
Ne doit manquer jamais de nobles rejetons.

Puisse en l'autre printemps ta maison réjouie
S'accroître, ô Manlius, d'un Manlius naissant!

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