Υμετέρα θ ̓ ὁμόνοια ἔρως τε ναίοιεν ἐς αἰὲν Οὐκ εὐχαῖς, ὦ ἄνασσα, μόνον σαῖς εἰπὲ τεάν με, Δήνεα τί μ' ἐπέχει; δεσποίνης εἴθε γενοίμην, MURETI GALLIAMBUS IN BACCHUM. EX EDIT. Muret. venetiis oPERA P. MANUTII 1554. IMITATIO CARM. LXIII. HEDERA comam revinctus, Bromium patrem cano, Ubicunque tu moraris, bona ibi Venus habitat, Rubicundus hunc magister, Satyrique capripedes SUR CATULLE. CATULLE, ou pour m'exprimer avec plus d'exactitude, Caïus Valérius Catullus, naquit à Vérone l'an 668 de la fondation de Rome, quand les lettres et les arts venaient enfin de s'introduire chez les Romains, qui jusqu'alors ne connaissaient d'autre vertu que la force et le courage, d'autre science que la discipline militaire, et d'autre gloire que celle de vaincre. Huit ans s'étaient à peine écoulés depuis que les censeurs Сnæus Domitius Enobarbus et Lucius Licinius Crassus avaient porté un édit par lequel les grammairiens et les philosophes étaient bannis de Rome, comme corrupteurs de la jeunesse; et sans doute il fut difficile d'inspirer le goût des occupations douces et des tranquilles études, qui seules peuvent orner l'esprit et polir les mœurs à des républicains féroces, accoutumés aux spectacles de sang, toujours occupés de combats, presque toujours vainqueurs, terribles et menaçans lors même qu'ils étaient vaincus, et conservant dans leurs défaites tout l'orgueil de leurs prétentions et de leurs espérances, comme si le ciel leur eût révélé le secret de leur destinée. Hanc de Catulli operibus doctissimam commentationem, quam abbas Arnaud ex abbate Conti mutuavit, etsi Gallice scriptam, at acumine et sapientia sententiarum vere dignam, quæ apud auctores Classi cos locum haberet, editioni nostræ adjiciendam censuimus. Il n'est guère permis de douter que Catulle n'appartînt à une famille considérable et distinguée; c'était chez Valérius, son père, que descendait et logeait César toutes les fois qu'il passait par Vérone, et l'on voit encore aujourd'hui, dans la presqu'île du lac voisin de cette ville, les restes d'un ancien édifice qu'on croit avoir été sa maison de campagne, la même qu'il a chantée en vers si charmans, et dont le séjour lui fit oublier ses peines et ses travaux. Dès ses plus jeunes années, Catulle se rendit à Rome, où, comme s'ils eussent voulu se faire pardonner la longue résistance qu'ils avaient opposée à l'instruction, les citoyens les plus distingués de la république s'empressaient à l'envi d'apprendre et d'enseigner l'art de la parole; art qu'on ne perfectionne jamais sans perfectionner en même temps celui du raisonnement et de la pensée. Il y trouva l'éloquence latine déja portée à un si haut degré de perfection, que les Grecs en avaient conçu de la jalousie, et craignaient de perdre le seul avantage qu'ils eussent conservé sur leurs vainqueurs. Cicéron faisait souvenir de Démosthènes, car il lui fut impossible de le faire oublier; Salluste peignait les vices et les mœurs de son temps avec le pinceau de Thucydide; Cornélius- Népos esquissait l'imposant tableau de tout ce qui s'était passé jusqu'alors sur la vaste scène du monde; Varron, après avoir exercé les grandes charges de la république, consacrait tous ses momens à la culture des lettres, et traçait à ses concitoyens l'histoire de leur langue, de leur origine, de leur religion et de leur gouvernement; Lucrèce parait la philosophie des charmes d'une poésie qui réunissait à la fois le caractère de la simplicité et celui de la majesté; le même homme qui méditait la destruction de la république s'occupait de perfectionner l'art de bien parler et de bien écrire; César analysait les |