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sociale, parce que les principes, dit-il, sont encore la seule chose en discussion. Nous attendons nous-mêmes pour les faire connaî tre à nos lecteurs ses vues en économie politique. Un long discours de Condorcet sur les conventions nationales, dont la majeure partie est dans les numéros du mois de mai, est la seule pièce importante que nous aurons à extraire de la Bouche de fer. Coalitions des ouvriers. Nous trouvons dans les procès-verbaux manuscrits de la commune, à la date du 22 avril :

« Sur le rapport fait par M. Maugis que des coalitions pratiquées par les compagnons charpentiers et imprimeurs pour faire augmenter leurs journées et empêcher les autres compagnons de travailler à d'autres prix et contre leur gré, et les maîtres de prendre d'autres ouvriers que ceux qu'ils veulent leur donner.

Le corps municipal a arrêté que les administrateurs au département de la police, conjointement avec MM. Borie et Nizard qui leur seront adjoints, rédigeraient et présenteraient incessamment au corps municipal un avis aux ouvriers des différentes professions pour les rappeler aux principes et leur faire connaître l'inconséquence de leurs demandes.

Voici un extrait de cet avis tel qu'il fut imprimé dans le Moniteur du 29 avril :

[Le corps municipal est instruit que des ouvriers de quelques professions, se réunissent journellement en très-grand nombre, se coalisent au lieu d'employer leur temps au travail, délibèrent et font des arrêtés, par lesquels ils taxent arbitrairement le prix de leurs journées ; que plusieurs d'entre eux se répandent dans les divers ateliers, y communiquent leurs prétendus arrêtés à ceux qui n'y ont pas concouru, et emploient les menaces et la violence pour les entraîner dans leur parti, et leur faire quitter leur travail.

La suppression des droits d'entrée est un bienfait dont tous les citoyens doivent jouir. Diminuer le salaire des ouvriers, en raison de cette suppression, sur le fondement que les denrées seront moins chères pour eux, et que leurs maîtres seront obligés de supporter les impositions, qui seront le remplacement nécessaire

des entrées, ce serait renouveler l'ancien état des choses, et tromper le vœu de la nation, en faisant tourner l'avantage de la loi au bénéfice seul des riches. Les entrepreneurs et les maîtres ne proposeront certainement pas cette injustice.

Mais s'il est juste, s'il est raisonnable, que les ouvriers profitent de la suppression des entrées, le serait-il qu'ils en prissent occasion pour grever les propriétaires ou les entrepreneurs, en les forçant à augmenter encore le prix de leurs journées?

Tous les citoyens sont égaux en droits; mais ils ne le sont point, et ne le seront jamais en facultés, en talens et en moyens; la nature ne l'a pas voulu. Il est donc impossible qu'ils se flattent de faire tous les mêmes gains. Une loi qui taxerait le prix de leur travail, et qui leur ôterait l'espoir de gagner plus les uns que les autres, serait donc une loi injuste. Une coalition d'ouvriers pour porter le salaire de leurs journées à des prix uniformes, et forcer ceux du même état à se soumettre à cette fixation, serait donc évidemment contraire à leurs véritables intérêts.

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Une pareille coalition serait de plus une violation de la loi, l'anéantissement de l'ordre public; une atteinte portée à l'intérêt général, et le moyen de réduire ceux qui l'auraient faite à l'indigence, par la cessation ou la suspension des travaux qu'elle produirait infailliblement; elle serait, sous tous les points de vue, un véritable délit.

Le corps municipal espère que ces courtes réflexions suffiront pour ramener ceux que la séduction ou l'erreur ont pu égarer un moment. Il invite tous les ouvriers à ne point démentir les preuves qu'ils ont données jusqu'à présent de leur patriotisme, et à ne pas le réduire à la nécessité d'employer contre eux les moyens qui lui ont été donnés pour assurer l'ordre public, et maintenir l'exécution des lois.

Signé, BAILLY, maire; DEJOLY, secrétaire-greffier.]

La presse ne s'occupa nullement de cette question. Aucun des journaux que nous dépouillons en grand nombre, de mentionne encore les coalitions.

Deux faits termineront l'histoire de Paris pendant le mois

cipes: c'était mon devoir; mais en la blåmant, j'ai prêché le respect pour elle; j'ai loué avec enthousiasme les décrets patriotiques qu'elle a rendus..... Et l'on me met à côté d'un homme qui, dans son délire, ne cesse de protester contre ce qu'il y a de plus sacré, contre la constitution! C'est une atrocité; personne ne la croira; elle ne réfléchira l'oppróbre que sur son auteur. On le voit son dessein: il cherche sous l'abri du nom des Jacobins qu'il profane et déshonore, il cherche à discréditer une plume indépendante, une plume que les faux patriotes redoutent..... Il ne réussira pas; le public, juste, ne verra dans sa calomnie qu'un homme inconséquent et insensé, qui écrit aveuglément sous la dictée de quelques intrigans, ou un scélérat profond, qui veut discréditer un des patriotes les plus irréprochables..... J'ai fait mes preuves; où sont celles de P. Choderlos? Nous citera-t-il ses romans, son apparition si récente aux Jacobins, et l'extrait des lettres d'affiliation qu'il intitule Journal?... Non, le secrétaire de la calomnie ne peut être le secrétaire des vrais Jacobins.

Demain je veux lui prouver que si son accusation contre mes principes constitutionnels est impudente, son opinion sur la cause des citoyens de couleur décèle la plus profonde ignorance.

Beaucoup de gens, dit P. Choderlos, parlent de la cause des hommes de couleur, et peu la comprennent. P. Choderlos peut se mettre sur la liste de ces gens.

En effet, il dit qu'en détruisant la distinction qu'un préjugé barbare (je copie ses paroles), a mise jusqu'à ce jour dans nos colonies entre les hommes blancs et les hommes de couleur, l'assemblée décréterait implicitement l'abolition de l'esclavage.

Mais il n'y a rien, absolument rien de commun entre l'abolition de l'esclavage et la cause des citoyens de couleur. Ces derniers sont libres, propriétaires, contribuables, ont eux-mêmes des esclaves comme les blancs.

Il y a plus, il y a si peu de rapport entre ces deux causes, que les mulâtres pourraient être mis au niveau des blancs, et les

noirs rester éternellement esclaves, si surtout, comme on nous en menace, les mulâtres, réunis aux blancs, adoptaient par reconnaissance leurs opinions sur les esclaves.

On a dit de la causé des gens de couleur qu'elle renfermait implicitement. F'abolition de la traite. P. Choderlos, qui n'a pas sans doute plongé dans l'océan de ces questions, qui ne les aura vues que superficiellement, aura inconsidérément appliqué aux hommes de couleur ce qui a rapport à la traite, etc.

Quant au tableau lamentable de ces colonies qui se séparent, qui se révoltént, de ces quatre millions d'hommes qui vont mourir de faim, si un mulâtre peut être président ou commissaire de son district, nous renvoyons P. Choderlos à l'adresse publiée par la société des Amis des noirs; il y verra que ces quatre millions de Français, auxquels il fait donner le pain par les colonies, vivent, si cela est, de la famine; car, d'après les calculs mêmes de nos adversaires, ils n'ont par jour que DEUX SOUS DEUX DENIERS, etc. Que P. Choderlos laisse ces contes bleus à des écoliers qui n'ont jamais calculé, ou à des négocians assez déhontés pour appuyer leurs mensonges sur des calculs qui les démasquent

eux-mêmes.

Je ne répéterai point ici tous les profonds raisonnemens développés par M. Clavière, pour prouver que la prospérité des colonies et l'extension du commerce de la France, sont attachés, au contraire, à la justice que sollicitent les citoyens de couleur; que l'injustice contraire produirait précisément les effets que redoute P. Choderlos. Ces deux vérités sont mathématiquement démontrées et dans l'adresse, et dans ma lettre à M. Barnave. Je conseille à P. Choderlos, au lieu de trancher en quatre lignes,

si lestement, sur des questions qui exigent de longues études et une méditation opiniâtre, d'étudier la matière sur laquelle il veut porter rapidement la lumière.

Je pardonne à l'ingénieux Cloots de croire juger ce grand procès avec une saillie; il a l'intention bonne et droite, et je crois difficile d'assujétir à une étude pénible son esprit pétillant: cependant je dois lai dire en passant que comparer à queltjies

ballots jelés à la mer les cent mille hommes qu'on va égorger tous les ans en Afrique, en vertu du décret du 8 mars, et les cent mille autres qu'on jette dans les fers, est digne d'un visir, et au moins bien léger dans la bouche de l'orateur du genre humain. Mais encore une fois, honni soit qui mal y pense.

Je n'appliquerai pas la même devise à P. Choderlos: il y a une intention perverse dans sa diatribe; il m'accuse de ne défendre les citoyens de couleur que pour bouleverser la France, et la diviser en républiques confédérées.

P. Choderlos ne croit pas lui-même à cette ridicule calomnie; mais il sait que les mots décident des réputations. Le mot de républicain est devenu aujourd'hui, comme celui de janseniste, une arme empoisonnée avec laquelle les ennemis du peuple veu. lent égorger par ses mains même ses meilleurs défenseurs. Il sera nécessaire de revenir sur cette tactique infernale, et de dévoiler ses perfides auteurs.

Cet article de P. Choderlos fourmille de contradictions: il convient qu'un décret qui consacrerait la distinction des blancs et des hommes de couleur déshonorerait tous les travaux de l'assemblée nationale et la couvrirait de honte.

Comment, d'après cet aveu, peut-il accuser ceux qui n'ont cessé de tenir ce langage d'être les ennemis de la constitution? Comment ceux qui prêchent les principes et le respect pour sa gloire, seraient-ils ses ennemis? Et n'est-ce pas au contraire ceux qui veulent l'en écarter et la déshonorer, qui méritent seuls ce titre ?

P. Choderlos est de ce nombre, et je le prouve dans le même numéro, page 254. Il cite l'adresse de la société des Amis de la constitution de Riom, qui demandent que l'assemblée nationale, en interprétant son décret du 8 mars, déclare les droits des citoyens de couleur.

Choderlos répond premièrement : 1° que le décret n'a pas besoin d'interprétation; et 2o qu'une interprétation serait le coup le plus terrible porté à notre constitution."

* Et je réplique à Choderlos que le décret a besoin d'interpréta

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