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Olivier, Théry et Gervais, la Compagnie décide : 1o. qu'elle accepte avec reconnaissance l'offre que M. le Préfet a bien voulu lui faire ;-2°. que son Musée, dont elle conservera la propriété, tout en le mettant sous le patronage du département, prendra le titre de Musée départemental de la Société des Antiquaires de Normandie ; -3°. qu'une Commission composée de M. Théry, Olivier, Lefèvre et Gervais, auxquels sont adjoints de droit M. le Président de la Société et le Secrétaire, s'entendra, soit avec M. le Préfet, soit avec M. l'architecte du département, pour toutes les questions subsidiaires et les arrangements de détail à intervenir.

Le Secrétaire lit de savantes remarques, de M. Ruprich-Robert, sur le système primitif de toiture de l'église Ste.-Trinité de Caen; l'Assemblée, séance tenante, en vote l'impression.

Le Secrétaire,

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Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise, pour 1860.

Ces Mémoires se divisent en deux parties: 1o, ceux qui concernent la section d'archéologie; 2°. ceux qui concernent la section des sciences. Ces derniers sont les moins nombreux, et n'occupent qu'une petite place dans le volume; ils ne sont d'ailleurs pas de nature à intéresser la Compagnie. Il n'en est pas de même des

travaux de la section d'archéologie, au premier rang desquels on trouve une Notice sur l'ancienne abbaye royale de St.-Vincent de Senlis. M. l'abbé Magne, qui en est l'auteur, raconte d'une façon fort intéressante, d'après les mss. du P. N. Quesnel, sous-prieur du couvent en 1670, l'histoire de cette célèbre maison religieuse, qui est aujourd'hui une institution libre ecclésiastique. Fondée en 1060, par Anne Jaroslaw, épouse du roi Henri Ier., l'abbaye eut à éprouver bien des vicissitudes de prospérité et de décadence, que je ne puis rappeler ici, mais qu'on lira avec intérêt dans la notice. de M. Magne, jusqu'au moment où, après bien des tentatives, souvent infructueuses, de réforme, l'abbaye, alors occupée par les chanoines réguliers de St.-Geneviève, fut supprimée en 1789. Cette histoire est suivie d'une description très-savante et très-explicite de la belle église romane de St.-Vincent. Le tout est accompagné d'une vue et de deux plans faits avec le plus grand soin, et de nombreuses notes contenant des chartes et des pièces explicatives.

On remarque ensuite dans le même volume une polémique assez vive entre M. de Saulcy et M. Peigné-Delacourt sur le théâtre de Champlieu. Le premier y reconnaît un théâtre romain, approprié plus tard, sous les Mérovingiens, aux combats de bêtes sauvages, «< seules « pièces auxquelles nos braves ancêtres, les Francs, « eussent goût; » le second y voit un véritable théâtre romain, aussi parfaitement conservé que possible, avec toutes ses dépendances et tous ses accessoires. La discussion, très-animée de part et d'autre, est cependant beaucoup plus grave et plus sérieuse du côté de M. Peigné-Delacourt, et la question serait encore pendante, si M. de Caumont, dans le Congrès des Sociétés

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savantes (session de 1860), n'eût décidé en faveur de M. Peigné-Delacourt. Une circonstance que je mentionne avec bonheur, en qualité d'antiquaire, c'est que « les << ruines de Champlieu ont été acquises par le Gouvernement, et garanties par une clôture en bois. » Malheureusement les reliques de l'antiquité romaine n'ont pas toujours été respectées de la même manière, dans le département de l'Oise : une des notices contenues dans le volume, la Description des objets d'antiquités locales celtiques, gallo-romaines et mérovingiennes renfermés dans le cabinet de M. Houbigant, de Nogent-lesVierges, nous parle d'un tombereau plein de fragments de poterie, dite de Samos, «portant des dessins en « relief, tous différents les uns des autres, et probable<<ment aussi des noms de potiers gallo-romains (pro« venant de la succession de M. Cambry, ancien préfet « de l'Oise), qu'on envoya à Paris au lieu destiné à << recevoir les décombres,» parce qu'on n'espérait rien en tirer en les vendant. Depuis cette époque, M. Houbigant est parvenu à former une collection très-riche et très-bien composée d'objets antiques; il nous les décrit lui-même avec une grande netteté, et il accompagne son texte de beaucoup de dessins qui en augmentent la valeur. Avant de terminer, je signalerai encore plusieurs notes, avec planche explicative coloriée, sur quelques vases du Musée de Beauvais.

Ce volume, dont la Société a bien voulu me charger de lui rendre compte, renferme donc des études qui constatent que dans le département de l'Oise, comme dans notre contrée, le culte de l'antiquité est en honneur, et que les savants du pays aiment à réunir autour d'eux les débris d'un passé si riche en souvenirs. Ch. FIERVILLE.

Essai historique sur le prieuré de Saint-Vigor-leGrand, par M. l'abbé Faucon.

Voici certainement une des paroisses du diocèse de Bayeux qui présentent le plus de souvenirs intéressants au point de vue de l'archéologie. L'auteur de son histoire n'a pas seulement à nous entretenir des foires de St.-Nicolas et de la Toussaint, qui se tenaient autrefois sur le territoire de St.-Vigor-le-Grand; des fiefs et autres établissements qui y existaient dans le moyen-âge; des médailles, urnes, sarcophages qu'on y a trouvés et qui se rapportent à l'époque gallo-romaine; il nous transporte encore aux siècles qui ont précédé l'avènement du christianisme dans notre contrée, et nous peint les druides et l'école fameuse qu'ils avaient encore à Bayeux, sur le mont Phaunus, du temps de saint Exupère, apôtre du Bessin; le gui qu'ils cueillaient solennellement dans leurs vieilles chênaies et les sacrifices humains dont ils ensanglantaient ce lieu. Il nous fait ensuite assister à la chute entière du paganisme, au VI. siècle, dans le Bessin, sous le pontificat de saint Vigor. Il prouve très-bien que le même saint Vigor fonda un monastère sur le mont Phaunus, dont Théodemir, son compagnon, fut le premier abbé.

Les Danois l'ayant détruit au IX. siècle, Odon, évêque de Bayeux, le fit rebâtir, trois siècles plus tard, sous l'invocation de saint Vigor. Il y mit des Bénédictins, sous la conduite du savant et pieux Robert de Tombelaine auquel il donna le titre d'abbé. Ces religieux se dispersèrent à l'époque de l'emprisonnement de leur fondateur, qui rétablit une seconde fois ce monastère et en donna le gouvernement à Richard de Cremelle. Odon le mit, un peu plus tard, sous la dé

pendance de l'abbaye de Dijon. La régularité se soutint dans le prieuré de St.-Vigor jusqu'au XVI. siècle. A cette époque, il tomba en commende, et le relâchement commença à s'y introduire. Le prieur, Dom Barthélemy Robin, y appela, en 1658, des Bénédictins de la Congrégation de St.-Maur. Ceux-ci, en 1680, firent construire le dortoir et trente-cinq ans plus tard, l'église paroissiale actuelle de St.-Vigor sur les plans de Moussard, architecte de Bayeux. En 1745 fut achevé le bâtiment des hôtes, qui existe encore; il avait été commencé sur les plans de Guillaume de La Tremblaye, l'architecte de l'abbaye de St.-Étienne de Caen; mais la dépense obligea de les réduire de beaucoup.

Le dernier chapitre se tint au monastère de St.-Vigor en 1790, époque de la suppression de l'Ordre. L'auteur termine son ouvrage par un coup-d'œil rétrospectif sur l'histoire des religieuses de la Charité de Bayeux, qui occupent présentement l'ancien prieuré de St.-Vigor-le-Grand.

Après cette rapide analyse de l'Essai historique sur ce monastère, nous demanderons à M. l'abbé Faucon la permission de lui soumettre quelques observations.

Est-il bien prouvé que les Tauroboles et les Crioboles aient été des cérémonies druidiques? L'auteur des Soirées de St.-Pétersbourg leur donne une origine orientale. Suivant Blanchini (Patrol., Migne, t. CXXVII, col. 68, etc.), elles n'auraient passé de Rome à Lyon qu'à l'époque des Antonins, et elles auraient cessé avec le IV. siècle. Un grand nombre d'inscriptions trouvées à Rome paraissent rattacher plus spécialement les Tauroboles et les Crioboles au culte de Mithra, et de la grande mère des Dieux du mont Ida (en Phrygie), Matri Deum magna Ideœ.

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