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servées. Quant à la figure qui surmonte le tout, la tradition et la largeur de l'amortissement attestaient son existence; on croit que c'était une Notre-Dame-dePitié, la même qui se trouve aujourd'hui à la cathédrale, dans la chapelle du côté du portail des Libraires. Le Livre des fontaines, examiné à la loupe, fortifie la tradition. Un trait transversal semble indiquer une figure sur les genoux d'une autre. On a cru que la statue de la Vierge mère pouvait la remplacer. La statue appelait un dais, le dais une arcade: telles sont les raisons des dispositions actuelles. Une discussion continue ensuite sur le point de savoir si l'amortissement était anciennement isolé ou adossé à la muraille. Les deux opinions sont soutenues par MM. Pottier et Barthélemy. M. de La Quérière croit que la Notre-Damede-Pitié, que possède aujourd'hui la cathédrale, est celle de St.-Cande.

M. d'Estaintot demande ce que deviennent les verrières de St.-Ouen, et s'il y a chance de voir se terminer les travaux si malheureusement interrompus. M. Pottier ne peut donner à cet égard aucun renseignement; il se borne à déplorer le désordre dans lequel ont été laissés les anciens vitraux enlevés des baies de la basilique.

Le Secrétaire-adjoint,

R. V. D'ESTAINTOT.

III.

COMPTES-RENDUS, RAPPORTS.

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Documents publiés par l'Académie royale de Savoie. Chambéry, 1859, 1861, 2 vol. in-8°. Mémoires de l'Académie impériale de Savoie, 2o. série, t. IV. Chambéry, 1861, 1 vol, in-8°.

MESSIEURS,

L'Académie impériale de Savoie vous ayant demandé d'entrer en correspondance avec vous et d'échanger vos publications contre les siennes, vous m'avez chargé d'examiner les trois volumes qu'elle vous a adressés à l'appui de sa demande.

L'un de ces volumes, intitulé: Mémoires de l'Académie impériale de Savoie, nous prouve que les travaux de cette Compagnie ont été assez nombreux jusqu'à ce jour, puisqu'il est le tome IV de la 2. série. Les. deux autres forment une publication indépendante des Mémoires ; ils commencent une série de documents historiques destinés à renseigner, d'une manière authentique, ceux qui s'occupent de l'histoire de la Savoie et de celle des États qui ont eu des relations avec ce pays. Avant de parler de ces deux derniers volumes, je vais examiner celui que j'ai mentionné d'abord.

La première pièce que ce volume nous présente est la liste des membres de l'Académie. Le petit nombre des académiciens témoigne encore de leur activité, les travaux de cette Compagnie étant aussi et même plus considérables que ceux de Sociétés beaucoup plus nom

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breuses. Une introduction de soixante-dix pages, qui vient ensuite, contient entr'autres choses des notices nécrologiques sur les membres que l'Académie a perdus depuis 1854; elles font surtout connaître leurs principaux ouvrages. Les Souvenirs du règne d'Amédée VIII, par le marquis Léon Costa de Beauregard, forment le premier mémoire historique que l'on rencontre; il est accompagné de longues pièces justificatives. On trouve, dans ce travail traité avec talent, de précieux renseignements sur les mœurs et les usages du XVa. siècle. L'auteur entre surtout dans des détails fort curieux à l'occasion du mariage de Marie de Savoie avec le duc de Milan, vers l'année 1426. Il donne l'explication d'un grand nombre de termes relatifs à la composition des costumes, à leur valeur vénale; mais, à propos de manteaux de fourrures, il avoue dans une note ne pas connaître la fourrure, dite leytice, dont quelquesuns de ces manteaux sont composés. Cette fourrure, en Normandie, est bien connue; c'est l'hermine de notre pays, qui est désignée dans les campagnes sous les noms de létiche, leytice, à cause de sa blancheur. Autrefois même la vue, pendant la nuit, de cet animal avait donné lieu à une croyance superstitieuse qui voulait que ce fût l'âme des enfants morts sans baptême.

Les autres travaux historiques de ce volume sont : un Mémoire sur les premiers évêques du diocèse de Maurienne, par Mgr. Alexis Billiet, archevêque de Chambéry, suivi aussi de pièces justificatives; - une Note du même auteur sur la date précise de la mort du comte Humbert III; - Une inscription chrétienne du VI. siècle trouvée à Gresy-sur-Aix, par L. Pillet, avocat, qui la regarde comme la première et la plus ancienne inscrip

tion chrétienne signalée jusqu'à ce jour en Savoie; les explications données à ce sujet paraissent fixer au VI. siècle la date de cette pierre tombale, qui recouvre les restes mortels d'un Burgonde converti au christianisme et dont le nom était Aunemond.

Le volume se termine par deux morceaux étrangers à nos études, dont l'un a trait à la chimie et l'autre à la géologie; mais ils sont l'un et l'autre assez courts.

J'arrive aux deux volumes de documents qui commencent la publication importante que l'Académie impériale de Savoie a cru devoir entreprendre dans l'intérêt des études historiques, et cela sans préjudice de ses Mémoires courants.

Le premier de ces volumes a été publié en 1859; il contient Les Chroniques de Yolande de France, duchesse de Savoie, sœur de Louis XI; c'est un recueil de documents inédits, mis en ordre par le chevalier Léon Ménabréa, secrétaire de l'Académie, qu'une mort prématurée a privé du bonheur de voir réaliser l'impulsion qu'il avait surtout donnée à l'Académie dans cette circonstance; c'est le travail par lequel l'auteur a couronné la liste des ouvrages qu'il a publiés et dont on trouve la nomenclature dans la notice qui lui est consacrée en tête du volume; il en avait recueilli la principale pièce dans le précieux manuscrit de Jacques Lambert, conseiller et maître des requêtes sous Philippe Ier., grand admirateur du talent de la duchesse et défenseur chaleureux des actes de son administration; ce manuserit est intitulé: Registre des choses faictes par très haulte et très excellente dame et princesse madame Yolant de France, duchesse de Savoie, par le temps que elle a heu le gouvernement et administracion des personnes de messeigneurs et mesdamoyselles et de tous les pays et seigneu

ries de Savoie. Pour l'intelligence de ce registre, on l'a fait précéder d'un préambule qui résume les principaux événements de l'époque à laquelle a vécu cette princesse. — Viennent, après ces Chroniques, deux cent trente-huit extraits des Comptes des trésoriers généraux de Savoie, remplis de détails de mœurs inconnus et curieux ;- puis les comptes des trésoriers des guerres.—Le volume est complété par divers documents, des lettres entr'autres signées de personnages historiques et qui intéresseront les lecteurs à plus d'un titre.

Le second volume est dû tout entier à Mgr. Alexis Billiet et à M. l'abbé Albrieux. Il contient, en premier lieu, cent quarante-six chartes du diocèse de Maurienne; puis, l'extrait d'un obituaire du chapitre de St.-Jean-de-Maurienne et l'état des rentes qui lui étaient servies aux XI. et XII. siècles; le tout suivi d'un glossaire des mots de la basse-latinité employés le plus habituellement dans les chartes de la Savoie. La pièce qui porte le no. 135 est la seule qui présente quelqu'intérêt à un lecteur normand: c'est un extrait du testament de l'un de nos anciens primats, de Mgr. le cardinal d'Estouteville (14 janvier 1485). Par ce testament, ce prélat lègue au Chapitre de St.-Jean tout ce qui pourrait lui être dû, en Maurienne, à l'époque de son décès, à un titre quelconque, pour achever la construction du cloître et endiguer le torrent de l'Arc; de plus, une somme de 16,000 florins, laquelle équivaudrait aujourd'hui à une somme de 236,000 fr., pour les réparations et constructions de la cathédrale de Maurienne, et enfin 1,000 florins pour doter quarante filles, ce qui leur donnait à chacune une somme de 25 florins ou 370 fr. de notre monnaie actuelle.

Maintenant, Messieurs, comme vous avez pu en juger

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