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vous il a fait même les siècles (1). Car n'est-ce pas dire clairement, que tous les siècles se développent par votre ordre, et sont disposés dès l'éternité par votre volonté? Et si c'est par vous que tous les siècles sont faits, le dernier jour ne sera-t-il pas aussi votre ouvrage ? Et ce jour auquel aboutit tout votre ouvrage, qui en est la consommation, qui en est la fin, sera-t-il le seul que vous n'aurez pas fait? Ou l'ayant fait, sera-t-il le seul que vous n'ayez pas connu? Et ce jour, qui est le terme où se rapportent tous vos conseils, n'aura-t-il pas entré dès le commencement dans vos desseins? Ou, y aura-til quelque chose que Dieu n'ait pas disposé par sa sagesse, ni ordonné par sa parole? quelque chose qu'il ait caché à celui qui est sa sagesse et son conseil? Et le Fils unique qui réside dans le sein du Père, n'y a-t-il pas vu ce secret? Personne n'a vu Dieu que lui, et c'est lui-même qui est venu nous l'annoncer (2). Mais y a-t-il quelque chose dans le sein de Dieu, qui lui ait été caché? Erreur, impiété, blasphême; retirez-vous rentrez dans l'enfer dont vous êtes sortis. Car faudroitil dire encore que le Saint-Esprit, qui sonde, qui pénètre tout, et même les secrets et les profondeurs de Dieu (3), ce qu'il y a de plus caché dans ses desseins, n'aura pas vu un secret si important, ni connu le dernier jour? ou, que cet Esprit l'aura vu, pendant que le Fils de qui il prend, comme du Père (4), l'aura ignoré? Absurdité pardessus l'impiété : que l'Esprit qui annonce l'avenir,

(1) Heb. 1. 2. — (2) Joan. 1. 18. (3) I. Cor. 11. 10, 11. — (4) Joan.

XVI. 15.

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et qui distribue comme il veut les dons et les connoissances (1), n'ait pas tout dans la perfection qui convient au principe et à la source. Car il faudroit l'excepter comme Fils, s'il falloit prendre à la rigueur ce que vous avez prononcé : que ni les anges, ni le Fils ne savent ce jour, ni aucun autre que le Père (2).

LXXVIII. JOUR.

Ce dernier jour est connu au Fils de Dieu; mais non pas pour nous l'apprendre. Marc. xii. 32.

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JE continuerai, ô mon Sauveur! à considérer en tremblant, cette parole que vous avez prononcée : Ni le Fils. Où est donc cette autre parole où vous disiez Tout ce qu'a mon Père est à moi (3)? Et celle-ci : Toutes choses ont été mises entre mes mains par mon Père: et personne ne connoit le Fils si ce n'est le Père: et personne ne connoit le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui il a plų au Fils de le révéler (4). Tout est commun entre votre Père et vous et la connoissance du dernier jour ne vous sera pas commune? Vous qui seul connoissez le Père, et qui seul le faites connoître à qui il vous plaît, ne l'aurez pas connu tout entier, ni pénétré tout son secret! S'il faut excepter quelque chose dans la connoissance que vous avez de lui, il faudra donc excepter quelque

(1). I. Cor. x11. 4. (4) Matth. XI. 27.

(2) Marc. xiii. 32.

(3) Joan. xvi. 15. —

si ce

chose dans celle qu'il a de vous; puisqu'en parlant de cette connoissance incommunicable à tout autre qu'à vous deux, que vous avez l'un de l'autre, vous dites également : Nul ne connoit le Père, si ce n'est le Fils et nul ne connoit le Fils, : n'est le Père? Tout vous est donné par le Père: le Père aime le Fils, et lui a tout mis entre les mains (1): et vous ne saurez pas tout ce qu'il vous a mis entre les mains! Mais comment cela se pourroit-il; puisque vous dites encore : Le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait (2)? Ainsi avec le même amour qu'il lui donne tout, il lui montre tout aussi. Est-ce ici le seul endroit où il ait donné des bornes à son amour? la seule connoissance qu'il lui ait déniée? le seul don qu'il ait reçu avec mesure, lui qui a reçu sans mesure tout le reste (3)! afin que nous reçussions tous, et chacun de nous ce qu'il a du fond de sa plénitude (4).

Mais parmi toutes choses, que votre Père a mises entre vos mains, ce qu'il y a le plus mis, c'est le jugement; puisqu'il s'en est en quelque sorte dépouillé lui-même pour vous le donner. D'où vient aussi que vous avez dit : Le Père ne juge personne ; mais il a remis au Fils tout le jugement (5). Mais en même temps vous avez dit, que le Fils ne fait que ce qu'il voit faire à son Père. Ce qui fait aussi que le Père l'aime, et lui montre tout ce qu'il fait (6), comme on vient de voir.

Mais si vous devez connoître tout ce que le Père

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a ordonné sur le jugement dernier, parce que c'est à vous qu'il est remis, et que vous êtes vous-même ce souverain juge, qui paroîtrez en ce jour avec une majesté et une puissance divine; il s'ensuit, que vous connoissez tout cela, même comme homme; parce que c'est comme homme que vous devez juger: ce qu'il vous a plu de nous expliquer en disant, que le Père a donné au Fils la puissance de juger, parce qu'il est le Fils de l'homme (1). Vous savez donc tout, même comme homme vous savez tout ce qui regarde le jugement vous en savez sans difficulté le jour et l'heure, puisque vous en savez toute la sagesse, et que la sagesse consiste principalement à prendre les momens, conformément à cette parole: Chaque chose a son temps (2); et dans le monde tout est compassé; tout est rangé dans son lieu; tout se passe au temps qui lui est marqué par la sagesse qui règle tout.

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Vous êtes notre chef, et nous sommes vos membres vous savez toute l'économie de votre corps. Vous connoissez toutes vos brebis : vous savez celles qui sont venues, et celles qui sont encore à amener: vous les connoissez et les nommez distinctement. Vous nommez tous ceux que votre Père vous a donnés; et tout vous est connu depuis le premier jusqu'au dernier de vos élus : et vous marquez tous les temps, où vous les devez appeler, et les incorporer à votre corps (3). Car c'est vous qui les devez recueillir; et en les recueillant vous ne faites qu'exécuter ce que vous aviez destiné avec votre Père, dès que vous posâtes les fondemens de votre

(1) Joan. v. 27. (3) Eccle. 111. I. — (3) Joan. x.

Eglise. Vous en avez révélé les persécutions à votre apôtre saint Jean : il en a vu tout le cours : il a vu la dernière comme les autres : et celle qui ne finiroit qu'avec la fin du monde, et avec le feu de votre dernier jugement (1). Les temps vous sont connus comme tout le reste vous savez ce que veulent dire ces mille ans où vous avez déterminé le règne de vos saints sur la terre; et ce que vous avez révélé en énigme à votre bien-aimé disciple, n'est pas énigme pour vous. Tout vous est connu : Vous étes le scrutateur des reins et des cœurs. Vous avez en votre puissance le livre où sont écrits les secrets de Dieu, et ses décrets éternels; et les sept sceaux qui le ferment n'y sont pas pour vous, puisque vous les ouvrez quand il vous plaît, à qui il vous plaît, et pour les raisons qu'il vous plaît (2). Et sous le septième sceau étoient enfermés tous les événemens futurs; puisque c'est de là que se développent, et les trompettes et les Væ (3), et tout le reste, qui étoit l'histoire de l'Eglise. C'est pourquoi lorsque vos apôtres vous interrogeoient sur le temps où vous rétabliriez le royaume d'Israël, vous leur répondîtes Ce n'est pas à vous à le savoir (4).

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O Seigneur, s'il m'est permis de vous interroger encore, que ne parliez-vous en la même sorte à vos apôtres; et que ne leur disiez-vous, Ce n'est pas à vous à le savoir, au lieu de dire, que le Fils ne le savoit pas ?

Peut-être se faudroit-il taire encore ici; et qu'au lieu de se fatiguer à examiner ce passage, il fau

(1) Apoc. xx. 7, 8, 9, 10. — (2) Ibid. 11. 23. v. 1, 2, et seq. (3) Ibid. vIII. 1, et seq. (4) Act. 1. 7.

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