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la main puissante de Dieu, qui pousse à bout toute la nature, les astres, les terres, les mers, et le courage de l'homme qu'il fait sécher de frayeur (1); et de l'autre, la même main, qui dans ce renversement universel relève de telle sorte le courage de ses enfans, que non-seulement ils ne tombent pas dans ce choc que souffre le monde, mais ils s'élèvent au-dessus de ses ruines. Regardez (2) : loin de vous cacher dans cette tempête, comme un autre Jonas, ouvrez tout, et considérez ce tumulte avec un regard assuré loin de vous laisser abattre, levez la téte: et voyez tout au-dessous de vous.

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Tel qu'un homme qui lève la tête au milieu des flots tel que celui qui demeure ferme au milieu d'une maison qui tombe: ou celui qui voit d'un œil tranquille le chariot où tu es, que des chevaux emportés, après avoir secoué les rênes, et brisé leur mords, traînent deçà et delà; tel est le fidèle toujours immobile et inébranlable, au milieu de la nature troublée, et de ses mouvemens déconcertés; parce que le Dieu de la nature le tient par la main. Tu crains, Pierre, au milieu des flots, et tu ne connois pas celui qui te tient! Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté (3)?

Celui qui se fie en Dieu, est comme la montagne de Sion: celui qui a sa demeure dans Jérusalem, ne sera jamais ébranlé. Comme les montagnes sont à l'entour de Jérusalem, ainsi Dieu est à l'entour de son peuple pour le protéger (4). La sainte montagne de Sion, inébranlable par la puissance de Dieu qui

(1) Luc. xx1. 25, 29. (4) Ps. CXXIV. 1, 2,

(2) Ibid. 28. (3) Matth. xiv. 31..

l'affermit, communique son immobilité et sa tranquillité à ses habitans.

Chantez aussi le psaume cxx, LEVAVI OCULOS; et apprenez à ne rien craindre sous la main de Dieu.

LXXVI. JOUR.

Ces prédictions certaines leur accomplissement proche : leur jour inconnu. Matth. xxiv. 34, 35, 36. Marc. XIII. 30, 31, 32.

En vérité, en vérité, je vous le dis: Cette génération-ci ne finira point, jusqu'à ce que toutes ces choses-ci soient accomplies: le ciel et la terre passeront; mais mes paroles ne passeront point. Mais pour ce jour et cette heure-là, ni les anges mêmes qui sont dans le ciel, ni le Fils, ne la savent pas; ni personne que mon Père (1).

Voilà deux temps bien marqués. Hæc, et illa, en grec comme en latin, marquent deux temps opposés, l'un plus proche, l'autre plus éloigné. Cette génération-ci verra toutes ces choses-ci accomplies: GENERATIO HÆC: OMNIA HÆC OMNIA ISTA: Mais pour ce jour-là, pour cette heure-là: DE DIe autem ILLA ET HORA: personne ne la sait. Comme s'il disoit : Je vous ai parlé de deux choses: de la ruine de Jérusalem, et de celle de tout l'univers au jugement. Ce qui doit arriver dans la génération où nous sommes, et dont les hommes qui vivent doivent

(1) Matth. xxiv. 34, 35, 36. Marc. x. 30, 31, 32.

être les témoins, je vous en marque le temps; et cette génération ne passera pas, qu'il ne s'accomplisse. Voilà pour l'événement auquel nous touchons. Mais pour ce jour-là, ce jour où je viendrai juger le monde; personne n'en sait rien, et je ne dois pas vous le découvrir. Il est donc marqué clairement que la chute de Jérusalem étoit proche: et l'Eglise le devoit savoir. Mais pour ce jour-là, pour ce derniér jour, où tout l'univers sera en trouble, et où le Fils de l'homme viendra en personne, on n'en sait rien: on ne sait, ni s'il est loin, ni s'il est près et le secret en est impénétrable, et aux anges qui sont dans le ciel, et à l'Eglise même, quoiqu'elle soit enseignée par le Fils de Dieu.

Il faut donc entendre ici, par les choses que le Fils ne sait pas, celles qu'il ne sait pas pour son Eglise, ni dans son Eglise, et qu'il ne doit point lui révélér, conformément à cette parole: Vous êtes mes amis, et je vous ai fait connoître tout ce que j'ai ouï de mon Père (1); tout ce que j'ai ouï pour vous, tout ce qui étoit compris dans mon instruction. Ou, comme il dit ici : Je vous ai tout prédit (2), tout ce que je devois vous prédire. Le reste, je le sais bien par l'étroite société qui est entre mon père et moi: mais je ne le sais pas par rapport à vous, et selon le personnage que je suis venu faire parmi les hommes.

Adorons l'impénétrable secret de Dieu, et renfermons-nous dans les bornes où il a voulu terminer les lumières de son Eglise.

Le Fils de Dieu doit venir comme un voleur. (1) Joan. xv. 15.➡ (3) Marc, xii. 23,

Mille ans de délai, c'est devant lui le délai d'un jour (1). Ce n'est point en devinant les momens que vous éviterez la surprise : il viendra de nuit, parmi les ténèbres, et sans bruit, comme un voleur (2), deux choses qui rendent sa marche impénétrable. Voulez-vous donc n'être pas surpris? veillez toujours ne dormez jamais pour votre salut; et vivez comme des enfans de lumière, sans participer aux œuvres infructueuses des ténèbres (3).

LXXVII. JOUR.

Le jour du jugement dernier n'a pu être inconnu au Fils de Dieu. Marc. xIII. 32.

SANS entrer dans un esprit de curiosité et de dispute, permettez-moi, ô Jésus! de vous demander, d'où vient que vous avez dit que personne ne connoit l'heure du jugement dernier, non pas même les anges, ni le Fils? Car vous n'avez pas ignoré combien on abuseroit de cette parole qui a fait dire aux ariens, ennemis de votre divinité, que vous ignoriez quelque chose, même comme Dieu et comme Verbe: et que vous n'étiez pas de même science, et par conséquent de même perfection ni de même nature que votre Père. Et néanmoins en nommant ceux qui ne savent pas la dernière heure, il vous a plu non-seulement de nommer les anges; mais encore votre évangéliste saint Matthieu n'ayant nommé qu'eux, votre évangéliste saint Marc instruit par

(1) II. Pet. III.

8, 10. (2) I. Thess. v. 2, 4. — (3) Eph. v:8, 11.

saint Pierre, le prince de vos apôtres et le chef visible de votre Eglise, et votre Esprit qui les conduisoit, a voulu que nous sussions, que vous avez dit: Ni le Fils, ni autre que le Père (1).

Pour moi, mon Dieu! je confesse avec votre apôtre saint Thomas, que vous êtes mon Seigneur et mon Dieu (2): avec votre apôtre saint Paul, que vous êtes égal à Dieu (3); et Dieu béni au-dessus de tout (4) et avec votre apôtre saint Jean, que vous étes le Verbe, qui étoit au commencement avec Dieu, et qui étoit Dieu lui-même (5): et que vous étes le vrai Dieu, et la vie éternelle (6) : et enfin, avec toute votre Eglise catholique, que vous êtes le Fils unique de Dieu, coéternel et consubstantiel à votre Père. Et loin de croire que comme Verbe vous ayez pu ignorer quelque chose, et ignorer en particulier le jour du jugement, je ne veux même pas croire que vous ayez pu l'ignorer comme homme, et selon la dispensation de votre chair.

Et premièrement malheur à ceux qui osent dire, que vous qui êtes le Verbe, la parole, la raison, l'intelligence, la sagesse de votre Père; cette sagesse qui lui assistiez lorsqu'il a créé l'univers, avec laquelle il disposoit et composoit toutes choses (7), par qui toutes choses ont été faites (8), n'avez pas su de toute éternité ce qu'il devoit faire par vous. Or il devoit faire par vous toutes choses, et plus encore, s'il se peut, le siècle futur que le siècle présent; puisque vous êtes celui dont il est écrit: que par

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