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clamait, s'associe à un gouvernement sagement monarchique, et la gloire nationale, rendue à elle-même par le royal chevalier, vient entourer d'un nouveau lustre le trône antique des Paribald et des Thassilon.

Des dissentions religieuses s'étaient manifestées sur différens points de la monarchie. Les partis, réveillés par l'anniversaire de la réformation, paraissaient disposés à entrer en lice. Un illustre exemple est donné.: Un prince éminemment religieux ceint le diademe pour accorder à tous les cultes la protection la plus impartiale; jésuites, congrégations, athées et niveleurs disparaissent à la voix du monarque; l'illustre RoтH, savant aussi profond qu'orthodoxe, arrive à la présidence de l'église protestante; une paix profonde renaît à l'ombre de la sagesse royale.

L'instruction publique, en combattant l'obscurantisme d'autrefois, avait peut-être dépassé les bornes d'une sage modération. Les doctrines religieuses n'entraient que pour très-peu de chose dans la disposition des études. Une nouvelle ordonnance se prépare. Le roi veut allier les lumières aux mœurs; il aspire à procurer à ses peuples les bienfaits d'une civilisation avancée, associés aux consolations indispensables de l'ordre moral; la religion et les muses sont appelées à diriger la rédaction de son édit sur les écoles du royaume. Eclairez et améliorez mes sujets, disait-il un jour à ses ministres; car la piété chrétienne n'est point fille de l'ignorance. Neque enim pietas ignorantiæ filia.

Les lettres, la peinture et la sculpture avaient eu une peine infinie à prendre en Allemagne un caractère prononcé. Le règne mémorable des Hohenstaufen s'était terminé par des catastrophes et par les désordres de l'anarchie; Maximilien I, luttant sans cesse contre les circonstances les plus extraordinaires, ne saurait être comparé aux Laurent de Médicis, aux Alphonse de Naples, aux Mathieu Corvin: l'astre des Este n'avait point lui au-delà des Alpes. Depuis le xvIe siècle, le goût des grands, s'ils en avaient un, ne s'était porté que sur des objets de curiosité, ou sur des collections formées dans des vues propres à chacun d'eux: ni capitale ni prince puissant ne s'étaient constitués en centre d'unité.

Enfin les vœux de la Bavière ont été entendus. Munich devient une nouvelle Athènes; les savans et les artistes vont y retrouver leurs temples et leurs propylées. Une des Universités le plus distinguées s'y établit. Des professeurs d'une réputation européenne, tels que les SCHELLING, les GOERRES, les THIERSCH, Occupent ses chaires.

L'Académie des arts, présidée par le célèbre CORNELIUS, embrasse le passé, en recueillant et en rétablissant les innombrables objets d'art dispersés dans les différentes provinces du royaume, et travaille pour l'avenir, en formant des élèves dont les talens étonneront bientôt l'Europe. Les beaux jours de la peinture allemande ne tarderont pas à renaître.

Deux musées, construits avec un luxe qui semble réaliser les fictions des romanciers, développent déjà leurs superbes proportions; un nouveau château s'élève; les plans d'une Bibliothèque nationale, d'archives publiques du royaume et d'une église protestante, paraissent être arrêtés.

Le Musée antique (Glypthotèque), divisé en plusieurs salles, présente dans un ordre chronologique l'art de l'Égypte primitive, la naissance, les progrès, la perfection et la décadence de la sculpture grecque, et la plastique imitative des Romains. Les admirables fresques de Cornelius correspondent à cette distribution historique, en retraçant le système complet des mythologies anciennes, les dieux hésiodiques, les épopées d'Homère et de Virgile, la terre, les eaux, l'olympe et le

tartare.

Le Musée moderne (Pinacothèque) se peuplera de tout ce que la peinture chrétienne renferme de plus remarquable. On y retrouvera la collection complète ci-devant BOISSERÉE, peut-être même, à en croire des bruits récemment accrédités, celle de VALLERSTEIN, si dignement honorée des suffrages de Goethe. Ces deux collections, jointes aux tableaux de la réunion Manlich, formeront l'ensemble le plus étonnant des écoles du moyen âge. Les galeries de Schleisheim, de Dusseldorf, de Manheim, de Deux-Ponts, fourniront également leur contingent. Les portraits de tous les peintres célèbres, jusqu'aux Carraches et à Rubens, orneront les arcades de l'édifice.

Ces deux musées décideront la lutte du romantique et du classique. L'éternelle jeunesse des conceptions helléniques, les formes pures se trouveront en présence de la nationalité moderne, et de la pieuse simplicité du moyen âge; les données seront là dans la plus grande perfection le jugement sera facile à porter.

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Des écoles d'art seront établies à Nuremberg, à Augsbourg, à Vurtzbourg, à Ratisbonne, à Bamberg; près de 8,000 tableaux précieux, réunis maintenant à Munich, orneront ces villes, qui furent le berceau des arts aux xv et xvIe siècles.

L'épopée nationale des NIEVELUNGEN se reproduit par Julius SCHNORR dans les salles du nouveau palais; et les idéaux du christianisme, la trinité, la vierge, les saints, les chéru

bins et les séraphins vont briller au plafond de la nouvelle chapelle royale, par les soins de Henri Hess, peintre distingué, dont le père exerça avec succès son burin en Angleterre, et dont le frère aîné, Pierre Hess, est aussi connu par des talens distingués.

Les portiques qui réunissent le nouveau bazar à la partie latérale du château rappelleront au public les faits d'armes et les événemens les plus importans de la dynastie, et réveilleront ainsi dans tous les cœurs le sentiment de l'orgueil national, l'amour du trône et le souvenir de ses bienfaits.

Et ces magnifiques résultats, le roi les obtient sans aucune augmentation d'impôts, ou même en comblant l'ancien déficit, en construisant une forteresse immense, en améliorant le système militaire, et en préparant le soulagement des contribuables. C'est ainsi que le gouvernement devient à la fois plus fort et plus populaire.

La modération du gouvernement passe dans les mœurs, dans les cœurs et dans l'esprit public. La profession de foi du monarque est adoptée par les esprits les plus difficiles à convaincre. Respect aux prérogatives du trône et aux principes religieux, bases de tout ordre social; observation fidèle de « la charte jurée, et protection à tous les droits existans. » (1) Telle est aujourd'hui l'opinion de la nation entière..

L'aurore d'une ère médicéenne pénètre déjà jusque dans les provinces. Les églises reprennent leur splendeur, les places publiques s'embellissent, les hôtels de ville se colorent de peintures, des mouumens viennent honorer la mémoire de ceux qui jadis out bien mérité de leur patrie. Les grands du royaume rivalisent de zèle; l'illustre comte de SCHOENBORN, aussi respectable par ses vertus privées que par ses principes parlementaires, occupe des centaines d'artistes; le comte de PAPPENHEIM, ce Bayard de l'armée bavaroise, rehausse encore par les arts l'antique renommée de sa maison. La capitale et les provinces prennent un aspect riant; l'urbanité se répand partout; le culte, les mœurs, les salons, les cabinets de toilette même, sont soumis à l'influence d'un goût éclairé.

Le ciel paraît se complaire à bénir cette gloire pacifique. La santé du roi, fortifiée par son activité même et par le travail, ne laisse rien à désirer. Le traité avec le Vurtemberg, événement aussi important sous le rapport politique que sous

(1) Passage extrait littéralement du discours aux Chambres, rédigé par le roi, écrit de sa main.

le point de vue commercial, remplit tous les cours de la joie la plus pure. L'assentiment des États - Généraux réalise les vues paternelles du monarque. La Bavière sera de plus en plus heureuse, et son bonheur fera bénir le nom du roi par les générations les plus reculées. Une nation qui a signalé sa renaissance par des actes héroïques, la Grèce s'unit à la Bavière et à l'Allemagne pour honorer dans ce jeune monarque un bienfaiteur de l'humanité. N. D.

Médaille pour consacrer l'époque de la déclaration de guerre de la Russie contre la Turquie. - M. Loos, graveur de inédailles du roi de Prusse, a reçu l'ordre du gouvernement prussien de graver une médaille en commémoration de la déclaration de guerre de la Russie contre la Porte. Un des côtés de cette médaille doit représenter le buste de l'empereur Nicolas, et l'autre côté un guerrier armé comme au tems des croisades, et recevant son épée d'une femme représentant la religion chrétienne - Cette médaille portera l'inscription suivante : Accinge femori gladium tuum.

SUISSE.

ZURICH. Société helvétique des sciences naturelles. · Cette Société s'assemblera cette année à Lausanne. La notice sur sa dernière réunion annuelle a paru récemment à Zurich où cette réunion a eu lieu les 20, 21 et 22 août 1827, sous la présidence de M. USTERI (1). On voit par le discours d'ouverture prononcé par le président qu'il y a maintenant en Suisse dix Sociétés pour les sciences naturelles, qui toutes correspondent avec la Société générale. Elles sont établies dans les villes de Zurich, Berne, Bâle, Arau, Lausanne, Genève, Saint-Gall, Soleure, Schaffhouse et Coire. D'après les statuts de la Société générale, elle devait se composer de six sections, savoir: 1o Physique et Chimie; 2° Zoologie; 3° Botanique; 4° Minéralogie et Géologie; 5o Médecine et Chirurgie; 6° Agriculture. Mais il paraît que les deux dernières sections vont être supprimées, comme étant étrangères à la plupart des membres : il est probable que les médecins formeront de leur côté une Société générale à l'instar de celle des sciences naturelles. Celle-ci s'assemble, comme on

(1) Verhandlungen der algemeinen schweizerischen Gesellschafft, etc. Transactions de la Société centrale des sciences naturelles de la Suisse, dans sa treizième assemblée annuelle, qui a eu lieu à Zurich les 20, 21 et 22 août 1827, avec le discours d'ouverture du président annuel P. USTERI, conseiller d'état. Imprimé d'après la décision de la Société. Zurich, 1827; Orell, Fussli et compagnie. In-8° de 160 p.

sait, tous les ans dans une des villes de la Suisse, sans avoir de centre et d'autre point de réunion que la ville désignée momentarrément pour l'assemblée annuelle. A l'avenir la Société aura un bureau central qui siégera vraisemblablement à Zurich. Il est question aussi de publier un recueil de mémoires, et de continuer plusieurs travaux utiles qui exigent la coopération d'un grand nombre de savans, tels que l'analyse de toutes les eaux minérales de la Suisse, les observations météorologiques. La section d'agriculture était jusqu'à présent à peine formée; il a été résolu de lui donner aussi un bureau ou un comité permanent, séant à Berne, et devant être pris dans le sein de la Société d'économie rurale de cette ville. - Dans la réunion de 1827 il a été fait un grand nombre de lectures; nous ne pouvons en indiquer que les principales.

M. Hornera rendu compte des observations thermo-barométriques faites par M. ESCHMANN sur le mont Righi en janvier 1827. L'auteur n'a point remarqué sur cette montagne l'oscillation barométrique qu'on remarque à Zurich.-M. KOENLEIN, directeur des mines d'Uznach, a trouvé dans la houille de ces mines la substance fossile qu'on a appelée naphthaline, qui paraît se composer de petites plaques carrées : on pourrait l'appeler résine naphthaline prismatique.-M. PESCHIER, pharmacien à Genève, a exposé les résultats de son analyse des racines du selinum palustre et sylvestre. On a employé avec succès les racines du selinum contre l'épilepsie.-Le professeur A. DE LA RIVE a lu un Mémoire sur les circonstances qui déterminent la direction et la force des courans électriques dans la pile de Volta. M. A. De Luc a communiqué les observatious de son père sur les années remarquables par leurs chaleurs depuis 1768 jusqu'en 1800. Dans les 32 ans le retour des grandes chaleurs n'a point été régulier; les intervalles ont été tantôt courts, tantôt longs. Le Dr SCHINZ a décrit les restes fossiles de mammifères trouvés dans les roches houillières du canton de Zurich : ce sont des mastodontes, castors, etc. - M. HEGTSCHWEILER A entretenu la Société des espèces suisses du rubus : il ramène à 3 les espèces du rubus fruticosus et du rubus cœsius qu'on avait portées à environ 50.-M. RENGGER a rendu compte de ses recherches sur le gîte du sable aurifère sur les bords de l'Aar, de l'Emmé et de l'Ilfis; les paillettes d'or de ce sable paraissent avoir été entraînées des bancs de grès de l'intérieur de la Suisse. Nous citerons encore les Mémoires suivans: de M. Hegtschweiler sur la végétation des mousses; de M. Rengger sur l'histoire naturelle du jaguar ( felisonce); de M. de Candolle sur les familles naturelles des melastomacées et crassulacées; de

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