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ration, il faut, pour régulariser la balance, ajouter à celles-ci le montant des droits perçus lors de leur expédition, et le soustraire des sommes provenant de l'importation. D'où il résulte, d'après le journal cité, que la différence en plus, en faveur de la Russie, s'est élevée en 1825 à..

et en 1826 à.

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qui, joints à la somme de.

qu'elle avait gagnée en 1824, forment un
total de.

pour trois années seulement.

70,063,174 r.

17,197,521

25,318,304

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112,578,999 r.

Quant à la différence qui subsiste entre les bénéfices de l'année 1825 et ceux de l'année 1826, elle s'explique par des causes naturelles et connues. En 1825, la hausse du cours a été tellement favorable à la Russie, qu'il y a été importé pour plus de onze millions et demi de numéraire, chose dont on n'avait encore eu d'exemple qu'en 1822. En 1826, au contraire, la Russie a partagé les résultats désavantageux des secousses extraordinaires qui se sont fait sentir dans tout le commerce de l'Europe, quoiqu'on puisse dire qu'elle a moins souffert en général de cette crise que les autres puissances. Il convient d'ajouter aussi que l'importation des marchandises confectionnées et de luxe a été moins grande en 1826 qu'en 1825, et qu'au contraire celle des produits nécessaires aux manufactures et aux fabriques a été plus grande; d'où l'on peut conclure que la balance se maintiendra en faveur de la Russie.

Nous ferons remarquer encore que la navigation commerciale en Russie commence à faire de très-grands progrès; que l'esprit des entreprises s'empare de plus en plus des négocians russes, et que la possibilité de nombreux débouchés pour les productions nationales s'y change presque en certitude de jour en jour. En 1826, il est parti de St.-Pétersbourg un navire russe, chargé de marchandises nationales pour Alexandrie, et qui est revenu de ce port avec un changement de produits égyptiens. Plusieurs négocians russes ont également expédié des marchandises nationales sur des navires à eux appartenant; le marchand Savine en a fait partir pour Londres, et M. Sapojnikof pour Livourne; le premier a directement expédié tout son cuir pour Vienne; quelques autres sont entrés en relation avec le Brésil. Le conseiller de commerce Brandt, négociant d'Arkhangel, a maintenant en mer onze vaisseaux qui lui appartiennent et qui portent l'un dans l'autre 2651 de fret. La Russie exporte annuellement à l'étranger une quantité considérable de grains, de lin et de chanvre; elle rivalise avec la Suède pour l'exportation des métaux, surtout pour le fer; les.

Chinois préfèrent à tous les autres le drap qui sort des manufactures de Moscou, et les commandes de toile et de cire deviennent de jour en jour plus considérables pour le Mexique. Enfin, les rapports commerciaux de la Russie s'étendent dans toutes les parties du monde, et ne pourront manquer de suivre les progrès de l'industrie, à laquelle le gouvernement s'applique à accorder tous les encouragemens qui sont en son

pouvor.

ALLEMAGNE.

E. H.

223. LATREILLE's natürliche Familien des Thierreichs. Familles naturelles du règne animal, par M. LATREILLE; traduction allemande par M. BERTHOLD. Weimar, 1827. Iu-82 de X et 606 pages.

Nous nous bornerons à annoncer cette traduction d'un ouvrage de l'un de nos plus célèbres naturalistes, et à dire qu'elle est l'œuvre d'un zoologiste fort instruit, M. Berthold, professeur particulier à Goettingue. Il nous semble que les hommes qui, avec le talent nécessaire pour produire des ouvrages originaux et créer des idées nouvelles, veulent bien se charger de la tâche fastidieuse et toujours difficile de faire connaître à leurs compatriotes les ouvrages et les idées des étrangers, rendent à leur nation un véritable service, et c'est ce qui nous décide à annoncer ici une traduction qui d'ailleurs ne peut être utile en France, où chacun peut lire dans sa propre langue l'auteur original. Nous devons dire toutefois que M. Berthold a dans sa préface présenté quelques réflexions sur les principes qui ont servi de base à l'ouvrage de M. Latreille, et que cette partie entièrement neuve de son travail sera lue avec intérêt par les zoologistes français eux-mêmes. I. G.

224. -* Religion und Philosophie in Frankreich, Folge von Abhandlungen, etc. - Recueil de dissertations sur des questions religieuses et philosophiques par divers écrivains français. Première partie: MM. Benjamin CONSTANT, T.-J. ( Théodore Jouffroy) et SISMONDI; deuxième partie: MM. ROYER-COLLARD, V. COUSIN et MASSIAS: traduit du français avec des remarques; par F.-W. CAROVÉ, D' en philos., etc. Goettingue, 1827. 2 vol. in-8°. L1 et 219, xx1x et 156 pages.

Quoique tout ce qui s'imprime en France se traduise en Allemagne et qu'on y lise nos gazettes presque autant que celles même du pays, dont nous fournissons la matière pour une bonne moitié, néanmoins un voyageur français a souvent lieu de s'étonner des préjugés qu'il y rencontre sur l'état actuel de notre caractère et de nos idées. Des esprits même distingués se

méprennent sur notre compte en empruntant leurs jugemens à des époques antérieures d'autant plus faciles à apprécier qu'elles sont passées et épuisées, tandis que l'époque actuelle commence à peine à prendre ses développemens, et à marquer son avenir. L'écrivain allemand qui a donné cette traduction à ses compatriotes, en y joignant ses propres idées sur la disposition philosophique et religieuse de la France d'aujourd'hui, paraît s'être mis à portée de bien connaître son sujet par un long séjour parmi nous et par ses relations avec les hommes les plus en état de contribuer au mouvement des esprits. C'est rendre service à deux peuples à la fois que de les rapprocher en leur apprenant à se comprendre et à mettre en commun leurs travaux et leurs doctrines; et cette tâche convient particulièrement aux philosophes, interprètes naturels des besoins intellectuels et moraux de leurs contemporains. M. Carové, voulant exposer à l'Allemagne le travail philosophique qui occupe aujourd'hui la France nouvelle, s'occupe dans ses considérations générales de la lutte qu'elle soutient contre les derniers athlètes de l'ultramontanisme, et comme traducteur il a choisi exclusivement ses extraits chez les écrivains de l'école opposée. La Revue Encyclopédique et le Globe lui ont fourni une grande partie de son recueil. Le premier morceau est un extrait de 'Encyclopédie moderne, article Christianisme, par M. Benjamin Constant, dans lequel on examine les causes humaines qui, indépendamment de son origine surnaturelle, ont contribué à la propagation de la religion chrétienne. Le second intitulé: Comment les dogmes finissent, par T.-J., est emprunté au Globe n° 102, 1825; le troisième, offrant une série d'articles donnés à la Revue Encyclopédique en janvier, février et mars 1826, par M. de Sismondi, est une Revue des progrès des idées religieuses. La seconde partie contient : 1o des réflexions de M. Cousin sur Descartes et son influence sur la philosophie en France, tirées du prospectus de la nouvelle édition des œuvres complètes de ce philosophe; 2° un discours de M. RoyerCollard pour l'ouverture de son cours à la Faculté des lettres en décembre 1813, intitulé: Analyse de la perception externe et fondemens de la certitude, morceau précieux qu'on ne retrouverait plus aujourd'hui chez les libraires, et dans lequel on reconnaît toute la vigueur et la noblesse d'un talent trop peu connu à cette époque de calamités, où il ne luttait encore que contre les doctrines du sensualisme en faveur de la légitimité des principes rationnels et moraux; 3° la Préface des Fragmens philosophiques de M. Cousin, exposition rapide, mais complète, de l'enseignement de ce célèbre professeur; 4°

enfin une lettre de M. le baron Massias à M. Jullien, directeur de la Revue Encyclopédique (octobre 1826), offrant en quelques pages le résumé du système développé par l'auteur dans son grand ouvrage sur les rapports de la nature à l'homme et de l'homme à la nature. V-G-R.

-

225. * Causes célèbres du droit des gens, rédigées par le baron Charles DE MARTENS. Leipzig, 1827; Brockhaus. Paris, Ponthieu, au Palais-Royal. 2 vol. in-8°.

M. le Baron Charles de Martens porte un nom que recommandent à l'estime publique les vastes et importans travaux de M. Georges-Frédéric DE MARTENS, mort en 1821, ministre du roi de Prusse près la diète germanique. Neveu et disciple du savant publiciste, M. Charles de Martens suit la même carrière, et son premier travail ne sera pas jugé indigne d'être associé à ceux qui lui ont servi de modèle. Il en fixe lui-même l'objet dans les termes suivans: « Il s'agit, dit-il, de ces froissemens du droit des gens, de violations partielles et isolées des règles et des principes reconnus au moins tacitement par les cabinets, admis ou repoussés par un grand nombre de publicistes; de ces différens nés de la manière d'étendre, de restreindre, d'appliquer, de respecter les usages et les coutumes observées généralement entre les cours; différens qui ont donné lieu à des négociations longues et ardues, et dont l'exemple peut servir d'antécédent pour la décision de cas semblables» (Avant-propos, p. 14 ). L'auteur ne donne que les causes qui lui ont paru les plus importantes, et ses deux volumes en comprennent vingt-deux. Ces débats diplomatiques, dont il faut bien convenir que le fonds est souvent mince et frivole, sont bien exposés par M. de Martens; les faits sont accompagnés de toutes les pièces authentiques, et il est quelques-uns de ces documens, émanés de toutes les chancelleries de l'Europe, qui m'ont semblé dignes de remarque sous divers rapports. Cet ouvrage, écrit en français par un étranger, prouve qu'on ne cherche point à ôter à notre langue son titre et son privilége de langue diplomatique. Je termine en le recommandant à toutes les personnes disposées à se livrer à l'étude du droit des gens, en général trop négligée parmi nous jusqu'à ce jour : elles y puiseront une instruction solide et approfondie. 226. Die deutsche Literatur. - La littérature allemande; par Wolfgang MENZEL. Stuttgart, 1828; Franck. 2 vol in-12. Il aurait fallu intituler cet ouvrage : Réflexions philosophiques, et métaphysiques sur l'état actuel de la littérature allemande. L'auteur prétend que la littérature, toujours occupée à com

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P. A. D....

prendre le reste, ne s'est pas encore comprise elle-même; il la compare à une tête avec des millions de langues qui parlent toutes les unes contre les autres; c'est surtout à la littérature allemande que l'auteur applique cette image. Selon lui, elle s'élève jusqu'aux plus hautes sommités du génie, et descend jusqu'à la vase la plus impure de la vulgarité. L'auteur fait voir l'influence que l'esprit contemplatif a eue sur la littérature allemande : c'est cet esprit qui a créé tant de systèmes profonds, d'idées hardies et de choses bizarres, du moins qui paraissent telles à d'autres nations. La littérature allemande est peut-être plus indépen dante des règles et des convenances qu'aucune autre; elle ose tout, parce qu'il n'y a point de société pour ainsi dire compacte, de coterie, de corps littéraire qui lui impose des lois, des conditions, des préjugés. La langue même participe de cette liberté; aussi n'est il pas rare de voir surgir des écrivains qui tout à coup enrichissent l'idiome d'une foule de mots, d'expressions, de tournures nouvelles. C'est surtout dans la philosophie que l'esprit contemplatif des Allemands s'est donné pleine carrière. M. Menzel peint les effets que Kant a produits sur la littérature allemande. « Kant, dit-il, a remué toute la littérature. Ses doctrines ont excité l'esprit de recherche et donné la plus grande impulsion à la philosophie même; elles ont favorisé l'esprit critique dans la théologie; elles ont rendu plus philosophiques toutes les sciences, et par l'humanité qui y règne, elles ont contribué à répandre la tolérance et la civilisation. L'auteur trouve des rapports intellectuels entre Kant et Schiller. « Tous les deux, doués d'un esprit fier, dit-il, réveillent la volonté mâle de leur génération pour combattre la sensualité et la faiblesse du siècle. » M. Menzel jette un coupd'œil historique sur la philosophie allemande depuis Leibnitz et Wolf jusqu'à Schelling et Hegel. En parlant de la poésie, l'auteur prend un tou extrêmement sérieux; il se plaint que poésie ne soit plus qu'un moyen de distraction. «On s'occupe de la poésie, dit-il, comme on va au spectacle pour se divertir. La poésie n'est plus unie à la vie, elle n'en est plus la plus belle fleur; elle n'est plus rien d'involontaire, de nécessaire, ce n'est plus l'effusion d'un esprit sacré : elle est devenue un talent dont on tire parti, un simple instrument, etc. »> Ce sont de ces plaintes que les Grecs et les Romains auraient pu proférer avec autant de raison que M. Menzel; car chez eux aussi il y avait des poètes qui au lieu d'âme n'avaient que du talent, ce qui n'empêchait pas d'autres hommes d'être vraiment poètes. L'auteur établit une distinction bizarre entre les diverses époques de l'histoire de la poésie. Appliquant les termes des

la

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