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produits de leur agriculture et de leur commerce; les mœurs et les coutumes des diverses nations qui habitent les Indes orientales sont examinées et décrites avec exactitude, et leurs pratiques religieuses, si compliquécs, si dissemblables, si bizarres, aux yeux d'un Européen, sont expliquées avec clarté. La longueur de chaque article est proportionnée à l'impor tance du sujet dont il traite. Ainsi la description géographique, historique, industrielle et morale de la province de Bengale occupe plus de quarante pages, imprimées sur deux colonnes en petits caractères; tandis que le village de Bentolle, situé sur la côte de Ceylan, célèbre seulement par l'excellence de ses huîtres, est décrit en cinq lignes. A la suite de chaque article, l'auteur indique les autorités qu'il a consultées, et le nombre en est prodigieux. A la fin du deuxième volume est placé un glossaire pour l'explication des mots sanscrits et hindous, introduits dans le corps de l'ouvrage.

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214. Mexico in 1827, etc. Le Mexique en 1827; par H.-G. WARD, esq., chargé d'affaires de S. M. B. auprès de la république mexicaine, pendant les années 1825, 1826, et une partie de 1827. Londres, 1828; Colburn. 2 vol. in-8° avec cartes et planches; prix, 1 1. 18 sh.

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Cet ouvrage est le plus méthodique, le plus complet, le plus exact qui, depuis celui du célèbre M. de Humboldt, ait été publié sur l'ancien royaume de la nouvelle Espagne. La position géographique de la nouvelle république, la nature de son climat, les ressources de son sol, l'état de sa population, la situation de son commerce, de son agriculture, de ses mines, de ses finances, la force de ses armées de terre et de mer, tout est décrit, examiné, discuté avec une attention scrupuleuse. M. Ward nous montre ce qu'était l'ancien royaume de la nouvelle Espagne avant sa révolution; il nous peint les désastres que la guerre civile a entraînés, et nous expose condition de la république, sous l'influence du gouvernement libre qui la régit aujourd'hui. Quelques améliorations ont déjà été opérées par les soins de l'administration fédérale. M. Ward en rend compte, mais sans oublier de signaler celles que réclament encore les institutions politiques et religieuses; il indique avec soin les encouragemens que demande le commerce et l'agriculture, et les principales réformes qu'il faut encore obtenir pour arracher ce pays de l'état de détresse et d'ignorance où l'avait plongé le gouvernement tyrannique et superstitieux de l'Espagne. M. Ward nous fait voir l'état de splendeur et de prospérité auquel la nouvelle république peut atteindre, sous un gouvernement économe, industrieux et

libre; et ajoutant aux vues purement spéculatives l'autorité irrécusable des chiffres, il nous démontre qu'à moins de nouvelles convulsions politiques, le Mexique ne peut manquer d'être en mesure, d'ici à quelques années, de commencer le remboursement de sa dette et de payer un intérêt aux spéculateurs étrangers qui ont placé leurs fonds dans l'exploitation de ses mines.

Bien différent de la plupart des voyageurs anglais qui ont visité l'Amérique du sud, M. Ward apporte dans son travail un esprit dégagé de préventions nationales; il exprime, il est vrai, dans quelques passages, le regret que l'ancien royaume de la nouvelle Espagne ne se soit pas constitué en monarchie plutôt qu'en république; mais c'est l'effet d'une vieille habitude qui ne diminue en rien le vif intérêt qu'il paraît prendre aux destinées futures de la nation mexicaine. Cet ouvrage ne laisserait rien à désirer, s'il contenait des détails un peu plus cir-constanciés sur le système intérieur d'administration suivi maintenant au Mexique, et s'il nous faisait bien connaître les hommes qui sont à la tête de la république; la connaissance du caractère de ces hommes et du peuple qu'ils régissent peut seule faire pressentir les destinées futures et probables du Mexique. Nous craignons que le silence absolu de M. Ward sur ces matières importantes n'annonce qu'il avait peu de bien à dire de l'éducation politique et morale d'un peuple à peine affranchi du joug de l'Espagne, et qui ne peut acquérir qu'avec le tems les vertus publiques qui lui manquent encore. F. D. 215.- The Boy's own book, etc. Le Livre des garçons Londres, 1828; Vizetelly, etc. In- 18 de 456; prix, 8 sh. 6 d. Cet ouvrage nous paraît être un des meilleurs que l'on ait publiés dans ce genre. C'est une encyclopédie de tous les jeux de l'enfance; l'auteur nous conduit pas à pas et nous fait parcourir le cercle des exercices les plus propres à fortifier le corps et à donner de la souplesse aux membres, en commençant par ceux qui conviennent au bas âge, et en nous faisant arriver successivement à ceux d'un âge plus avancé. Il nous instruit aussi dans les diverses manières de prendre les oiseaux et d'élever les vers à soie; puis il traite de la natation et de l'escrime. Appliquant ensuite les premiers principes des sciences exactes, il nous habitue à les mettre en pratique, en nous initiant à une foule de jeux qui tiennent du calcul. Les dames, les échecs, les tours de cartes et la chimie expérimentale, tout se trouve passé en revue dans ce petit volume dont la lecture est aussi instructive qu'amusante. Nous félicitons l'auteur de la clarté qu'il a su mettre dans un travail beaucoup plus utile à

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notre avis que toutes ces compilations de vieilles anecdotes qu'on donne ordinairement aux enfans.

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On the punishment of death, etc.

H. B.

216. Sur la peine de mort et sur les moyens de prévenir les crimes. Londres, 1828; W. Benning. In-8° de 29 pages; prix, 1 sh.

Jérémie BENTHAM fut le premier qui, en Angleterre, s'éleva contre la peine de mort; il en demanda l'abolition, admettant néanmoins une seule exception, pour le cas où la vie du coupable serait jugée incompatible avec la sûreté publique. « La mort, dit-il, est une peine qui ne devrait être réservée que pour les circonstances où le nom du coupable, tant qu'il vivrait, suffirait pour menacer toute une nation. » Cette exception demandée, avant Bentham, par Blackstone, Eden, Bradford, Voltaire, Rousseau, a tout dernièrement été vivement combattue en France par M. Lucas et par d'autres publicistes. Leurs raisons, appuyées de nouveaux argumens, ont fourni au Sphinx le sujet de trois articles, dans lesquels la peine de mort a été combattue sous les trois chefs de la nécessité, de l'utilité, de l'efficacité. Plusieurs des argumens employés dans les trois articles du journal anglais ont été reproduits par l'auteur de la brochure que nous annonçons. Il reconnaît que la peine de mort est inutile et inefficace: il dit en propres termes « que l'existence prolongée du coupable, quand même elle n'aurait pour effet que de perpétuer le châtiment, sans nul espoir de réforme, serait plus efficace, comme exemple, que l'appareil sanglaut de l'échafaud,» et pourtant, par une contradiction singulière, il demande une exception pour le cas de meurtre, et pour un crime qui ne peut être nommé (and a crime that cannot be named. ) Cette brochure contient quelques bonnes vues sur les meilleurs moyens de prévenir les crimes; mais elle manque d'ordre, et l'auteur a le tort, selon nous, de vouloir, dans quelques circonstances, faire encore de l'échafaud un moyen de justice et de répression.

H. S.

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217. A narrative of memorable events in Paris, etc. Récit des événemens mémorables arrivés à Paris au moment de la capitulation de 1814, et durant le séjour que les troupes alliées firent cette même année, dans cette capitale. Londres, 1828; Longman. In-8° de 298 pages; prix, 10 s. 6 d.

Un Anglais, ami des sciences et des beaux arts, était allé visiter Paris, pendant cette courte période de paix qui eut lieu entre l'Angleterre et la France, à la fin de 1802 et vers le commencement de 1803. Il revenait dans sa patrie, lorsque par suite de la rupture du traité d'Amiens, ayant été arrêté à Calais, il fut conduit à Vincennes. La protection de quelques savans le fit sortir de cette forteresse, et il demeura à Paris,

prisonnier sur parole jusqu'au commencement de 1814. Ce sont les événemens arrivés dans les quatre premiers mois de cette année qui sont racontés dans l'ouvrage qui nous occupe. Admis dans l'intimité d'un grand nombre de personnages marquans de l'époque, parmi lesquels on peut citer l'impératrice Joséphine, l'auteur a rassemblé dans son écrit une foule de documens curieux, d'anecdotes et de particularités piquantes sur les hommes et les choses qui ont amené le rétablissement de l'ancienne dynastie. Le récit de ces événemens mémorables, inséré d'abord dans le Magasin de Londres (London Magazine), et réimprimé aujourd'hui, avec des additions et des corrections, mériterait d'être traduit en français; car si ce récit offre déjà un grand intérêt aux lecteurs de la Grande - Bretagne, il doit en avoir beaucoup plus en France, puisqu'il nous présente sous leur véritable jour les hommes qui ont pris la part la plus directe et la plus active à la restauration.

218.

Sketches and reminiscences, etc. - Esquisses et Sou. venirs de Paris, par J. DORAN. Londres, 1828; S. Maunder. In-12 de 209 pages; prix, 7 sh.

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Ce volume contient treize esquisses, dont douze ont été publiées dans le Literary Chronicle; c'est une continuation des articles insérés dans le même journal, sous le titre de Continental Scenes. Mais les Esquisses et les Scènes continentales ne sont point le produit de la même plume. Un Français seul a pu écrire celles-ci on le reconnaît, à l'espèce d'étrangeté du langage et à la vérité parfaite des peintures. Un Anglais est l'auteur des autrès: on s'en aperçoit à la facilité du style, et à quelque défaut de ressemblance dans deux ou trois tableaux exposés devant nous. Paris est la scène principale où nous transportent les deux collaborateurs du Literary Chronicle. Le Français raconte généralement, en moins de cinq à six pages, sans dissertation étrangère au sujet principal, un fait historique, ou une anecdote tendant à faire connaître les opinions politiques ou les mœurs des diverses classes de la population française. M. Doran atteint aussi le même but; mais il n'y arrive souvent qu'après d'assez longs détours. Les deux auteurs ont, dans trois ou quatre circonstances, traité à peu près le même sujet : l'Exécution à Paris et la Favorite du prêtre de M. Doran, la Commission militaire et le Jésuite de son collaborateur, nous offrent des scènes presque semblables pour le fond, mais différentes par les accessoires. L'Exécution à Paris est un cadre plus étendu, plus pittoresque; la Commission militaire repose sur une idée plus vraie et plus philosophique. L'anecdote de la Favorite du prêtre est plus atta

chante, est écrite dans un style plus brillant que l'esquisse intitulée le Jésuite; mais elle est déparée par trois ou quatre pages de dissertations préliminaires sur les miracles du prince de Hohenlohe, dont le ton léger contraste avec la teinte mélancolique répandue sur le reste de cette attendrissante histoire.

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F. D. 219. The English in Italy. - Les Anglais en Italie. Londres, 1827; Saunders et Otley. 3 vol. in-8° formant 1100 p. environ; prix, 1 l. 11 s. 6 d.

220.

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-* The English in France. Les Anglais en France, par l'auteur des Anglais en Italie. Londres, 1828; Saunders et Otley. 3 vol. in-8° formant 1140 pages; prix, 1 l. 11 s. 6 d.

Sous la forme d'un recueil de tableaux de société, de nouvelles, etc., l'auteur offre à ses compatriotes une peinture du caractère français plus exacte qu'il n'est d'usage de le faire en Angleterre. S'il insiste encore sur les défauts, du moins il rend justice aux bonnes qualités, mérite assez rare dans les écrivains anglais, pour que l'on doive féliciter l'écrivain de s'être soustrait à l'influence des passions nationales et des jalousies politiques. La mode de trouver tout pitoyable en France passera, comme la manie de tout vanter en Angleterre ; et nous ne doutons pas que, dans quelques années, un grand nombre d'écrivains anglais ne suivent enfin l'exemple que quelques-uns de leurs contemporains, tels que sir Arthur Faulkner, et l'auteur des Anglais en France, viennent de leur donner, et ne rendent enfin à leurs voisins toute la justice qu'ils méritent. Les Anglais auront sans doute un jour le bon sens de s'apercevoir que rien n'est parfait sur la terre, pas même la nation anglaise; que les peuples, comme les individus, n'ont rien de mieux à faire que de se traiter mutuellement avec indulgence, en essayant de s'améliorer et de mettre à profit leurs bonnes qualités réciproques; et qu'enfin rien n'est plus ridicule et plus extravagant que de s'attribuer une supériorité morale et intellectuelle, exclusive.

Chaque peuple à son tour a brillé sur la terre, »

a dit un poëte philosophe. Cet axiome, qui n'est que le résumé philosophique de l'histoire des nations, devrait rendre les hommes un peu moins prompts à regarder comme des dons particuliers de la nature des avantages que d'autres peuples ont partagés avant eux, et que d'autres posséderont après eux. La gloire antique de Memphis, d'Athènes, de Rome, s'est évanouie, comme un songe. Quel peuple oserait, après ces mémorables témoignages de la fragilité attachée aux choses humaines,

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