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La bouteille remplie de cette eau parfaitement douce a pefé 54 livres 12 onces 2 gros, & fouftrayant le poids de la bouteille, celui de l'eau douce eft de 50 livres 4 onces 2 gros.

Ainfi la pesanteur relative de l'eau de mer & de l'eau douce contenue dans la bouteille, eft comme 51 livre. 8 onces 6 gros, eft à 50 livres 4 onces 2 gros, ou comme

3299 eft à 3217.

Il est bon d'être prévenu que quand M. Choquet a fait cette expérience, le mercure du barometre étoit à 28 pouces 3 lignes, & la liqueur du thermometre de M. de Réaumur à 17 degrés au dessus de zero.

Comme la jauge de la bouteille que M. Choquet a employée eft inconnue, j'ai été obligé de chercher directement le poids d'un pied cube d'eau douce pour en pouvoir conclure celui de l'eau de mer.

J'ai donc fait faire par un Ebéniste adroit un pied cube avec une double épaiffeur de fortes planches de noyer. J'épargnerai au lecteur le détail des précautions que j'ai prises pour que le cube fût exact, je me contenterai de dire que j'avois donné à l'Ebéniste un calibre bien précis, que le fieur le Maire m'avoit fourni avec bonne équerde forte que je ne reçus ce cube qu'après avoir vérifié fon exactitude d'abe avec le calibre, & enfuite avec l'équerre.

re,

Pour empêch

laquelle il de

ne s'imbibât de l'eau dans re plongé, je le fis couvrir de plufieurs couches très-minces de vernis gras que je fis ufer à la ponce pour diminuer de leur épaiffeur.

Au commencement du mois de Mars 1752, le mercure du barometre étant à 28 pouces, & la liqueur du

ges

thermometre de M. de Réaumur à 6 degrés au deffus de Voy. Pl. III. o, je fis attacher à deux faces oppofées du cube A,6 verde cuivre a & b, qui se réunissoient en deux points diamétralement oppofés. Les 3 verges b étoient destinées à fufpendre le cube A au fléau d'une balance B, & les trois verges a devoient foutenir un poids d; mais les trois verges b étoient marquées à une même hauteur par un trait de lime c: dans un instant on en appercevra la raison.

Je pesai avec de bonnes balances & des poids trèsjustes, le pied cube A dans l'air sans les verges de cuivre a & b ; son poids étoit de 33 livres 1 once 3 gros. J'attachai enfuite les trois verges a au poids d, que j'accrochai aux trois verges b, pour les fufpendre à un des bras de la balance B.

Je plongeai dans de l'eau douce le poids d, les verges a & les verges b, jufqu'à la hauteur c: le tout étant ainsi disposé, pesoit 43 livres 12 onces 1 gros. Si on ajoute à ce poids 33 livres 1 once 3 gros, que le cube de bois pefoit dans l'air, on aura 76 livres 13 onces 4 gros.

les ver

J'attachai, au moyen des verges a, le poids d fous le cube A, & le cube A au fléau de la balance par ges b; ensuite je plongeai dans l'eau le poids d, les verges a, le cube A & les verges b, jusqu'aux marques c, & le poids du tout fe trouva de 7 livres 4 onces. En fouftrayant ces 7 livres, 4 onces des 76 livres 13 onces 4 gros, qui expriment le poids du pied cube dans l'air, & des poids qu'on a ajoutés dans l'eau, on trouvera que le poids du pied cube d'eau douce eft de 69 livres 9 onces 4 gros.

Nous avons enfuite cherché le poids d'un pied cube d'eau de mer par la proportion fuivante.

Le poids de l'eau douce contenue dans la bouteille= 50 livres 4 onces 2 gros, eft au poids d'un pied cube d'eau douce = 69 livres 9 onces 4 gros, comme le poids de l'eau de mer contenue dans la bouteille 51 livres 8 onces 6 gros, eft au poids du pied cube d'eau de mer qu'on cherche.

pe

L'opération étant faite, on a trouvé que le poids d'un pied cube d'eau de mer étoit de 71 livres 5 onces 7 gros 4 grains; ainfi la pesanteur relative d'un pied cube d'eau de mer avec un pied cube d'eau douce, eft comme 71 livres 5 onces 7 gros, eft à 69 livres 9 onces 4 gros, & la différence du poids de ces deux eaux eft par pied cube de 1 livre 12 onces 3 gros 4 grains; ainfi notre expérience comparée avec celle de M. Bouguer, fait le pied cube d'eau de mer plus léger feulement de 10 onces I gros, mais elle eft d'environ deux livres moins fante que ne le prétendoit M. Ollivier ; ce qui peut faire fur certains vaiffeaux une erreur de 50 à 60 tonneaux. Il est vrai que l'eau de mer peut n'être n'être pas d'une pareille pefanteur dans tous les parages, & que l'eau douce qui a fervi à Paris pour mon expérience, peut n'être pas de même pefanteur que celle que M. Choquet a employé à Brest; mais ces variétés ne peuvent pas produire d'auffi grandes différences; ainfi je crois qu'on peut compter qu'un pied cube d'eau de mer pefe au plus 72 livres, comme le pense M. Bouguer, & comme l'établit auffi à peu près M. Muffchembroeck dans fon Traité de Phyfique.

D'où on doit conclure que notre vaiffeau de 70 car

nons, qui a été calculé fur le pied de 74 livres, n'auroit pas la batterie auffi élevée que nous l'avons conclu de notre calcul.

CHAPITRE NE U VIEME.

C'eft fans contredit une grande qualité à un vaisseau que de bien aller de l'avant : ainfi il convient de s'assurer fi le vaiffeau qu'on projette aura cet avantage, c'est en\core une affaire de calculs affez fimples; mais pour que les jeunes gens qui auront peu de théorie, n'agiffent point tout-à-fait en aveugles, j'ai commencé le neuvieme Chapitre par une petite explication de ce qui doit réfulter du choc des corps folides contre des furfaces qui s'oppofent directement ou obliquement à leur cours je parle enfuite du choc des fluides, de la décompofition des forces, & je fais l'application de tous ces principes pour la résolution du problême dont il s'agit. Ce Chapitre est terminé par un exemple de l'application de la méthode que M. Bouguer a donné dans fon Traité du Navire.

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Il est encore très-important de s'affurer si le vaisseau qu'on projette portera bien la voile : car comme le vent est la force qui fait filler le vaislcau, toutes choses étant égales d'ailleurs, un vaiffeau qui pourra porter une plus grande voilure, fans trop s'incliner & fans courir rifque de fe renverfer, ira mieux que celui qui, pliant beaucoup fous le vent, ne pourroit porter que peu de voiles; de forte qu'il pourroit arriver qu'un vaiffeau dont les lignes d'eau feroient peu favorables pour diviser le fluide, au

roit une marche plus avantageufe qu'un autre, dont les fonds feroient mieux taillés pour divifer le fluide, & qui ne pourroit porter qu'une petite voilure. Ce point de construction, tout important qu'il eft, manquoit entiérement dans la premiere édition, & il fait dans cette seconde édition le fujet d'un dixieme Chapitre.

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Comme la propriété de porter la voile dépend de la pofition du centre de gravité, nous avons cru devoir, en faveur des commençans, fixer d'abord les idées sur la Lanteur. Puis nous nous étendons fur ce que les Mathématiciens nomment le centre de gravité; ce point pris dans le corps ou hors le corps, dans lequel on peut fupposer toute la pefanteur réunie; & nous effayons de rendre fenfibles non feulement les moyens de trouver le centre de gravité des corps réguliers & irréguliers, formés, les uns d'une substance homogêne, & les autres de substances de différente pesanteur; mais encore d'un fystême de différens corps. Nous faifons de plus appercevoir les principaux avantages qu'on peut retirer de la connoiffance du centre de gravité, infiftant principalement fur ceux qui ont rapport aux vaisseaux. A cette occafion, nous remarquons qu'ayant trouvé le centre de gravité d'un nombre de folides à peu près réguliers, qui formepar leur affemblage la carene des vaisseaux qu'on sçait être de figure irréguliere, on en pourroit former un systême de corps graves dont on trouveroit le centre de gravité par les méthodes indiquées : mais on abrege beaucoup l'ouvrage en cherchant le centre de gravité par les momens. Les Mathématiciens entendent par ce terme, le produit d'un poids ou d'une étendue confidérée comme grave, multiplié par la distance du centre de gravité de ce poids,

roient

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