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gouttiere: elle est entaillée d'un pouce & demi, ou de deux pouces vis-à-vis chaque bau & chaque barrot; on l'entaille auffi à mi-bois vis-à-vis chaque aiguillette de porque, de forte qu'on partage l'entaille entre la gouttiere & l'aiguillette.

La gouttiere repofe fur les entremises, qui font des pieces qui s'étendent d'un bau à l'autre : elle eft clouée fur les baux, & arrêtée sur les membres, par des chevilles qui percent les bordages, les membres, la gouttiere, les deux ferres, & qui font clavetées en dedans fur des viroles. On arrête auffi avec des chevilles, les trois virures de bordages qui joignent les ferres, pour délivrer aifément ces bordages, afin de chaffer les chevilles qui affujettisfent les gouttieres, parce qu'elles font fréquemment expofées à des radoubs.

C'eft dans les gouttieres qu'on perce les dalots ou les trous par lesquels l'eau doit s'échapper.

Il faut que la partie de la gouttiere qui porte fur les baux, fans y comprendre l'entaille qui forme la gouttiere, ait la même épaiffeur que le bordage qui la touche.

On laiffe les gouttieres de toute la longueur des pieces, & on fupplée à leur largeur, par des pieces de remplif fage, qu'on devroit appeller les fourrures de gouttière, qui s'étendent d'une aiguillette à l'autre.

X X X II I.

Des Serre-Gouttieres. 17.

Les ferre-gouttieres font des pieces (Pl. II & III.) femblables aux hiloires, qui font tout le tour du vaisseau joignant les fourrures de gouttiere ainfi on nomme ferre-gouttieres, les deux virures des bordages du pont, qui fe mettent immédiatement à côté de la fourrure de gouttiere. Leur épaiffeur eft à peu près la même que celle des hiloires; leur largeur eft environ égale à trois fois leur épaiffeur, non compris l'endentement à l'égard de leur longueur, elle eft indéterminée, auffi-bien que.

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celle des gouttieres, des hiloires, des préceintes, des bauquieres & des ferre-bauquieres, parce qu'on eft obligé de les ajuster les unes à l'égard des autres, en variant les longueurs, afin que plufieurs ne fe trouvent point avoir leurs extrêmités fur les mêmes parties du vaiffeau, qui alors n'en recevroit qu'une liaison fort imparfaite; c'est ce que les conftructeurs entendent, quand ils difent qu'il faut doubler les écarts. Il est auffi nécessaire de prêter attention aux fabords, quand on fait la diftribution des préceintes & des ferre-bauquieres, afin de les arranger de maniere que les écarts ne fe rencontrent pas vis-à-vis, parce qu'il faut conferver le plus de liaison qu'il eft poffible en ces endroits qui font affoiblis par les ouvertures des fabords.

Ce qu'on vient de dire a fon application aux hiloires à l'égard des écoutilles : enfin il faut être perfuadé que tou tes les pieces dont on vient de parler, font prefque les feules liaisons horizontales des vaiffeaux; & qu'ainfi il faut avoir grande attention de ne les point affoiblir par la rencontre des écarts, ni par les ouvertures des fabords & des écoutilles.

X X XIV.

Des Serre-Bauquieres. 18.

On appelle Serre, en général, des bordages fort épais, qui font entaillés vis-à-vis les pieces fur lefquelles ils repofent: en ce fens la bauquiere pourroit être regardée comme une ferre; & beaucoup de conftructeurs la nomment effectivement la ferre-bauquiere; mais d'autres ont confervé ce nom pour une véritable ferre 18 (Pl. II), qu'on pofe sous la bauquiere; & comme on ne l'endente pas ordinairement vis-à-vis les membres, c'eft véritablement une vaigre.

X X X V.

Des Hiloires. c.

Les hiloires (Pl. II & IV.) font des pieces de bois. droites, qu'on place fur les baux de long en long du vaiffeau, à peu près parallèlement à son grand axe.

On place deux cours d'hiloires à chaque côté de la grande écoutille, & deux autres cours de chaque côté du vaiffeau, entre celles dont on vient de parler & les ferre-gouttieres: on les entaille d'un pouce & demi ou de deux pouces vis-à-vis chaque bau, & on les y affujettit par des clous à pointe perdue, qu'on chasse dans le bau jufqu'aux trois quarts de fon épaiffeur.

Les hiloires, tant du premier que du fecond pont, doivent avoir d'épaiffeur le tiers de celle des baux du pont où elles font placées, & leur largeur doit être double de leur épaiffeur.

Si on fait attention que, quand les vaiffeaux arquent, toutes les pieces du bas de la carene tendent à s'approcher, & que celles des ponts tendent au contraire à s'éloigner, on concevra que toutes les pieces qui forment les hiloires, les bauquieres, les gouttieres, &c, doivent être bien unies les unes avec les autres, & folidement attachées aux baux & à la partie de l'avant & de l'arriere où elles aboutiffent : en un mot, ce font des tirants dont on ne peut efpérer aucun fervice, fi toutes leurs, parties ne font pas affez bien unies pour ne faire en quelque façon qu'un feul tout.

X X X V I.

Des Courbes. d.

On appelle Courbes, des pieces de bois (Pl. II & III.) qui ont deux branches; elles forment une équerre plus ou moins ouverte, & tiennent lieu de ce que les menuifiers appellent des gouffets, & les charpentiers des

bâtimens civils, des liens : elles fervent à réunir deux pieces, dont les rencontres font des angles plus ou moins ouverts; une des branches de la courbe eft fortement attachée sur une des pieces, & l'autre branche fur l'autre piece qu'il s'agit de joindre à la premiere: cet affemblage eft très-folide & fort ufité dans la construction.

Lorfque les courbes font petites, on les appelle des Courbatons on les emploie pour affujettir les barrots des gaillards, & beaucoup d'autres pieces.

Outre les liaisons que les baux reçoivent par les bauquières, les gouttieres & les ferres, ils font encore affujettis aux membres par des courbes, dont une branche eft folidement affujettie aux baux avec des chevilles clavetées fur des viroles; l'autre branche répond, autant qu'il eft poffible, fur un membre auquel elle eft attachée, comme la premiere l'eft au bau.

On eft quelquefois obligé de donner une direction oblique à la branche verticale, pour éviter la rencontre d'un fabord, & auffi parce que la piece l'exige; car comme les courbes font des pieces rares, il faut employer celles qui se préfentent, telles que le hazard les a formées.

La rareté des courbes de bois a engagé à en faire de fer, & elles font très-bonnes.

Plus les courbes de bois ont d'épaiffeur, & plus leurs branches font longues, meilleures elles font : leur largeur n'eft pas fi importante.

On a mis en queftion, lequel étoit le plus avantageux de placer les courbes horizontalement ou verticalement: fi on les plaçoit horizontalement, une des branches s'appliqueroit fur le côté vertical du bau, & l'autre embrafferoit plufieurs membres, à peu près comme font les guirlandes; mais on a coutume de les placer verticalement, ou dans le fens des membres, parce que dans cette fituation elles portent les baux, & elles appuient contre les membres les ferre-bauquieres & les bordages qui font entre les fabords.

Chap. II,

art. 19.

XXX VI I.

Des Défenfes.

Les défenses font des pieces de bois gabariées, comme l'extérieur du vaiffeau, & endentées vis-à-vis les préceintes : elles s'étendent depuis la feconde préceinte jusqu'au plat-bord, ayant le contour des alonges de revers; on en met cinq de chaque côté, qui fervent à conferver les bordages, lorfque l'on embarque des canons ou des futailles; on les affujettit à leur place par deux clous, qu'on met fur chaque préceinte.

XXXVIII.

Du Gouvernail, de fa Barre, & de fa Tamife. 19.

On fçait que le gouvernail (Pl. I & III.) eft une piece de bois d'une certaine largeur, affujettie à l'étambot par des gonds & des pentures, qui lui permettent de tourner à droite & à gauche, fuivant la route qu'on veut faire. Du côté du vaiffeau, où il fe termine en forme de coin, il a la même épaiffeur que l'étambot on a coutume de le tailler en queue d'aronde, c'eft-à-dire qu'il eft plus épais en dehors que du côté de l'étambot, afin que l'angle qu'il fait avec la quille, foit moins obtus.

La partie du gouvernail qui touche à l'étambot, eft de chêne: le refte, qu'on nomme le Safran, eft d'un bois plus léger, comme de fapin.

La barre du gouvernail (Pl. III.) est un levier ou une longue piece de bois de chêne, qui entre par un de fes bouts dans une mortaife qui traverse le haut du gouvernail: elle fert à le faire mouvoir.

La Tamife ou Tamifaille eft une piece de bois en forme d'arc, qu'on attache au deffous du fecond pont dans la fainte-barbe, fur laquelle coule la barre du gouvernail, lorfqu'on la fait mouvoir.

Voyez les proportions du gouvernail dans le fecond Chap. Art. XIX.

XXXIX.

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