Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

retient avec de groffes chevilles de fer, frappées pardeffous la quille, & clavetées ou rivées fur des viroles au deffus de la carlingue. Les empatures ont ordinairement de longueur, quatre fois l'épaiffeur de la quille. Peutêtre n'y auroit-il pas d'inconvénient de fupprimer les empatures, & de faire répondre les pieces de quille bout à bout, en doublant les écarts par les pieces de contre-quille & de la carlingue.

La plupart des anciens constructeurs vouloient que la quille fe courbât dans fon milieu, & relevât par les extrêmités, ou, en terme d'art, ils lui donnoient de la tonture, afin que l'eau fe rendît au milieu où eft l'archipompe mais à cause de la différence du tirant d'eau, cette raison ne vaut rien. Si leur intention a été d'empêcher les vaiffeaux d'arquer, en donnant à la quille une courbure en fens contraire, ils ont eu plus de raison, quoique cette courbure foit plus propre à faire que les vaiffeaux ne paroiffent point arqués, qu'à empêcher qu'ils n'arquent réellement : mais il n'eft plus guere d'ufage de donner de la tonture à la quille.

Comme la virure ou la file de bordage la plus baffe doit être calfatée avec la quille, on fait fur elle une feuillure ou rablure, pour recevoir ces bordages.

Voici les regles de dimenfion qui ont été adoptées par différens Constructeurs.

La hauteur ou la face verticale de la quille eft un huitieme de fa longueur réduite en pouces, ou, ce qui revient au même, la hauteur perpendiculaire de la quille au dessus des tins ou chantiers qui la portent, eft de 1 ligne 6 points par pied de fa longueur : la quille a cette même hauteur dans toute fa longeur.

La largeur horizontale de la quille eft de 10 lignes 8 points par pouces de fa hauteur.

On donne à la quille plus de hauteur que de largeur, parce que les empatures font prifes dans ce fens, & qu'à quantité égale de matiere, elle en eft plus forte.

La profondeur de la rablure de la quille eft réglée par

[ocr errors]

l'épaiffeur du bordage le plus bas, qu'on nomme Gabord: mais pour ne point trop affoiblir la quille, fa profondeur n'eft ordinairement que des trois quarts de l'épaiffeur du gabord. La rablure, tant de la quille que du ringeot, ainfi que celle de l'étrave & de l'étambot, font ponctuées fur la planche premiere.

I I.

Du Ringeot ou Brion. I.

La piece qui termine la quille du côté de l'avant, s'appelle le Ringeot: elle est assemblée avec les autres pieces de la quille, par une empature; mais elle a à fon autre extrêmité, un crochet en fauffe équerre, qui fert à l'affembler avec l'étrave.

Le ringeot a la même hauteur que la quille, excepté au collet ou à l'angle que le crochet fait avec la portion du ringeot qui forme la prolongée de la quille: on laiffe en cet endroit plus d'épaiffeur: fa largeur eft la même que celle de la quille par le bout qui lui répond, & la même que celle de l'étrave par le bout qui y aboutit : on ménage fur le crochet du ringeot, une dent, ou quelquefois un tenon, pour recevoir la gorgere.

I I I.

De la Contre-quille. a.

La contre-quille eft formée de groffes pieces de bois qu'on met fur la quille pour la fortifier & diminuer l'accu lement des varangues de l'avant & de l'arriere.

La contre- quille de l'avant regne depuis la contreétrave, avec laquelle elle eft empatée, jufqu'au couple du balancement de l'avant; celle de l'arriere s'étend depuis Pétambot, avec lequel elle eft jointe par une courbe, jufqu'au couple du balancement de l'arriere : la contre-quille eft jointe à la quille par des clous. La contre-quille de l'avant eft jointe avec la contre-quille de l'arriere, par un

bordage de 3, 4 ou 5 pouces d'épaiffeur, fuivant le rang des vaiffeaux; & c'eft fur ce bordage qu'on pratique les entailles des couples, pour ne point affoiblir la quille, & la pouvoir changer plus facilement en cas de befoin. Ce bordage s'appelle auffi contre-quille : ainfi on peut dire que la contre-quille regne de l'avant à l'arriere, en obfervant qu'elle augmente d'épaiffeur vers les extrêmités.

On met quelquefois fous la quille, lorfqu'elle eft endommagée, une piece qu'on nomme auffi contre-quille ou fauffe quille, & qui fert en même temps à empêcher les vaiffeaux de dériver.

Les contre-quilles de l'avant & de l'arriere, ont de largeur, à-peu-près, les deux tiers de celles de la quille, & de hauteur toute celle que les pieces peuvent porter, pour diminuer l'acculement des fourcats.

I V.

De l'Etrave. C.

L'étrave eft une ou plufieurs pieces de bois courbes, Chap. II; qu'on assemble à la quille, ou plutôt au ringeot, par une art. 11. empature, comme les pieces de quille le font les unes avec les autres : elle termine le vaiffeau par l'avant on la fait ordinairement de deux pieces empatées l'une à l'autre.

Les empatures de l'étrave ont de longueur à peu près quatre fois l'épaiffeur de la quille.

Comme les bordages & les préceintes de l'avant vont fe terminer fur l'étrave, on y fait une rablure M pour les recevoir.

On a coutume de piéter l'étrave, c'est-à-dire qu'on la divife en pieds, fuivant une ligne perpendiculaire: ces divifions font très-commodes dans l'armement, pour connoître le tirant d'eau des vaiffeaux à l'avant.

La largeur de l'étrave est égale à la largeur de la quille par le bas fon épaiffeur en cet endroit eft auffi égale à l'épaiffeur de la quille, & elle conferve fes dimenfions dans toute fa longueur.

Nous parlerons dans le chapitre fuivant, art. 11, de la hauteur perpendiculaire de l'étrave, & nous expliquerons dans le chapitre III, la façon de tracer fa courbure.

V.

De la Contre-étrave. E.

La contre-étrave eft une piece courbe, faite ordinairement de deux morceaux: on pose la convexité de la contre-étrave fur la concavité de l'étrave; elle fert à la fortifier & à lui donner plus de liaison avec la quille : il faut que les empatures de la contre-étrave.foient éloignées le plus qu'il eft poffible de celles de l'étrave; les liaisons en font meilleures.

La contre-étrave eft jointe à l'étrave par de gros clous, qu'on frappe par le côté concave de la contre-étrave, & qui doivent pénétrer dans l'étrave des deux tiers de son épaiffeur.

On la fait de même largeur que l'étrave; mais fon épaiffeur n'eft que les deux tiers de celle de l'étrave: quelquefois la piece d'en bas de la contre-étrave forme une courbe dont la branche horizontale couvre la contrequille, & la branche verticale s'appuie fur l'étrave, faifant le commencement de la contre-étrave: on peut nommer alors cette piece, la courbe de l'étrave; car quand le bas de la contre-étrave ne forme pas cette courbe, on est obligé d'en ajouter une qui faffè la même liaison de la quille avec l'étrave.

V I.

Des Marfouins. o.

L'avant & l'arriere font encore liés par des pieces de bois courbes, qu'on nomme Marfouins: ordinairement chaque marfouin eft formé de deux morceaux.

VII.

De l'Etambot. B.

art. 12.

L'étambor eft une piece de bois droite qui termine Chap. II, la partie de l'arriere des vaiffeaux: on le place prefque verticalement sur l'extrêmité de la quille, à cet endroit qu'on nomme le Talon.

Cette piece doit être folidement affujettie, puifqu'elle foutient le gouvernail, & que c'eft fur elle c'eft fur elle que viennent aboutir les bordages qui couvrent les façons de l'arriere: c'eft pour recevoir l'extrêmité de ces bordages, qu'on fait à l'étambot, comme à l'étrave, une rablure L.

On divise la hauteur de l'étambot, comme on fait celle de l'étrave par pieds, pour connoître commodément le

tirant d'eau de l'arriere.

La largeur de l'étambot est égale à celle de la quille: on augmente fon épaiffeur par en bas de 5 lignes par pouces de l'épaiffeur de la quille, & à fon bout d'en haut on la diminue d'un tiers de cette épaiffeur; on peut même faire le bas de l'étambor de toute l'épaiffeur que la piece peut porter.

Il s'affemble avec la quille par un tenon, lequel entre dans une mortaife qui eft prefqu'au bout de la quille.

VIII.

Du Contre-Etambot. D.

Le contre-étambor, ou faux étambot, eft une piece de bois droite, femblable à l'étambot: elle eft pofée au dehors de l'étambot, quand le vaiffeau est tout bordé, & c'eft à elle que tiennent les ferrures du gouvernail : l'étambot & le contre-étambot font liés: l'un à l'autre par des clous qu'on chaffe par le dehors du vaiffeau.

Le contre-étambot n'est point lié à la quille, comme l'étambot, paraun tenon ; il porte feulement deffus: mais il paffe entre les deux gabords qui excedent l'étambot,

« ZurückWeiter »