furtout pour un vaiffeau de ce rang, qu'un homme puisse passer droit sous les baux, on peut donner au plus L'épaiffeur du bordage du second pont ayant à supporter du canon de 24, doit avoir Quoiqu'on doive manœuvrer dans le fecond entre-pont, comme dans le premier, on tient la diftance du fecond au troifieme pont un peu moindre, parce que les baux du troifieme pont ne font pas fi épais : ainfi il fuffira de mettre Le troifieme pont n'ayant à fupporter que du canon de 12, il fuffira de donner d'épaiffeur à fes bordages, La tonture du barrot du troifieme pont, à l'endroit du coltis, peut avoir aux environs de Enfin deux fois la hauteur du feuillet des fabords de la 3me, batterie, Si on additionne toutes ces fommes, la hauteur de l'étrave, prise perpendiculairement, fera de Pieds. Pouces. Lignes. Il fuffit d'avoir indiqué à peu près quelles font les proportions des différentes parties d'un vaiffeau de 110 canons, qui doivent fixer la hauteur de son étrave; car, quoique tous ces points varient, fuivant le rang des vaiffeaux, il fera aifé de faire l'application de la regle générale pour les vaiffeaux de toute grandeur, furtout fi on a recours à ce que nous dirons dans les chapitres fuivans mais le plus sûr eft d'établir la longueur de l'étrave fur l'angle du beaupré, comme nous l'avons dit au commencement de cet article. Ch. I, art. 7. X I I. De la longueur de l'Etambot. Suivant plufieurs conftructeurs, l'étambot doit avoir de hauteur mesurée perpendiculairement à la quille, un dixieme & un douzieme de la longueur totale du vaisfeau. Suivant cette regle, un vaiffeau qui auroit 168 pieds de longueur, auroit, en prenant le dixieme & le douzieme, 30 pieds 9 pouces 7 lignes; d'autres donnent une quarantieme partie de moins de hauteur à l'étambot qu'à l'étrave mais puifque l'étambot détermine la longueur du vaiffeau à l'arriere, comme l'étrave détermine la longueur du vaisseau en avant, il vaut mieux additionner la hauteur du creux au milieu, la différence du tirant d'eau, & le relevement du premier pont en arriere, l'épaiffeur du bordage du premier pont, & la diftance du premier au fecond pont en arriere fous le bau, y compris fon bouge, moins l'épaiffeur de la barre du gouvernail. L'addition de toutes ces fommes indiquera la hauteur de l'étambot: nous allons en donner un exemple. Un vaiffeau de 110 canons & de 168 pieds de longueur, ayant de creux au maître couple, De relevement au premier pont en arriere, y compris la différence du tirant d'eau, L'épaiffeur du bordage du premier pont, La diftance du premier au fecond pont en arriere fous le bau, La hauteur de l'étambot, après avoir fouftrait un pied quelques pouces pour l'épaiffeur de la barre du gouvernail & fon jeu, fera de REMARQUE. Cet exemple fera fuffifant pour les vaiffeaux de toutes grandeurs : on remarquera feulement que, pour les frégates qui n'ont qu'un pont, il faut prendre le creux au maître couple, le relevement du pont à l'arriere, l'épaiffeur du bordage du pont, & ajouter 2 pieds 6 ou 9 pouces; & pour les frégates & corvettes, 2 pieds 3 pouces, aux fommes ci-deffus mentionnées. Quelques-uns, pour avoir la hauteur de l'étambot, additionnent le creux à l'arriere, l'épaiffeur des bordages du premier pont, le feuillet & la hauteur des fabords de la premiere batterie ou de la fainte-barbe, & l'épaiffeur de la barre d'arcaffe, qui eft de 13 pouces aux vaiffeaux à trois ponts, de 12 à ceux de 74 canons, de 9 à 10 à ceux de 50 à 64. Áu refte, les conftructeurs étant bien perfuadés qu'il faut diminuer de l'accaftillage le plus qu'il eft poffible, ne donneront, pour la hauteur de l'entre-pont, que le pur néceffaire. XIII. De la Liffe de Hourdi. La liffe de hourdi s'appelle auffi la grande barre d'arcaf- Ch. I, art.11. fe: c'est une longue piece de bois qui eft placée à l'arriere du vaiffeau; & elle peut être regardée comme un bau qui eft appliqué fur la face intérieure de l'étambot, & fur lequel font attachés les eftains. Si on confidere les eftains comme une portion de cercle, elle en fait la corde, & l'étambot la fleche : le tout ensemble s'appelle l'ar caffe. Cette liffe a deux courbures, une dans le fens horizontal, l'autre dans le vertical: c'eft ce qu'on appelle fon arc, fa tonture ou fon bouge. Pour déterminer fur l'étambot la hauteur où doit être placée la liffe de hourdi, il faut additionner le creux, le relevement du pont à l'arriere, le bouge du pont, l'épaif Ch. 1, art. 17. feur des bordages du premier pont, avec la hauteur du feuillet des fabords de la fainte-barbe, qui eft la même que celle des feuillets de la premiere batterie. La longueur de la liffe de hourdi eft fort arbitraire : beaucoup de conftructeurs la font des deux tiers de la plus grande largeur du vaiffeau. Pour avoir la largeur & l'épaiffeur de la liffe de hourdi d'un vaisseau de 110 canons jusqu'à 50, on prend 6 lignes par pied de fa longueur, & 8 lignes pour les frégates. A l'égard du bouge, on prend 3 lignes par pied de la longueur de la liffe de hourdi, pour les vaiffeaux depuis 100 canons jufqu'à 50, & 3 lignes & demie pour les frégates. REMARQU.E. Comme la longueur de la liffe de hourdi peut influer fur la largeur des œuvres-mortes à l'arriere, on doit, en la tenant longue, gagner de l'emplacement pour le logement des officiers: néanmoins il eft poffible de ménager de l'étendue au couronnement, quoique la liffe de hourdi foit courte. X 1 V. De la maîtreffe Varangue. Quoique la longueur de la maîtreffe varangue faffe une queftion, les conftructeurs font affez communément dans l'ufage de la faire de la moitié de la plus grande largeur des vaiffeaux, quelquefois 6 ou 8 pouces de moins: ainfi un vaiffeau qu'on fuppofe de 47 pieds 6 pouces de largeur, aura, pour la longueur de fa varangue, 23 pieds 9 pouces. Comme cette même regle s'obferve pour tous les vaifseaux, jufqu'aux frégates de 28 canons, il eft inutile de multiplier les exemples: mais pour une frégate depuis 2 8 jufqu'à 22 canons, on prend la moitié & les deux cinquiemes de la demi-largeur; le produit donne la longueur de la maîtreffe varangue : pour une corvette de 16 & 12 canons canons, on prend les deux cinquiemes de la largeur. Pour rendre la conftruction moins embarraffante, on pourroit fixer la longueur de la maîtreffe varangue à la moitié de la largeur du vaiffeau, & ne faire varier que fon acculement, pour faire les fonds des vaiffeaux ou frégates plus ou moins fins, comme on le voit, Pl. IX & X, où on apperçoit que les varangues, qui dans l'un & l'autre couple font de la moitié de la largeur, font néanmoins, par leur acculement, que le IX. eft très-plein, & le X. fort pincé. Les conftructeurs varient beaucoup plus fur la quantité d'acculement qu'ils donnent à la maîtreffe varangue: il y en a qui inclinent pour faire des varangues très-acculées, pendant que d'autres aiment les varangues plattes; & fouvent un bon constructeur fait tantôt des varangues plattes, & tantôt de fort acculées, fuivant que les circonftances l'exigent: néanmoins beaucoup donnent autant de pouces d'acculement, que la varangue a de pieds de longueur, ou, comme ils difent, de plat. Plufieurs prennent, pour l'acculement de la maîtreffe varangue, l'épaiffeur de la quille; quelques-uns en donnent davantage, & d'autres varient cette quantité, fuivant le rang des vaiffeaux, comme on va le voir : les uns font l'acculement de la varangue, de la vingt-quatrieme partie du plat pour les vaiffeaux du premier rang, de la dix-huitieme pour ceux des trois rangs fuivans, & de la douzieme pour les frégates & corvettes; les autres obfervent les proportions fui vantes. Pour un vaiffeau de 110 canons, ils donnent 10 lignes d'acculement par pied de la maîtreffe varangue. Pour un vaiffeau de 102 canons, 10 lignes & demie par pied. Pour un vaiffeau de 86 canons, un pouce par pied.. P |