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fausses connaissances dont la fausseté doit vous être démontrée avant que vous puissiez comprendre la vérité; ils se moqueront de vous, et seront applaudis de tous ceux qui leur ressembleront. Pour se moquer de vous, ils s'appuyeront: sur ce qu'il est impossible que nous sachions: ce que tous les philosophes de l'antiquité ont ignoré. Fausse modestie ! cela signifie: que, ce qu'ils ne savent pas, personne ne peut le savoir. Vanité !

Allez dire aux riches: que, désormais l'ordre est incompatible avec l'existence du paupérisme matériel. Presque tous vous répondront : que, le paupérisme est inhérent à l'humanité; et, que vouloir anéantir ce paupérisme, c'est prétendre élever les hommes à l'état de dieux. Fausse modestie! Et, si par des exceptions imperceptibles, quelques individus osent convenir : que, ce paupérisme doit être anéanti; les moyens qu'ils donneront ou qu'ils consentiront à examiner, n'auront qu'un seul mérite: celui d'augmenter ce même paupérisme; et, par conséquent l'anarchie. Vanité!

Allez dire aux masses, aux pauvres : que, ce même paupérisme peut facilement être anéanti; mais, que cet anéantissement ne ferait qu'augmenter l'anarchie, tant qu'il ne coïncide point avec l'anéantissement du paupérisme moral; les masses n'examineront point votre moyen: à moins qu'il ne soit mauvais au superlatif; et, quant à votre incompatibilité : entre la nonexistence de paupérisme matériel et, l'existence; de l'ordre, en présence du paupérisme moral; elles diront: que vous êtes fou. Et, remarquez: que, cela doit être.

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Les masses, par elles-mêmes, sont incapables de re· connaître leur propre ignorance; à plus forte raison de distinguer l'erreur de la vérité. Et, ceux d'entre les masses, qui se sont élevés à hauteur de l'instruction de l'époque, sont devenus de prétendus savants; ils en ont dès lors : toute la vanité.

Y a-t-il un remède à cet excès de vanité? Oui, il y en a un; mais, exclusivement un : l'excès du mal social. Et, comme il n'y a qu'un seul mal social, exclusivement qu'un l'anarchie; vous voyez que, le remède social unique consiste essentiellement dans l'anarchie, portée au dernier degré possible.

Une révolution et une anarchie, c'est une seule et même chose sous deux noms différents. Quiconque est révolutionnaire est anarchiste; et, quiconque est anarchiste est révolutionnaire : qu'il le sache ou qu'il l'ignore. A la vérité, il est peu de révolutionnaires sachant qu'ils le sont car, en époque d'ignorance et d'incompressibilité d'examen, il n'est pas un seul individu qui ne soit : anarchiste, c'est-à-dire révolutionnaire; ou, révolutionnaire, c'est-à-dire anarchiste.

L'un des principaux révolutionnaires ou anarchistes, c'est M. Guizot, disant et inculquant à la jeunesse : que, la morale est indépendante de la religion. M. Thiers doit aussi être placé, parmi les principaux révolutionnaires, parmi les principaux anarchistes, lorsqu'il appuye, de toute son influence, l'opinion: que, le paupérisme matériel est indestructible. D'après ce que nous venons de prouver il est en outre évident : que, tous les anthropomorphistes, tous les panthéistes,

c'est-à-dire tous les hommes religieux et tous les hommes irréligieux, sont actuellement, c'est-à-dire en présence de l'incompressibilité de l'examen : essentiellement anarchistes; essentiellement révolutionnaires. Il faut en dire autant de ceux qui, s'il était possible, ne seraient ni religieux ni irréligieux, des économistes et des socialistes, tous, par essence: protecteurs de l'ancienne société ; ou, producteurs de remèdes : tous, directement ou indirectement, anarchistes ou révolutionnaires.

Examinons les révolutions et leurs résultats nécessaires. D'abord, supposons une première révolution triomphante. Dix autres, auparavant, auront été comprimées. N'importe, en voilà une victorieuse, quel en sera le résultat? Elle aura remplacé une force par une force. Par exemple : le prétendu droit divin; par le prétendu droit des majorités. Cela aura-t-il anéanti les deux paupérismes? En rien. Une autre révolution devient victorieuse, après encore que dix tentatives de révolution auront succombé. Cela aura-t-il anéanti les deux paupérismes? Nullement; car, ni l'un ni l'autre ne peuvent être anéantis par des révolutions. Il s'agit donc de recommencer de nouveau.

Examinez-en mille successives; et, toujours vous verrez que, la seule différence qui puisse exister, par exemple entre une quatrième et une seconde révolution c'est, que pour la seconde il aura fallu tant de temps; et, pour la quatrième un temps beaucoup moins long; c'est que, si la deuxième a frappé tant de victimes; la quatrième en frappera un nombre incompa

rablement plus grand. De manière : que, les révolutions successives seront en raison géométrique inverse des temps; et, directe du nombre des victimes.

Et, quel est le seul résultat utile possible de la dernière des révolutions, quant à l'édification; car toutes sont utiles en tant que forçant à reconnaître l'ignorance sociale? C'est de faire avouer: aux hommes religieux ou irréligieux, par une foi quelconque; aux prétendus savants, économistes, socialistes ou gouvernementalistes ; qu'ils sont également des sots: tant qu'ils ne peuvent, théoriquement d'abord, et pratiquement ensuite, anéantir les deux paupérismes : d'une manière rationnellement incontestable vis-à-vis de tous et de chacun. Essayez, maintenant, de supputer : combien de révolutions vous avez encore à subir!

XLIX.

Jusqu'à présent, et pour prouver : que, le remède social pouvait seulement surgir de l'excès de mal social causé par l'anarchie ou les révolutions, nous ne nous sommes encore appuyés : que, sur les partisans des révélations. Avant d'examiner : ce, qu'en général, les hommes illustres ont dit à cet égard; arrêtons-nous un instant sur les révolutions.

- Le mot révolution, comme tous ceux de l'époque d'ignorance, est sujet, à équivoque, à logomachie. Il y a révolution au sein de l'ignorance soit, pour arriver à la science, et cette révolution est unique; soit pour passer, au moyen de la force, d'une domination à une autre ; et, ces espèces de révolutions sont aussi innombrables: que, les espèces de forces et que les espèces de sottises, qu'elles peuvent protéger. A propos de révolutions, c'est là une distinction : qu'il est utile de ne jamais oublier.

Dans le passage suivant, de Maistre a en vue la révolution de l'ignorance à la science. Écoutons-le.

— « Si, dit-il, il ne se fait pas une révolution morale en Europe, si l'esprit religieux n'est pas renforcé dans cette partie du monde... >>

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Ce passage de de Maistre, que déjà nous avons

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