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fioit la destinée de la monarchie, en vous confiant celle de la maison royale; persuadé, que versés comme vous l'êtes dans l'art de louer les héros, c'étoit à vous à les former.

un de vos

Heureusement pour la France plus illustres académiciens (1) se trouve encore chargé du même soin: ce soin glorieux semble se perpétuer parmi vous ; et ce sera dans les siècles à venir, une tradition bien honorable à l'académie, que celle de l'éducation de nos rois et de tous les princes sortis de leur sang.

Aussi l'enfance de l'auguste monarque, que nous regardons comme votre protecteur et votre élève, surpasse déjà les vœux de toute la nation: les malheurs de la maison royale le placèrent sur le trône; le bonheur de la France l'y conservera: le ciel nous l'a fait acheter trop cher pour nous l'enlever; ses châtimens ont fini à lui, et c'est par lui que doivent recommencer ses faveurs. David, le dernier de ses frères, choisi d'en haut pour régner, devint le plus grand roi de la maion de Juda Dieu affermit souvent les trônes, en renversant l'ordre des successions; et ne fait précéder ses vengeances, que pour nous annoncer un plus grand bienfait. Ses dons sont sans repentir; mais ils ne sont jamais sans amertume: plus cet enfant précieux nous a coûté, plus nous an devons attendre: tout nous montre de loin les grandes destinées, et les dons heureux de la

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{) M. de Fleury, ancien évêque de Fréjus, depuis Adinal et ministre d'état.

nature qui se développent tous les jours en lui, et la sagesse respectable et héréditaire d'un des premiers sujets de l'état qui les cultive.

Que d'éloges vous préparent, Messieurs, des espérances si brillantes! notre tendresse va les chercher déjà dans l'avenir; et nous hâtons les temps, comme si nous pouvions hâter notre bonheur.

Qu'il croisse sous les soins infatigables du prince glorieux (1), dépositaire de son autorité : la minorité de nos rois avoit armé jusqu'ici contre nous les nations jalouses de notre gloire; la valeur du prince qui nous régit les arrête; la supériorité de ses lumières les éclaire sur leurs véritables intérêts; sa bonne foi les rassure; les charmes de sa douceur et de son affabilité nous les concilient; leurs cœurs, en l'approchant, deviennent françois; c'est un hommage d'amour que tous les hommes doivent à sa bonté.

Et quel prince le mérita jamais plus justement? Bienfaisant par goût, il ne paroît déplacé que lorsqu'il faut être sévère: les refus semblent lui coûter bien plus que les graces; et l'ingratitude elle-même n'a pu encore le corriger de sa bonté : toujours affable et gracieux, lors même qu'il ne lui est pas permis d'être libéral, son accueil devient comme le bienfait même qu'il refuse.

Il sait que la fierté a toujours été la foible ressource et la vaine décoration de la médiocrité ; qu'il n'appartient qu'aux héros et aux génies su(1) Le duc d'Orléans, régent du royaume,

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remercîment a L'ACADÉMIE FRANÇOISE. blimes de savoir être simples et humains; et que plus on est grand, plus on ignore l'art et l'affectation de le paroître.

Voilà, Messieurs, des objets dignes des muses et de vous. Heureux, si ne me sentant pas capable de partager avec vous la gloire de vos travaux, je pouvois du moins en être ici le témoin et l'admirateur; et si appelé ailleurs par les dévoirs de l'épiscopat, le regret de ne pouvoir jouir long-temps de l'honneur que vous me faites. n'égaloit le plaisir que je sens de l'avoir reçu.

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