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lie son ânon à la vigne, démontrent par surabondance e Jésus est Dieu (1). » Voltaire ne rit pas toujours. tion éclate quand il entend Pascal démontrer comme phéties devaient être obscures. « Quelle réponse de de fanatiques! Quoi! si Dieu parle par la voix d'un il inspire, il ne parlera pas clairement ! Quoi! le Dieu s'expliquera que par des équivoques qui appartien>onge (2) ! »

III

stes orthodoxes ne prouvaient qu'une chose, c'est héties sont un fondement ruineux pour le chriscomprit dans le camp réformé qu'il fallait se håter nner, si l'on voulait sauver l'édifice. Déjà au dix, Grotius donna ce conseil, et Semler, nous l'avons as ses sentiments. Le même instinct se fit jour en chose curieuse, ce furent les sauveurs en titre qui › premiers la preuve démonstrative de la révéent à contre-cœur, mais la nécessité les pressait, mment se défaire des prophéties, alors que les voquent à chaque page, alors que les défenseurs e s'y appuyaient comme sur un roc? On trouva Ité à se débarrasser de cette preuve incommode, u pour l'expliquer. « Les miracles seuls, dit un 1, démontrent la révélation. Si les évangélistes 'ions de l'Ancien Testament, c'est par voie d'allumodation, sans en prétendre tirer une preuve, ns éloigné et mystique (3). » Ainsi les prophéties et elles ne sont pas une preuve. Elles ne jouent très secondaire, ces prétentieuses prédictions ur avoir voulu s'élever trop haut, jusqu'au ciel, ées. Que les théologiens ne profitent-ils de la

perpétuelle. (OEuvres, t. XXVI, pag. 48.)

es, t. XXVI, pag. 53.)

II, pag. 430, ss.

il fallait donc tous les jours le rappeler à son devoir, lutter et combattre pour les institutions mosaïques. Depuis le retour de Babylone, les prophéties cessent. Pourquoi? Parce que depuis lors les Juifs observent les préceptes de la loi avec ce zèle, avec cette rigueur que l'on admire en eux jusqu'à nos jours.

Il faut ajouter un caractère à la prophétie, pour en compléter la définition les voyants parlent sous une influence divine. Spinoza explique ce fait. Il remarque que les Hébreux rapportaient tout à la Divinité, sans s'arrêter aux causes secondes et naturelles. Le prophète est un poète, un prédicateur lui plus que tout autre devait croire que le cri de la conscience qui le poussait à parler, était la voix de Dieu qui lui donnait mission de rappeler le peuple à l'observation de la loi. Il y a encore un élément des prophéties juives dont Spinoza ne parle pas, c'est la forme de prédiction qu'elles revêtent d'ordinaire. La critique moderne en trouve la raison dans les croyances des Hébreux. Ils ignoraient le dogme d'une vie future, tout en étant profondément convaincus de la justice divine. Cette justice devait donc s'exercer sur la terre, pour les individus et pour les nations. Ils croyaient que « la crainte de l'Éternel prolonge les jours, tandis que ceux des méchants sont abrégés. » Cette croyance était si enracinée, qu'elle devint comme l'essence des sermons prophétiques. Si le peuple de Dieu observe la loi, il prospérera. S'il viole l'alliance qu'il a faite avec son Dieu, il sera puni les Syriens, les Chaldéens, les Égyptiens, fondront sur lui, et exerceront les vengeances du Seigneur. Si les enfants d'Israël se repentent de leurs fautes, Dieu les délivrera de la servitude, et il répandra la loi sur le monde entier. Voilà le germe des prophéties messianiques. Elles s'expliquent par les espérances du peuple élu; ce qui détruit toute idée d'une intervention miraculeuse de Dieu.

Quand on considère l'œuvre des prophètes dans sa réalité historique, elle a une grandeur incomparable: c'est la poésie qui chante la loi morale, qui la prêche, et qui finit par l'inculquer dans les âmes. Le dix-huitième siècle ne pouvait pas rendre justice aux prophètes; il ne comprenait point le passé, il se contentait de le maudire. Mais à qui faut-il s'en prendre? Ce n'est pas aux libres penseurs. Quand on venait, au nom d'une prétendue révélation, leur imposer des croyances absurdes, quand on pré

tendait prouver la vérité de la révélation par des prédictions également absurdes, n'avaient-ils pas raison de traiter les prophètes de charlatans? « L'art de prophétiser, dit le baron d'Holbach, fut un vrai métier, ou si l'on veut, une branche de commerce fort lucrative. Les grands profits qui résultaient de ce trafic d'impostures, mirent de la division entre les prophètes juifs chacun traitait son rival de faux prophète. Il y eut toujours des querelles entre les imposteurs, pour savoir à qui demeurerait le privilége de tromper les hommes (1). >>

Le grand reproche que les libres penseurs font aux prophètes, c'est leur langage obscur. Nous laissons la parole à l'auteur des Lettres à Eugénie; on les attribue à d'Holbach, mais elles valent mieux que les écrits ampoulés et les divagations sans fin du baron allemand. «Quiconque examinera sans préventions les prophéties, ces prétendus oracles divins, n'y trouvera jamais qu'un jargon ambigu, inintelligible, absurde, entièrement indigne d'un Dieu qui aurait le dessein d'instruire son peuple de l'avenir. Il n'existe pas, dans toute l'Écriture sainte, une seule prophétie assez précise pour être littéralement appliquée à Jésus-Christ. Pour vous convaincre de cette vérité, demandez aux plus savants de nos docteurs quelles sont ces prohéties formelles dans lesquelles ils ont le bonheur de découvrir le Messie, vous verrez que ce n'est qu'à l'aide d'explications forcées, de figures, de sens mystiques qu'ils viennent à bout d'y trouver quelque chose de sensé et de les appliquer au Dieu fait homme qu'ils nous font adorer (2). » Inutile d'ajouter que tel était aussi l'avis de Voltaire. Il avait un grand respect pour Pascal; mais les Pensées sur les prophéties le mettaient hors des gonds. « En vérité, s'écrie-t-il, les prophéties qu'il cite ressemblent à Jésus-Christ comme au grand Thomas; et cependant à la faveur de la vaine apparence d'un sens forcé, un génie tel que lui prend toutes ces vessies pour des lanternes! Voilà à quel point de faiblesse les plus grands esprits peuvent arriver, quand la superstition a corrompu leur jugement (3).»

Si quelque prophétie, dit d'Holbach, se trouve vérifiée pour les chrétiens, c'est celle d'Isaïe: « En écoutant, vous entendrez, mais

(1) Le Christianisme dévoilé, pag. 79.

(2) Lettres à Eugénie, dans les OEuvres de Fréret, t. I, pag. 89, s.

(3) Voltaire, Lettre du 26 juillet 1733, à M. de Formont. (OEuvres, t. XLVI, pag. 317.)

il fallait donc tous les jours le rappeler à son devoir, lutter et combattre pour les institutions mosaïques. Depuis le retour de Babylone, les prophéties cessent. Pourquoi? Parce que depuis lors les Juifs observent les préceptes de la loi avec ce zèle, avec cette rigueur que l'on admire en eux jusqu'à nos jours.

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Il faut ajouter un caractère à la prophétie, pour en compléter la définition les voyants parlent sous une influence divine. Spinoza explique ce fait. Il remarque que les Hébreux rapportaient tout à la Divinité, sans s'arrêter aux causes secondes et naturelles. Le prophète est un poète, un prédicateur : lui plus que tout autre devait croire que le cri de la conscience qui le poussait à parler, était la voix de Dieu qui lui donnait mission de rappeler le peuple à l'observation de la loi. Il y a encore un élément des prophéties juives dont Spinoza ne parle pas, c'est la forme de prédiction qu'elles revêtent d'ordinaire. La critique moderne en trouve la raison dans les croyances des Hébreux. Ils ignoraient le dogme d'une vie future, tout en étant profondément convaincus de la justice divine. Cette justice devait donc s'exercer sur la terre, pour les individus et pour les nations. Ils croyaient que « la crainte de l'Éternel prolonge les jours, tandis que ceux des méchants sont abrégés. » Cette croyance était si enracinée, qu'elle devint comme l'essence des sermons prophétiques. Si le peuple de Dieu observe la loi, il prospérera. S'il viole l'alliance qu'il a faite avec son Dieu, il sera puni les Syriens, les Chaldéens, les Égyptiens, fondront sur lui, et exerceront les vengeances du Seigneur. Si les enfants d'Israël se repentent de leurs fautes, Dieu les délivrera de la servitude, et il répandra la loi sur le monde entier. Voilà le germe des prophéties messianiques. Elles s'expliquent par les espérances du peuple élu; ce qui détruit toute idée d'une intervention miraculeuse de Dieu.

Quand on considère l'œuvre des prophètes dans sa réalité historique, elle a une grandeur incomparable: c'est la poésie qui chante la loi morale, qui la prêche, et qui finit par l'inculquer dans les âmes. Le dix-huitième siècle ne pouvait pas rendre justice aux prophètes; il ne comprenait point le passé, il se contentait de le maudire. Mais à qui faut-il s'en prendre? Ce n'est pas aux libres penseurs. Quand on venait, au nom d'une prétendue révélation, leur imposer des croyances absurdes, quand on pré

tendait prouver la vérité de la révélation par des prédictions également absurdes, n'avaient-ils pas raison de traiter les prophètes de charlatans? « L'art de prophétiser, dit le baron d'Holbach, fut un vrai métier, ou si l'on veut, une branche de commerce fort lucrative. Les grands profits qui résultaient de ce trafic d'impostures, mirent de la division entre les prophètes juifs : chacun traitait son rival de faux prophète. Il y eut toujours des querelles entre les imposteurs, pour savoir à qui demeurerait le privilége de tromper les hommes (1). »

Le grand reproche que les libres penseurs font aux prophètes, c'est leur langage obscur. Nous laissons la parole à l'auteur des Lettres à Eugénie; on les attribue à d'Holbach, mais elles valent mieux que les écrits ampoulés et les divagations sans fin du baron allemand. «Quiconque examinera sans préventions les prophéties, ces prétendus oracles divins, n'y trouvera jamais qu'un jargon ambigu, inintelligible, absurde, entièrement indigne d'un Dieu qui aurait le dessein d'instruire son peuple de l'avenir. Il n'existe pas, dans toute l'Écriture sainte, une seule prophétie assez précise pour être littéralement appliquée à Jésus-Christ. Pour vous convaincre de cette vérité, demandez aux plus savants de nos docteurs quelles sont ces prohéties formelles dans lesquelles ils ont le bonheur de découvrir le Messie, vous verrez que ce n'est qu'à l'aide d'explications forcées, de figures, de sens mystiques qu'ils viennent à bout d'y trouver quelque chose de sensé et de les appliquer au Dieu fait homme qu'ils nous font adorer (2). » Inutile d'ajouter que tel était aussi l'avis de Voltaire. Il avait un grand respect pour Pascal; mais les Pensées sur les prophéties le mettaient hors des gonds. « En vérité, s'écrie-t-il, les prophéties qu'il cite ressemblent à Jésus-Christ comme au grand Thomas; et cependant à la faveur de la vaine apparence d'un sens forcé, un génie tel que lui prend toutes ces vessies pour des lanternes! Voilà à quel point de faiblesse les plus grands esprits peuvent arriver, quand la superstition a corrompu leur jugement (3). »

Si quelque prophétie, dit d'Holbach, se trouve vérifiée pour les chrétiens, c'est celle d'Isaïe : « En écoutant, vous entendrez, mais

(1) Le Christianisme dévoilé, pag. 79.

(2) Lettres à Eugénie, dans les OEuvres de Fréret, t. I, pag. 89, s.

(3) Voltaire, Lettre du 26 juillet 1733, à M. de Formont. (OEuvres, t. XLVI, pag. 317.)

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