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aux États-Unis d'Amérique, peut facilement être consulté (*) dans nos archives publiques; la Grande Nation n'a jamais existé; Wellington a battu Soult à Toulouse, Bonaparte à Waterloo, et Charles Lacretelle mérite, pour sa bonne foi historique, de s'asseoir au premier rang des écrivains frauçais.

Nous avons parlé de monumens durables: qu'on nous permette, à l'appui de notre assertion, un exemple entre mille. Le fils de Philippe, Alexandre, aborde à la côte d'A

(*) Nous tenons d'un honnête habitant des bords du Mississipi, durant la domination espagnole, M. F. Favre, que l'acte de cession de la Louisiane aux ÉtatsUnis d'Amérique, n'a jamais été public. Bonaparte mit dans son trésor particulier le prix de la vente de cette riche contrée, qui fut livrée pour moins de millions qu'elle ne valait de milliards, ainsi que l'a dit, à la tribune nationale, et avec connaissance de cause, l'honorable député du Loiret, M. Laisné de Villevesque. Charles - Maurice Talleyrand de Périgord, ministre des relations extérieures, toucha un fort potde-vin pour frais de négociation, etc., etc., et en acheta les terres, bois et château de Valençay, que les plaisans de la rive gauche du Cher ont surnommés la NOUVELLEORLÉANS.

frique, et aussitôt s'élèvent les murs de la florissante Alexandrie, qui ne s'attendait guère alors à ouvrir un jour ses portes aux Français vainqueurs de l'Égypte.

Nous le répétons, et cette répétition est le cri de la conscience, de la franchise et de la conviction, affecter la suprématie maritime, c'est outrager la majesté du Créateur; c'est insulter à la raison; c'est méconnaître les règles du simple bon sens; c'est fouler aux pieds les principes éternels qui servent de base à l'édifice social.

Quoi! l'horizon se charge au loin de vapeurs ardentes et sombres; le soleil pâlit; la surface des eaux, unie et sans mouvement, se couvre de couleurs lugubres; le ciel tendu et fermé de toutes parts, n'offre aux yeux qu'une voûte obscure que sillonne l'éclair; la foudre brise, à coups redoublés, cette barrière de tenèbres et de feux suspendus; des nuages épais roulent par masses dans les airs, tombent en torrens sur la mer et en bouleversent les abîmes; tout gronde, le tonnerre, les vents, les flots; un bruit épouvantable se

fait entendre; les vagues écumantes s'élèvent jusques aux cieux (1); des flottes sombrent; des équipages périssent corps et biens, et le maître souffre que les élémens déchaînés troublent impunément la paix de son empire!

Le maître! quel mot ridicule notre plume vient de tracer à propos de marine et de navigation! Le maître, c'est Dieu; lui seul possède tout, lui seul a tout créé. C'est lui qui a dit aux élémens, aux empires et aux terres (*): « Voilà vos bornes; ces bornes sont » la mer, vous n'irez pas plus loin. » Et il s'est trouvé des d'hommes assez peu réfléchis pour ne pas songer que, voyageurs sur le globe, ils ne pouvaient s'approprier ce que la nature avait rendu le patrimoine de tous; que même la possession une fois établie, elle ne devait être que momentanée et transitoire,

(*) Omnium autem unus Deus possessor et dominus est. Hic elementis, hic imperiis metas dedit, et terris metam, mare. Nihil ultrà est.

MORISOT., ORB. MARIT.

(1) BARTHÉLEMY.

semblable à un vaisseau qui passe, et mobile comme la mer qui souffre ce passage (*).

Quel patron de chaloupe, quel capitaine de navire, quel chef d'escadre, quel amiral oserait se vanter d'avoir enchaîné l'onde sur laquelle il vient de jeter l'ancre? Incessamment agitée par le vent, soumise à l'inévitable action des marées, balancée par son propre poids, cette même onde ne reste jamais à la même place; un flot chasse un autre flot. C'est là, et là seulement qu'existe le mouvement perpétuel, ce frivole objet des recherches de tant de savans! Le flux et le reflux, détruisant toute justesse de calcul, la vérité de ce que nous avançons est telle, que l'homme, en mer, loin de connaître ce qu'il possède, ignore jusque à la profondeur du gouffre toujours prêt à l'engloutir. Autant donc il serait absurde de dire que l'aigle, l'épervier,

(*) Omnium est, quod omnibus natura exposuit, quod occupare non potes dùm præteris; et, si quâ prætereuntium possessio foret, momentanea esset et transitoria, similis navi quæ transit, et pelago per quod fit transitio.

MORISOT., ORB. MARIT.

l'autour et quelques autres puissances aériennes, ont seuls le droit de planer dans les cieux, et que la hardiesse de leur vol leur en soumet l'empire, au préjudice des autres oiseaux de moindre dimension, même de la mouche qu'on rencontre partout, et sous diverses couleurs; autant il serait ridicule d'avancer qu'un vaisseau, une flotte, peuvent affecter la propriété d'un élément qui veut bien leur permettre de glisser, sans trop appuyer, sur son sein (*).

La force fait le droit : ce droit est une injustice; mais le faible est obligé de le reconnaître. C'est ainsi que l'eau mine la terre, et que l'air les maîtrise toutes deux (**).

(*) Pelagus tenere non potes, etiam dùm in anchoris stas; effluit enim vel vento, vel æstu agitatum, diversumque à primo semper, quod succedit, est; ità ut nescias quid possideas, vel potiùs, quodnam te possideat. Ridiculum enim esset dicere hanc navim, aut dùm vo

classem, æquor possidere, nisi et avem aera,

lat, possidere dicas.

MORISOT., ORB. Marit.

(**) Quod majus est, possidet quod minus est. Ter

ras aquæ, utrasque aër possidet.

Ibidem.

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