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Petit-fils d'une sœur de Frothon, et seul rejeton de la famille royale, Hotter équippe une flotte, mouille au port de Roschild, et y est proclamé roi, au nom de la nation. Paisible possesseur du Danemarck, il veut épouser la fille du souverain de la Norwége, et se met en mer pour l'aller chercher. Deux rivaux se trouvent sur sa route, Gelder, prince saxon, et Balder, prince danois; il livre deux combats au premier et le tue; il défait et chasse le second dans le détroit qui porte son nom, Balder-Sund. Revenu à la charge avec de nouvelles forces, Balder perd la bataille et la vie.

Les Vandales ayant refusé à Roderic le tribut qu'ils payaient à son père, ce prince, récemment monté sur le trône, arme aussitôt et va à la recherche de leur flotte. En ayant trouvé une partie sur les côtes de Suède, il l'attaque, et sort vainqueur du combat; le reste, qui était à l'ancre dans les ports, apprenant cette déroute, n'ose

se mettre en mer.

Appelé à tenir les rênes du gouvernement, Huglet trouve le royaume ruiné, les finances dispersées, le trésor épuisé; le commerce et la navigation rendent bientôt à ses états leur première splendeur. Ses sujets apprennent par là combien sont immenses les ressources que peut procurer

la marine. Jaloux de la prospérité dont jouit Huglet, ses voisins tardent peu à devenir ses ennemis. Le plus formidable est le roi de Suède; Huglet le bat sur mer, se met à la tête de son armée de terre, pénètre dans son royaume et l'en chasse.

Fridlef arme une flotte considérable, descend en Irlande et soumet cette île. Espérant un succès pareil dans la Grande-Bretagne, il y pénètre; mais la fortune l'abandonne, et ce n'est qu'à la faveur d'un stratagème, dont nous sommes loin de garantir l'authenticité, que, vaincu, il regagne ses vaisseaux. Ayant fait mettre debout et ranger en bataille tous les soldats tombés dans le combat, cette armée de cadavres trompe l'ennemi, qui se dispose à soutenir l'attaque, tandis que Fridlef, mettant à profit l'erreur des Anglais, remonte sur son bord.

Au temps de la naissance de Jésus-Christ, et l'an 1er de l'ère chrétienne, la marine danoise jouissait de la plus grande réputation. On rapporte d'Oddo, pirate fameux, qu'il était si habile marin, que ses contemporains le regardaient comme un magicien qui avait à ses ordres les vents et les flots. Nommé par le roi de Suède amiral d'une flotte destinée à combattre Oddo Éric, naturellement brave, mais qui n'ignorait

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pas combien il était difficile et dangereux d'attaquer un homme que l'on croyait avoir enrôlé (*) les démons dans sa milice, opposa la ruse aux maléfices, et fit pendant la nuit percer sous l'eau, à l'aide de plongeurs hardis, tous les vaisseaux de son adversaire. Le matin, comme ils commençaient à s'enfoncer, Éric les attaqua; mais les Danois, uniquement occupés à se garantir du naufrage, ne purent repousser l'ennemi, et périrent tous avec leur flotte.

Strunic, roi des Vandales, ayant fait une irruption dans la partie méridionale de la Cimbrie, Frothon fit équiper huit vaisseaux qui le mirent en fuite. Il s'empara même de laVandalie, et fut le premier prince danois qui prit le titre de roi des Vandales. Les auteurs varient à ce sujet; mais un point sur lequel ils sont tous d'accord, c'est que Frothon répudia la fille du roi des Huns, et que ce dernier, pour venger cet affront, arma contre le Danemarck, et engagea dans sa querelle presque tout l'Orient. Les troupes que lui fournirent ses alliés formaient un effectif de neuf cent mille combattans, commandés par soixante-dix

(*) On croyait alors à la magie; ainsi pensaient le peuple et les grands. Laissez faire les moines; quelques lustres plus de tard, on croira de bonne foi, ou on affectera, par intérêt, croire aux miracles.

neuf rois; d'autres ajoutent à ce nombre, et parlent, les uns de cent soixante-dix rois, les autres de cent soixante-six. Auteur rempli de fables (*), Saxon le Danois ne cite que six rois, qui avaient chacun une flotte de cinq mille vaisseaux. Frothon de son côté arma puissamment, et mit en mer des forces nombreuses qu'il voulut commander lui-même. Ayant offert le combat aux ennemis, qui l'acceptèrent, il prit le vaisseau amiral et celui qui le montait. Cette capture décida de la victoire; Frothon s'empara de plusieurs vaisseaux, le reste chercha son salut dans la fuite.

En guerre avec le roi de Norwége, Frothon arme sur terre et sur mer. La flotte, dont il s'est réservé le commandement, se compose de trois mille vaisseaux. Le combat qu'il livre est terrible et sanglant, et la victoire ne se déclare pour lui qu'après avoir été long-temps disputée. Frothon ne ramena dans ses ports que deux cents bâtimens. Son armée de terre vainquit également l'ennemi, et la Norvége, dans ces deux échecs, perdit la cinquième partie de sa population. Le monarque danois entreprit encore d'autres expéditions qui furent couronnées du succès; il donna la chasse à des pirates bretons, en purgea

Hist. Gén, de la Marine.

les mers, descendit en

descendit en Angleterre, battit son roi,

et fit dans l'île un riche butin.

Olaüs, à l'article de la mort, fait entre ses deux fils le partage de son royaume; l'un commande sur mer, la terre obéit à l'autre.

Tranquille et heureux, Haldan régnait depuis trois ans sur le Danemarck, lorsqu'il céda la couronne à son frère, pour embrasser la profession de pirate, honorable, comme nous l'avons déjà dit, dans ces temps reculés. Il employa trois autres années à courir les mers, portant le ravage et la désolation dans les îles de la Baltique.

Désirant épouser la fille de Ringon, roi de Norwége, Omund lui déclara la guerre, afin que, témoin de sa valeur, ce prince pût le croire digne de devenir son gendre. Il équipe une flotte nombreuse, entre en Norwége et ravage le pays. A la première nouvelle des hostilités, Ringon, qui était en Irlande, vole au secours de ses États; mais Omund, pour l'empêcher d'y rentrer, marche à sa rencontre, le joint, et lui livre bataille. De part et d'autre on fait des prodiges de valeur; la nuit met fin à cette lutte sanglante; les Danois et les Norwégiens se retirent avec une perte égale. Cependant Omund, qui a reçu des renforts en hommes et en vaisseaux, recommence le combat; la victoire même est près de couronner ses efforts,

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