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sait en Angleterre, à l'effet d'y attaquer Alectus, qui, après avoir assassiné Carausius, dont il était le lieutenant, lui avait succédé. Un grand nombre de Francs, qu'avait attirés le nouveau tyran dans son île, y faisaient la principale force de son armée; mais, mal secondés par les autres troupes, ils ne purent résister aux Romains, et leur bravoure ne fit qu'accroître leur désastre (1). Alectus lui-même, blessé à mort, resta sur le champ de bataille. Constance, après cette victoire, reconquit l'Angleterre, la réunit à l'Empire, et mérita par ses hautes vertus, sa sagesse et son courage, l'estime et l'amour des peuples. Enfin nous perçons la nuit des temps: temps: quoique douteuse encore, la lumière paraît, et bientôt, libres de toute entrave, nous pourrons, à l'aide de documens authentiques, marcher d'un pas aussi ferme que sûr, dans la carrière que nous

nous sommes ouverte.

Forcé de déposer la pourpre impériale, Augustulus a cessé de régner (*). Avec lui périt

(*) On a remarqué comme une singularité, que le dernier empereur romain ait été appelé Auguste, comme le premier, et que son prédécesseur ait porté le nom de Jules.

Dict. Hist.

(1) ANQUETIL.

སྐ

l'empire d'Occident, et Rome, l'altière Rome, reconnaît pour maître un roi barbare dont le titre avait été si odieux durant tant de siècles. Odoacre donne des lois dans l'antique capitale du monde; la terre change de face; les Goths habitent l'Espagne; les Anglo-Saxons passent dans la Grande-Bretagne; les Français s'établissent dans les Gaules; les Allemands s'emparent de la Germanie; les Hérules et les Lombards occupent l'Italie: la barbarie les accompagne partout. Les monumens de sculpture et d'architecture sont détruits; les chefs-d'oeuvre de poésie et d'éloquence d'Athènes et de Rome sont négligés; les beaux-arts se perdent; les hommes, plongés dans une grossière férocité, ne savent plus ni penser ni sentir; et c'est ainsi que croule le grand et vaste édifice de la puissance romaine, que l'on a comparée au Rhin, qui n'est plus qu'un ruisseau lorsqu'il se jette dans l'Océan (1).

Tout ce qui va suivre, jusqu'au règne d'Alfred le Grand, méritant moins le nom de conquêtes que celui d'invasions, ce sera sommairement que nous en tracerons les détails, et seulement encore parce qu'ils appartiennent à l'histoire générale de la marine.

(1) MONTESQUIEU.

INVASIONS DANS LA GRANDE-BRETAGNE.-HARALD, ROI DE DANEMARCK.

Heureux dans toutes ses guerres, Harald voulant, à l'exemple de ses prédécesseurs, essayer si de plus grandes entreprises dans des contrées lointaines lui réussiraient, mit à la tête de ses troupes deux capitaines que lui procura la soumission de la Vandalie, et prépara en même temps deux expéditions. Ce fut sous leur conduite que les Danois firent deux descentes, l'une dans la Grande-Bretagne, l'autre dans l'Aquitaine. On ne s'occupait point alors à s'emparer d'un territoire pour le conserver et s'y établir, à moins qu'il ne fût à la bienséance du vainqueur, ou que la nécessité n'obligeât à le conserver. C'étaient plutôt des irruptions, dont ordinairement l'espérance du butin ou le désir de la gloire étaient le but unique. C'étaient des armées de terre ou de mer quil, comme des torrens, inondaient des royaumes entiers, et se dissipaient ensuite d'elles-mêmes, ne laissant après elles que des traces funestes de leurs ravages et de leurs cruautés. Telles furent les deux expéditions des Danois en Angleterre et en France. Le pillage, l'incendie signalèrent leur présence, et ils se rembarquè

rent, en emportant un butin immense des pays qu'ils avaient désolés.

IDA, ANGLAIS D'ORIGINE.

Le bruit de la mort d'Arthur, roi d'Angleterre, s'étant répandu en Allemagne, plusieurs peuples, instruits que les Bretons, consternés de cet événement, manquaient de force et de courage pour se défendre, résolurent de passer la mer et de s'établir par la force des armes dans cette île voisine du continent. Ida, Anglais d'origine, embarqua sur quarante vaisseaux un grand nombre de familles anglaises, et les débarqua à Flambourg, dans la province d'Yorck, où il trouva les SaxonsNorthumbles disposés à les recevoir, parce qu'ils étaient fatigués de la domination du roi de Kent. Les uns et les autres reconnurent Ida pour leur roi, sous le titre de Northumberland, c'est-à-dire sous celui du pays situé au nord de Thumbert; ce qui forma le cinquième royaume fondé dans la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons, que Wortigern avait appelés dans cette île comme troupes auxiliaires.

CRIDA, ANGLAIS D'ORIGINE.

Une flotte considérable, la plus nombreuse qui fût encore venue d'Allemagne, opéra une

descente sur les côtes de la Grande-Bretagne. Elle portait des Anglais aguerris, que commandait un chef de la même nation, nommé Crida, qui, ayant débarqué, traversa comme un torrent le royaume d'Estanglie, et s'avança yers le milieu de l'île sur les terres des Bretons, qui n'opposèrent aucune résistance. Profitant de la terreur qu'il avait inspirée, Crida s'étendit dans toutes les directions, se rendit maître de la campagne, et chassa devant lui ces timides ennemis, qui cherchèrent vainement des asiles dans les villes murées, et finirent par se rendre à discrétion. Crida s'empara de tout le pays compris entre Thumbert, la Saverne et la Tamise, qui le bornaient au nord, à l'ouest et au sud. Du côté de l'est, il avait pour limites les royaumes d'Essex et d'Estanglie. De toutes ces conquêtes, Crida forma un royaume plus grand et plus considérable qu'aucun de ceux fondés précédemment par ses devanciers conquérans, sous le nom de royaume des Middel-Anglès, c'est à dire Anglais du milieu.

EGBERT, ROI D'ANGLETERRE.

Devenu roi de toute l'Angleterre par l'extinction de l'heptarchie des Anglo-Saxons (l'anéantissement des sept royaumes, considérés comme

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