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S.O

B

Δ O D

N.E

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Fig. 15.

Coupe en travers de la Blanche à l'Hermite ou Serre

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Ces deux groupes de moraines sont admirablement conservées, car la Blanche, pour traverser les 2 km. 500 qui les séparent, s'est creusé un lit entre la masse moranique et le flanc rocheux de la rive droite; et, pour franchir la grande moraine frontale de chaque groupe, elle s'est creusé, sur l'éperon de chaque tournant rocheux de la rive droite ensoleillée, un cañon en pleine roche du lias. Ces cañons de moins de 30 à 50 m. de longueur; 12 à 15 m. de profondeur et 4 à 7 m. de largeur n'isolent, entre la rivière et la moraine, que de faibles lames rocheuses qui ont été cependant suffisantes pour défendre les boues glaciaires instables contre les érosions de la rivière.

Le creusement de ces cañons adventifs dans la roche en place et qui n'a isolé que des lames rocheuses de quelques mètres seulement d'épaisseur, n'a pu se produire qu'avec la présence du glacier. Le processus en est, ce nous semble facile à saisir :

Au printemps, au moment des pluies et de la fusion des neiges hivernales du bassin supérieur, les eaux s'accumulaient en amont de la moraine frontale et auraient fini par la surmonter et l'emporter, si elle n'avait été couronnée par le glacier qui ajoutait sa force vive à celle de la moraine et qui réparait incessamment ses pertes par la progression incessante de toute sa masse.

Or, par l'orientation de ces deux tronçons de la vallée,

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la rive gauche se trouve abritée contre le rayonnement solaire dans un ubac prolongé, tandis que la rive droite est franchement exposée au midi. Sous l'influence de la réverbération, les parois de la rive droite s'échauffaient donc et déterminaient la formation d'une crevasse marginale dans laquelle les eaux retenues à l'amont trouvaient un passage. Le phénomène, durant tout l'été, et se reproduisant à chaque printemps, facilita, à la longue, le creusement des cañons et l'élection de ces emplacements pour ia rivière; car ces cañons se trouvant en contre-bas de la plaine de Seyne, Chardavon, Sélonnet, donnaient passage, non pas à des eaux claires d'un lac formé sur cette plaine, mais à des eaux torrentielles chargées de matériaux propres à faciliter l'érosion dans les cañons rocheux.

Cañons adventifs de Blache-Breiche. A 10 km. à l'aval du confluent de la Blanche, la Durance reçoit, à l'alt. de 595 m., dans le défilé du Pont de l'Archidiacre, le torrent de Blache-Breiche dont le cañon et le cône de déjections, orientés du Sud au Nord, n'ont ensemble qu'une longueur de 1.800 mètres. A cette distance, et vers l'altitude de 720 m., le cañon de Blache-Breiche bifurque en T et les deux branches venues l'une de l'E. l'autre de l'O., se coudent ensuite veres 500 m. pour se diriger au Sud vers les hauteurs du Montsérieux (alt. 1595 m.).

-O D

t

B

Fig. 16.

Coupe d'un des ravins de Blache-Breiche (rive gauche).

Echelles: long. I 20.000; haut. I: 10.000.

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Légendes: g, glaciaire à blocs; - g, glaciaire sableux; g1, glaciaire d'argiles homogènes; t, ruines d'une tuilerie romaine; ravin latéral; B. cañon adventif de Blache-Breiche;

schisteux.

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1, lias

N

Sur tout leur parcours au-dessus de leur confluent, les rives extérieures des deux ravins sont constituées par les calcaires schisteux du lias qui forment les deux collines secondaires de Piégut et de Venterol, tandis que les rives intérieures sont formées par la nappe morainique de 6 kin. carrés, qui a comblé cette sorte de conque sur une puissance moyenne de 350 mètres.

Vers 200 m. en amont de leur confluent, les cañons des deux ravins sont chacun établis dans un chenal rocheux à berges à pic sur une profondeur de 5 à 8 m. et une longueur de moins de 25 mètres.

Les eaux pluviales ont isolé des lames de schistes calcaires qui limitent au Sud les deux ravines, et l'on peut prévoir que les érosions futures, après avoir enlevé encore 3 à 4 mètres de boues glaciaires remettront les deux ravines dans leur unique lit préglaciaire.

Le creusement de ces deux tronçons de cañons dans la roche en place nous semble d'interprétation tout à fait analogue à celle que nous avons donnée pour ceux de la Blanche. Quand le golfe de glace que le glacier durancien projetait dans Blache-Breiche n'eut plus qu'une puissance d'environ 150 m., il barrait, aux eaux de fusion provenant, soit du front du golfe de glace, soit du ruissellement du haut vallon, leur écoulement vers la Durance. Or, grâce à l'exposition en plein soleil de midi des rives rocheuses extérieures, il dut se former des crevasses marginales dans lesquelles trouvèrent passage les eaux d'amont qui purent s'ouvrir, grâce à ces circonstances, un cañon dans la petite protubérance des croupes rocheuses.

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Cañon adventif des Richards (Isère). En juillet 1904, au cours d'une exploration à travers les dépôts morainiques de la vallée du Drac, en compagnie de notre illustre ami l'explorateur des Abimes souterrains, M. E.-A. Martel, nous constations entre Mens et Clelles, sur la Vanne, l'existence d'un cañon, creusé dans un faible éperon rocheux et rappelant par les conditions qui l'accompagnent toutes les particularités de ceux que nous venons de signaler dans les vallées de la Durance.

Ce cañon est situé au Sud du hameau des Richards, près du moulin Borel. La lame rocheuse qui lui sert de rive gauche est adossée à une moraine frontale. Cette moraine frontale fut édifiée par une des digitations du golfe de glace qui, en se détachant du glacier du Drac, remontait l'étroite gorge de l'Ebron et venait, vers l'altitude de 720 m., irradier son front au fond du cirque que contourne la voie ferrée entre Clelles et Saint-Maurice.

Les eaux des parties supérieures du Trièves, en s'écoulant vers le fond de cet entonnoir, rencontrant la moraine frontale des Richards et le front de la hernie glaciaire, devaient s'accumuler et chercher un passage pour s'écouler vers l'Ebron. Celles de la Vanne le trouvèrent dans la crevasse marginale que le rayonnement solaire devait produire sur la rive rocheuse ensoleillée des Richards. A la longue ces eaux se creusèrent un nouveau lit entre la roche et la moraine et franchirent le petit éperon schisteux en se creusant un cañon en pleine roche.

De nos jours, les eaux pluviales ont notablement réduit la puissance de la moraine frontale qui ne domine plus le cañon que de 3 à 4 mètres. Et il est à prévoir, qu'avant peu, une trombe de quelques mètres d'eau débordant pardessus le faible bourrelet d'argile, rétablira, en quelques heures, la Vanne dans son lit préglaciaire.

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L'imagination populaire veut au récit de son inqualifiable lâcheté, un épilogue qui la satisfasse, et c'est dans les Alpes qu'elle le place, en ornant une tradition sans doute véridique de ces détails merveilleux dont l'âme des masses fut toujours si féconde.

J'ai recueilli en maints endroits, aux bords du Rhône, comme cu fond des Alpes, le récit qui va suivre; je lui ai donné celui des théâtres et j'emploie celle des variantes qui m'ont le plus particulièrement frappé. S. M.

LE GLACIER DE PILATE

Après la mort du « Juste », qu'à peine arrivé dans sa province, il avait si lâchement sacrifié à la haine des prêtres juifs, la Judée devint insupportable à Pilate.

C'est en vain que le gouverneur romain avait crû laver sa conscience, comme il s'était lavé les mains! L'image du Christ odieusement flagellé, honteusement mis à mort, le poursuivait avec obstination. Ses nuits étaient troublées par le souvenir du « Nazaréen », dont Lentulus, son prédécesseur, homme droit et probe, avait tracé au Sénat

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