A la suite, on trouve la note que voici : La communauté de St-Eusèbe paye la dixme à La Motte à la quotte 25o, à Charbillac à la 30°; mais c'est très peu de chose, et au s' curé du lieu, une partie à la 30° et l'autre, à la 50o. Pour la 24o, il nous est impossible de le sçavoir, parce que M. de Bernard, notre curé, est mort sur la fin de l'été1. Il a laissé M. son frère pour héritier, qui a fait ramasser la récolte, et comme il habite Feissal en Provence, il ne nous est pas encore possible d'en connaître le produit; et, les années précédentes, M. notre curé la distribuait lui-même, sans en faire part aux officiers. 1 Louis de Bernard, curé de St-Laurent-en-Beaumont, nommé curé de St-Eusèbe, le 5 juil. 1757, mort le 14 juin 1788, à 63 ans (G. VI, `p. CCIX). TROUVAILLE D'UN MOULE DE FONDEUR DE BRONZE SAINT-PIERRE-AVEZ (Hautes-Alpes) Par M. PAUL PLAT Il y a deux ans, un cultivateur de St-Pierre-Avez, petite commune du canton de Ribiers, trouvait dans un bois, au lieu dit « La Réserve », non loin du col qui conduit dans la vallée du Jabron, une pierre qui attirait son attention par les dessins en creux qu'elle portait. Il s'empressa de ramasser ce caillou qui, étant de petit volume, n'était ni trop lourd ni trop encombrant et l'emporta chez lui. A la première occasion il me le montra et je pus facilement me rendre compte que je me trouvais en présence d'un moule de fondeur de l'âge du bronze, malheureusement écorné. Ce moule est rectangulaire, mais il en manque à peu près la moitié enlevée par cassure; il est en pierre tendre se travaillant facilement et de couleur grisâtre. C'est une roche talqueuse comme on en rencontre dans les Alpes françaises ou italiennes et avec laquelle se fabrique la poudre dite de savon. Elle mesure environ o m. 06 de largeur, o m. 13 de longueur et environ o m. 035 d'épais seur. Sur la face principale est creusé un moule de pointe de lance très bien exécuté (fig. 1)', avec arête médiaire très prononcée; malheureusement la pierre est cassée vers le retrécissement qui précède la douille et on ne peut voir que la lance. Le jet de métal fondu, devait avoir lieu du côté de la douille mais cette partie du moule a disparu. Des rainures, destinées sans doute à recevoir des coins, dont le but était d'empêcher les deux parties du moule de glisser l'une sur l'autre et par conséquent de se déplacer pendant la fonte, sont creusées en croix vers la pointe de la pique. Le moule de cette pointe de lame mesure o m. 095 de long et autant qu'on peut en juger l'arme qu'on y coulait devait mesurer environ o m. 20 de long et était légère et très élancée. Une rainure creusée en prolongement de la pointe a dû servir d'évent ou trou d'air. Sur les deux faces latérales de cette pierre sont creusés des moules de lames de poignard (fig. 3), à peu près identiques. Ces deux moules devaient donner des lames mesurant o m. 022 au talon, mais celle de gauche ne devait mesurer que o m. 15 à la cassure du moule, alors que celle de droite mesurait o m. 019 au même endroit, ce qui pourrait faire supposer que cette dernière était plus longue. Ici le jet de métal fondu avait lieu du côté du talon où l'on voit encore l'évasement destiné à le recevoir. Cet évasement se trouvait du côté opposé à celui de la pointe de lance; de cette façon on ne pouvait pas utiliser les trois moules en même temps, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas couler les lames de poignard en même temps que la pointe de lance. Ce moule a du beaucoup servir, surtout du côté de la pique à en juger par la couleur rouge que la chaleur du métal fondu a fait prendre à la pierre. La figure i montre ce moule de face; la figure 2 donne la coupe de son évidement. 'La figure 3 montre ce moule de face; la figure 4 donne la coupe de son évidement. |