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Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou.

LIVRET

DE

L'ÉCOLE DES CHARTES

PUBLIÉ PAR

LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE DES CHARTES

PARIS

LIBRAIRIE D'ALPHONSE PICARD

Rue Bonaparte, 82

M DCCC LXXIX

LIVRET

DE

L'ÉCOLE DES CHARTES.

I.

NOTICE HISTORIQUE SUR L'ÉCOLE DES CHARTES.

L'École des chartes est aux sciences historiques ce que peuvent être à la fois, aux sciences mathématiques, l'École polytechnique et l'une des écoles spéciales ou d'application. L'enseignement de cette École, qui réunit la pratique à la théorie, a pour objet l'étude approfondie des sources de notre histoire, et la mise en œuvre des matériaux de tout genre que nous ont laissés les siècles antérieurs. Le but de l'institution est de former des érudits, et plus spécialement des archivistes, des bibliothécaires, des auxiliaires de l'Académie des inscriptions, etc.

Dès les premières années de ce siècle, on comprit combien la suppression des ordres religieux, et en particulier de la congrégation de Saint-Maur, était préjudiciable au progrès des sciences historiques. En 1807, le ministre de l'intérieur, M. de Champagny, duc de Cadore, proposa à l'Empereur, dans un Rapport sur les moyens d'encourager la culture des lettres, de créer une espèce de nouveau PortRoyal, où des savants âgés formeraient aux travaux de

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l'érudition des jeunes gens distingués par leurs études et portés par un goût spécial vers les sciences historiques'. Napoléon approuva l'idée, mais demanda de plus grands développements 2. Peu de temps après, le ministre lui soumit un plan plus détaillé 3. L'auteur de ce projet était M. le baron de Gérando, secrétaire général du ministère de l'intérieur, qui dès cette époque avait conçu l'idée de la création d'une École des chartes 4. Dans un rapport du 18 mars 18075, le ministre proposait en outre à l'Empereur la création d'une école spéciale d'histoire de France : « Le goût de l'érudition s'est affaibli parmi nous, disait « le ministre, à mesure que celui des productions frivoles « s'est développé. Les grandes recherches ne sont plus « entreprises. Cet enseignement pourrait embrasser quel«ques parties de la biographie, de l'archéologie. Il ferait << mieux observer les révolutions de la langue. Il protégerait « le maintien des traditions. Il rendrait à l'étude quelques << débris précieux de notre ancienne littérature. »

L'Empereur fit quelques modifications à ce nouveau projet du ministre. Dans des observations dictées au château de Finckenstein, le 19 avril 1807, il reconnaît la possibilité et l'utilité d'une école spéciale d'histoire et de géographie « La manière de lire l'histoire est, à elle « seule, une véritable science... La connaissance et le << choix des bons historiens, des bons mémoires du temps, « est une connaissance utile et réelle. Si dans une grande

1. Voy. Bibl. de l'Ecole des chartes, 2e série, t. IV, p. 155 et s. - Voy. aussi le discours de M. Letronne, directeur de l'École des chartes, à la séance solennelle d'inauguration du 5 mai 1847; ibid., t. III, p. 450 et suiv.

2. Voy. la note en date du 7 mars 1807, au camp impérial d'Osterode; Bibl. de l'Ecole des chartes, 2° série, t. IV, p. 156.

3. Ibid., p. 159, 160 et 161.

4. Voy. une lettre du 6 avril 1839; ibid., 1 série, t. I, p. 23, dont nous donnons des extraits plus loin, p. 71.

5. Bibl. de l'Ecole des chartes, 2° série, t. IV, p. 157 et 158.

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