Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

une toute pareille à S. Exc. Les convives étaient au nombre de soixante. La bégoum ne permit à aucune femme de s'asseoir au banquet; elle seule croyait avoir le droit de se mêler parmi les hommes. Cette femme remarquable mourut octogénaire au mois d'avril 1836. La compagnie des Indes hérita de ses domaines et de ses revenus, évalués 2 millions et demi sterling, ou 60 millions de francs. A-T.

SUNDARU, prince et poète indien, fils du roi de Kantschipur. Ses malheurs, sa passion l'ont rendu célèbre parmi les littérateurs sanscrits. Amoureux de la belle Vidya, fille de Vira-Singhi, souverain de Burdwem, il voulut l'enlever; mais il tomba dans les mains d'un père irrité qui le condamna à mort. C'est dans le cachot où il était renfermé qu'il composa des vers, où l'on trouve des pensées gracieuses et une passion véritable au milieu de toute l'exubérance d'images et du luxe de diction des beaux esprits de l'Orient. Un orientaliste prussien, P. Bohlen a fait connaître ces poésies pour la première fois, en les publiant à Berlin en 1834, avec une traduction latine et des commentaires.

B-N-T.

SUPERCHI (JEAN-FRANÇOIS), littérateur italien du XVe siècle, naquit à Pésaro, et, mécontent de son nom, le changea en celui de Philomusus. En 1489, il reçut de l'empereur Frédéric II! le titre de poète lauréat. Après avoir longtemps professé les belles-lettres à Udine, il fut appelé, en 1506, à Vérone pour occuper la chaire que Bembo venait de quitter. La date de sa mort n'est pas bien connue, mais elle ne saurait guère dépasser l'époque que nous venons d'indiquer. Superchi a

laissé un grand nombre de vers latins dont la majeure partie est demeurée inédite. Une faible portion d'entre eux a été s'ensevelir dans le tome VII des Carmina illustrium poetarum latinorum, collection due aux soins du savant J. Lamy, et publiée à Florence, 1719-1726, 11 volumes in-8°. Tiraboschi, dans son Histoire de la littérature italienne, tome XXV, p. 61, et Lancetti dans ses Memorie in poeti laureati, p. 230, donnent sur cet écrivain des détails plus étendus, mais d'un trop faible intérêt pour trouver place ici. B-N-T.

SUPERVILLE (DANIEL DE), théologien protestant, naquit en 1657, à Saumur, et y fit de trèsbonnes études, qu'il alla continuer à Genève sous les plus habiles professeurs. En 1685, il passa en Hollande; devint ministre de l'église wallone de Rotterdam, et mourut en cette ville le 9 juin 1728. Il s'est surtout distingué dans la prédication. En 1691, il prêcha à La Haye, devant le roi d'Angleterre Guillaume III. Ce prince avait désiré qu'on ne le louat point, mais Daniel, dit Bayle (1), sut faire fumer l'encens d'une manière indirecte et adroitement ménagée. Il est auteur des ouvrages suivants, fort estimés dans sa communion: I. Les Devoirs de l'Église affligée, Rotterdam, 1691, in-8". II. Sermons sur divers textes de l'Écriture sainte, ibid., 1702 et 1705, 3 vol. in-8°. Ces sermons ont eu sept ou huit autres éditions, dont les dernières sont en 4 et 5 vol. in-8°. Ill. Les Vérités et les devoirs de la religion chrétienne, ou Catėchisme pour l'instruction de la jeu

(1) Lettre à M. Minutuli, du II mars 1691.

nesse, Amsterdam, 1708 et 1755, in-8°. C'est probablement un extrait de ce livre qu'on a réimprimé plusieurs fois sous le titre d'Éléments du Christianisme, ou Abrégé des Vérités et des Devoirs, etc., à l'usage des enfants, dont la dernière édition est de Caen, 1825, in-12. IV. Le Vrai communiant, ou Traité de la sainte Cène et des moyens d'y bien participer, Amsterdam, 1718; édit. la plus récente, Nîmes, 1817, in-12. Barbier (Dictionnaire des Anonymes, uo 9070 ) met Daniel de Superville au nombre des savants qui ont travaillé au Journal littéraire de La Haye; mais ce peut être, comme il le dit, après la reprise de ce journal en 1729, puisque, suivant les biographes, Daniel n'existait plus à cette époque. Il n'a pu concourir qu'aux volumes qui parurent de 1713 à l'interruption de 1722. SUPERVILLE (DANIEL DE), fils du précédent, vint au monde à Rotterdam, le 2 décembre 1696. Il étudia d'abord la jurisprudence, ensuite la médecine, et reçut le bonnet doctoral à Utrecht en 1716. Après plusieurs voyages, il s'arrêta en Prusse et fut nommé professeur d'anatomie et de chirurgie à Stettin, où les honneurs et la considération qu'il obtint semblaient devoir le fixer. Mais l'amour du changement ou des of fres plus avantageuses qui lui furent faites l'attirèrent près du margrave de Bayreuth, dont il devint le médecin, et à la cour duquel il termina sa carrière vers 1770. On lui doit une traduction française, que l'on recherche encore, parce qu'on n'en a point d'autre, de l'Improvement of the mind, d'Isaac Wats (voy. ce nom, L, 286); elle est intitulée : La Culture de l'esprit, ou Direction pour faciliter l'acqui

sition des connaissances utiles, traduit de l'anglais, Lausanne, 1762, in-12; nouvelle édition, retouchée avantageusement, ibid., 1782, in-12. Quant aux écrits relatifs à sa profession, au nombre de six, tant latins qu'allemands, comme ils sont à peu près sans importance, nous renvoyons, pour leurs titres, à la Biographie médicale, de Panckoucke, laquelle nous a fourni presque tous les renseignements qui précèdent. Elle nous apprend encore que, dans une dissertation sur les monstres, qui fait partie des Transactions philosophiques, notre auteur a adopté le système des animalcules spermatiques et donné une théorie bizarre des monstruosités.

B-L-U.

SUPINAS (ANGELUS-CATO), savant du XVe siècle, a été mis par de Lalande (1) à la tête de la nombreuse phalange des modernes cométographes. A ce titre, nous lui donnons une petite place dans cette Biographie, où l'on s'est toujours plu à mentionner les hommes qui ont fait les premiers pas dans la carrière des sciences, des arts et des lettres. Nous devons toutefois associer à Supinas deux de ses contemporains, Georges Arzet et Conrad Thurecensis. Its observèrent tous les trois, en des lieux différents, la comète qui parut en janvier 1472, et tous les trois ils rendirent compte de leurs observations. Corneille de Beughem (Incunabula typographic) cite, dit-on, comme imprimé le De Cometa d'Arzet, mais nous n'en trouvons pas ailleurs d'indication, et nous ne pouvons donner aucun renseignement sur l'auteur. Nous

lande n'a connu que les prénoms de Su” (1) Voy. Bibliogr. astronom., p. 10. Lapinas.

ne savons rien non plus sur Thurecensis, sinon qu'il se disait physicien. Son Tractatus de Cometis a eu au moins trois éditions. Lalande ne parle que de celle de Rome, 1474, in-4. M. Brunet, qui la décrit exactement, en fait connaître une antérieure, in-folio gothique, sans date, mais imprimée avec des caractères semblables à ceux d'Hélias de Louffen, qui exerçait son art en 1472 et 1473, à Munster en Argow, où il était chanoine. Ces deux éditions ne se rencontrent que très-difficilement. Le Tractatus a été réimprimé, avec divers opuscules sur les comètes, à Bâle (1556, in-8°), par les soins de Guill. Grataroli (2). Quant à Supinas, sujet principal de notre article, il était né à Bénévent, mais il avait fixé sa résidence à Naples. Ayant cultivé en même temps la philosophie, la médecine et l'astronomie, il florissait sous le règne de Ferdinand ler, et c'est à Jean d'Aragon, quatrième fils de ce monarque et d'Isabelle de Clermont, sa première femme (3), que Supinas adressa son Traité sur la comète de 1472, publié cette même année, à ce que l'on croit, sans nom de lieu ni d'imprimeur, puis très - probablement à Naples, par Sixte Riessinger,

(2) Barbier, qui cite cette édition sous le n° 21573 de son Dict, des Anonymes, attribue (d'après Placcius, qui s'appuyait lui-même de l'autorité de Cinelli), le Tractatus de Co. metis à Thomas Erastus; mais ce médecin ne vint au monde qu'environ 50 ans après la première publication de l'opuscule de Thurecensis. (Voy. ERASTE, XIII, 234.)

(3) Quand le prince Jean reçut cet hommage, en 1472, il n'était guère que dans sa neuvième année. En 1477, c'est-à-dire à quatorze ans, il fut élevé au cardinalat par Sixte IV. Il fut aussi archevêque de Strigonie (aujourd'hui Gran), primat de Hougrie et légat du saint-siége en ce royaume. II mourut le 17 octobre 1485, âgé seulement de 22 ans. (Dict de Moréri.)

en un volume in-8° de 31 ff. Ce volume est extrêmement rare. A la fin de la souscription, on lit les mots suivants, rapportés par M. Brunet, et qui prouvent que Supinas était un philosophe religieux: Ad honorem et gloriam illius qui unus est et in Trinitate existit. Supinas a encore été l'éditeur d'un ouvrage sur lequel nous croyons devoir entrer dans quelques détails. Un médecin érudit du XIIIe et du XIVe siècle, Matteo Silvatico, professeur à l'école de Salerne, que les uns disent né à Milan, et les autres, avec plus de raison, à Mantoue, et qui mourut vers 1340, avait terminé, en 1317, un dictionnaire des termes de médecine de la matière médicale. Il l'avait offert au roi Robert, sous ce titre : Liber cibalis et medicinalis Pandectarum Roberto regi Siciliæ inscriptus. Ce livre curieux, utile à la botanique, et, suivant le docteur Dezeimeris (4), « l'un des plus importants qui nous restent pour l'histoire de la médecine au moyen-âge et aux premiers temps de la renaissance, était demeuré inédit. Après l'avoir mis en ordre, revu et corrigé avec une grande attention, Supinas le confia aux presses d'Arnold de Bruxelles, imprimeur à Naples, et celui-ci le fit paraître en 1474, dans le format grand in-folio, à deux colonnes. Il est précédé d'an index et d'une épître dédicatoire de l'éditeur au roi Ferdinand. Pour cette édition originale qui est fort recherchée et qui s'est vendue jusqu'à 120 francs chez Mac-Carthy, ainsi que pour celles qui l'ont suivie, du moins les plus estimées, voy. le Manuel du libraire, IV, 288.

B-L-U.

(4) Dict. historique de la médecine anc.fet moderne, IV, 168,

SURCOUF (ROBERT), célèbre corsaire, né à Saint-Malo, le 12 déc. 1773, appartenait par sa mère à la famille de la Barbinais et de Dugay-Trouin. Dès son enfance il annonça un caractère ferme, résolu, et montra peu de dispositions pour l'étude. Ses parents habitaient une propriété près de Cancale, et c'est à l'école de cette petite ville, puis dans un college voisin de Dinan, dirigé par un prêtre, qu'il reçut les premiers éléments d'une instruction fort négligée; car, peu studieux, il préférait les jeux turbulents aux ennuis de la classe. Sa mère désirait qu'il se vouât à l'état ecclésiastique, pour lequel il avait une vive antipathie, et il s'enfuit du collège à la suite d'une lutte avec son professeur qui voulait lui infliger une correction. Il n'avait pas encore treize ans, et cet acte d'insubordination détermina son père à le laisser suivre son penchant irrésistible pour la marine. C'était chez lui une véritable vocation; il passait toutes ses journées dans les bateaux de la Houlle, montrant déjà une intrépidité qui, plus d'une fois, étonna les vieux pêcheurs. On lui permit enfin de prendre la mer à bord d'un petit bâtiment de commerce, mais qui ne faisait pas de voyage au long cours. Cette navigation, trop circonscrite, ne pouvait convenir à ses goûts aventureux; il l'abandonna pour s'embarquer comme volontaire sur le navire l'Aurore, frété pour les Indes. Durant cette traversée, le jeune Robert s'appliqua à acquérir les connaissances si difficiles du rude métier de marin. De Pondichéri, l'Aurore se rendit à l'ile de France, puis elle fit voile pour Mozambique. Surprise par une effroyable tempête dans le canal de ce nom, elle se perdit sur la côte africaine, et cette catastrophe fut pour

LXXXIII.

[blocks in formation]

Surcouf l'occasion de déployer un zèle et une intrépidité qui lui valurent le grade d'officier à bord du navire portugais le Saint-Antoine, que le capitaine de l'Aurore affréta pour retourner à l'île de France. De nouveaux désastres assaillirent ce bâtiment qui aborda la côte de Sumatra et parvint à se rendre à PouloPinang, où l'équipage dut prendre passage sur un navire en destination de Pondichéry, pour de là gagner l'île de France. Aussitôt il repartit pour Mozambique, en qualité d'officier, sur le Courrier d'Afrique, dont le voyage s'effectua plus heureusement. Son ancien capitaine, qui avait reconnu en lui une aptitude peu commune, l'engagea à son retour, bien qu'il eût à peine dix-sept ans et demi, comme lieutenant sur le brick la Revanche qui appareilla de Port-Louis le 23 mai 1791, pour explorer les côtes de Madagascar. Revenu de nouveau à l'île de France, Surcouf, désirant revoir sa patrie, prit une place de timonier sur la flûte la Bienvenue, qui rentrait en France. Il était depuis six mois dans sa famille, lorsque l'occasion de reprendre sa vie active se présenta. Le 27 août 1792, il tit pour l'île de France comme lieutenant sur le Navigateur. Le blocus resserré des îles par suite de la guerre avec l'Angleterre, vint mettre un terme à ses voyages de Mozambique; il se fit embarquer dans le grade d'enseigne, à bord d'une corvette de guerre de la colonie. La traite des noirs ayant été abolie par la Convention nationale, on dut la continuer clandestinement, et Surcouf n'hésita pas à se livrer à cette navigation périlleuse. Il accepta le commandement du brick la Créole, et fit plu sieurs voyages à Madagascar et à la côte d'Afrique. L'autorité en eut

7

repar

connaissance, et il n'échappa au sort
qui le menaçait que par sa présence
d'esprit. Trois commissaires du co-
mité colonial s'étant présentés à
l'improviste à son bord, pour visiter
le bâtiment, qui portait encore les
traces des nègres débarqués la nuit
précédente, Surcouf les traita avec
la plus grande politesse, les força
d'accepter un déjeuner, et pendant
qu'ils étaient à table, il donna l'or-
dre à son second de gagner le large.
Une fois en pleine mer, il les menace
de les mener à la côte d'Afrique, au
milieu de leurs frères et amis les
noirs, s'ils ne dressent un procès-
verbal constatant qu'ils n'ont rien
vu à bord qui indiquât un bâtiment
se livrant à la traite et certifiant
qu'un ras de marée avait seul éloi-
gné le navire de son ancrage, ca-
pitulation que les commissaires, à
moitié morts de frayeur, s'empressè-
rent d'accepter. Bientôt après, Sur-
couf commanda le corsaire le Mo-
deste, de cent quatre-vingts tonneaux
avec trente hommes d'équipage et
quatre canons, qui prit le nom d'É-
milie. Le gouverneur Malartic lui
refusa une lettre de marque, et
l'envoya, avec un congé de navi
gation seulement, aux îles Séchelles,
chercher une cargaison de grains
pour l'approvisionnement de la co-
lonie. Le 3 sept. 1795, l'Emilie ayant
quitté Port-Louis, chassée par les
Anglais jusqu'au nord de l'Equateur,
Surcouf se trouva dans la position
la plus critique, n'ayant plus de vivres
pour effectuer son retour. Ce fut alors
qu'il conçut le hardi projet d'aller
vers le golfe du Bengale pour s'y ra-
vitailler par quelque prise, 11 s'em-
para d'abord d'un navire chargé de
bois, puis d'un brick-pilote et de deux
bâtiments de riz. Ayant remarqué que
le brick le Cartier marchait mieux

que l'Émilie,il le monta avec une partie de son équipage, et c'est avec lui qu'il s'empara de la Diana, sortant de Calcutta, chargée de 6,000 balles de riz, ensuite du Triton, vaisseau de la Compagnie des Indes, de 26 pièces de 12 et de 150 hommes d'équipage. Ce fut au moyen d'une ruse, en hissant à son mât de misaine le yacht anglais, signal des pilotes du Gange, qu'il parvint à aborder le Triton, dont une brusque attaque le rendit maître après avoir tué de sa main le capitaine d'un coup de pistolet. Le 10 mars 1796, Surcouf, montant sa glorieuse prise, jetait l'ancre à l'île de France. Le gouvernement, sous prétexte que l'Emilie n'était pourvue que d'un congé de navigation, confisqua tous les navires capturés dans ce court et glorieux voyage. Les armateurs de l'Émilie réclamèrent, mais le tribunal de commerce maintint la confiscation. Surcouf se décida alors à venir en France faire valoir ses droits, Le Directoire fit de cette affaire l'objet d'un message au conseil des CinqCents, qui arrêta que les prises fai tes dans les mers de l'Inde par le navire l'Emilie appartiendraient aux armateurs et équipages de ce navire, et leur seraient restituées en nature, si elles existaient encore, ou que le prix leur en serait remis. » Surcouf, devenu ainsi créancier de l'État pour une somme de 1,700,000 livres, consentit à la réduire à 660,000. Après 14 mois de séjour à Paris, il vint habiter sa ville natale. Fatigué de cette longue inaction,il prit le commandement du corsaire la Clarisse, de 14 canons et de 140 hommes d'équipage, qui partit pour l'île de France dans le courant de 1798. Se trouvant dans l'hémisphère nord, presque sous la ligne, il eut à soutenir un combat

[ocr errors]
« ZurückWeiter »