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dialogue. Le Veni sancte spiritus se trouve en tête de l'œuvre. Le nombre des personnages qui figurent dans ce drame est énorme ; plusieurs jours étaient nécessaires pour le jouer en totalité. Il porte la date de 1514. Il n'a point été imprimé en entier, et ne le sera sans doute jamais; mais on en trouve des analyses dans divers ouvrages relatifs à l'histoire littéraire de l'Allemagne.

B-N-T.

STUTTERHEIM (le baron de), général autrichien, né en Allemagne vers 1760, entra fort jeune dans la carrière des armes, et parvint au grade de général major. Il assista en 1805 en cette qualité à la bataille d'Austerlitz dont il composa une relation qui fut imprimée à Hambourg dans la même année, sous ce titre : Bataille d'Austerlitz, par un militaire, témoin oculaire de la journée du 2 décembre 1805, in-8°. Cette relation, bien que très-impartiale et fort judicieusement écrite, ne convint pas à Napoléon que l'on sait avoir été toujours sur ce point extrêmement difficile. Il en fit imprimer l'année suivante une autre édition à Paris, avec des notes par un officier français témoin oculaire, qui n'était autre que l'empereur luimême, ce dont il fut aisé de s'apercevoir au ton de hauteur et de supériorité qui y régnait. Une troisième édition parut encore en 1806 à Paris avec des notes par le maréchal Soult. Le général autrichien ne répondit ni àl'une ni à l'autre de ces critiques, et il est probable qu'un ordre de son souverain lui imposa silence. Il est résulté toutefois de ces trois versions un travail où les historiens peuvent puiser d'utiles renseignements. L'ouvrage qu'il publia trois ans après, sous le titre de Guerre de 1809 entre

l'Autriche et la France, 2 vol. in-80, avec cartes et plans, Vienne, 1811, fut arrêté par ordre de l'empereur d'Autriche. Stutterheim avait assisté à cette bataille. Il fut ensuite nommé feld-maréchal-lieutenant, et commanda un corps d'armée en Italie dans la campagne de 1821. Nommé ensuite gouverneur - général de la Gallicie, il mourut du choléra à Lemberg en juillet 1831. M-D j.

STUVEN (ERNEST VAN), peintre, né à Hambourg en 1657, reçut dans sa ville natale les premiers principes de son art d'un nommé Irins,artiste peu connu. A l'âge de 18 ans, il se rendit à Amsterdam où il reçut des leçons de Jean Voorhout, de Guillaume Van Etet et d'Abraham Mignan dont la manière le séduisit plus que celle de tous les autres. Trouvant le genre du portrait plus lucratif que tous les autres, il s'y était d'abord adonné; mais il s'aperçut qu'il n'y atteindrait pas le premier rang, et il eut le bon esprit de se contenter d'être un excellent peintre de fleurs. Il acquit bientôt en ce genre une réputation égale pour le moins à celle de son maître. Il se maria et reçut de toutes parts une si grande quantité de demandes d'ouvrage qu'il aurait pu acquérir une existence honorable si sa conduite eût répondu à son talent. Mais à peine eut-il quitté ses maîtres qu'il se plongea dans une débauche effrénée, poussant l'excès jusqu'à exciter le peuple à la révolte, au point que la justice se vit forcée de le condamner à une prison perpétuelle. Les sollicitations des admirateurs de son talent firent adoucir la sentence, et sa peine fut commuée en une détention de six années. Au bout de ce temps il redevint libre; mais la prison n'avait pu le corriger, et dix fois plus corrompu encore

qu'il n'y était entré, il renouvela ses excès, et les magistrats furent obligés de nouveau de sévir contre lui. On le remit en prison. Pour se distraire, il peignit plusieurs tableaux avec une si grande perfection, que l'on s'intéressa encore à lui, et qu'on changea sa prison en un bannissement perpétuel. Forcé d'obéir à cet arrêt, il se rendit d'abord à Harlem chez Nomeyn de Hooge, peintre habile, qui le réçut si mal qu'il se vit forcé de se réfugier à Rotterdam. Il peignit dans cette ville plusieurs tableaux qui eurent un grand succès. Sa misère toucha un certain de Beer quille reçut chez lui, le nourrit et lui donna en outre un ducat par jour à condition qu'il travaillerait pour son compte. Il y exécuta un assez grand nombre d'ouvrages, et y restà jusqu'à sa mort, travaillant avec une constance qu'on n'aurait pas dû attendre d'un homme aussi dérangé. Les tableaux de Stuven sont estimés et recherchés des amateurs. Il composa ses groupes de fleurs avec beaucoup d'art et d'intelligence; sa touche est légère, sa couleur fine et transparente. Il mou

rut en 1712.

P-s.

s'en dédommager. Ce qui doit étonner, c'est que Suard était sur ce point de la plus extrême indifférence, et que son épouse lui ayant dit un jour avec une rare franchise qu'elle avait cessé de l'aimer, il lui répondit froidement: Cela reviendra, et que madame Suard ayant ajouté : C'est que j'en aime un autre, il lui dit avec le même calme: Cela se passera.... Et la conversation en resta là. On crut généralement alors que l'homme préféré était l'abbé Arnaud, ancien ami de Suard, et depuis longtemps commensal des deux époux. Arnaud étant mort en 1785, le ménage Suard continua d'être paisible jusqu'aux premières années de la révolution, dont l'ami et le collaborateur de Panckouke ne pouvait manquer d'être partisan. Il le fut cependant avec modération et passa le plus de temps qu'il lui fut possible à une maison de campagne qu'il possédait à Vaugirard. Ce fut là qu'il reçut Condorcet, obligé de se sauver après la révolution du 31 mai 1793. Mais la peur ne lui permit pas de le garder longtemps. Effrayé par la terrible loi contre ceux qui donnaient asile à un proscrit, il invita son malheureux ami à s'éloigner. On sait ce que furent pour Condorcet les suites de cette lâcheté (voy. ce nom, IX, 403), et l'on a dit que madame Suard en fut la principale cause. Malgré sa circonspection, Suard lui-même essuya plusieurs proscriptions, mais ce ne fut qu'après la chute de Robespierre, de manière qu'il lui fut aisé de s'en tirer, lié comme il l'était avec là secte philosophique qui avait fait la révolution. Son épouse traversa avec la même sécurité ces temps de calamités. Cependant toutes ces agitations la frappèrent vivement. Dans les derniers temps de savie son esprit sembla

SUARD (MADAME), femme du se crétaire de l'Académie française qui fut notre collaborateur (voy. SUARD, XLIV, 126), était née à Lille en 1750, sœur du célèbre Panckouke, éditeur de l'Encyclopédie. Très aimée de son frère, elle vint avec lui à Paris étant encore fort jeune, et s'y trouva aussitôt placée au milieu de tous les savants et gens de lettres qui composèrent ce grand ouvrage. Douée de beaucoup d'attraits et d'esprit, elle en captiva plusieurs, entre autres Suard, qu'elle épousa vers 1775. Occupé de plusieurs entreprises et travaux littéraires, on a dit que son époux la négligeait un peu, mais qu'elle sut

quelquefois en être altéré. Après la mort de Suard, qui eut lieu en 1817, son état ne fit qu'empirer, et elle même mourut en 1830. On a de cette dame : I. Lettres d'un jeune lord à une religieuse italienne, imité de l'anglais par madame.... Paris, 1788, in-12. II. Soirées d'hiver d'une femme retirée à la campagne, extrait des feuilles du Journal de Paris des 4, 8, 11, 14, 17, 20 et 24 nov. 1786, in-4° de 10 pag.; Orléans (Paris), in-12, réimprimées par les soins de madame de Montmorency, dans le recueil intitulé: Lettres de madame Suard à son mari, sur son voyage à Ferney, suivies de quelques autres insérées dans le Journal de Paris, Dampierre, 1802, in-4°. III. Madame de Maintenon peinte par elle-même, Paris, 1810, in-8°. La préface de cet ouvrage est de Suard. IV. Essais de Mémoires sur M. Suard, Paris, 1820, in-12, tiré à 300 exemplaires destinés aux amis du défunt. Une notice sur les derniers moments de Condorcet, qui fait partie de ces essais, à été réimprimée en tête du dernier écrit de celui-ci intitulé: Avis d'un proscrit à sa fille. On doit bien penser que l'auteur n'y dit pas toute la vérité sur l'asile refusé à Vaugirard.

a

M-Dj.

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SUAVIUS (JEAN), né en Gascogne vers 1503, ayant acquis une profonde connaissance du droit civil et canonique, fut nommé auditeur de rote à la cour de Rome et évêque de Mirepoix. Paul IV le créa cardinal-prêtre et lui confia des affaires importantes. Pie IV le nomma président du tribunal de l'inquisition et le chargea de suivre les informations pour la canonisation de S. Didace. On rapporte de Suavius qu'ayant plaidé et gagné un procès à la rote, en faveur du cardinal Caraffe, qui depuis fut pape sous le nom de Paul IV, ce cardinal lui envoya deux cents écus d'or. Suavius en prit deux et rendit les autres à celui qui les avait apportés, en lui disant : « Il m'en est « dû deux, remettez les autres au cardinal. Il mourut à Rome en 1566. G-Y. SUCHET (LOUIS-GABRIEL), maréchal de France, né en 1772, à Lyon, d'une famille de commerçants, fut destiné, dès l'enfance, à la même profession, et, après avoir fait dans cette ville d'assez bonnes études, fut le commis-voyageur d'un négociant en soierie. C'est dans cette humble position que le trouva la révolution de 1789, où tout concourait si bien à favoriser les jeunes ambitions. Suchet ne fut pas un des derniers à se ranger sous ses drapeaux, et, dès la fin de l'année 1791, il s'enrôla dans l'un des premiers bataillons de volontaires nationaux qui furent décrétés par l'Assemblée constituante. D'abord sous-lieutenant, il parvint rapidement au grade de chef de bataillon, et déjà il était,à la fin de 1793, à la tête du 4o de l'Ardèche, lors des massacres de Bédouin (voy. MAIGNIET, LXX, 357), auxquels on sait qu'il eut beaucoup de part. Depuis il a fait tout ce qui était

en son pouvoir pour en effacer la trace, et on lui doit cette justice que dans ses antécédents et dans la suite de sa vie rien ne devait faire croire à de pareilles atrocités. Pour l'en absoudre complétement il faut avoir vécu dans ces temps déplorables, et savoir comment les militaires les plus honorables furent souvent obligés d'être les instruments passifs de la plus cruelle tyrannie. Après cette horrible destruction de Bédouin, le ↑ 4o bataillon de l'Ardèche fut envoyé au siége de-Toulon dont une flotte anglo-espagnole venait de s'emparer, sous les ordres de l'amiral Hood. Nous voyons dans une notice biographique, à la rédaction de laquelle on sait que Suchet eut quelque part, qu'il concourut par sa valeur à la reddition de cette place; mais on connaît aujourd'hui les véritables causes de la retraite qui fut exécutée par l'amiral anglais (voy. NAPOLÉON, LXXV, 79), et personne n'est tenté de l'attribuer aux exploits de Suchet, non plus que la prise du général anglais O'Hara (voy. ce nom, LXXVI, 45) qui était gouverneur de Toulon et qui ne se rendit aux avant-postes français que par suite d'une convention secrète. On sait à quels affreux massacres les habitants de Toulon furent livrés lorsque les Anglais eurent évacué cette place, et l'on sait aussi que ces massacres, ordonnés par les commissaires de la Convention nationale (voy. FRÉRON, BARRAS et ROBESPIERRE jeune), furent exécutés par des décharges de mousqueterie, ce qui n'a pas empêché de les attribuer à Napoléon Bonaparte qui commandait l'artillerie. On pouvait avec plus de vraisemblance les attribuer à Suchet qui commandait un bataillon d'infanteric; mais nous répéterons, à cette occasion, ce que nous

avons dit sur le massacre de Bédouin, c'est qu'à cette horrible époque, les militaires les plus honorables ne purent pas toujours se soustraire à de pareilles missions. Quoi qu'il en soit, le commandant Suchet fut envoyé bientôt après à l'armée des Alpes, et il assista aux combats de Vado, de SaintJacques, et à tous ceux qui furent livrés par la division Laharpe dont son bataillon fit partie. Il assista aussi, sur la fin de l'année 1795, à la victoire de Loano, remportée par Schérer, et il y enleva trois drapeaux aux Autrichiens. Le bataillon de l'Ardèche ayant été incorporé l'année suivante dans la 18 demi-brigade, Suchet passa dans ce corps comme chef de bataillon, et il assista en cette qualité, sous les ordres de Masséna, aux batailles de Dego, de Lodi, de Rivoli, de Castiglione, de Trente, de Bassano, d'Arcole et de Cerea.. Blessé gravement dans cette dernière affaire, il vint passer plusieurs mois à Paris, pour y achever sa guérison, et s'y lia avec des hommes puissants qui dans la suite contribuèrent beaucoup à son avancement. C'est un moyen qu'il ne négligea jamais et qui, joint à ses talents et à sa valeur, lui valut de rapides succès. Retourné à l'armée d'Italie, il assista aux dernières opérations de la belle campagne de 1797 que termina le traité de Campo-Formio, et ce fut lui qui porta au général en chef les drapeaux que la division de Masséna avait conquis sur le champ de bataille de Tarvis. Revenu à son poste, il fut encore une fois blessé à Neumarcke, en Styrie; ce qui le fit nommer colonel ou chef de brigade. Dans l'année suivante, son corps passa en Suisse, et il concourut à l'invasion de cette contrée par le gé néral Brune, qui le chargea de porter

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au Directoire exécutif vingt-trais drapeaux conquis sur les milices de l'Helvétic. Cette mission lui valut le grade de général de brigade, et il se rendit en cette qualité à l'armée d'Italie, où Joubert, dont il avait cultivé l'amitié, le fit chef de son état-major. Ils exécutèrent de concert cette invasion du Piémont et ce renversement du trône de Sardaigne qui excita dans toute l'Europe de si vives réclamations (voy. JOUBERT, XXII, 46), même de la part du Directoire qui l'avait ordonnée et qui envoya sur les lieux un commissaire pour surveiller les opérations et faire passer en France le produit des contributions. Suchet, qui avait été particulièrement chargé de cette partie, eut quelques démêlés avec ce commissaire qui le força de rentrer en France pour y rendre ses comptes, lesquels avaient été approuvés et même ordonnés par Joubert. Ce général se montra fort mécontent de telles rigueurs envers son ami, qui ne tarda pas à rentrer en faveur et fut envoyé à l'armée du Danube, puis détaché avec une division dans les montagnes de la Suisse où, après des marches pénibles et une retraite difficile, il rejoignit l'armée vers le Saint-Gothard, aux sources du Da nube. Cette expédition lui fit beaucoup d'honneur, et après sa victoire de Zurich, Masséna le nomma son chef d'état-major. Mais Joubert, ayant alors recouvré le commandement de l'armée d'Italie, se hâta d'appeler Suchet auprès de lui, et, en le nommant de nouveau son chef d'étatmajor, lui fit donner le grade de général de division. Après la bataille de Novi, où Joubert périt glorieusement, lorsque Masséna prit le commandement de Gênes, voulant encore une fois l'avoir sous ses ordres, il

lui donna le commandement d'une division qui n'était guère composée que de 6,000 hommes. Ce fut à la tête de ce faible corps que Suchet résista pendant plusieurs mois à l'armée autrichienne de Mélas, qui le poussa jusque sur le Var, où il se défendit encore et établit une tête de pont qui résista à toutes les attaques. On sait que par cette belle défense il ne préserva pas seulement d'une invasion le midi de la France, mais qu'il prépara par une heureuse diversion les succès de l'armée de réserve et surtout la victoire de Marengo, en forçant le général autrichien à envoyer contre lui un fort détachement. Lorsque Napoléon fut maître de la Lombardie, il chargea Suchet d'occuper Gênes et son territoire avec sa division, et pendant six mois de séjour que celui-ci fit dans cette contrée, il maintint une excellente discipline et sut y faire respecter le pouvoir de la France. La guerre ayant recommencé au commencement de 1801, il commanda le centre de l'armée d'Italie sous Masséna; concourut à dégager sur le Mincio le général Dupont qui s'était compromis, et fit 4,000 prisonniers à Botzol, sur le général Bellegarde. Venu à Paris aussitôt après, il y fut bien accueilli par le nouveau consul et employé comme inspecteur-général. Il parcourut en cette qualité les départements du Midi, de l'Ouest, et commanda, en 1804, une division au camp de Boulogne. Il assista au couronnement impérial, à Paris, et fut à cette occasion nommé grand-officier de la Légion-d'Honneur et gouverneur du palais impérial de Lacken, près de Bruxelles. A l'ouverture de la campagne d'Allemagne, en 1805, sa division, qui fut la pre

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