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taque de son côté, etc.» Stochove fut plusieurs fois consul dans sa ville natale. On ne connaît pas la date de sa

mort.

S. M-X. STOLL (JEAN-LOUIS), né à Vienne en 1778, mourut dans cette ville le 22 janvier 1815. Il s'était d'abord consacré à la médecine, et, s'il était permis aujourd'hui d'user du langage allégorique, nous dirions qu'il négligea Hippocrate pour Thalie. Ses comédies eurent du succès, ce qui ne l'empêcha pas de mourir dans une grande détresse. Il y a de la gaîté et de la verve satirique dans sa Comédie des Escargots (Schnecken Komoedie). Sa pièce de Sérieusement et pour rire (Ernst und Scherz) passe pour son chef-d'œuvre.

B-V-T.

STONE (JOHN HURFORD), savant imprimeur à Paris, était né en Angleterre, dans le comté de Devon, vers 1765, et suivit d'abord la carrière commerciale. Il avait fait des études classiques, et s'était livré spécialement aux discussions théologiques. Il adopta sur ces matières les principes sociniens du docteur Priestley (voy. ce nom, XXXVI, 83), son ami. La révolution française trouva en lui un zélé partisan, mais ce zèle lui devint funeste. Son frère, impliqué dans une conspiration républicaine, fut condamné à mort par contumace, et lui-même, après la saisie de sa correspondance, fut banni d'Angleterre. Il se réfugia en France dans le moment de la plus violente terreur et vint se fixer à Paris, où il se fit naturaliser français. Jamais il n'approuva les excès et les crimes de la révolution, mais son enthousiasme pour Charlotte Corday faillit lui coûter la vie. Il avait embrassé les opinions politiques des Girondins, et s'était lié avec les principaux d'entre eux. Lorsque, par suite de la pro

scription de ce parti au 31 mai 1793, le comte de Genlis, marquis de Sillery, fut incarcéré, Stone fit les démarches les plus actives et même des sacrifices pécuniaires d'environ douze mille francs pour faciliter son évasion; mais tout fut inutile, le malheureux Sillery périt sur l'échafaud. Longtemps après, gêné dans ses affaires commerciales, Stone s'adressa à Mme de Genlis, veuve de Sillery, et la pria de lui rembourser la somme qu'il avait dépensée infructueusement, mais avec tant de zèle, pour sauver son mari. Cette dame, qui était alors (7 janvier 1811) pensionnée et fort bien traitée par le gouvernement impérial, répondit qu'elle avait ignoré jusqu'alors cé généreux dévouement, et qu'elle en était pénétrée de reconnaissance, mais qu'il ne lui restait plus aucune fortune. Elle l'assurait toutefois, en finissant, de l'attachement qu'elle conserverait pour lui jusqu'au tombeau. Cependant on voit dans le 1er volume de ses Mémoires (publié en 1825) qu'elle l'accuse de lui avoir volé un manuscrit; ce qui est évidemment une calomnie. En 1806, Stone devint l'imprimeur de l'administration des droits réunis, par la protection du directeur-général Français de Nantes, qu'il avait connu en Angleterre, lorsque, après la prise de la Bastille, Français (voy. ce nom, LXIV, 396) fut chargé, par le club de Nantes, d'aller visiter ceux de la Grande-Bretagne. En 1810 il acquit la propriété du Voyage en Amérique, de MM. Alex. de Humboldt et Bonpland, et en entreprit la publication; mais les frais énormes que lui occasionnèrent l'impression, les cartes et les gravures magnifiques de cet immense ouvrage excédèrent de beaucoup les produits qu'il en obtint. Enfin les crises que les événements

politiques firent éprouver au commerce amenèrent la ruine de Stone. Il mourut à Paris, dans un état voisin de la misère, le 12 avril 1821. On a de lui une Lettre à monsieur A.F.-T. Du F*** (Du Fossé), membre du consistoire et trésorier de l'église protestante de Rouen, signée Photinus, Paris, 1806, in-8o de 55 pages, dans laquelle il soutient les opinions de Socin et de Priestley sur l'humanité de Jésus-Christ. Comme éditeur, outre le Voyage en Amérique, il a publié la Sainte Bible, version de Genève, dite Bible de Stone, Paris, 1805, in-12 de 1330 pages. Il a donné aussi des éditions très-soignées de plusieurs ouvrages anglais, entre autres The vicar of Wakefield, roman moral de Goldsmith, Paris, 1806, in12. Poetry of the Monk, a romance, Paris, 1807, in-12 de 28 pages, brochure tirée à petit nombre, et devenue rare. C'est un recueil, propre à être mis entre les mains de tout le monde, des jolies poésies qui se trouvent dans le roman sombre et licencieux de Lewis, intitulé The Monk (le Moine). -The Columbian, poème épique de Joël Barlow, Paris, 1813, grand in-8°, etc.

P-RT.

STOCKLER DE BORJA GARÇAO (François de), baron de Lavilla de Praia, général et mathématicien portugais, né à Lisbonne en 1759, mort le 6 mars 1829, dans le royaume de l'Algarve, fut un des premiers élèves de l'académie royale de la marine, fondée en 1779, et passa de cette école à l'académie de Coïmbre. Il devint ensuite professeur de mathématiques à l'académie de la marine,emploi qu'il remplit avec un succès qui lui ouvrit bientôt l'académie royale des sciences de Lisbonne, dont il fut longtemps secrétaire. Entré plus tard dans l'administration, il y

occupa des places élevées, mais qui n'interrompirent point ses travaux littéraires et scientifiques. Il publia successivement un grand nombre d'écrits sur des sujets divers, et cependant tous recommandables à différents titres. Nous en citerons quelques-uns: I. Traité élémentaire de la méthode des limites; Mémoire sur le calcul des fluxions et sur le produit d'un nombre infini de facteurs; Éloges historiques, poésies lyriques (1 volume imprimé à Londres); Essai historique sur l'origine et les progrès des mathématiques en Portugal (imprimé à Paris en 1819); Traité sur la méthode inverse des limites, ou Thẻorie générale du développement des fonctions logarithmiques (Lisbonne, 1824); Eléments du droit des sociétés politiques (Lisbonne, 1827). Stockler prit une grande part aux travaux de la commission chargée de rédiger un nouveau code militaire. Il était membre de plusieurs académies, ainsi que de la Société royale de Londres et de la Société philosophique de Philadelphie.

F-A.

STORM de Grave (ADRIEN-GUILLAUME), général hollandais, était né à Harlem, le 13 octobre 1764. Il entra fort jeune, comme cadet, dans le régiment d'Orange, dont son père était lieutenant-colonel. Capitaine en 1790, il fit les campagnes de Flandre, contre les Français, en 1793 et 1794. Dans le mois de sept. 1794, on le chargea de la capitulation du fort de Crèvereur. Après la révolution de 1795 et la chute du stathouder, il continua de servir dans les troupes bataves, qui, depuis ce moment, marchèrent toujours de concert avec les Français. En 1799, il combattit contre les Anglo-Russes, sous le général Brune, qui lui témoigna publiquement sa satisfaction pour la valeur et l'ha

bileté avec lesquelles il avait repris une position importante. Ce fait d'armes lui valut le grade de major. Blessé le 19 septembre à l'affaire de Saint-Marten, il le fut encore le 6 octobre à la bataille de Castricum. Il fit ensuite les campagnes de 1806, 1807, 1808, en Autriche et en Prusse, comme lieutenant-colonel. En 1809, il reçut l'ordre de se rendre à l'arરે mée d'Espagne, où il fut chargé par le général Chassé du commandement de son avant-garde. Nommé colonel après la bataille de Talaveyra, où il s'était distingué, il déploya une grande intrépidité à la défense du cloître de Mérida, où, avec 300 hommes et 6 pièces de canon, il soutint durant un mois les attaques de cinq mille Espagnols qu'il força à la retraite. Le grade de général de brigade fut sa récompense. Après la réunion de la Hollande à l'empire, il eut successivement le commandement des départements du Rhône, de la Loire et du Cantal. Appelé à l'armée de Portugal, il y joua un rôle très-actif et fut blessé d'un coup de feu. Les événements de 1814 lui firent quitter le service de France, et le nouveau roi des Pays-Bas le nomma, en janvier 1815, commandant la 3o division militaire, puis lieutenantgénéral. Storm mourut le 23 janvier

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tinguée par sa naissance que par sa beauté, et qui agréait alors les hommages d'un illustre patricien. Comme Abeilard, Stradella devint amoureux de son écolière, lui fit partager sa passion et s'enfuit avec elle à Rome, où ils se logèrent dans un quartier retiré. Le patricien furieux dépêcha à la poursuite des fugitifs deux bravi qui, après d'actives recherches, parvinrent à les découvrir. Ils se rendirent un soir à Saint-Jean-de-Latran, où Stradella donnait un oratorio de sa composition. Leur intention était de le poignarder quand il sortirait de l'église, mais sa voix suave, son chant mélodieux les attendrit et leur inspira des remords. Ils l'abordèrent en effet et lui avouèrent leur criminel dessein, auquel le plaisir qu'ils avaient eu à l'entendre les avait fait renoncer. Ils ajoutèrent qu'ils s'excuseraient auprès de son persécuteur en disant qu'ils étaient arrivés trop tard, et l'engagèrent à choisir une autre ville pour retraite. Stradella et Hortensia se refugièrent à Turin, où Christine de France (voy. ce nom, VIII, 478), duchesse de Savoie et régente, touchée de leur position, les accueillit avec bonté, et, pour les soustraire aux vengeances dont ils étaient menacés, plaça Hortensia dans un couvent, nomma Stradella son premier musicien et le logea dans son palais. Mais le patricien de Venise continuait ses investigations, ligué cette fois avec le père même d'Hortensia, qu'il avait entraîné dans ses projets homicides. Celui-ci, ayant appris que les deux amants étaient à Turin, se dirigea vers cette ville, muni de lettres de recommandation pour le marquis de Villars, ambassadeur de France, et accompagné de deux sicaires. Stradella, se promenant un soir sur les

remparts, fut attaqué par ces trois hommes, et reçut un coup de poignard dans la poitrine. Les meurtriers, le croyant mort, cherchèrent un asile à l'hôtel du marquis de Villars qui, malgré l'horreur que lui inspirait ce crime, ne voulut pas les livrer à la justice et les fit évader, Cependant Stradella guérit de sa blessure, et la duchesse de Savoie, qui n'avait cessé de lui témoigner, ainsi qu'à son amie, le plus vif intérêt, pensa qu'un mariage légitime les mettrait à l'abri de toute violence, et leur fit donner la bénédiction nuptiale dans la chapelle de son palais. Ils vivaient heureux et tranquilles, lorsque Stradella, cédant au désir d'Hortensia, alla visiter avec elle le port de Gênes, Le lendemain de leur arrivée, des assassins pénétrèrent dans la chambre des deux époux et les poignardèrent l'un et l'autre dans leur lit. La vengeance du Vénitien était accomplie. Le fond de cette histoire a fourni le sujet d'un opéra en cinq actes, intitulé: Stradella, paroles de MM. Emile Deschamps et Emilien Paccini, musique de M. L. Niedermeyer, représenté en 1837.

P-RT.

STRAETEN (VANDER), peintre hollandais, naquit vers 1680. Doué d'un génie abondant et facile, il annonçait devoir surpasser les plus habiles paysagistes de son temps. 11 avait fait une étude assidue de la nature qu'il dessinait supérieurement aux crayons noir et rouge. Il passa en Angleterre, et, arrivé à Londres, ses premiers ouvrages furent avide ment recherchés, et justifièrent sur tous les points la vogue qu'ils avaient obtenue. Mais ses débauches et son goût effréné pour le vin l'abrutirent au point de lui faire perdre son talent, sa fortune et sa réputation.

Tout entier livré à son inclination, et ne recherchant que la société de ses compagnons de débauche, il faisait son atelier du premier cabaret, et, abusant de sa facilité merveilleuse, on le vit peindre en un seul jour jusqu'à dix tableaux différents, tous étonnants par leur variété; entre autres des chutes d'eau, des vues des Alpes, des forêts de sapins, etc. On les conserva longtemps dans le cabaret où il les avait peints, et les personnages les plus éminents ne dédaignèrent pas d'aller y admirer ce prodige de facilité. Cependant, malgré le mérite qu'on ne peut leur contester, ces tableaux n'auraient pu faire la réputation de Straeten, si ses premiers ouvrages ne l'avaient placé au rang des plus grands peintres de paysages. Cet artiste mourut à Londres vers 1720, épuisé de débauche et abruti par le vin. P-s.

STRALEN (HENRY VAN), l'un des hommes d'État les plus distingués de notre époque, naquit à Enkhuysen, petite ville de la Hollande septentrionale. Il commença sa carrière politique dans l'administration municipale, et fut, en 1781, député aux États de la province, puis membre de la commission chargée de porter des excuses à la princesse d'Orange pour son arrestation à Goejanverwellesluys. Nommé ensuite secrétaire des Gecommitteerde Raaden de la province de Hollande, avec le droit d'assister aux délibérations des États généraux, il mérita la faveur du stathouder, et fut nommé par lui membre de la commission chargée d'inspecter l'administration de la compagnie des Indes orientales. Partisan zélé de la maison d'Orange, il fut renvoyé lors de la révolution opérée par les Français en 1795; mais lors de l'expédition anglo-russe, en 1799,

il commença à jouer un grand rôle. Proscrit par suite de cet événement, il fut obligé de s'expatrier, mais ayant trouvé des défenseurs dans Spoors et Beziers, membres du directoire batave, il fut appelé au gouvernement de la province de Hollande en 1802, puis nommé conseiller dans l'administration des possessions d'Asie (1804), et enfin par le grand-pensionnaire Schimmelpenninck, son parent, secrétaire d'État du ministère de l'intérieur (1805). Peu d'hommes ont éprouvé plus de vicissitudes. Il perdit encore une fois son emploi lorsque Louis-Napoléon Bonaparte fut appelé au trône de la Hollande, mais il fut nommé membre du corps législatif, emploi qu'il perdit encore lorsque son pays fut réuni au grand empire. Les événements de 1813 lui ouvrirent une carrière plus certaine. Comme il avait toujours été fidèle à la maison d'Orange, il fut chargé du ministère de l'intérieur, mais il ne le conserva que dix-huit mois. Le roi le nomma membre de la première chambre des États du royaume des Pays-Bas, et c'est dans ces paisibles et honorables fonctions qu'il mourut, dans un âge avancé.

Z.

STRALLIS, natif d'Athènes, auteur dramatique, vivait dans le IVe siècle avant notre ère. Il avait composé un grand nombre de pièces dont Suidas et Athénée nous ont conservé les titres. Les unes concernaient des sujets empruntés aux récits mythologiques (les Pheniciennes, Philoctète, Chrysippe, Atalante, Médée); d'autres attaquaient les travers et les mœurs de l'époque, et après quelques citations qui nous sont parvenues des Psychustes, il n'est pas douteux que ce drame ne stigmatisât le goût des plaisirs et la mollesse qui s'étaient emparés du peuple athénien. Il est

d'ailleurs fort difficile de refaire, d'après des indications souvent vagues et trop peu complètes, la liste des œuvres de Strattis; il est impossible de juger du mérite de ses compositions, puisque nous en sommes réduits à quelques vers, à quelques témoignages fort succincts qu'il faut glaner chez les lexicographes et les scoliastes. L'érudition patiente des philologues allemands a réuni avec soin tous ces frèles lambeaux, et Heincke, dans ses Fragmenta comieorum græcorum, n'a rien laissé à faire sous ce rapport aux Saumaises futurs. B-N-T.

STRASZEWICZ (JOSEPH), écrivain polonais, né à Varsovie en 1801, fit ses études dans cette ville et y puisa dès la plus tendre jeunesse un goût très ardent pour le système de liberté et d'indépendance qui devint si funeste à sa patrie. Ayant pris beaucoup de part à l'insurrection du 29 novembre 1830, il fut obligé de s'expatrier après la défaite de l'insurrection, et se réfugia à Paris, où il jouit pendant le reste de sa vie des faibles secours qu'accordait aux réfugiés politiques le gouvern ment de Louis-Philippe, s'occupant en même temps de publications historiques, où l'on trouve quelques renseignements utiles sur les dernières révolutions, mais qu'il ne faut consulter toutefois qu'avec défiance, à cause des exagérations de l'esprit de parti. Straszewicz mourut à Paris, le 5 mars 1838. Les ouvrages qu'il a publiés sont: 1o Les Polonais et les Polonaises de la révolution du 29 novembre 1830, ou cent portraits des personnes qui ont figuré dans la dernière guerre d'indépendance polonaise, avec le facsimile de leurs signatures lithographiées sur dessins originaux par les artistes les plus distingués, et accom

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