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de juillet 1830. Dans le but de rendre l'ouvrage moins traînant et plus facile à lire, il lui avait fait subir des retranchements considérables; souvent il se borne à une simple analyse. Aussi une traduction nouvelle étaitelle demandée par tous ceux qui voulaient connaître le véritable ouvrage de D. Stewart dans son intégrité et sous sa forme originale. M. L. Peisse a satisfait à ce besoin; le deuxième volume de ses Éléments de la philosophie de l'esprit humain, que nous avons déjà mentionnés, renferme une traduction complète et fidèle (1843). V. Elements of the philosophy of the human mind, volume III, in-4o, London, 1827; troisième et dernière partie du grand monument élevé par D. Stewart. Après avoir décrit dans les deux premières parties qui avaient paru, comme on vient de le voir, en 1792 et 1814, les facultés intellectuelles prises chacune à part, l'auteur se propose, dans celle-ci, de montrer ce qui résulte de la réunion et de la combinaison de ces facultés considérées dans les divers esprits; il y traite: 1° des variétes de la constitution intellectuelle de l'homme (notamment des dispositions qui font le métaphysicien, le mathématicien, le poète; des variétés qui résultent de la différence des sexes, etc.); 2' des facultés de l'homme comparées à celles des animaux. A ce volume sont joints deux chapitres sur le langage, sur le principe ou la loi de l'imitation sympathique, qui sont donnés comme la continuation et le complément de la deuxième partie, et une Notice sur James Mitchell, jeune garçon sourd et aveugle de naissance, qui sert d'appendice à la 3e partie (Some account of a boy born blind and deaf, imprimé pour la première fois, en 1812, dans les

est un ouvrage. Cette préface a eu deux éditions. III. Philosophical Essays, Edinburgh, 1810, in-4o, et 1808, in-8°, en partie traduits par M. Ch. Huret, Paris, 1828, 1 vol. in-8°. Ces Essais sont divisés en deux parties, l'une de critique et de polémique, consacrée à l'examen des systèmes métaphysiques de Locke, Berkeley, Hartley, Pristley, Darwin, Horne-Tooke; l'autre, dogmatique, où il est traité du beau, du sublime, du goût. Il est à regretter que la traduction de M. Huret ne comprenne que la première partie; la deuxième, qui attend encore un traducteur, est assurément la plus neuve et la plus intéressante. IV. Elements of the philosophy of the human mind, volume II, Edinburgh, 1814, in-4°, formant le deuxième volume du grand ouvrage indiqué sous le no I. C'est une espèce de logique où l'auteur traite de la Raison et de l'Entendement proprement dit et des facultés et opérations diverses qui s'y rattachent le plus immédiatement. L'ouvrage se compose de trois chapitres, consacrés, le premier, aux lois fondamentales de la croyance, premiers éléments de la raison humaine; le deuxième, au raisonnement et à l'évidence déductive; le troisième, à l'examen de la logique aristotélique, à laquelle l'auteur oppose la logique inductive enseignée par Bacon. Il parut, en 1825, à Genève une traduction abrégée de cet ouvrage, destinée à compléter le travail de P. Prévost et à former le 3 vol. de la traduction des Éléments de la philosophie de l'esprit humain. Cette traduction, publiée sous le voile de l'anonyme, était due à un jeune professeur, J.-G. Farcy, ancien élève de l'École normale, qui fut tué dans les journées

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Transactions de la Société royale bertson lui-même; trad. en français d'Édimbourg, tome VII). Le tout a par J.-G. Ymbert, Paris, 1806, in-8°, été traduit par M. L. Peisse, dans sous le titre d'Essais historiques sur son 3e volume des Éléments de l'es- la vie et les ouvrages de W. Robertprit humain, avec la collaboration son. IX. Account of the life and wride M. Ricard, principal et professeur tings of Thomas Reid, Edinb., 1803, de philosophie au collége de Châ- trad. en français par Th. Jouffroy en teauroux. La Notice sur l'aveugle tête de sa traduction des OEuvres sourd-muet avait été déjà citée avec de Reid, Par., 1836 (tom. I, p. 1-102) éloge et en partie traduite par M. de et par M. Thurot, dans ses OEuvres Gérando dans son Traité de l'éduca- posthumes, Par., 1837, in-8°. Ces notion des sourds-muets (tome II, p. tices, qui toutes trois avaient été 189), et dans la Revue de Paris, lues à la Société royale d'Édimbourg 1834, 18 mai. VI. Philosophy of the et qui sont insérées dans les Transactive and moral powers of man, actions de cette Société, ont été réEdinburgh, 1828, 2 vol. in-8°. Cet unies sous le titre de Biographical ouvrage est comme le pendant de la Memoirs of Dr Smith, etc., en 1811, Philosophie de l'esprit humain et il in-4°, avec des notes additionnelles. achève le tableau des facultés de X. Pamphlet relative to the election l'homme. Rédigé dans les dernières of a mathematical professor in the années de l'auteur, qui n'en acheva University of Edinburgh, 1805, écrit la publication que fort peu de se- de circonstance, auquel l'auteur maines avant sa mort, il se ressent, ajouta en 1806 un Postcript and Appar les digressions et la prolixité, pendix. XI. Preliminary dissertade l'affaiblissement de l'âge. Il a été tions to the Supplement of the Encytraduit en français par le docteur clopædia britannica, exhibiting a Léon Simon, Paris, 1834, 2 vol. in-8°. general view of the progress of meCette traduction, qui paraît avoir été taphysical, ethical, and political faite par un homme peu familiarisé philosophy since the revival of letavec les matières philosophiques, of- ters in Europe, en deux parties, fre de nombreuses traces de négli- Edinburgh, 1816 et 1821, in-4o; c'estgence.-ÉCRITS HISTORIQUES, BIOGRA-à-dire Dissertation préliminaire pour PHIQUES et autres : VII. Account of Supplément de l'Encyclopédie brithe life and writings of Adam Smith, tannique, présentant le tableau géNotice sur la vie et les écrits d'A- néral du progrès de la métaphysidam Smith, lue en 1793 à la Société que, de la morale et de la politique royale d'Édimbourg, traduite en depuis la renaissance des lettres en français par P. Prévost, de Genève, Europe. Cet ouvrage, qui parut en sous le titre de Précis de la vie et 2 des écrits d'A. Smith en tête de sa traduction des Essais philosophiques de Smith, Paris, an V, p. 3-137 du 1er volume. VIII. Account of the life and writings of W. Robertson, Edinburgh, 1796, London, 1801, in-8°, notice écrite sur la demande qui en avait été faite à l'auteur par Ro

le

livraisons, 1816 et 1821, forme l'introduction des vol. 1 et V de l'Encyclopédie britannique. Il a été traduit par J.-A. Buchon, notre collaborateur, sous le titre d'Histoire abrégée des sciences métaphysiques, morales et politiques, Paris, 18201823, 3 vol. in-8°. L'ouvrage est resté incomplet; car il n'y est traité

seur, il jeta un grand éclat et ne se fit pas moins remarquer par le débit et le talent de l'exposition que par la solidité des doctrines. Ne pouvant juger par nous-mêmes de cette partie de son mérite, nous laisserons parler deux de ses compatriotes qui l'avaient entendu. «La philosophie dont Reid est le père était peu connue, est-il dit dans le Blackwood's Edinburgh Magazine, et avait peu attiré l'attention jusqu'au moment où elle fut exposée par M. D. Stewart avec cette éloquence facile et abondante qui le distingue, et par laquelle il savait mettre à la portée de tous ses auditeurs les matières les plus abstruses. Quelque réputation qu'il ait obtenue par ses écrits, il était encore plus distingué comme professeur. Il parlait d'abondance, et ses morceaux les moins préparés étaient souvent les plus sublimes. Il excitait au plus haut degré l'intérêt et l'attention de ses nombreux élèves, et faisait sur eux une vive impression. Aucun maître peut-être n'a mieux réussi à faire naître dans l'âme de ses disciples cet amour profond et ardent pour la science qui ne s'efface jamais. »

que des systèmes de métaphysique, tandis qu'il devait, comme l'annonce le titre, comprendre aussi l'histoire de la morale et de la politique. L'histoire des sciences morales, qui devait y faire suite, a été rédigée par James Mackintosh dans un excellent Discours sur l'histoire de la philosophie morale qui a été traduit par M. Poret (Paris, 1834, 1 vol. in-8°). A ces travaux il faut ajouter une édition des OEuvres d'Adam Smith, Edimbourg, 1812, 5 forts vol. in-8°, précédée de la Notice sur Smith précédemment rédigée par D. Stewart, et dont nous avons déjà parlé. Cette édition, qu'il fit avec le plus grand soin parce qu'il la regardait comme une dette de reconnaissance et d'amitié, est l'édition la plus complète et la plus estimée des œuvres du cé lèbre économiste. Ajoutons enfin, pour avoir mentionné de tout genre les travaux de D. Stwartz, que, sous le ministère de lord Lansdown, il fut chargé de réviser la Gazette d'Ecosse, Pour apprécier convenablement D. Stewart, il faut distinguer en lui l'homme, le professeur, l'écrivain et le philosophe. D'après le témoignage de ceux qui ont vécu dans son intimité, D. Stewart, philosophe dans sa vie comme dans ses écrits, offrait le modèle de toutes les vertus. En outre, il ne brillait pas moins par son amabilité que par ses qualités morales; possédant l'usage du monde, il était aussi bien placé dans un salon que dans une académie. C'est surtout au sein de la famille et dans la vie intime, dit un de ses amis, que ses qualités se montraient avec tout leur avantage; aussi aurait-on pu dire de lui comme de cet ancien Nec ille in luce modo et in oculis civium magnus, sed intùs domique præstantior. Comme profes

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Pour le talent de la parole, dit l'auteur d'une notice intéressante sur Dugald Stewart qu'on lit dans l'Annual Biography and Obituary de 1829, il mérite d'être rangé au nombre des premiers orateurs de notre époque; et, s'il eût été placé sur un théâtre plus élevé, son mérite sous ce rapport eût suffi pour sauver son nom de l'oubli. L'aisance, la grâce et la dignité de son débit, l'harmonie de sa voix, la flexibilité et la variété de ses intonations, la vérité avec laquelle les modulations de sa voix répondaient à ses sentiments et aux émotions sympathiques de son auditoire, la disposition si claire et

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si méthodique des matières qu'il traitait, l'enchaînement et la grada tion si bien ménagée de ses périodes, les riches ornements qu'il empruntait aux littératures de la Grèce et de Rome, de la France et de l'Angleterre, et qu'il savait si bien marier à ses propres pensées; ce sont là autant de perfections qu'aucun de ses contemporains n'a possédées à un plus haut degré. Quant à son mérite comme écrivain, que ses contemporains élèvent aussi très haut, nous avouerons qu'autant qu'il nous est permis d'en juger, cet auteur ne nous paraît pas irréprochable. Sans doute ses ouvrages sont écrits avec clarté, avec pureté et même avec élégance; ils témoignent à la fois de l'instruction profonde et variée de l'auteur et de la noblesse des sentiments qui l'animaient; mais ils ont un défaut qui en rend quelquefois la lecture fatigante, du moins pour des Français ils sont embarrassés d'observations préliminaires et de digressions, surchargés d'incises, de correctifs, enfin écrits avec une diffusion qui expose le lecteur à laisser quelquefois échapper le fil des idées. Aussi les traducteurs ont-ils été obligés de supprimer plusieurs des développements de l'auteur pour accommoder ses ouvrages au goût français. Envisagé enfin comme philosophe, D. Stewart appartient à cette école dont le mérite est d'avoir mis un terme au règne de l'hypothèse, d'avoir appliqué à l'étude de l'esprit humain la méthode qui avait fait faire de si grands pas à l'étude du monde physique, enfin d'avoir fait de la philosophie, ou du moins de la psychologie, une science expérimentale. Reid, son maître, s'était surtout attaché à combattre l'esprit de système qui fausse la science, et

le scepticisme qui la rend impossible; son rôle avait été principalement négatif. Stewart, trouvant le terrain déblayé et préparé, n'eut plus qu'à asseoir l'édifice de la science nouvelle; il put en commencer la construction et il l'avança considérablement. Familiarisé dès sa première jeunesse avec l'étude des sciences physiques et mathématiques, il voulut en transporter les procédés dans la philosophie morale. Il commence par bien déterminer l'objet et les limites de la science; il écarte soigneusement de son domaine tout ce qui ne peut tomber sous l'œil de l'observateur; il ajourne toutes les questions que l'expérience ne peut résoudre, comme celles qui sont relatives à l'essence et à l'origine de l'âme; puis il se met à l'œuvre. Sa marche constante est, comme il le déclare lui-même dans ses Essais philosophiques (p. 3 de la trad. française), de constater d'abord par une observation exacte certains faits psychologiques, de s'assurer de leur permanence et de leur régularité, afin de les ériger en lois de la nature humaine; puis, (de se servir de ces faits et de ces lois, une fois connu, pour expliquer des faits nouveaux et en apparence étrangers aux premiers; c'est bien là l'induction véritable tant recommandée par Bacon et si heureusement mise en pratique par Newton; aussi Stewart appelait-il lui-même cette science nouvelle la Philosophie inductive de l'esprit humain. Ses ouvrages offrent de nombreux exemples de cette manière de procéder : c'est ainsi qu'après avoir, dans son chapitre sur l'attention, constaté le mode d'opération de cette faculté et les modifications que lui fait subir l'habitude, il explique par son inter

voir. Il est surtout beaucoup plus. complet que soù maître dans l'analyse des idées morales; il y distingue avec beaucoup de soin trois éléments qu'on a trop souvent confondus: la perception du juste et de l'obligation morale, la perception du mérite de l'agent, les sentiments ou émotions qui naissent de cette double perception. On pourrait regretter què D. Stewart, plus confiant dans ses propres forces, n'ait pas cherché à remonter à la première origine de nos connaissances, et n'ait pas tenté de réduire les divers principes de notre nature, sinon à un principe unique, du moins à un petit nombre de causes génératrices. Sans doute que cette réduction, qui a tant occupé les philosophes français, et surtout Condillac, lui parut oiseuse ou tout au moins prématurée. Au début de la science, une telle omission ne doit être considérée que comme preuve - On trouvera dans le de sagesse.

vention inaperçue, quoique réelle, des actes qui, au premier abord, pourraient paraître purement machinaux; c'est ainsi qu'après avoir reconnu cette croyance instinctive qui accompagne à notre insu tout acte de conception, il s'en sert pour rendre compte des illusions dont nous sommes le jouet dans les rêves. et dans toutes les circonstances où l'action décevante de l'imagination n'est pas contrebalancée par les calculs de la raison. C'est ainsi encore qu'après avoir décrit avec une admirable fidélité les différentes sortes d'associations d'idées, après avoir reconnu les lois de ce curieux phénomène et l'influence qu'exerce la volonté sur l'enchaînement de nos pensées, il explique par ces observations une foule de faits du plus grand intérêt, tels que les saillies de l'esprit, les inductions dans les arts et dans les sciences, les créations du génie poétique, l'état de l'âme dans les songes, les différences qu'on remarque entre les divers genres d'esprits, enfin l'influence si puissante que l'association des idées exerce soit sur nos opinions en matière de goût et même de science, soit sur nos facultés actives et nos habitudes, soit sur nos jugements moraux. En outre Stewart s'est attaché à combler les lacunes que Reid avait laissées dans la science, ou à rectifier les parties qui lui semblaient erronées dans la doctrine de son maître. En morale, il a donné une classification beaucoup plus exacte que Réid des principes de nos actions; il les divise en principes instinctifs, tels que appétits, désirs, affections; et principes rationnels, propres aux seuls êtres intelligents, qui sont la conception de l'utile et celle du bien, l'intérêt et le de

Blackwood's Edinburgh Magazine de 1828 et dans l'Annual Biography and Obituary de 1829 des notices sur Dugald Stewart. Pour l'appréciation de ses doctrines, on peut consulter les deux Préfaces de M. Th. Jouffroy, en tête des Esquisses de philosophie morale et des OEuvres de Reid; la Préface de M. Farcy en tête de la traduction de la 2o partie des Eléments de la philosophie de l'esprit humain; les articles donnés par M. Cousin au Journal des Savants, en 1817, sur les Esquisses de Stewart; un morceau étendu de Mackintosh sur Stewart, son ami, dans son Discours sur la philosophie morale (p. 342-370 de la traduction de M. Poret); enfin, un excellent article de sir William Hamilton dans la Revue d'Edimbourg, d'octobre 1830, où le caractère de la philo

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