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département de la Seine, et, après avoir fait aux armées du Nord et d'Allemagne toutes les campagnes des premières guerres, parvint au grade de colonel du 103. régiment d'infanterie, qu'il commandait en 1805 à la grande Armée sous les ordres de l'empereur. Ce fut à la tête de cette troupe qu'il se distingua particulièrement au premier combat que les Français soutinrent à Diernstein avec un seul corps d'armée (celui du duc de Trévise) contre l'armée russe tout en tière, qui fut contrainte à la retraite. Le colonel Taupin ne déploya pas moins de valeur à Austerlitz sous les yeux de l'empereur, qui lui donna de sa main, sur le champ de bataille, la croix de commandant de la Légiond'Honneur. Il fit avec la même distinction dans les années suivantes (1806 et 1807) la guerre contre la Prusse, et y mérita le grade de général de brigade. Étant alors passé en Espagne sous les ordres du maréchal Soult, il fut nommé général de division et fit en cette qualité les campagnes de Portugal et d'Andalousie, puis la malheureuse retraite de 1814, où il soutint encore digne ment les armes de la France, à la bataille de Vittoria et à celle d'Orthez, enfin à Toulouse, où il devait mourir glorieusement le 11 avril, lorsque partout les armes étaient déposées et qu'à Paris la paix était solennellement proclamée dès le 1er du même mois. La question de savoir si les chefs des deux armées en étaient prévenus a donné lieu à beaucoup de controverses, et nous n'oserions prononcer sur ce point avant de l'avoir bien examinée, comme nous nous proposons de le faire pour les notices SOULT et WELLINGTON auxquelles elle appartient essentieliement. Ce qui n'est que trop réel, c'est que le brave

Taupin périt victime de cette déplorable erreur. Chargé par le maréchal Soult du commandement d'un corps d'infanterie (environ trois mille hom mes) destiné à garder plusieurs re- · doutes dans la position du Lers, il avait été attaqué par un corps anglais de beaucoup supérieur, et s'était laissé emporter par son ardeur naturelle en sortant des retranchements où il était chargé de se défendre. Il repoussa d'abord cette première attaque, mais bientôt entouré et accablé par le nombre, il fut frappé mortellement d'une balle, de la dernière peut-être qui ait été tirée dans cette guerre si longue, où il avait si longtemps combattu, et qui était terminée depuis dix jours! M--Dj.

TAVEAU (LOUIS JOSEPH) était, avant la révolution de 1789, un habitant de la basse Normandie fort paisible et fort estimé. Il en adopta les principes avec une ardeur dont on ne le soupçonnait pas capable, et fut nommé en conséquence député à la Convention nationale en 1792,par le département du Calvados. Dans le procès du roi, il se prononça pour l'appel au peuple, puis, par un retour funeste, il vota en ces termes sur la peine à infliger.« Nous • avons déclaré à l'unanimité Louis convaincu du crime de haute trahison. Ce crime mérite la mort; mais après l'avoir prononcée, gardons-le comme olage et suspendons l'exécution jusqu'au moment où les ennemis tenteraient, une invasion sur notre territoire. Mon

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tion de 1830 lui eût permis de rentrer en France.-TAVEAU (Philippe · Thomas-Jacquemin) ecclésiastique aussi distingué par son savoir que par sa piété, était, avant la révolution de 1789, abbé d'Héberville en Normandie. Il entra ensuite dans la carrière de l'enseignement et fut avec son confrère Picard l'un des directeurs du collège du Hâvre, puis député par le clergé de cette ville à l'assemblée générale qui se tint à Caudebec. Forcé de s'expatrier par

puis ce moment Taveau se montra fort modéré, et nous savons que plus d'une fois il se repentit d'avoir ainsi voté. Le 2 décembre 1794 il parla contre les commissions exécutives, dont if demanda la suppression, les accusant de dilapidation, et d'être organisées monarchiquement. Garat ayant ensuite été attaqué par André Dumont sur sa participation aux massacrés de septembre 1792, il repoussa par les mêmes motifs des plaintes de ce genre dirigées contre Robert Lindet. Il se plaignit en-suite de la persécution révolutionsuite du mauvais esprit des tribunes, qu'il dit être inspirées par des intrigants royalistes. Compromis quelques jours après dans la correspondance de l'agent royaliste Lemaître, il s'en inquiéta peu, et pour lui cette affaire n'eut point de suite. Après la session conventionnelle il refusa d'être député de Saint-Domingue et fut nommé messager d'Etat au Tribunat, puis au Corps législatif après la suppression de ce corps. Il occupait encore cet emploi en 1816, lorsqu'il fut exilé par suite de la loi contre les régicides. Il était mort dans l'étranger lorsque la révolu

gner du temps et par là de sauver le malheureux roi, semblaient devoir être exceptés de l'exil, et tous ceux qui se trouvaient dans ce cas réclamèrent vivement à cet

égard. De Sèze fut consulté; et l'on ne peut nier qu'aucun avis, sur une pareille question, ne fût moius récusable que celui de

l'illustre défenseur. Il déclara positivement que la loi d'exil ne leur était point applicable. Nous avons eu l'occasion d'en causer avec lui à cette époque, et de l'entendre s'exprimer sur cela d'une manière très éner gique. Mais rien ne put faire revenir de leur décision les ministres de Louis XVIII, qui, accusant le parti royaliste des rigueurs

de cette loi, semblaient vouloir se servir de ce moyen pour le dépopulariser, à peu près comme dans le même temps, pour faire croire à la terreur de 1816, ils envoyaient à l'échafaud le malheureux Plaignières (voy. Plaiguières, LXXVII).

naire, il se réfugia en Angleterre où il fut chargé de plusieurs éducations particulières, et mourut le 19 avril 1798 à Chichester, dans le comté de Sussex, exilé comme le convention nel avec lequel il n'avait, au reste, de commun que le nom et la contrée où il était né. L'abbé Taveau a publié: I. L'Abeille, ou Lettres à une pieuse citoyenne, 1794, 1796, in-8. II. Compendium des règles et délicatesses de la langue française, 1797, in-8, imprimé en Angleterre. III. Regles générales sur la prononciation française, 1798, ibid. M.-DJ.

TAVIEL (le baron) lieutenantgénéral d'artillerie, né à Saint-Omer en 1767, se destina de bonne heure à la carrière des armes et fit ses premières études à l'école de Brienne, où il fut le condisciple de Napoléon. Nommé lieutenant en 1782, il était capitaine quand la révolution commença et fit en cette qualité les' premières campagnes de ce tempslà, dans les armées du Nord et du Rhin. Devenu chef de bataillon, il commanda l'artillerie d'un corps d'armée dans les campagnes d'Espagne et de Portugal en 1809 et 1810. Etant passé à la grande armée l'année suivante, il commanda l'artillerie du 4o corps dans la malheureuse'

campagne de Russie, puis aux batailles de Leipzig, de Lutzen et de Bautzen en 1813. Dans la campagne des Cents-Jours en 1815, il eut le commandement du siége de Belfort. Mis à la retraite sous le gouvernement de la restauration, par le ministre de la guerre de ClermontTonnerre, il fut replacé dans le cadre de réserve après la révolution de 1830, mais jouit peu de cet avantage, étant mort dans le mois de décembre 1831. M-Dj.

TAXIS. Voyez TOUK, XLVI, 348. TAYLOR (JAMES), célèbre mécanicien, né à Cumnoch, en 1757, s'occupa, dès sa jeunesse, des moyens d'utiliser pour tous les moyens de transport et surtout pour la navigation, le puissant véhicule de la vapeur. Ses premiers essais datent de 1788, et précèdent par conséquent, de plusieurs années ceux de Fulton (voy. ce nom XVI, 172). Ce fut en 1788 que,,conjointement avec Miller, Taylor fit sur le lac Dalswinton, la première expérience des bateaux à vapeur. Cet essai ayant réussi, il le renouvela l'année suivante sur le canal de Forth et de Clyde, en faisant usage cette fois d'un bâtiment et d'une machine de plus grande dimension. Cette seconde expérience fut également couronnée de succès, le bateau employé en cette occasion, ayant fait sept milles à l'heure; mais comme il arriva plus tard à Fulton et comme il arrive trop souvent aux premiers auteurs des inventions les plus utiles, le manque d'argent ou de protecteurs assez puissants l'arrêta au début de sa carrière, et il mourut presque ignoré à Cumnoch, le 18 septembre 1825, lorsque Fulton et Bell avaient déjà recueilli une grande partie des honneurs et des avantages de ses longs travaux. M.Dj.

TCHERBATOFF (Voy.CHTCHERBATOV, au Suppl. LXI, 69).

TCHEREPANOF (NICÉPHORE), professeur d'histoire et de géographie à l'université de Moscou, était né à Wiatka en 1762 et mourut en 1823 à Moscou, après avoir consacré à l'enseignement sa vie tout entière, et rempli des missions scientifiques d'une haute importance. Il avait publié en langue russe : I. Description des peuples du monde les plus célèbres par leur origine, leur propagation et leur langue. Moscou, 1798, 1 vol. in-8°. II. Atlas de géographie ancienne, traduit du français. III. Histoire universelle, ancienne et moderne, traduit de l'allemand de Schraek. IV. Histoire universelle, à l'usage de l'institut de Sainte-Catherine, traduit du français, Muscou, 1812, in-8o.

G-Y.

TCHGHELOVSKI (le major), l'un des exemples de longévité les plus remarquables qu'offre notre siècle. Né en 1737, il entra au service comme enseigne en 1762, dans l'année où Catherine 11 commença de régner, et fit en Allemagne les campagnes de la guerre de sept ans contre les Prussiens. Il accompagna ensuite le prince Dolgorouki dans la conquête de la Crimée, où il fut fait prisonnier par les Turcs et emmené comme galérien dans l'Archipel, où il resta quatre ans avant d'être racheté. Revenu dans sa patrie, il y obtint le grade de lieutenant et accompagna l'impératrice dans le fameux voyage en Tauride, qui fut le premier pas de la Russie, comme le disait Catherine elle-même, sur la route de Byzance. Jeune encore, doué d'une belle figure, et danseur habile, il fixa sur lui durant un bal les regards charmés de l'impératrice, qui lui donna en souvenir une tabatière d'or; mais

des fêtes d'un autre genre l'appelèrent bientôt vers le Danube, où l'aigle noire luttait contre le croissant. Là, s'étant signalé par sa bravoure à la prise d'Otchakof, il fut fait capitaine, et obtint un sabre d'honneur. Il revint à la cour, où sa beauté et ses manières distinguées lui valurent les faveurs de plusieurs grandes dames, et surtout d'une princesse polonaise dont Potemkin était amoureux. Il s'attira ainsi l'aversion du puissant ministre, qui, sous prétexte d'une négligence dans ses devoirs militaires, le fit un jour dégrader et l'expédia chargé de chaînes en Sibérie, où le malheureux Tchérepatof resta oublié jusqu'en 1842, malgré de nombreuses réclamations. Étant parvenu à cette époque à intéresser le czar Nicolas en sa faveur, il fut rendu à la liberté et réintégré dans le grade de capitaine. Désirant alors exprimer personnellement sa reconnaissance à son libérateur, il se mit en route et arriva à Pétersbourg en 1843, accompagné et soutenu par un de ses fils. L'empereur lui accorda plusieurs audiences et le présenta à l'impératrice et à ses enfants, qui s'entretinrent longuement avec le centenaire des mœurs de l'ancien régime russe. Puis le czar le promut au grade de major, et lui accorda son traitement arriéré. Enfin, comblé de présents par la famille impériale et tous les courtisans, l'heu reux vieillard s'en retourna à Irkoustsk, capitale de la Sibérie, où il avait vécu cinquante-deux ans prisonnier, où il avait laissé une famille nombreuse, et dont il ne pouvait plus se séparer. Il y vécut encore plusieurs années entouré d'amis et de parents qui le chérissaient. Z. TCHIAMTCHIAN ou CHIAMCIAN (MICHEL), historien arménien,

né à Constantinople en 1738, était destiné à la profession de joaillier, et ne put s'adonner qu'un peu tard à la culture des lettres. Il ne fut, en conséquence, admis qu'avec beaucoup de peine dans la congrégation arménienne établie à Venise. Mais l'ardeur et les dispositions dont il était doué lui firent réparer le temps perdu, surtout dans l'étude de l'arménien que bientôt il fut chargé d'enseigner luimême. Cependant il ne savait pas le latin, et cette lacune dans son éducation lui fut toujours très-facheuse. Après un séjour de quarante ans dans la communauté des Micketeristes de Venise, qui l'avait adopté, il y éprouva quelques désagréments et se vit obligé de retourner à Constantinople, où il vécut encore vingtcinq ans, et où il est mort le 30 novembre 1823. Son ouvrage le plus important est l'Histoire d'Armėnie, écrite en langue arménienne, qu'il publia en 1784, 1786, 3 vol. in-4° de plus de mille pages chacun. Bien que ce soit une compilation un peu diffuse et dans laquelle Tchiamtchian a été aidé par beaucoup de collaborateurs, il y manque des parties essentielles, surtout dans l'histoire. C'est néanmoins une production utile et qui offre sur les traditions asiatiques des renseignements jusqu'alors ignorés. Il en a été publié un abrégé à Venise en 1811 in-8°. Ce qui est relatif à la dynastie des Roupiniens a été donné par l'abbé Sestini dans sa correspondance numismatique publiée à Venise en 1779. On a encore de Tchiamtchian: I. un Commentaire sur les psaumes, en 10 vol. in 8o. II. Grammaire arménienne, Venise, 1779, in-4°. III. Un grand nombre de livres sur la théologie ou des matières ascétiques. Le Journal asiatique, 4° ann., contient sur le père Tchiamt

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chian une notice de laquelle nous avons extrait ces détails.

M-Dj.

TCHISTIAKOF (Maxime), mécanicien russe, né dans le gouvernement de Perme vers 1760, n'était qu'un simple paysan de cette contrée. Il annonça dès sa plus tendre jeunesse un goût décidé pour les sciences mécaniques, s'attacha sur tout à la construction des serrures, des soufflets de forge et de tous les instruments du même genre. Un mariage qu'il contracta à l'âge de dix-sept ans, avec la fille d'un serrurier, ne fit qu'accroître son désir de se distinguer par quelque invention dans l'horlogerie. Après avoir pris des leçons de Stipan-Sabakin, horloger attaché aux fabriques de M. Démidoff, et s'être pénétré de tous les principes de son art, il fit successivement plusieurs modèles en bois, un tour en fer et différentes autres machines, afin d'accélérer la confection des horloges qu'on lui commandait de tous côtés. Il se procura ainsi tous les instruments nécessaires, et, en 1809, M. Hermès, gouverneur civil de Perme, le désigna pour avoir soin de l'horloge du tribunal de cette ville. L'esprit toujours occupé de nouvelles découvertes, à peine eut il entendu parler de l'invention des kaleidoscopes, qu'il se mit à l'ouvrage, et en fabriqua sans le secours d'aucun maître une quantité considérable, qu'il vendit à raison d'un rouble et au-dessous. C'est à lui qu'on dut le perfectionnement des machines et décorations au théâtre de la ville de Perme. En 1821, M. Mamouischef, directeur de la mine impériale de Blagdodat, lui ayant confié deux jeunes garçons, pour apprendre l'art de l'horlogerie, il en fit en peu de temps de très-habiles ouvriers.

Tchistiakof mourut à Perme vers 1830.

Z.

TCHITCHAKOFF (l'amiral), général russe, né vers 1750, entra fort jeune dans la marine, sans pour cela renoncer au service de terre, et fit ses premières armes dans la Baltique contre les Suédois, dans la guerre où Gustave ill, avec de faibles moyens, obtint de grands succès et porta ses armes victorieuses jusqu'aux portes de Saint-Pétersbourg. Tchitchakoff y eut beaucoup de part, et, après la mort de ce prince, il commanda encore long-temps avec succès une flotte russe dans la Baltique. Lorsque toutes les opérations de guerre maritime cessèrent de ce côté, Tchitchakoff passa dans l'armée de terre, et il ne déploya pas moins de valeur dans les guerres d'Allemagne. En 1812, il commanda une division de l'armée du Danube, sous les ordres de Koutousoff (voy. ce nom, t. XXII, 558), qu'il remplaça après la paix de Bucharest, venue si à propos pour rendre cette armée disponible contre l'invasion de l'armée française. Tchitchakoff fut chargé de la conduire en Lithuanie, où il arriva au moment où Napoléon, ne conduisant plus que des débris, manquait de tout et n'avait même plus d'artillerie ni d'équipages de pont, abandonnés sur la route, faute de chevaux qui pusssent les traîner. C'est ainsi qu'il allait être forcé de traverser plusieurs fleuves, entouré par trois armées ennemies dont une seule était plus forte que la sienne, et qui pouvaient à chaque instant se réunir pour l'accabler. Ce fut dans cette position qu'il conserva tout le calme, toute la présence d'esprit qu'exigeaient tant de périls. C'est certainement le plus beau moment de sa vie militaire. Déjà ses

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