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Mais les moteurs de tous ces crimes, et surtout Léonard Bourdon, ne le lui pardonnèrent pas. Ayant été nommé député à la Convention nationale par ce même département, il s'y fit envoyer comme représentant du peuple avec tout pouvoir, dans le mois de mars 1793, au moment où se manifestaient les premiers symptômes de l'insurrection vendéenne. On sait combien fut grande alors l'épouvante des hommes qui déjà avaient commis tant de crimes et qui ont ensuite appelé réaction ce qui n'en eût été que le trop juste châtiment. A cette époque, ils ne virent d'autres moyens de s'y soustraire que de porter eux-mêmes la terreur et la dévastation dans toutes les contrées dont ils avaient à redouter les vengeances. De là cet affreux régime de sang et d'épouvante qui a si long-temps désolé notre malheureuse patrie! La mission de Bourdon n'avait d'autre objet en apparence que de presser la réquisition d'hommes qu'il ne s'agissait pas seulement de faire marcher contre les Vendéens, mais d'éloigner de ces contrées, de peur qu'ils ne fussent tentés de se réunir au drapeau royal. Comme il n'y avait encore aucune loi de réquisition ni de conscription, on conçoit que la terreur seule fut capable d'un pareil résultat dans le département du Loiret. Léonard était d'autant plus propre à remplir cette mission que, doué d'une férocité naturelle et qui l'avait fait surnommer le Léopard, il avait à exercer dans ce malheureux pays de terribles vengeances. Arrivé dans cette ville vers la fin de février 1793, il y forma plusieurs sociétés de clubistes, et se réunit avec eux dans une orgie, d'où étant sorti dans l'état d'ivresse le plus complet, il prétendit avoir été attaqué par une bande

d'aristocrates armés de poignards, qui avaient frappé de plusieurs coups le représentant du peuple; ce qui forma la base d'un horrible complot contre la république. Quarante citoyens des plus respectables furent arrêtés et envoyés au tribunal révolutionnaire de Paris, pour y être jugés. Au nombre de ces victimes fut Tassin-Montcourt, que, dans sa déposition le représentant du peuple, désigna particulièrement. comme le premier qui s'était offert à sa vue lorsqu'il fut attaqué, insulté sur la place de la commune, déclarant même qu'il l'avait fixé plus particulièrement que les autres... Cette dénonciation était un véritable arrêt de mort; et ce fut en vain que Tassin nia toutes les circonstances d'un fait dont Bourdon était le seul témoin. Il fut condamné et exécuté le jour même (mai 1793) à sept heures du soir, ainsi que huit autres victimes du même complot. Cette affaire fit une vive impression partout et surtout à Orléans. Ce fut un des premiers faits de cet horrible système de terreur qui a si long-temps pesé sur la France. Il donna lieu dans la Convention nationale à de vives discussions, où Marat et Thuriot parlèrent avec fureur pour la condamnation et firent mettre Orléans en état de siége. Quelques jours auparavant une députation de cette ville, admise à la barre, avait déposé, dans la seule intention de sauver ces malheureux, une somme de 150,000 francs provenant d'une collecte par les habitants de toutes les classes, de toutes les opinions, qui s'intéressaient également aux prisonniers, et surtout à la famille Tassin. Le jour de la condamnation, qui fut aussi celui de l'exécution, les législateurs furent témoins du spectacle le plus déchi

rant qu'ils eussent jamais pu voir; les pères, les femmes, les enfants des condamnés, à la barre, poussant des cris, des gémissements et demandant grâce!... Les sœurs de Léonard Bourdon elles-mêmes s'étaient réunies à cette lamentable députation, et ce ne furent pas elles qui répandirent le moins de larmes! Un de ces malheureux demandait à mourir pour son cousin, père de dix-neuf enfants, dont quatre étaient à la frontière combattant pour la république! Rien ne put fléchir les impitoyables législateurs! Après avoir entendu pendant une heure avec une cruelle impassibilité ces gémissements et ces pleurs, le député Gaston demanda froidement l'expulsion des pétitionnaires; et un impitoyable ordre du jour mit fin à cette scène déplorable!

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dation de la ville de Lemberton, dans la Caroline du Nord, et rendit de grands services dans cet État, en améliorant sa navigation intérieure. En 1787, il fut élu membre de la législature de la Caroline, et la même année lieutenant-colonel dans la division de Lafayette. L'année suivante il visita l'Angleterre, où il fut bien accueilli, malgré la part active qu'il avait prise à la guerre d'Améri que. En 1789 il retourna en Virginie, où il fut chargé de visiter les frontières du Midi et du Nord. Il publia ensuite, à Philadelphie, les détails de son expédition. En 1795, il se rendit en Espagne avec une mission qui avait pour but de terminer à l'amiable les discussions qui s'étaient élevées au sujet des limites de l'Amérique et des provinces espagnoles. Après être resté trois mois dans ce royaume, il reçut une invitation fort polie d'en sortir, et se rendit à Londres où il fut invité, en 1801, à se charger de la surintendance des chantiers de Wapping. L'année suivante il résigna cet emploi, et retourna en Virginie, où il mourut en 1820. Pendant son séjour en Angleterre Tatham avait publié:1. Remarques sur les canaux intérieurs, le Petit système de navigation intérieure et les divers usages du plan incliné, in-4o, 1798. II. Économie politique de la navigation intérieure, de l'irrigation, des saignées, avec des réflexions sur la multiplication des ressources commerciales, in-4°, 1799. III. Communications sur l'a

TATHAM (WILLIAM), ancien colonel au service d'Amérique,puis surintendant général des chantiers de Londres, naquit en 1752 à Hutton, daus le comté de Cumberland, dont son père était recteur. Après avoir reçu une bonne éducation sous le quaker Ashburner, le jeune Ta ham fut envoyé chercher fortune en Amérique, où il suivit quelque temps la carrière du commerce; mais à l'époque de la guerre de la révolution, il se joignit aux insurgés et fut nommé adjudant des forces militaires du nouveau district de Washington.En 1777, ses services furent récompensés par la place de quartier-maître au fort Williams sous le général Sévier, et la même année il fut un des commis-griculture et le commerce des Étatssaires nommés pour traiter avec les Indiens Cherotres. Après avoir servi dans divers emplois civils et militaires, il se décida à suivre la carrière du barreau, et fut reçu avocat en 1784. Deux ans après, il contribua à la fon

Unis d'Amérique, comme supplément àun rapport fait par William Strichland, in-8°, 1800. IV. Autre volume sur le même sujet, avec des observatious sur le commerce de l'Espagne, in-8°, 1800. V. Essai historique et

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comme ce prince dans la guerre de 1792 contre les Français, il fut envoyé l'année suivante à SaintPétersbourg, par son gendre Haugwitz (1) devenu premier ministre, afin d'y régler avec l'impératrice Catherine II le partage de la Pologne. C'était une mission difficile dans de pareilles circonstances, et Tauentzien eut beaucoup de peine à calmer les mécontentements que la retraite des Prussiens en Champagne avait causés au cabinet russe. Il y parvint cependant, et resta à Saint-Pétersbourg jusqu'à la mort de la czarine. Revenu à Berlin en 1796, il y fut nommé général-major et grand-croix de l'Aigle rouge. Ce fut dans cette position que le trouva la guerre de 1806, qui devait être si funeste à la Prusse. Chargé du commandement de l'avant garde, sous les ordres du prince de Hohenloe, il soutint avec beaucoup de valeur les premières

pratique sur la culture et le commerce du tabac, in-8°, 1800. VI. Remarques auxiliaires sur un essai sur les avantages comparés des bœufs pour le labourage en concurrence avec les chevaux, in-8°, 1800. VII. Irrigation nationale ou méthodes diverses d'arroser les prairies, in-8, 1801. Cet ouvrage a été traduit en 1803 sous ce titre : Traité général d'irrigation, contenant diverses méthodes d'arroser les prés et les jardins, la manière de conduire la prairie pour la récolte du foin, avec les moyens d'augmenter ses revenus, en faisant usage de l'eau d'une manière utile à l'agriculture, au commerce et même aux besoins de la vie, avec huit planches représentant diverses machines pour élever et conduire l'eau, 1 vol. in-8°. VIII Rapport sur certains empêchements et obstacles dans la navigation de la Tamise, in-8°, 1803. IX. Navigation et conservation (conservancy) de la Ta-attaques, et se distingua encore à la mise, in-8°, 1803. Il a aussi inséré divers articles dans les magasins du mois, monthly, philosophiques et commerciaux. D-S-Z.

TATTI (JACQUES.) Voy. SANVINO. XL, 354.

TAUENTZIEN Wittemberg, (FREDERIC-BOLESLAS - CUNNARINEL, counte de), général prussien, né à Potzdem en 1766, était le fils d'un général d'infanterie qui s'était distingué dans la guerre de sept ans, notamment aux siéges de Breslaw, et de Schweidnitz. Après avoir fait ses études à Berin, il entra comme porte-drapeau dans le corps des gendarmes en 1775, puis comme officier dans le régiment du prince Henri, qui en fit un de ses aides-decamp, et l'emmena avec lui dans la guerre de la succession de Bavière en 1778. Resté ensuite sans activité

bat ille d'léna, où il fut blessé assez grièvement pour être forcé de rester longtemps inactif. Ayant été créé lieutenant-général, il reprit les armes en 1813, et commanda le quatrième corps de l'armée prussienne à l'aile gauche, sous les ordres de Bulow. Attaqué le 23 août à GrosBeeren, par le général Bertrand, il le repoussa; mais il fut lui-même repoussé quelques jours après à Leyda, puis à Dennevitz et à Dessau, où il soutint pendant plusieurs jours une lutte acharnée contre le maréchal Ney. S'étant ensuite emparé de Torgau et de Wittemberg, il força le général Lemarrois à évacuer la place de Magdebourg. Ces opérations firent beaucoup d'honneur au géné

(1) Le comte Haugwitz avait épousé la fille du général Tauentzien.

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ral Tauentzien, et son souverain l'en récompensa par le titre de comte avec le surnom de Vittemberg et la grande croix de l'ordre de fer qu'il venait d'instituer. Suivant la règle, cette décoration ne peut être accordée qu'à un général en chef qui a gagné une bataille décisive, ou qui a pris ou défendu une place importante. En 1815, Tauentzien fut chargé de commander le 6m corps de l'armée prussienne, qui ne put entrer en France qu'à la fin d'août, et il le conduisit au fond de la Bretagne, où, se trouvant en présence de quelques troupes royalistes, il eut avec leurs chefs des rapports très honorables pour les uns et les autres, et fit ainsi ses adieux au général Desol-de-Grisolles: Veuillez, mon général, être l'interprète de tous les sentiments d'admiration dont ⚫ je suis pénétré pour l'armée royale du Morbihan (que, j'ose le dire, - l'Europe partage) près de MM. les - officiers avec lesquels je regrette de n'avoir pas eu le bonheur de faire connaissance, comme avec de ⚫ braves militaires, toujours guidés • par l'honneur et ne combattant « que pour la bonne cause et leur souverain légitime.» Le comte de Tauentzien, fut ensuite chargé de différentes missions politiques à Londres, à Paris et à Hanovre, puis nommé général en chef du 3 corps de l'armée prussienne. Il mourut à Berlin le 20 février 1824. M DJ.

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TAULÈS (JEAN de), connu dans le monde sous le nom de Chevalier, sans que l'on sache précisément ce que furent son origine et ses moyens d'existente. Ce qui est sûr, c'est qu'il naquit en 1725, on ne sait dans quel lieu, et qu'il mourut en 1800 à Paris. Il entra fort jeune dans les gendarmes du roi, où il ne resta que

peu de temps,et suivit ensuite comme secrétaire, M. de Beauteville qui fut envoyé de France à Genève en 1766. Il paraît que dès-lors Taulès avait écrit sur divers sujets, et que même il s'était mis en correspondance avec Voltaire. Arrivé dans le voisinage de Ferney, il s'empressa de reprendre cette correspondance qui roulait principalement sur le siècle de Louis XIV, sur le testament politique du cardinal de Richelieu et sur le Masque de Fer. Le chevalier de Taulès ne resta que peu de temps à Genève. Nommé capitaine de dragons en 1768, il fut envoyé trois ans plus tard en Pologne, afin d'y favoriser la cause de l'indépendance, que soutenait alors le ministère français. Mais il paraît que M. de Choiseul. fut peu satisfait de ses opérations dans ce pays, car il ne tarda pas à l'y remplacer par Dumouriez. C'est alors que le mobile chevalier fut envoyé comme consul général de France en Syrie, où il ne resta également que très-peu de temps. Cependant il a raconté qu'en 1779 il y fut assiégé dans la ville de Seyde par trente mille Turcs, et qu'il y courut de grands dangers. Rappelé bientôt pour cause de santé, a-t-il dit, il vécut retiré dans la société de quelques gens de lettres, plus particulièrement de Thomas et de Marmontel. Il est probable que, sans adopter avec beaucoup d'ardeur les principes de la révolution, il s'en montra d'abord partisan, mais que bientôt il fut effrayé des dangers personnels qu'il pourrait y courir et qu'il se tint à l'écart. Il mourut à Paris, dans les derniers mois de 1800. Ses écrits publiés sont: I. Anecdotes sur le roi de Prusse, imprimé en 1796 sous le nom de Thomas, et dans les Opuscules philosophiques

et littéraires de cet auteur, à qui Taulès en avait confié le manuscrit. Mais Thomas avait trop de probité pour s'attribuer ainsi un ouvrage qui ne lui appartenait pas. C'est par un tort de son éditeur qu'il fut joint à ses œuvres. On y trouve une relation curieuse de la captivité du grand Frédéric et du supplice de son ami le jeune Katt. II. L'Homme au Masque de fer, mémoire historique où l'on réfute les différentes opinions relatives à ce personnage mystérieux, où l'on démontre qu'il fut une victime des Jésuites; suivi d'une correspondance inédite de M. de Taulès avec Voltaire, sur le siècle de Louis XIV, le testament du cardinal de Richelieu, 1825 in-8°. De tous les récits fabuleux auxquels a donné lieu ce mystérieux personnage, celui-là n'est pas le moins remarquable; et il est difficile de ne pas sourire de pitié lorsqu'il y est dit sérieusemeut qu'il n'était autre qu'un patriarche des Arméniens schismatiques qui fut enlevé par les Jésuites; opinion que Taulès soutient également dans un ouvrage posthume intitulé: III. Du Masque de fer, ou Réfulation de l'ouvrage de Roux-Fasillac, intitulé Recherches historiques sur le Masque de fer, et réfutation de l'ouvrage de Delort qui n'est que le développement de Roux-Fasillac, 1825, in-8°. (Voy. Lord DOWER, LXII, 565.) M.-ps. TAUNAY (NICOLAS - ANTOINE), peintre, né à Paris, en 1768, se voua de bonne heure à la carrière des arts; et, pour s'y perfectionner, Voyagea successivement en Suisse, en Italie et dans le nouveau monde. Nommé membre de l'Institut à sa création, en 1796, il en était un des doyens lorsqu'il mourut en 1830, peu de temps après son retour du Brésil,

où, sur la foi de brillantes promesses, qui furent loin de se réaliser, il était allé avec toute sa famille, et d'où il revint après un trop long et malheureux séjour, ne rapportant, a dit son panégyriste, que la représentation dans de magnifiques dessins des trẻsors naturels du nouveau monde. Sa détresse, dans ces contrées lointaines, avait été si grande qu'il s'était vu obligé, ne pouvant y trouver des acheteurs pour ses productions, de les envoyer en France, où trois de ses tableaux, envoyés à ses amis, furent achetés par la Société d'encouragement des arts qu'avait fondée le duc de Berri. Revenu à Paris en 1829 avec son épouse, Taunay y mourut le 20 mars 1830. Ses obsèques se firent avec beaucoup de solennité et en présence d'un grand concours d'artistes. Son Eloge fut prononcé par le célèbre Gros et imprimé aux frais de l'Institut. « Passionné pour les beautés si variées de la nature, a dit son panégyriste, Taunay sut les traduire dans toutes ses compositions... Dans l'un « de ces tableaux, dont l'un est tiré de la touchante histoire de Tobie, il a réuni le genre noble du Poussin à la suave harmonie du Lor<< rain. » ". Son fils, qui l'avait suivi au Brésil pour professer la sculpture, et qui est mort à Rio-Janeiro, le 7 mai 1824, était un sculpteur fort habile. Il a exécuté dans ce pays un buste très estimé du Camoëns. Les ouvrages les plus remarquables qu'il ait faits à Paris sont un buste de Ducis et une statue en pied du généralLasalle.

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P.-S. TAUPIN (le baron), général français, né à Paris en 1772, entra comme sous-officier en 1791 dans l'un des premiers bataillons de volontaires nationaux qui furent créés dans le

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